[CR][AiME] Un Dúnadan en Terres Sauvages

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AsgardOdin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

D’une rage aveugle, je fonçais sur ce vil traitre et le rattrapais pour lui assener deux coups de lame.

Ah bah bravo !  :mrgreen:
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

polki a écrit : mar. mars 30, 2021 1:24 pm ah !! des nains :)

Point trop n'en faut quand même  :mrgreen: !
AsgardOdin a écrit : mer. mars 31, 2021 12:59 pm Ah bah bravo ! 

Cela m'a coûté en Ombre mais dès fois nos pulsions dirigent nos gestes  :(

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Sinon Aigre-Feuille passe niveau 10. Ci-dessous sa feuille de personnage mise à jour :

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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

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Partie en cours hier soir. L'année 2962 est bien entamée...
A ma plume désormais sans oublier de vous conter ma dernière phase de communauté.
Y a du pain sur la planche  :geek ... 
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polki
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par polki »

:capo :geek
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AsgardOdin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

:escrime
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

15ème phase de Communauté- Acquérir une vertu : Dévoiler sa lignée
Fin d'année 2961 du Tiers Âge
 
Par le sang, j’appartenais à une lignée royale. Celle qui se perdit au Rhudaur et apprit à se cacher de ses ennemis pour ne pas expirer son dernier souffle. Désormais, je l’ai dévoilé au grand jour, aux yeux de tous. Je suis Araval, fils d’Araglas, et étais connu dans les Terres Sauvages sous le sobriquet d’Aigre-Feuille. Chef guerrier des Hommes des bois, je me suis présenté à nos alliés des peuples libres comme le Dúnedan que je suis aussi. Un Homme de l’Ouest, descendant des núménoriens, les premiers des hommes à poser leurs pieds en Terre du Milieu. Si mes interlocuteurs respectent quelque peu l’héritage glorieux de mes aînés alors ils porteront un regard bienveillant et affable sur mes intentions.
 
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Cette attention, Thranduil, roi des Elfes Sylvestres, me la témoigna après ma visite en son royaume à la fin de l’été pour m’y présenter comme nouveau chef de guerre des Hommes des bois. Une délégation officielle d’elfes vint me rendre hommage à l’automne naissant. Elle m’apporta de magnifiques présents : bijoux finement ciselés, vêtements raffinés et liqueurs onctueuses. Mes remerciements furent infinis. Mais l’absence de Beleg – qui était parti s’affairer au nord de Mirkwood – me pesa car mes démarches s’avérèrent quelquefois maladroites. Elles ne respectèrent pas scrupuleusement le protocole si particulier de mes amis elfes. Heureusement, la présence d’Halbrech, l’échanson du Roi Thranduil, facilita ma tâche protocolaire. Cet homme d’Esgaroth – qui ne m’était pas inconnu depuis le Conseil du Nord – maîtrisait l’état de l’art des échanges diplomatiques. Nous sympathisâmes tout comme nos filles. Plus âgés de plusieurs printemps, la mienne prit la sienne sous son aile bienfaitrice et une complicité naquit entre les deux. Celles-ci devinrent inséparables. Ainsi, mon automne fut fort occupé en négoce mais aussi en stratégie militaire.

Il fut également belliqueux car j’engageais des troupes en soutien des béornides dans leur lutte contre Viglund et ses barbares. Accompagnés de valeureux volontaires, je montais rejoindre les troupes de Béorn. Des elfes étaient aussi présents. Tous rassemblés, nous participâmes à un assaut d’envergure contre Viglund et ses sept fils généraux. Les elfes s’étaient divisés car nombre d’entre eux – dont Beleg – s’élancèrent pour anéantir les maudits trolls qui pullulaient dans les bois. Cette diversion fut cruciale car nous pûmes atteindre le village des barbares après une bataille épuisante et terrible. Et devant leurs hautes palissades, nos ennemis lutèrent âprement. Mais mon cor de guerre résonna et les fit trembler tout en décuplant la vaillance des miens. Aider des forces de l’ours Béorn, la muraille céda sous nos vagues d’assauts. Les fils de Viglund tombèrent héroïquement. L’un d'eux sombra sous ma lame elfique après un long et périlleux corps à corps. Nos troupes investirent le village de Viglund mais ce scélérat fut introuvable. Il s’enfuit par un tunnel lorsque les portes cédèrent. Des béornides le poursuivirent mais sans succès.

La fureur du combat fut tel qu’il me fallut retenir l’engouement belliqueux de mes hommes. J’évitais ainsi des exactions regrettables. Dans la grande salle du village tombé, nous trouvâmes les corps allongés de trois hommes étrangement vêtus, un œil sans paupières était peinturluré de rouge sur leur bure brune. J’en restais songeur et inquiet. Voilà quelques années, un songe terrible avait tourmenté une de mes nuits, un cauchemar indicible, celui d’un œil ouvert nimbé de flammes rougeoyantes m’observant. L'Ennemi m'épiait.

La repentance d'un paria
Dernière modification par Carfax le jeu. juin 24, 2021 9:27 am, modifié 10 fois.
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polki
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par polki »

enfin le cor retentit !!
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Année 2962 T.A.
La repentance d’un paria
Sessions 45 & 46
 
A l’approche de l’été, je retrouvais et partageais les événements de l’année écoulée avec mes deux compagnons. Fidèles à nos habitudes, nous nous étions retrouvés à Bourg-les-bois. Plus au sud, aux portes de Rhosgobel, le loup-garou de Mirkwood avait été mis en fuite par le sage Radagast. La sinistre créature s’enhardissait apportant effroi et frayeur chez les Hommes des bois.

Par une journée ensoleillée du début de l’été, sous une douce torpeur, Gailar le guérisseur, émissaire des miens au conseil du nord, vint à nous. Cette visite était impromptue et nous écoutâmes ses dires. Ses traits avaient vieilli et sa courte barbe était désormais blanchie. Il cherchait notre écoute, celle des trois compagnons à la renommée établie auprès des Hommes des bois. Il voulait notre opinion, celle d’un regard neutre, sur un événement récent qui pouvait apporter une dissension parmi les sages de Fort-Bois. Gailar siégeait au conseil des anciens du village. Ceux-ci avaient été sollicités par une demande pour le moins incongrue aux yeux de certains : un certain Geirbald et son groupe de parias avaient adressé une requête à notre communauté. Par son grand âge, Geirbald se mourait et son vœu était de s’éteindre dans la grande salle de Fort-Bois, village de son enfance. Mais ce vieillard était un homme des bois exilé suite à un crime de jeunesse. Depuis trente années, il vit en reclus dans la forêt entre Fort-Bois et l’ancienne route des nains. Au fil des ans, des hommes et des femmes sans attache s’étaient regroupés autour de lui, constituant une petite communauté de parias et de rebus. Un camp s’était construit dans les bois. Depuis ces trente années, ces gens luttaient contre l’Ombre et ses affidés tel le lycanthrope de la Forêt Noire. L’histoire et le crime du vieux paria étaient intimement liés à cette créature mais Gailar ne s’y étendit. Il nous dit simplement que ce crime passé était d’importance et que la requête du vieil homme divisait les sages. Ces derniers souhaitaient que nous le visitâmes pour recueillir ensuite nos avis, ceux de personnes responsables et intègres. Nos témoignages les aideraient à se décider et éviter ainsi un possible écueil avec sagesse.

Comme mes deux amis, j’acceptais de me rendre au camp de Geirbald pour le rencontrer et écouter ses dernières volontés. De constituer mes propres sentiments sur cet homme tel qu’il était désormais au crépuscule de sa vie.

Le campement de Geirbald était constitué d’une petite dizaine de huttes parsemées de-ci de-là au milieu des arbres. Le soleil estival peinait à percer leur frondaison et le camp baignait dans une lumière tamisée. Ici vivait une petite communauté d’une vingtaine de personnes dont des enfants. Quelques-uns d’entre eux se chamaillaient au milieu des cabanes lorsque nous arrivâmes sur place. Les adultes cessèrent alors leurs activités et nous observèrent sans agressivité. L’un d’entre eux nous accueillit poliment. Il marqua néanmoins une surprise car il nous reconnut incontestablement. Ses mots nous firent bon accueil et il nous proposa de nous conduire à Geirbald car il ne doutait pas de la raison de notre présence parmi eux. Il se nommait Beral.
 
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Avant de suivre notre guide, j’englobais du regard les présents. Une femme attira mon attention. Elle était assise sur un banc de bois proche des enfants querelleurs. L’un des garnements devait être le sien car la couleur de sa chevelure était du même roux que celui de sa mère. Cette femme restait belle même si elle avait vieilli. Son visage était dur et affichait la certitude des déterminés. Son nom me revint en mémoire : Valdis. Je l’avais croisé, elle et son maudit corbeau, lorsque j’avais convoyé le heaume d’or à la Porte-du-Soleil il y a bien longtemps. Puis à nouveau à Esgaroth car elle y avait libéré notre sombre prisonnier avant qu’il ne devint l’assassin d’une reine après le Conseil du Nord. Son volatile n’était guère loin. Il trônait sur l’épaule d’un jeune guerrier à l’allure fière et fougueuse. L’oiseau croassa quelques verbiages lorsque les yeux noirs du juvénile nous dévoilèrent une animosité certaine.

« Maître de guerre ! Maître de guerre ! » piaffa le corbeau mais je détournais mon regard et fis fi de ces individus. J’emboîtais les pas de Beral pour rejoindre, non loin, la cahute de Geirbald. La maisonnée était fort simple et dépourvue de fioritures. Un lit était disposé au fond de la pièce unique sur lequel reposait un vieil homme recouvert d’une simple couverture de lin. Les ans avaient marqué la peau burinée du vieillard de multiples rides creuses. Ses yeux étaient d’un blanc laiteux signe de sa cécité. Son corps était très amaigri telle la carcasse d’un homme décharné affaibli par l’âge et la maladie.

Dans son lit, l’homme dormait et notre accompagnateur le réveilla avec des paroles douces glissées à une oreille tout en lui prenant délicatement une main. Le vieillard sursauta quelque peu puis essuya une vilaine quinte de toux. D’une main lasse, il nous fit alors signe d’approcher. Sur ce, Beral quitta la masure et nous laissa seuls avec le vieil homme qui, d’une voix chevrotante et presque inaudible, dit : « Je suis Geirbald et suis heureux de votre présence. Le conseil de Fort-Bois vous envoie, n’est-ce-pas ? Bien. Très bien. Un espoir subsiste encore. Voilà longtemps, je suis né à Fort-Bois et y ai grandi pour devenir un chasseur valeureux, peut-être l’un des meilleurs. Je ne souhaite qu’une chose : retourner dans ce village pour m’y éteindre paisiblement dans sa grande salle. Mon âme ne sera apaisée qu’à cette condition. Mourir dans ce village que j’ai décidé de quitter il y a des années pour expier la faute que j’ai commise. Je le sais. Dans ma jeunesse, j’étais fougueux. En ces temps, un jour, le loup-garou de la Forêt est venu harcelé mon village. Avec ma sœur et mes meilleurs amis, nous avons pourchassé cette bête immonde. La traque aboutit et nous avons pu la percer de nombreuses flèches. Mais, chaque fois, elle nous échappait. Alors que mes compagnons souhaitaient abandonner – deux d’entre eux étaient déjà tombés dans notre lutte – je les exhortais à poursuivre la chasse. Et la nuit qui suivit, nous retrouvâmes cette maudite créature. Ma haine était si forte qu’elle m’aveugla de rage. Je tirais flèche sur flèche vers les buissons au moindre de leurs frémissements, croyant voire la bête de toute part. Mes traits durent la meurtrir à de nombreuses reprises mais, au petit matin, mes compagnons trouvèrent ma sœur disparue. Elle était transpercée de mes flèches dont l’une en plein cœur. Ma folie, ma violence avait abattu l’être qui m’était le plus cher. Depuis cette terrible nuit, on m’appelle Geirbald tueur des siens, le pire crime répudié par les Hommes des Bois. La honte de cette faute me terrassa et, plutôt que d’attendre mon jugement, je suis parti. J’ai choisi moi-même mon châtiment : l’exil. Mais cette créature de l’Ombre avait été le catalyseur de ma faute, de ma haine. Mon expiation serait son élimination. J’ai alors poursuivi la chasse. Tant d’années, tant d’échecs. Jamais je n’ai réussi à la tuer, vous le savez. Mais des hommes m’ont rejoint dans ma lutte contre l’Ombre pour éliminer les araignées ou encore gobelins et orques, ces créatures qui descendaient des Montagnes Noires ou surgissaient du cœur de la Forêt Noire. Tel fut mon combat depuis mon crime. Est-ce suffisant pour expier ma faute ? Je ne sais mais à présent je vais mourir et mon seul désir est de fermer mes yeux, expirer mon dernier souffle, à Fort-Bois, le village qui me vit naître. Je sais que le conseil du village se divise sur ma demande car jamais je ne fus jugé pour ma faute. J’ai fui plutôt que de subir cette honte. Je suis et reste un hors-la-loi pour eux. Mais je le sais, mon âme ne sera en paix que si elle me quitte en mon village. ». Une violente toux le fit hoqueter d’avoir parlé aussi longtemps et son corps épuisé s’effondra sur le lit.

Je saisis un gobelet à son chevet dont un résidu d’herbes médicinales baigné le fond et lui fis boire la décoction. Attentionné, je lui pris une main et dis « Vieillard, nous avons entendu ton histoire et t’en remercions. Nous rapporterons nos sentiments au conseil des anciens de Fort-Bois. Sache, pour ma part, que ta faute est expiée. L’Ombre nous joue des tours terribles et chacun ici souffre de ses bassesses. Chacun n’est ni blanc ni noir. ». Beleg questionna : « Ce village, vous l’avez élevé et pour autant vous ne vous sentez pas chez vous ici ? ». Le vieil homme soupira : « Ce n’est pas un village mais un camp de guerre. Ici, parias, répudiés ou autres, ont fait vœux de battre l’Ombre. Tous sont braves et dévoués mais campent ici et non y vivent. Mon village c’est Fort-Bois et son grand hall aux sculptures magnifiques. Je ne veux que mourir au sein de cette grande bâtisse comme mes ancêtres pour les rejoindre. Oui, ma demande est grande pour un paria, un exilé, un criminel mais, après tout ce temps, mon désir est simple : revenir auprès des miens, de ma communauté. ». Geirbald nous décrivit alors sa vie, celle d’un combattant de l’Ombre et de ses engeances, celle d’un lutteur acharné. Une vie de privation. Son discours m’émut car je menais le même combat que lui depuis ma venue au Rhovanion.

Je restais près du vieillard quelque temps. Vannedil et Beleg me laissèrent dans sa chaumière pour partir questionner Valdis sur sa présence en ce lieu. Je ne sus ce qu’il se dire mais cela m’importa peu en cet instant car j’étais moi aussi loin de mes terres natales et je compatissais. Le sort de cet homme rabougri m’importa. Ne voudrais-je pas mourir paisiblement au Rhudaur dans ma vieillesse ?

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à suivre...
Dernière modification par Carfax le mar. avr. 13, 2021 3:45 pm, modifié 9 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Ravortel »

Je saisis un gobelet à son chevet dont un résidu d’herbes médicinales baignait le fond et lui fis boire la décoction.

Exercice illégal de la médecine, Aigrefeuille. Si ça se trouve, ce "résidu" servait à empoisonner des pointes de flèches ! :D

Une idée intéressante de scénario à recaser dans ma propre campagne :)
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AsgardOdin
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

C'est toujours aussi bien.. Et si bien les réflexions de ce personnage !
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

Fort-Bois s’élevait sur son monticule rocheux sous un soleil généreux d’été. La luminosité trompait avec celle ténue des sous-bois du camp de Geirbald. Un chemin sinueux déroulait ses contours sous nos pieds pour grimper jusqu’à la grande salle magnifiquement ouvragée du village. Aux portes de cette merveille, le conseil des anciens nous attendait pour recueillir nos ressentis sur la vie écoulée du vieux paria. Les conseillers étaient quatre : Atarmund, Malaric, Theodemir et, bien sûr, Gailar. Impatients, ils furent tout ouïe lorsque Vannedil s’exprima en nos noms. Notre longue discussion avec Geirbald avait forgé notre perception de ce que fut la vie de cet homme mais aussi de ce qu’elle devint. Celle-ci était celle d’un vieillard repentant qui passa sa vie durant à lutter contre l’Ombre pour expier deux lourdes fautes : le meurtre de sa sœur et sa fuite de justice. Mais, à nos yeux, son acte criminel était le fruit d’un accident insidieux. La main sournoise de l’Ombre avait une nouvelle fois poussé aux pires actions celle d’un jeune homme fougueux empli d’un désir de lutte contre l’Ennemi. Qui parmi nous n’avait jamais été confronté à des élans malheureux, de vils engouements ? Devais-je jeter la pierre alors que quiconque pourrait ici la recevoir ? Qui n’avait jamais eu honte de l’un de ses gestes ? Oui, Geirbald avait fauté dans sa jeunesse. Oui, Geirbald avait fui la justice des siens. Mais le vieil homme solda ses excès dans une vie d’exil consacrée à combattre l’Ombre et ses engeances dans la vaste Forêt Noire.

Lorsque Vannedil se tut, Atarmund se crispa. Il avait très bien connu le paria dans sa jeunesse ; ses emportements et ses empressements qui le poussèrent à commettre le pire ; son orgueil immodéré qui le contraignit à fuir sa responsabilité. La honte et l’opprobre le couvrait encore de leur laideur. Puis Malaric nous interrogea sur le désir obstiné du paria de finir ses jours dans la grande salle de Fort-Bois ? Je lui répondis que ce village était celui de son enfance, qu’ainsi il rejoindrait ses ancêtres en toute quiétude. Beleg compléta : le mourant ne niait pas ses actes mais, depuis lors, sa repentance guidait ses faits et gestes. Toute sa vie fut une lutte contre l’Ombre pour protéger ce qui lui tenait à cœur : les siens. Redevenir un homme des bois, telle était sa dernière volonté.

Les conseillers statuèrent pour un oui à l’exception d’Atarmund. Ce dernier exigea un délai pour juger, du temps jusqu’au lendemain pour mûrir sa réflexion et se recueillir. A l’évidence, un secret pesait sur ses épaules mais il n’était guère difficile à éventer. Atarmund, dans sa jeunesse, avait été follement épris de la sœur de Geirbald. Lorsqu’il nous quitta pensif pour se diriger vers les tertres des disparus, je compris et l’interpellais : « Atarmund, je pressens en vous un profond pincement, fruit d’un tiraillement lointain et durable, une grande peine inconsolable et inconsolée. La pauvre malheureuse vous était promise – il acquiesça d’un huchement de tête – et sa disparition brutale blesse toujours votre cœur. Je comprends pleinement mais sachez aussi que le pardon est noble et honorable. ». L’homme agréa d’un haussement de sourcils puis s’en fut vers le tertre de sa bien-aimée.

Mais tout se précipita. Un attroupement s’agglutina à l’entrée du village. Des hommes et des femmes du camp de Geirbald avaient transporté jusqu’ici le vieil homme. Lorsque nous en fûmes avertis, nous nous précipitâmes à leur rencontre avec les trois conseillers toujours présents. Il ne fut point difficile de reconnaître nombre des suivants de Geirbald. Certains tiraient une civière sur laquelle le vieillard reposait allongé sous une couverture. A notre approche, un homme vint vers nous. C’était Elfsigil, l’impétueux guerrier du camp dont l’indigent corbeau de Valdis s’était épris d’amitié. Avec véhémence, il nous interpella : « Notre chef se meurt. Sa fin est proche. Une question d’heures tout au plus, sa vie ne tient plus qu’à un fil. Nous sommes ici pour vous demander d’accéder prestement à sa requête, celle de s’éteindre paisiblement dans la grande salle de son village natale, de mourir décemment parmi ses ancêtres. Seul ce dernier espoir maintient encore son souffle. ». Gailar mentionna l’ajournement de leur décision car l’un des anciens réclamait du temps pour donner sa réponse. Elfsigil s’emporta. Mais Theodemir targua le respect des traditions, colère et ardeur n’y feraient rien. Le crépuscule naissant de cette nuit d’été noya les silhouettes des conseillers lorsqu’ils laissèrent le mourant et ses suivants aux portes du village. Rendez-vous était donné au lendemain.

A contrario, nous restâmes avec les insurgés. Beleg s’avança du vieux paria. Doucement, il apposa une main sur son front. Le vieil homme garda ses yeux fermés, sa respiration était lente et heurtée, son pouls plus que faible. Je lus dans l’expression du visage de mon ami elfe que les instants de vie de Geirbald s’égrainaient avec célérité. Seule la volonté inflexible du vieillard maintenait encore les fragiles battements de son vieux cœur. J’entendis Beleg murmurer à l’oreille du mourant : « Courage ! Vous serez bientôt chez vous, tout près des vôtres. Encore un peu de patience. ».  Il nous fallait désormais convaincre Atarmund, ce vieil amouraché, de presser sa décision.
 
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Lorsque le crépuscule s'enfuit, un quartier de lune naquit dans le ciel obscurci. La nuit prenait ses aises et les tertres nous apparurent comme de simples monticules noirs lorsque nous les vîmes. Face à l’un d'eux, seul dans un silence profond et agenouillé, Atarmund dressait ses deux mains devant lui. Il semblait implorer. J’entendis sa voix questionner : « Es-tu là ma douce ? Es-tu encore là ? ». En deux pas, je le rejoignis et il se figea lorsque je l’interrompis : « Ce n’est que moi Atarmund, Aigre-Feuille. Je… ». Mais je n’achevais point ma phrase. Ses yeux me fixèrent. Ils brillaient et, enjoué, il s’exclama : « Mes amis ! Mes amis, j’ai entendu la voix de ma bien-aimée, de Jaïna. Elle raisonnait d’outre-tombe, déformée par la mort. Mais je l’ai reconnu. Elle m’a parlé. Entendez-vous ? Elle m’a dit qu’elle ne trouvera pas le repos tant que son crime restera impuni. Geirbald ne regrette rien de son geste meurtrier, j’en suis convaincu. Son emportement l’anime toujours même au seuil de sa mort. Sa repentance est vaine. ». Dans les ombres argentées de la lune lumineuse, juste derrière le tertre, un mouvement me fit détourner la tête. Beleg, qui en avait fait le tour, avait effrayé un sombre volatile. Interloqué par les dires du vieux conseiller, je l’interrogeais : « Etes-vous certain ? Êtes-ce bien là la voix de votre Jaïna, restée muette depuis si longtemps ? ». Il hésita et fixa ses pieds puis, dans un murmure, il me répondit : « Ce n’était pas sa voix de jeune femme, pas celle de mes souvenirs. Non, celle d’une morte, celle qui vous glace le sang. Mais je l’ai appelé, prié et elle est enfin venue. Pendant toutes ces années, je me suis recueilli sur cette tombe et toujours elle s’était tue. Mais ce soir, si particulier, elle m’apporte la vérité et éclaire ma décision. Je sais à présent comment agir pour offrir à ma douce le repos éternel. ». Beleg pesta : « Voyez-vous ? Là, dans les cieux ! ». Son doigt pointa le sombre volatile filant dans les airs et il poursuivit : « Atarmund, on se joue de vous ! Cette voix n’est que celle d’un vilain corbeau que, malheureusement, nous ne connaissons que trop bien ! ». L’homme s’offusqua et se retrancha dans son jugement sans en démordre. Il nous abandonna pour s’en retourner à la grande salle clamer sa décision.

Il nous fallait mettre la main sur cet emplumé de malheur. Au pied du tertre de Jaïna, j’apposais une oreille attentive sur le sol et écoutais le chant de la terre. Par bonheur, l’oiseau avait fait halte dans un champ à une lieue tout au plus. Nous nous précipitâmes à sa recherche. Ce corbeau jouait un triste jeu et il nous fallait démêler ses fourberies avec empressement. Rapidement, Beleg et moi distançâmes Vannedil. Lorsque nous aperçûmes l’oiseau sur un champ fraichement retourné, nous nous séparâmes pour le contourner en tenaille. Subrepticement nous approchâmes de notre cible et, au moment même où je jetais ma cape sur le volatile tel un filet, une flèche de l’elfe vint clouer au sol l’une de ses ailes. Le corbeau fut ainsi pris.

Des torches illuminaient la grande salle. Les ombres de leurs flammes dansaient sur les murs finement sculptés d’arabesques. Attablés, les conseillers écoutaient Atarmund leur conter son expérience nocturne et sa décision. Je déposais ma cape sur la table et l’ouvris devant leurs yeux étonnés. L’oiseau siffla et claudiqua. Il battit d’une aile, souffrant de l’autre. Le trait de Beleg avait abîmé son plumage. « Que dis-tu au Maître de guerre, corbeau ? Parle donc l’emplumé ! » lui soufflais-je ironiquement. Le corbeau se mit à croasser puis s’exécuta. Il persifla d’une voix roque deux « Maître de guerre » répétitifs. Atarmund resta coi car il reconnut immédiatement la voix d’outre- tombe, celle perçut derrière le tertre de Jaïna. Beleg banda son arc et dirigea son trait vers l’oiseau. Puis il l’intima à poursuivre : « Qui t’envoie créature ? Parle et ta vie sera sauve ! ». Le piaf sautilla sur place et croassa : « Maîtresse, Maîtresse ! ». Atarmund resta médusé puis, la voix tremblotante de colère, il admit son aveuglement et révisa sa position.

Dans la nuit avancée, les portes de la grande salle s’ouvrirent en grand et la civière de Geirbald fut glissée jusqu’à son centre. A chacune de ses respirations, le corps chétif du malade soulevait à grande peine la couverture qui le recouvrait. Lentement, le vieux paria ouvrit ses yeux d’un blanc laiteux. Les traits de son visage se détendirent. Souffrance et maladie s’évanouirent. Dans un souffle ultime, il murmura : « La bête m’a vaincu. Je l’ai combattu trois fois et, trois fois, elle me vainquit. Mais la clairvoyance est sur moi maintenant. Enfin. La bête va mourir en un lieu où l’ombre n’existe pas, à une époque où il n’y a nul espoir. Et sa mort sera le malheur de la Forêt. ». Il expira et sa tête s’affaissa. Des larmes perlèrent sur ses joues crevassées lorsqu’un dernier tremblement le parcourut.
 
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Fin des sessions 45 et 46
Phase de communauté
Dernière modification par Carfax le jeu. juin 24, 2021 9:26 am, modifié 13 fois.
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par AsgardOdin »

:??:
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

AsgardOdin a écrit : mar. avr. 13, 2021 4:01 pm :??:
Des questionnements l'ami ? :D
 
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par polki »

non, il s est trompé d'émojis
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:bierre:
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Re: [CR][AiME] Aventures d'un dúnadan en Terres Sauvages

Message par Carfax »

polki a écrit : mar. avr. 13, 2021 5:05 pm non, il s est trompé d'émojis

:mrgreen:

EDIT : petit ajout sur l'avant dernier paragraphe pour une meilleur liaison à la demande du MJ :yes:
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