[CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

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Thibor
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[CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration (début de l'Acte III)

Message par Thibor »

Une campagne au long cours de L5A dans un environnement très particulier, puisque les personnages ne parcourront pas les routes de Rokugan mais tenteront de bâtir un empire dans les lointains Royaumes d'Ivoire.
L'idée est de jouer à un niveau un peu plus élevé que d'habitude, un futur daimyo et sa suite, avec une volonté de jouer le meta et la gestion d'une province et de ses aléas.
Au delà des comptes rendus de partie, classiques, j'essayerai de développer ce qui se passe entre les parties, de l'épistolaire entre le MJ et un joueur pour l'évolution de son personnage alors que les années passent, à la création/destruction de règles pour gérer un territoire en cours de conquête, à la gestion d'un "groupe" puisque l'on joue un PJ et sa suite de semi-PNJs que l'on peut incarner, nous ou un autre joueur, au fil des parties et des besoins.
Bref, tout plein de choses à développer, et j'ai de quoi faire on a déjà joué 14 parties sur Roll20. Je reviens sous peu pour présenter l'environnement de jeu et la création des personnages pour cette campagne.
Dernière modification par Thibor le mar. mai 11, 2021 12:21 pm, modifié 2 fois.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Création des personnages

Le contexte
Nous jouons dans les années 1170, après une immense guerre ésotérique qui a vu la dynastie des Toturi disparaître, Rokugan être ravagé par une invasion menée par une divinité, l’Outremonde changer de maître et un nouveau Clan un peu particulier, le Clan de l’Araignée, composé de samouraï Souillés, devenir officiel et obtenir l’oreille de la nouvelle Impératrice, choisie par les Dieux.

Nos personnages sont déjà expérimentés au début de la campagne (Rang 4 au niveau meta) et ont participé à un certain nombre d’événements majeurs de l’histoire récente de Rokugan, et notamment cette fameuse guerre contre les Destructeurs. Les choix rp effectués dans notre historique ont une influence directe sur la campagne et les axes introduits par le MJ. Par exemple j’ai choisi de jouer un courtisan ayant sévi à la Cour, et le MJ a donc introduit les gros PNJs influents de la campagne dans mon historique, puis dans la campagne (de la Championne du Clan du Scorpion à l’Impératrice). L’objectif clairement établi dans le groupe est de jouer high level niveau politique, daimyo et son entourage direct.

La technique
Nous avons passé un long moment à construire les personnages, avec un système créé pour l’occasion par le MJ en fonction des occupations passées des personnages. Les compétences n’étaient ainsi pas choisies par le joueur, mais déterminées par les principales occupations du personnages pendant sa vie (officier, magistrat urbain, artiste à la Cour, etc.). Très rapidement cela permet de disposer d’un perso typé, et d’un background qui émerge des choix effectués. Mon perso s’est ainsi retrouvé « bi-classé » magistrat et courtisan, avec un historique super sympa. On a pondu des dizaines de pages pour essayer d’arriver à un système à peu près fonctionnel, mais il faudrait se motiver à le terminer pour le mettre en ligne…

En gros, on arrive à ce moment de la création à :
-Shosuro Tokujitsu, courtisan Scorpion, magistrat de Clan et champion toute catégorie du pragmatisme, proche de l’Impératrice pendant la guerre, qui pour diverses raisons veut prouver à son Clan sa valeur (mon perso)
-Yogo Zankoku, le frère du précédent, shugenja passionné par les Royaumes spirituels, enfant à part de la famille
-Matsu Musashi, beau-frère du premier (ils ont épousé deux sœurs Grue, j’y reviendrai), un « shinobi » du Clan du Lion

La demande du MJ était de créer un groupe soudé, dont les personnages se font confiance, qui ont vécu pendant la guerre des Destructeurs suffisamment d’événements marquants pour se sacrifier les uns pour les autres. D'où le choix des joueurs d'une entité quasi familiale.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Création des personnages
  
 Les suites : des PNJs extensions des Pjs
  
Particularité de cette campagne, chaque PJ est accompagné d’une suite, composée de PNJs notables (qui peuvent agir directement sur la fiction, pendant et entre les scénarios) et de PNJs non-notables, qui apportent du jeu, facilitent la vie des personnages, font d’eux des personnalités (on imagine pas un noble se balader sans ses domestiques, gardes, etc.).
  
On a passé un bon moment à créer ces PNJs, de nouveau avec un système dédié. En gros on avait un pool de points, et en fonction de nos historiques plus ou moins de suivants, et on les a créé en suivant une procédure simplifiée pour les non-notables (on choisissait un métier et en découlait une poignée de compétences), ou une procédure similaire aux Pjs pour les notables.
  
Deux des joueurs, dont moi, adorons L5A, tout comme créer des personnages en jdr, et on a donc pris le temps de développer tout un écosystème autour de nos suites, avec leurs désavantages, historiettes personnelles, etc., pour qu’ils ne soient pas juste une poignée de données chiffrées mais bien des personnages jouables, ou a minima, donnant du jeu.
  
Au fur et à mesure des comptes-rendus de partie je présenterai les plus importants, qui ont même, pour certains, droit à leur petit quart d’heure de gloire en devenant des Pjs le temps d’une partie ne nécessitant pas la présence des personnages principaux de l’histoire.
  
 Le meta : la gestion d’une colonie
  
Un des buts de la campagne est de simuler la gestion d’une province en territoire étranger, de sa « conquête » à son assimilation (ou non) à Rokugan. Un premier système de gestion et de production des ressources a été créé, associé et adossé aux PNJs de nos suites. Il s’est révélé trop complexe et simulationniste et le MJ est en train de le refonder entièrement. Si le second, en cours de création, fonctionne, on essayera de le mettre en ligne.

Ce qu’il faut en retenir et la volonté d’avoir un aspect gestion, qui n’empiète pas sur les parties de jdr proprement dit, mais au contraire amène les événements à progresser, et les personnages à réagir. Pas de nourriture ? A nous de trouver une solution lors du prochain scénario. Les heimins voient leur champs ravager par des animaux sauvages parce qu’on a envoyé les ashigarus à l’autre bout de la province, que faites-vous ? Un des PNJs notable en charge d’un village a le désavantage « haine des gaijins » et se met à trucider des gens, comment réglez-vous le problème ? Etc.

Prochain post, le premier résumé de partie. S'il y a des questions ou des aspects meta à développer, n'hésitez pas.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

L’âge de l’exploration
Récit de vie de Shosuro Tokujitsu - extrait 1
 
Assis dans la dernière chambre d’auberge que je verrai avant des mois, je contemple en silence le washi et mon nécessaire d’écriture. C’est ma dernière chance de saisir sur le papier mes sentiments pour mon exil. Un courrier quittera les lieux dans deux jours m’a affirmé le magistrat impérial en charge du relais. Il mettra de longues semaines à traverser les terres du Clan de la Licorne mais finira par arriver à Shiro no Shosuro. Là-bas, elles seront conservées et archivées, et lues par les survivants de notre famille si jamais il nous arrive malheur dans les colonies.

Je caresse des yeux Gimukan, le sabre qu’il m’est désormais interdit de porter, et saisit mon fude, méditant sur les mots, me concentrant sur les kanjis pour les visualiser à la perfection avant de les coucher sur le papier. Si je trouve la mort sur le chemin qui mène aux Royaumes d’Ivoire, alors que mes derniers mots saisissent les instants qui m’ont conduit en ce lieu.

Des pleurs rapidement étouffés résonnent de l’autre côté du shoji pauvrement décoré, brisant ma transe, et je repose le pinceau. Taki, ma fille, a bien du mal à quitter nos luxueux appartements et à vivre sur la route, mais nul ne peut demander à un samouraï d’abandonner sa famille, son futur, derrière lui. Je souris en imaginant son visage poupon sourire à sa nourrice, séchant ses larmes. Son frère, Haru, doit la supplier à voix basse de ne pas me déranger en l’absence de leur mère. Je ne sais pas où sont les jumeaux mais j’imagine qu’ils doivent imaginer un tour pendable à l’un de nos serviteurs.

Shosuro Yukiyo. Asahina Yukiyo. Mon épouse. L’amour de ma vie. J’ai tout perdu pour elle. Ma place, mon rang, le respect de ma famille et de mon Clan, tout m’a été pris quand j’ai choisi de suivre mon cœur plutôt que les ordres de mon seigneur. J’ai été élevé dans l’intime conviction que la loyauté envers mon daimyo et mon Clan est absolue, totale... Que nul devoir au sein de l’Empire n’est plus important que celui qui nous lie à la promesse de Bayushi à Hantei. Mais je n’étais pas prêt à confronter ma loyauté au bonheur de la voir sourire…

C’était il y a dix ans. Elle traversait les jardins de l’ambassade de la Grue à la capitale. Je m’y trouvais avec la suite de Shosuro Jimen, pour négocier un accord sans importance entre nos Clans. Et je l’ai vue. Elle peignait à grands traits fluides un cerisier, tentant de saisir l’instant parfait de la fleur saisie par le vent, et son poignet gracile, la courbe de sa nuque sous sa longue chevelure blanche… Je tombais immédiatement amoureux. Elle sentit mon attention, et terminant son œuvre, elle se retourna, et son sourire éclaira son regard. Depuis mon cœur lui appartient, et saigne de lui imposer notre départ loin de notre monde.

Yogo Kazehime, ma mère, n’a jamais accepté ce mariage en dehors des règles de l’étiquette et de la bienséance. Pire, elle qui a passé sa vie à arranger des mariages pour renforcer les positions de sa famille et de son Clan, elle n’a pas supporté qu’un de ses fils brise une vie de services par la pire des trahisons. Nul ne pouvait présager qu’un courtisan aussi prometteur, issu d’une noble famille liant les Yogo et les Shosuro, mettrait son devoir entre parenthèses pour l’amour d’une femme… à suivre
 
Première partie - Le voyage
 
Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Sa femme, Asahina Yukiyo, une artiste et courtisane Grue, son intendant et ancien marchand malhonnête Yosono, son yojimbo et duelliste hors-pair Bayushi Gotsuchi
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Sa femme Haruko, duelliste excentrique détentrice des techniques Kakita, yojimbo occasionnelle de son époux et parfois renard à huit queues, Zato Sennin, le vénérable maître des sabres et Yogo Tetsuko, shugenja à la sinistre réputation, même selon les standards de la famille la plus crainte de l’Empire
  • Matsu Musashi, dompteur de lions et maître de guerre, beau-frère de Tokujitsu
    • Ses lions : Chikku Takku et Chinmoku (dressés pour les Scorpions)
    • Ikoma Yoshiro : Conseiller de Musashi et Ombre Ikoma 
    • Ikoma  Asano : Barde et officier de Musashi
    • Akabashi : Ronin bras gauche de Musashi, ancien Yojimbo de Asahina Ina, A la mort de sa maîtresse il décide de se faire Ronin pour suivre Matsu Musashi et partir dans les colonies
    • Matsu Ayame : Fille de Musashi
Les PNJs importants:
  • Les guides Licorne, Shinjo Umasoto et Shinjo (Marta) Gao
  • Les voyageurs Dragon, Mirumoto Tatoki et sa femme Mirumoto Iwako
  • Le dignitaire Araignée, Daigotsu Yasuka
 
Le récit de la partie
A la frontière du Clan de la Licorne, non loin du Mur Khol, ce qui tient lieu de dernière ville d’étape avant les terres désolées, Bugaisha, accueille la septième expédition pour les nouvelles colonies de l’Empire. Plusieurs samouraïs sont réunis pour un dernier repas rokugani en compagnie de deux guides du Clan de la Licorne, Shinjo Umasoto et Shinjo Gao, un membre de la famille vassale Marta. Ces derniers expliquent à Shosuro Tokujitsu, Yogo Zankoku et Matsu Musashi ainsi qu’à un samouraï du Clan du Dragon, Miromoto Yatoki, qu’il faudra prévoir entre un mois et demi et deux mois de nourriture pour le voyage. La discussion se prolonge sur les dangers potentiels de la route, et de ces territoires inconnus. Ils apprennent également que le Dragon est la tête d’un convoi d’armes et d’armures destinées au Clan de l’Araignée. Avant de prolonger leur dernière nuit à Rokugan par une visite dans une maison de geisha, Shosuro Tokujitsu donne ses ordres à Yosono, son intendant, pour qu’il fasse les achats nécessaires au voyage. L’alcool coule à flots. Bayushi Gotsuchi finit ivre tandis que le courtisan Scorpion discute avec l’épouse du Mirumoto pour en connaître plus sur leurs buts. La fête bat son plein. Le lendemain après-midi, c’est le départ.

La première semaine se passe sans encombre. Yogo Zankoku use d’un rituel d’Eau pour chevaucher en amont de la troupe pendant que Matsu Musashi établit un périmètre de sécurité. Shinjo Umasoto apprend au shugenja que le Clan du Scorpion l’a dépêché sur cette mission, afin que sa dernière expédition concerne le septième exode vers les colonies. Au bout d’une semaine, toujours rien à l’horizon, en dehors de quelques torches. Shinjo Umasoto informe Yogo Zankoku qu’il ne devrait pas espérer rencontrer les nomades à qui appartiennent ces torches.

Pendant ce temps, Shosuro Tokujitsu tente d’en apprendre plus sur le Shinjo, le Marta et le Mirumoto. Il apprend que les Marta sont une famille centrée sur la culture orale. Ce Marta considère une partie de sa famille arriérée car elle refuse de prendre des notes, et est persuadé que cela le rend peu apprécié par son Clan et sa famille. Ce voyage serait la fonction la plus honorable qu’il ait effectué ces dix dernières années. Il n’a d’ailleurs aucune idée de ce qu’il s’est passé durant la Guerre des Destructeurs, n’y ayant pas été exposé. Il est favorable à Iweko et espère qu’elle apporte du changement (Le point Tokujitsu, chantage et plus si affinité: Volonté est son Trait le plus faible, il aime beaucoup manger et son désavantage principal est qu’il est anti-traditionnaliste). Le Mirumoto est lui effrayé par les éléphants, qu’il déteste.

Arrivé au désert de rocailles qui est la prochaine étape de leur voyage, force est de constater que les traces de la précédente expédition sont invisibles. Les guides Licornes sont perdus.

Lors d’une pause forcée pour préserver leurs heimins, Haruko, la femme de Yogo Zankoku, tombe malade. Appelant son apprentie, Yogo Tetsuko, le shugenja apprend que les symptômes sont étranges. Dans un instant de lucidité, le Scorpion vérifie auprès de Zato Sennin, également change-forme, et effectivement, les esprits du Chikushudo ont besoin de renouer avec leur vraie nature quelque temps. Les époux décident de partir quelque temps. Accompagnant sa femme, de nuit, Yogo Zankoku remarque que les montagnes semblent bouger…

Le lendemain il convainc Shinjo Umasoto d’aller vérifier et le Licorne envoyé en éclaireur revient avec une mauvaise nouvelle. La passe qu’ils pensaient emprunter est effondrée. Tentant de visualiser l’étendue des dégâts depuis les airs, le shugenja Scorpion échoue : les kami de l’Eau sont rares et entravent sa divination. Il part donc en expédition avec le Mirumoto et Matsu Musashi. Shosuro Tokujitsu reste en arrière avec Marta Guo. Au milieu de l’éboulement, ils découvrent un cheval à l’agonie et les restes ensevelis d’une expédition. 

Les Licornes sont contre rétablir la route et suggèrent de rester en mouvement. Matsu Musashi préfèrerait récupérer les éventuelles ressources ensevelies. Retournant constater l’étendue de l’éboulement, ils en concluent qu’il y a de fortes chances qu’une embuscade ait été tendue, mais aucune trace humaine ou animale n’est décelable. C’est comme si la montagne elle-même avait déclenché un éboulement pour ensevelir ces membres du Clan de l’Araignée.

Après deux semaines, l’obstacle est enfin surmonté et la troupe se considère elle-même comme une troupe de nomades, enfin préparés à son exode. Le Mirumoto suggère de dégager l’éboulement et d’enterrer les victimes du Clan de l’Araignée, ce à quoi Shosuro Tokujitsu lui rétorque que s’il le désire, il peut rester en arrière mais que l’expédition doit avancer. Après une brève négociation, il est convenu que l’épouse du Mirumoto prenne en charge le convoi d’armes et une moitié de ses paysans. Tokujitsu tente de mettre son épouse et la Mirumoto dans leurs bonnes grâces mutuelles mais Asahina Yukiyo ne peut pas encadrer une femme de si petite vertu. 

Après six semaines, ils sont enfin arrivés aux terres en ruines, aussi appelées les Royaumes d’Ivoire. Ils découvrent un campement qui devient peu à peu une ville, la forteresse du dernier voyage. Il y a des personnes de tout horizon, des Licornes mais surtout des Araignées. Shosuro Tokujitsu est excessivement déçu du manque d’expérience du Clan de la Licorne et Marta Guo semble être du même avis. Le courtisan Scorpion fait vaciller la foi du Marta envers les lois immuables de l’Empire. Matsu Musashi s’attache à obtenir les éventuelles cartes établies par les diverses factions établies sur place.

Pendant ce temps, alors que Yogo Zankoku prend un cheval et part à la recherche de Shinjo Umasoto, Shosuro Tokujitsu tente de s’imposer comme dirigeant naturel des colonies car personnellement envoyé par Iweko. Aidé par les troubles causés par son compagnon, fin manipulateur, le Lion et ses subordonnés s’emparent des cartes, ce qui leur permettra de voyager plus rapidement vers leur destination. Shosuro Tokujitsu parvient finalement à rallier un tiers de la foule et à former un conseil après avoir renoncé à exécuter deux ou trois forts en gueule pour prendre le contrôle total de la ville. Il s’attire l’inimitié de Daigotsu Yasuka, un samouraï au visage ravagé par la Souillure, car il ne le soutient pas dans sa volonté de construire des abris contre l’hiver...

De son côté, Yogo Zankoku rejoint Shnijo Umasoto qui agit pour la première fois comme un homme libre. Il décide de l’accompagner vers le nord à la recherche d’un éventuel Mirumoto survivant. En chemin, ils font connaissance et, sur un tout autre sujet, il réalise que les rapports qu’il peut avoir avec les kami dans ces terres sont aléatoires. 

En ville, alors qu’il est occupé à préparer la suite de l’expédition vers leurs terres, Matsu Musashi intervient pour sauver un éléphant domestiqué qui est harassé par un groupe de heimins. Un peu surpris par le manque d’agressivité de la créature, à moins que ça ne soit un souvenir de la Guerre des Destructeurs, il acquiert très vite la confiance de la bête. Même Ayame, sa fille, semble apprécier la créature qui est en attente d’être mise au travail. L’intendant de Shosuro Tokujitsu, Yosono, lui fait remarquer à juste titre que ses défenses valent de l’or, notamment depuis que l’Impératrice a décrété que l’ivoire était une substance céleste.

Shinjo Umasoto se rase la tête et brise son sabre pendant le voyage, suire aux longues conversations théologiques avec le shugenja. Ils arrivent tous deux auprès du Mirumoto et de ses troupes, affligés par une maladie qui les conduit peu à peu vers la mort. Ils parviennent à donner une sépulture décente aux victimes de l’éboulement et le Mirumoto, avant de donner ses dernières volontés, se suicide. La lettre contenant ses vœux sera confiée par Yogo Zankoku à son frère, qui s’empressera d’en faire réaliser un faux par une de ses domestiques. La missive officielle encourage la femme du Dragon à se faire jigai après avoir transmis armes et armures aux représentants de l’Araignée. Plus délicat, le Scorpion transforme le courrier en regrets du samouraï qui invite sa femme à prendre ses propres décisions et à refaire sa vie dans les colonies. Le shugenja trouvera également une lettre codée du Clan du Scorpion dans les affaires ensevelies de la précédente expédition. Des membres du Clan voyageaient avec le convoi et devaient s’attendre à recevoir des renforts et le nécessaire à la réussite de leur mission. Les deux frères Scorpions sont persuadés que la lettre fait référence au rônin Wasurete et à la bourse de larmes de cristal serties d’ivoire que transporte Shosuro Tokujitsu.

Les travaux en ville progressent lentement, et comprenant qu’il est temps de poursuivre leur voyage, la troupe reprend son périple pour les terres dont ils sont désormais les seigneurs par ordre de l’Impératrice. Ils sont accompagnés par Miromoto Iwako, sa cargaison d’armes et les survivants de ses domestiques et serviteurs. Sans un regard en arrière, ils s’enfoncent entre les arbres majestueux.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Sailor »

Tu vas avoir une lecteur assidu.
Les femmes et les enfants d'abord. Toujours dans le naufrages.
Comme ça après les requins n'ont plus faim.

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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Nous avons perdu les notes de la deuxième partie, ou... il n’y en a jamais eu. Nous jouons sur Roll20 et prenons des notes sur un Drive, de manière plus ou moins collective selon les soirs, et certains soirs nous sommes plus fatigués que d’autres…
 
Pour ne pas vous laisser sur votre faim vous trouverez mon prologue personnel à la campagne, je ne connais pas celui des autres personnages.
 
Résumé de la deuxième partie pour que vous ne soyez pas perdus la prochaine fois :
-les personnages quittent la Seconde cité pour le sud des colonies et les terres confiées par l’Impératrice à leur gestion.
-sur la route ils rencontrent un seigneur Grue arrivé précédemment, bon vivant, et avec qui ils décident d’entretenir de bonnes relations (ses terres sont les dernières terres civilisées avant l’obscurité gaijin…)
-ils prennent en stop un Phénix, qui se rend également dans le sud. Ses terres seront voisines des leurs.
-ils descendent le fleuve après avoir loué des bâteaux au Grue
-arrivés sur « leurs terres » ils dénichent invisible en haut d’une falaise un village de pierre abandonné, et décident d’en faire leur QG pour explorer la région. De l’autre côté du fleuve, une jungle impénétrable. A l’est du village/QG, un désert de rocailles à perte de vue. Ça commence bien...
-ils découvrent un temple gaijin, et alors que le Phénix et son yojimbo massacrent les pauvres prêtres qui semblent protéger une femme, Matsu Musashi et Yogo Zankoku en profitent pour l’éliminer pour sauver celle qui semble être une grande prêtresse gaijin (le PNJ était vraiment insupportable...mais on aura l’occasion de reparler des Phénix dans la campagne...personne n’aime les Phénix…)
Je pense ne pas avoir oublié d’éléments importants, donc place au prologue.
 
Pré-prologue – Avant le Prologue
 
1173. Shosuro Tokujitsu fait partie de l’entourage et de la garde de l’Impératrice Iweko avec une centaine de samouraïs qui ont vécu les pires atrocités de la guerre. Il est présent lors de la rencontre entre l’Impératrice et Daigotsu, le Seigneur des Damnés. Il agira de tout son poids politique et de ses talents de courtisan pour gêner les ambitions du Clan de l’Araignée, sans grand succès.
Une nuit, il surprend l’Impératrice et Daigotsu en train d’accomplir l’acte d’amour... Après cette terrible vision, il se rapprochera du cercle intérieur, et verra l’amour s’opposer au devoir. Il participera à la dernière bataille entre Fu-Leng sous sa forme de dragon et Kali-Ma, nouvelle incarnation du Jigoku. Le Neuvième Kami périra dans les bras de Daigotsu, présent sur place car l’Impératrice a fini par accepter l’existence du Clan de l’Araignée. Le Seigneur des Damnés finira par abattre la Sombre Déesse.
Shosuro Tokujitsu sera envoyé dans les colonies pour l’éloigner de l’Empire et de l’entourage de l’Impératrice, sans qu’il ne sache exactement qui a tiré les ficelles de son exil… Une vague carte d’un territoire à pacifier et contrôler lui est remis, ainsi que l’ordre de faire de cette région une province impériale. Pas d’hommes, pas d’argent, mais des mots d’encouragement les accompagnent...
 
 
Prologue – Avant le départ et la première partie
 
Pendant la soirée en l’honneur de Shosuro Tokujitsu, organisée pour fêter son départ pour les colonies, alors que la fête bas son plein, on l’amène discrètement dans un kiosque fermé et isolé.

Un groupe de Scorpions, et pas des moindres, l'y attend sous une lumière plus que tamisée. Ce sont des samurai qu’il a aperçu pendant la soirée, mais dont il n’a pas identifié les masques. Ils les retirent.

Il reconnaît, entre autres, des héros de la guerre des Destructeurs comme Shosuro Aroru, mais surtout la Championne du Clan, Bayushi Miyako. Shosuro Tokujitsu se jette immédiatement à genoux, le front contre le sol. Ce n'est pas elle qui s'adresse à lui, mais Yogo Koji, le Daimyo de la famille Yogo, et chef des Kuroiban.

Il ne pose pas directement de questions, mes chacune de ses phrases attend une réponse de la part du courtisan toujours agenouillé. Il sait qu’il est jugé par l'assemblée. Et visiblement il réussit le test. Bayushi Miyako fait un signe de tête discret en direction du Daimyo Yogo, qui interrompt son étrange interrogatoire et donne une bourse au samouraï qui s’est légèrement redressé. Bayushi Miyako prend alors la parole pour la première fois et lui explique sa véritable mission.
 
À l'heure actuelle, le Clan du Scorpion ne veut pas être impliqué dans les colonies. Officiellement toutes ses actions doivent être concentrées sur le nouveau puits de l’Outremonde qui défigure les terres du Clan depuis la fin de la guerre. Cependant ses dirigeants ont envisagé un plan d'envergure, qui est déjà en marche. Mais moins ses acteurs en savent, mieux ils remplissent leur rôle. Il ne pourra plus faire officiellement appel au soutien du Clan une foi parti. Pendant les cours d'hivers, et dans toute réunion politique en territoire gaijin, il devra parler au nom de sa maisonnée et non au nom du Clan. La présence d'un Lion dans son entourage est une aubaine pour certifier cette indépendance. Il devra donc prendre soin de Matsu Musashi et de son apparente autonomie.

Bayushi Miyako explique un des aspects du projet du Clan, où Shosuro Tokujitsu devra agir avec célérité et discrétion. Le plan des Scorpions implique un rônin du nom de Wasurete. En aucun cas le secret de son allégeance au Scorpion ne doit être révélé. Si pour cela il faut lui être ouvertement hostile, soit, mais tout doit être fait pour qu’il reste en vie. Il est déjà parti, avec la cinquième vague de colons. Shosuro Tokujitsu et les siens accompagneront la septième. Il doit lui remettre la bourse, et protéger cette dernière en attendant. Le rônin en a besoin pour accomplir sa tâche mais il a dû partir avant qu'elle ne soit prête. Il attend que quelqu'un le lui amène au nom du Clan

Puis chacun remet son masque anonyme et retourne comme si de rien n'était à la fête. Durant l'entretien, Shosuro Tokujitsu a été a de multiples reprises tenté de tout révéler au sujet des sentiments d'Iweko, mais il ne s’est pas résolu à briser le secret de l'Impératrice, loué soit son nom pour des milliers de générations (private joke des Pjs qui répètent cette phrase en boucle dès que le nom de la Fille des Cieux est cité en partie…). Il était profondément tiraillé entre sa promesse envers elle, et sa fidélité envers le Clan. C'est finalement une des phrases de Yogo Koji qui l'a décidé à ne rien leur dire : "Le Scorpion est toujours prêt à trahir toutes ses allégeances pour protéger l'empire". La situation politique actuelle est si complexe, que si le Clan du Scorpion venait à apprendre ce secret, l'Empire serait mis à mal.

Une fois seul et à l’abri des regards, Shosuro Tokujitsu ouvrit la bourse. Elle contenait des larmes de cristal serties d'Ivoire, matière récemment déclarée comme céleste par l’Impératrice, au même titre que le Jade.
 
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Troisième partie

L’exploration de l’autre côté du fleuve

Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:

  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Yogo Zankoku et beau-frère de Matsu Musashi. 
    • Son yojimbo et duelliste hors-pair Bayushi Gotsuchi
    • Ses ashigarus courageux Mata, Kage, Suke et Yaku
    • Tokiko, scribe et secrétaire particulière de Shosuro Tokujitsu, faussaire de talent
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Shosuro Tokujitsu et compagnon d’armes de Matsu Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Yoru, un heimin, mineur et explorateur à ses heures perdues
    • Zato Sennin, le vénérable maître des sabres Tsuru
Les PNJs importants:
  • La voyageuse du Dragon et désormais hôte du village de Santo no Mura, Mirumoto Iwako
  • Le sage et chef du village des gaijins, Kunjabehari
Le désert de rocailles a désormais un nom : Monzenjakurawoharu. Yoru est partie en exploration à l’est des tours à la recherche de gisements de minerais ou d’autres points d’intérêts, pendant que Bayushi Gotsuchi et Mirumoto Iwako traversent le fleuve à l’ouest, et pénètrent dans la jungle, escortés par une poignée d’ashigarus.

La barrière de la langue

La prêtresse Ivinda, tel est le nom des gaijins qui peuplent les royaumes d'Ivoire, a fait vœu de silence mais son assistant est très communicatif, permettant à Tokiko, à l’aide des sorts Oreille de Tenjin (plus connu sous le nom de “limiter la xénophobie rokugani”) et Transfert d'Énergie, de compiler un dictionnaire de la langue locale.

L’infestation de serpents

Sur un conseil de Zato Sennin, Shosuro Tokujitsu suggère à son frère d’appeler à la rescousse des poules idéalisées, directement du Chikushudo, pour remédier au problème des serpents. Santo no Mura, car tel est désormais le nom du village aux murs de pierre, est en effet infesté par ces créatures, qui ont déjà mordu plusieurs heimins.

Le récit de la partie
Fin de la saison des pluies

En octobre la saison des pluies s’achève, permettant aux deux frères du Clan du Scorpion d’envoyer des patrouilles de plus en plus loin dans la jungle. Malheureusement toutes ne rentrent pas. Shosuro Tokujitsu et Yogo Zankoku, escortés de deux ashigarus, Mata et Kage, suivent les traces de l’équipe partie une semaine auparavant. Après avoir traverser le fleuve sur une barque mis à l’eau par le palan tout neuf permettant de descendre et monter la falaise, ils se mettent en quête de leurs prédécesseurs. Ils retrouvent des restes de bataille, notamment une arme brisée, des traces de sang et des javelines. Au sol, des traces serpentines géantes, au moins cinq, poursuivent Bayushi Gotsuchi et ses hommes. Des Nagah. Ils poursuivent... les poursuivants. 

Ils arrivent au pied d’un banian géant, capable d’accueillir une brasserie de saké entre ses branches. A son pied, trois Nagah roulés en boule, visiblement en attente. Ils sont plus petits que leurs congénères Rokugani. Yogo Zankoku envoie deux gaki apprivoisés harceler les Nagah, pendant que son frère et les ashigarus encochent leur flèche. Alors que les gaki, invisibles, s’acharnent sur un des Nagah sous l’œil désespéré de ses frères d’armes, les flèches s’abattent sur un retardataire, achevé sans difficulté par Bayushi Gotsuchi, tombé des frondaisons. S’ensuit une conversation entre les deux troupes pendant que les gaki dévorent les deux cadavres. D’après le shugenja, il s’agit d’esprits locaux et non de gaki Rokugani. Une dispute débute avec la Mirumoto, qui s’émeut de voir des créatures invisibles dévorer des corps, pratique déshonorante selon elle. Shosuro Tokujitsu la convainc sans grande difficulté que toute les choses, vivantes comme mortes, finissent par servir le Clan du Scorpion, et que c’est sa capacité à utiliser toute sorte d’armes, même surnaturelles, qui a permis de défendre les différentes dynasties impériales pendant 1200 ans. Yogo Zankoku a de son côté du mal à contrôler les deux esprits affamés, qui se jettent sur un ashigaru, le défigurant, avant d’obéir et de se lancer à la poursuite des Nagah en fuite.

Avant de repartir, le shugenja soigne le malheureux ashigaru. Ils décident de traverser la jungle et de gagner la montagne pour surplomber la région. Ils suivent une ancienne route abandonnée. Après plusieurs jours de marche, ils dominent la région et découvrent une plaine habitée. Ils décident de s’y rendre. La zone est vaste, quasiment abandonnée, mais ils finissent par tomber sur des habitants dans un village troglodyte. Ils sont petits et étranges, la peau cuivrée, les yeux ronds. Ils ont l’air heureux de les voir, ils touchent les kimonos, s’agitent autour d’eux. Ils finissent par les conduire dans un grand bâtiment où ils sont reçus par un sage, un vieil homme en pagne. Il offre des cadeaux: une statuette d’une femme énorme et des vêtements. Les Rokugani offrent une bouteille de saké en retour. Elle passe de mains en mains. Les autochtones amènent à manger et à boire et organisent en quelques instants un festin. La vaisselle est en métal, richement décorée, et laisse à penser que le village exploite la montagne. Shosuro Tokujitsu empêche ses hommes de trop boire, et le sage se met à rire en voyant les gestes du Scorpion, faisant rentrer des femmes nues ou presque, accompagnées de musiciens. Mirumoto Iwako s’émeut de tant de chair dénudée, et décide de sortir après une conversation avec le courtisan, qui tente de lui expliquer l’importance d’ignorer les erreurs d’étiquette gaijin dans un premier temps.

Deux danseuses se concentrent sur Shosuro Tokujitsu, qui succombe à la tentation de la sensualité inconnue des gaijins. Très vite, il est arrêté par le vieil homme, qui fait sortir les danseuses et souhaite converser. Ne comprenant rien à son charabia, le Scorpion fait mander son frère, qui vient de s’éloigner prendre l’air, pour qu’il traduise les propos du sage. Le shugenja assiste à l’extérieur au chargement d’armes de grande qualité ; elles sont sous haute protection. Les gardes ignorent voire dédaignent les habitants du village, qui eux contournent largement les entrepôts.
 
Les deux Scorpions et le sage se rende dans un endroit sacré pour discuter, non loin du village. Yogo Zankoku demande aux Kamis de comprendre le vieil homme et traduit à son frère ses propos. Il explique qu’il remercie les samouraïs pour avoir détruit Kali-Ma et est ouvert aux échanges commerciaux et amicaux. Il demande s’ils ont reçu l’autorisation des Brillants, la maison des seigneurs locaux, qui vivent sur une montagne proche, d’être ici. La ville découverte par Zato Sennin, bien plus loin à l’ouest, serait celle d’une maison rebelle, la Maison de l’Eau, alliée à Kali-Ma depuis des années. Ils demandent des hommes, une centaine, pour les protéger, et de la nourriture pour faire des offrandes aux dieux, qui ont beaucoup souffert de la domination de Kali-Ma. 

Toujours selon le vieux chef, il y a trois castes principales qui divisent la société: les paysans, les nobles et le clergé. Le vieil homme est le chef des paysans du village. Les hommes armés qui protègent le quartier commerçant seraient des nobles. Ils ne s’approcheront pas des Rokugani, et refuseront de discuter car cela serait indigne d’eux. Yogo Zankoku trouve le sanctuaire où les offrandes sont offertes aux dieux, une quantité indécente de nourriture : deux ans de nourriture pour la jeune colonie Rokugani.…
 
Kunjabehari, tel est le nom du vieil homme, explique que le culte de Kali-Ma a anéanti la puissance de la Maison des Brillants avant de partir pour Rokugan. Depuis, les paysans fonctionnent de manière indépendante et ont donc continué à travailler malgré les pertes. D’après les rumeurs qui viennent du sud, le Clan de la Mante a chassé les servants de Kali-Ma et une partie des Royaumes d’Ivoire est désormais épargnée des déprédations et des sacrifices de ce culte infernal. Les survivants de l’ancien royaume, bien peu nombreux, continuent à suivre les ordres d’un gouvernement dissimulé dans une capitale cachée, dans les montagnes, dirigé par un mystérieux Rajah.

Image[/img]

PS: j'ai désespérément essayé d'intégré une carte à mon post pour en faciliter la lecture (du moins mieux visualiser où se passent les évènements) mais malgré l'utilisation de deux sites, du changement de format et de la compression de l'image, rien n'y fait. Si quelqu'un veut bien m'expliquer en MP j'essayerai de mettre une carte mise à jour à chaque fois que nécessaire. Merci d'avance.
Dernière modification par Thibor le mar. nov. 17, 2020 7:54 pm, modifié 7 fois.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

L’âge de l’exploration

Récit de vie de Shosuro Tokujitsu - extrait 2
 
Alors que je contemple le sabre de ma famille, j’essaye pour la millième fois de comprendre si un événement, une fêlure, une faiblesse, existait avant Yukiyo. Je suis né à Shiro Yogo, lors d’une retraite de ma mère, une des plus célèbres nakodo du Clan. Je n’ai jamais réellement su quel accord avait été conclu avec la famille de mon père, Shosuro Kanemitsu. Il était taisa dans les troupes d’infiltration protégeant notre frontière avec le Clan du Crabe, mais n’appartenait pas une famille noble ni particulièrement importante. Mon frère aîné et ma sœur accueillirent avec joie ma naissance, moins ma famille qui comme bien des nôtres, pense que le chiffre trois porte malheur. De part ma naissance je suis affligé de la malédiction de ma famille maternelle, mais j’ai rapidement appris que les Fortunes m’avaient offert un visage parfait, dont j’ai bien souvent joué dans les Cours où m'emmenaient mes missions au service de mon seigneur.

J’ai vécu dans les bagages de ma mère pendant cinq ans, alternant entre de longs séjours dans le domaine familial et certains de ses voyages, où nous avons vite compris avec mon frère et ma sœur que la présence d’enfants détendent certaines interactions sociales. J’étais trop jeune pour appréhender les événements qui se déroulaient à l’époque, mais l’effondrement de la passe de Beiden changea notre statut à tous. Mon père s’y distingua particulièrement, et il fut remercié par un poste de magistrat à Ryoko Owari Toshi. J’ai le souvenir de dizaines de notables qui fréquentaient mes parents à cette époque, et que le nombre de nos domestiques augmenta graduellement, au point que les visages se mélangent dans mon esprit. A huit ans je rejoins le Dojo des Mensonges, pour la plus grande fierté de ma mère, qui avait obtenu deux ans plus tôt l’entrée de Yogo Morogin, mon frère, aux Tours Yogo, pour débuter sa formation de shugenja. Ma sœur suivit elle les traces de mon père, et Shosuro Tatsumi disparut peu à peu de notre vie, tout à sa nouvelle existence d’ombre parmi les ombres.

Mes années dans une des meilleures écoles de courtisans de l’Empire, du moins une des plus craintes, passèrent rapidement. Je n’étais pas le plus talentueux des élèves, mais j’appris rapidement à me servir des mes atouts, ma beauté bien sûr, mais également une capacité que m'envient bien de mes alliés comme de mes ennemis, quasi surnaturelle, pour convaincre les autres. Il suffisait bien souvent d’un sourire enjôleur et d’un bon mot pour attirer l’attention de mes senseï, là où d’autres devaient se battre pendant des semaines pour le même résultat. Peut-être cette facilité à réaliser mes objectifs m’a conduit à surévaluer mon pouvoir sur mes supérieurs, et quelques années plus tard, à épouser ma femme sans en référer à mon seigneur. Avec des conséquences encore aujourd’hui sur mon existence et celle de ma famille… A suivre…

 
Quatrième partie - Les traces de Kali-ma

Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:
  • Matsu Musashi, dompteur de lions et maître de guerre, beau-frère de Tokujitsu
    • Ses lions : Chikku Takku et Chinmoku (dresse pour les Scorpions)
    • Akabashi : Ronin bras gauche de Musashi, ancien Yojimbo de Asahina Ina, A la mort de sa maîtresse il décide de se faire Ronin pour suivre Matsu Musashi et partir dans les colonies
    • Ses ashigarus courageux ???
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
  • Ses ashigarus courageux Mata, Kage, Suke et Yaku
Les PNJs importants:
  • Daigotsu Hadashi, membre du Clan de l’Araignée et de l’Otokodate des Grillons
Résumé de la partie
 
Où Matsu Musashi et Yogo Zankoku organisent une expédition militaire afin de débarrasser la région de la tare que constitue la pyramide des suivants de Kali-Ma, pendant que Shosuro Tokujitsu, bien plus malin, évite une expédition dans des marécages boueux infestés de moustiques et même d’Araignée.

 
Par Yogo Zankoku.

Après avoir supervisé le déplacement de nos gens jusqu’à la ferme située en plein milieu de la forêt et dont la charge nous a été donnée - et après nous être assuré qu’une poignée d’entre eux restait à Santo No Mura - Musashi et moi partons à l’assaut de la pyramide, accompagnés par Akabashi, son fidèle rônin, ainsi que par une poignée d’ashigarus. A la grande inquiétude de ces derniers, je suis à nouveau accompagné par des créatures invisibles, les mêmes qui ont dévoré des Nagah - et une partie d’un des leurs - sous leurs yeux lors de la précédente expédition. Cela va sans dire, le représentant de la famille la plus crainte de l’Empire ne fait rien pour améliorer l’opinion de ses gens à son égard. J’en ai bien conscience, il me faudrait réparer la confiance de mes heimins mais, ici, isolés de tout renfort, je ne peux nous exposer à un danger en ignorant l’avantage considérable apportés par des esprits liés. Personnellement, je suis également très intrigué par leur comportement dans ces terres inconnues où même les kami manifestent une volonté et une vanité que je ne leur connaissais pas. Peut-être devrais-je jeter mon dévolu sur des êtres moins terrifiants. Des hinotama, pourquoi pas, voire des furiribi - voilà qui ferait l’affaire. Surtout si l’apothicaire de mon frère parvient à faire pousser ses plantes médicinales dans ces terres si humides.

Le choix du trajet s’avérera déterminant : soit passer par le sud, en longeant la forêt par l’eau et en remontant le courant de la rivière jusqu’à notre destination, ce qui permettrait d’approcher des ruines de la cité que nous avons pu apercevoir depuis l’observatoire et dont la taille n’avait rien à envier à Otosan Uchi, soit longer la montagne, ce qui faisait arriver par le nord après un passage par la ville minière des gaijins et, surtout, gagner un temps considérable. C’est cette seconde option qui a été choisie. Pour autant le voyage ne se passe pas sans encombres, les difficultés étant multiples. Tout d’abord, le manque de provisions, qui entame vite le moral des troupes pourtant disciplinées du Lion et du Scorpion. Ensuite, la combinaison du terrain marécageux et du climat, qui pousse un des soldats de Musashi à, dans un moment d’égarement, demander à son supérieur s’il pouvait retirer son armure. A Rokugan, en guise de réponse, je suis certain que Musashi l’aurait abattu sur le champ. Je suis satisfait de constater que mon frère d’armes partage ici mon pragmatisme quant à la nécessité vitale de limiter nos pertes humaines.

Après plusieurs jours d’un voyage difficile, nous arrivons à un point avancé proche de notre objectif, à savoir une ferme abandonnée. Enfin, abandonnée : envahie par la forêt serait plus juste. Je m’étonne en mon for intérieur de la taille et de l’ancienneté des arbres, indiquant le moment où la ferme a été vidée de vie humaine, alors pourtant que le culte de Kali-Ma n’a envahi Rokugan que récemment.
 
Musashi conseille de laisser le gros des troupes se reposer, ce qui est accueilli avec une satisfaction perceptible par nos troupes. L’un d’entre eux, un des hommes de mon frère, a été piqué sous son armure et une nette inflammation lui impose du repos. Musashi, mon frère d’armes dont l’expertise militaire n’est plus à démontrer, ordonne à Akabashi, son fidèle rônin, de partir en éclaireur aux alentours de la pyramide. Je décide de l’accompagner pour mener moi-même mes investigations pendant que Musashi reste derrière avec ses lions, décidé à remonter le moral affaibli de nos troupes. Si cette pyramide est habitée comme le suggérait le vieux mineur, nous aurons usage de soldats en pleine forme. 

Akabashi et moi découvrons une autre ferme abandonnée plus proche de la pyramide et, presque par hasard, je remarque des traces sur le sol. Des traces de geta, à deux ha. Il y a un autre Rokugani dans les environs. Une investigation souterraine de la pyramide révèle un puits à la profondeur remarquable s’ouvrant à sa base. Cet endroit respire la plus noire des magies et les sacrifices humains. Je suis persuadé qu’il est possible d’ouvrir ici un portail vers un royaume maléfique, peut-être leur équivalent du Jigoku.

Nous faisons nos rapports à Musashi. Akabashi a pu observer des traces faisant penser à un ravitaillement par l’eau et peu d’autres déplacements en-dehors de la pyramide par ses occupants. Il nous informe également que nous ne sommes pas seul, nous présentant une geta cassée dont il n’a pas pu rattraper le propriétaire. Visiblement, il y a un Rokugani à mi-chemin d’être va-nu-pieds dans les environs.

Musashi nous donne l’ordre d’attendre la nuit. Je connais mon vieil ami et perçoit très nettement qu’il ne verrait aucun inconvénient à raser la pyramide et la tour qui la surplombe par les flammes, en commençant par enfumer ses habitants. A la tombée de la nuit, nous avons l’occasion d’observer un petit prodige : des chants sont entonnés par les occupants de la structure, suite à quoi la pyramide disparaît. Désormais nous faisons face à une pyramide inversée à ciel ouvert et à une tour souterraine. Faisant à nouveau appel à l'Étreinte de Kenro-ji-Jin, je parviens à observer l’intérieur de la tour. Je dénombre six niveaux, dix occupants humains vêtus de toges et, bien plus inquiétants, deux Cuirassés, ces armures animées qui sont apparu à Rokugan à compter de la guerre du Feu Noir.

Pendant que nous préparons l’offensive avec Musashi, Akabashi vient nous voir. Il nous dit, avec tout le sérieux dont il est coutumier, qu’il a été attaqué par une panthère. Nos visages doivent alors exprimer une certaine forme d’incompréhension face à son interruption, pour une information d’aussi peu de valeur, car il poursuit bien vite en nous apprenant qu’il n’est pas celui qui a terrassé la panthère. Il nous présente des bâtonnets métalliques, que je reconnais aussitôt comme étant des armes utilisées par certains membres de mon Clan. Le mystérieux Rokugani à une seule geta semble bien disposé envers notre compagnie. Il nous informe qu’il a manifesté sa gratitude envers son mystérieux sauveur en l’invitant, sans le voir, à nous rejoindre et nous précise, s’y sentant obligé, qu’il aurait pu se débarrasser de la panthère tout seul. Ce dont toute personne lisant ces lignes ne pourrait douter.

Je suggère à Musashi d’envoyer mes gaki molosses s’occuper des cultistes, mais bien vite un obstacle se présente à moi : ils refusent. Ils s’arrêtent à l’entrée de la tour, piétinent, deviennent visibles - ce qui cause un vent de panique silencieux dans les troupes, dont le professionnalisme est un reflet du contrôle que Musashi a sur eux - et, peu à peu, leur maîtrise m’échappe, à tel point que je suis contraint de les bannir. Je comprends alors que nous sommes au seuil d’un Royaume Spirituel.

Nous décidons d’un autre plan avec Musashi. Nous allons tous deux, accompagnés de seulement deux ashigarus, affronter nos ennemis niveau par niveau, au-moins jusqu’au cinquième, le sixième étant occupé par les Cuirassés. Je ne vois personnellement pas d’inconvénient à affronter les armures animées par magie noire, mais Musashi, en sa qualité de chef de guerre, à en tête l’impératif du moindre coût en vies humaines. Même si ses raisons sont militaires et dépassionnées, sa position l’honore.

Ce qui suit est une série d’assassinats, niveau par niveau, silencieux et méthodiques, au rythme de la lame de Musashi et des ravages qu’elle occasionne. Un de nos soldats est bien blessé par l’un des cultistes, mais nous le remplaçons bien vite par un soldat frais, resté avec Akabashi et les lions à l’entrée de la tour. Je remarque une pièce servant à leur culte, une quantité de documents et d’objets qu’il me serait intéressant d’étudier par la suite. J’en fais une note mentale pendant que j’écrase la trachée d’un adorateur de Kali-Ma afin de l’empêcher de hurler. Musashi décide de prendre un prisonnier et épargne un des prêtres.

Bien vite, il ne nous reste que le sixième sous-sol, occupé par un unique sectateur très occupé à nous insulter et deux armures pour l’instant inanimées. Musashi et moi parvenons alors à une décision conjointe : je vais explorer les niveaux dégagés et récupérer ce qui me semble digne d’intérêt pendant que ses hommes accumulent au bas de la tour de quoi lui faire prendre feu. Le changement de ton du survivant lorsqu’il prend conscience de la nature du sort qui lui est réservé est presque triste.

Une fois ma tâche accomplie, et mes sacs remplis d’objets intrigants, notamment des textes sacrés dédiés à Kali-Ma et rédigés en plusieurs langues différentes, dont la nôtre, je décide d’explorer le Royaume Spirituel que ces fanatiques nourrissaient. Je n’y vois qu’une foule dense de sacrifiés, égorgés, se pressant aux alentours de la pyramide en flux désordonnés, que je parviens à compter en milliers, voire en dizaine de milliers.

Enfin, peu avant le lever du soleil, nous mettons le feu à la pyramide. Lorsque le soleil se lève, la pyramide et la tour émergent à nouveau du sol. De la tour enflammée sort un homme en feu, abattu bien vite par nos hommes. L’un d’entre eux reconnaît un des prêtres qu’il a déjà tué pendant la nuit. Je mets d’abord ça sur le compte du racisme Rokugani mais, à ma grande surprise, ce sont bien les mêmes serviteurs de la Sombre Déesse, que nous avons passé la nuit à tuer, qui tentent de s’échapper de la tour en feu avant qu’elle ne s’effondre sur eux. Ils existaient visiblement sur deux plans à la fois, vraisemblablement une propriété du Royaume Spirituel qu’ils ont alimenté à force de milliers de sacrifiés. Je me demande quel effet cette dissociation a sur le dernier survivant, prisonnier.

Musashi fait cadeau à nos troupes d’un instant de repos. Sa compassion est décidément sans bornes. Je profite de cet instant pour soigner les quelques ashigarus blessés dans la rivière. L’un d’entre eux nécessite des soins plus avancés, il s’agit du serviteur de mon frère que sa blessure fait délirer. Il refuse d’abord d’être amputé de la partie infectée de son torse. Je lui explique alors que son choix est, soit d’être vidé maintenant de l’infection par le fer d’un couteau, puis cautérisé par le feu et enfin réparé par les kami de l’Eau, soit de confier son sort à mon frère. Il accepte donc, à mon grand amusement, les soins proposés. 

Se produit alors un évènement que je me dois de développer et, surtout, d’explorer plus tard. Lorsque l’infection de son torse a été vidée, en plus des fluides une nuée de petites araignées s’est échappée de sa plaie. Un esprit, dont la nature m’échappe pour le moment, m’a proposé de lui laisser cet homme et son nom en échange de ses services. J’ai refusé, tous mes réflexes de shugenja et de membre de la famille Yogo s’étant éveillés à la mention d’un échange de nom. Pour autant, cet esprit qui s’est présenté comme étant l’araignée et la jungle, dans un même mot, ne présente pas nécessairement les caractéristiques d’un Oni. Je pense donc avoir trouvé mon prochain sujet de recherches.

C’est à cet instant, une fois mes invocations effectuées, que les éboulis de la tour volent, projetés par une des armures animées. Musashi met aussitôt ses troupes en ordre de bataille, alors que le premier Cuirassé se jette sur Akabashi et le projette dans l’eau. Presque par réflexe, je récite la prière de la Frappe de Jade. Les premiers coups pleuvent, donnés par des ashigarus et Musashi. Je ne suis pas surpris quand la créature de métal ne manifeste aucunement avoir été blessée. Je sais d’expérience qu’il ne faut pas se décourager et qu’il est possible de les terrasser par le fer. Je remarque que la deuxième armure animée, sortie entre-temps de sous les décombres, ne se jette pas sur nous mais s’éloigne vers le nord, de l’autre côté de la pyramide fumante. L’énergie sacrée du Jade que j’invoque vole vers sa cible et atteint le Cuirassé, qui ne manifeste rien. Je confie le soin d’achever la créature à Musashi et ses troupes et court à la poursuite du second Cuirassé. Musashi, occupé à ferrailler avec la monstruosité à quatre bras, prend le temps d’ordonner à ses lions de veiller sur moi. La compassion de mon frère d’armes est sans bornes.

De l’autre côté de la pyramide, le Cuirassé est aux prises avec un curieux samouraï : alors que je me prépare à invoquer une seconde fois la puissance divine du Jade, je remarque la geta encore en cours de fabrication qu’il porte accrochée à son obi alors qu’il esquive les attaques de la créature. 

Une explosion retentit alors derrière moi, manquant de me faire trébucher. Je réalise alors que Musashi n’était pas avec moi dans les terres du Phénix durant la guerre du Feu Noir, j’en viens brièvement à redouter le pire. Puis l’énergie du Jade s’échappe de moi, plus chaotique, plus sauvage que d’ordinaire. La forêt semble-t-il ne veut plus tolérer la magie noire qui anime le Cuirassé, à tel point que le contrôle du Jade m’échappe : l’énergie divine va terrasser le Cuirassé mais également brûler le corps du samouraï inconnu, qui s’effondre au sol, la peau noircie. En un instant je réalise qu’il s’agit d’un membre de l’Araignée, Souillé, qu’il a été gravement blessé par la puissance de ma magie et que seul il ne pourra pas échapper à l’explosion qui suit fatalement la chute d’un Cuirassé. Risquer ma vie pour sauver un membre du clan honni de Daigotsu ou laisser un samouraï mourir ? Le dilemme est de courte durée. Tokujitsu, mon frère, si j’échoue, ne soit pas trop dur lors de mon oraison funèbre.

Alors que l’énergie qui anime le cuirassé s’apprête à s’échapper en un flot de feu qui va dévaster les alentours, je m’élance vers le samouraï au bord de la mort. Je n’ai aucun mal à imaginer à cet instant le son des reproches que mon frère me hurlerait s’il était là. Mes années passées à entraîner mon corps aussi bien que mon esprit paient et je parviens à atteindre l’Araignée, le soulever et nous jeter hors du champ de l’explosion, sains et saufs, au moins pour la moitié d’être nous. 

L’épreuve n’est pour autant pas terminée car, à cet instant, si je réussis à soigner la profonde blessure d’ono d’Akabashi, les kami de l’Eau de la forêt sont las des créatures touchées par le mal et me refusent d’accorder le privilège de leur guérison au samouraï de l’Araignée, jusqu’à ce que je les persuade de m’obéir. Décidément, avec les Kami comme avec les hommes, la barrière de la langue nous cause des difficultés. Je parviens donc à soigner le samouraï à une seule geta, qui se présente comme Daigotsu Hadashi, membre isolé d’un otokodate, les Grillons. Il nous remercie, un peu surpris des soins que nous lui avons accordé et de la tolérance dont nous faisons preuve à son égard. Il nous apprend qu’il est seul dans les environs, qu’il sert la volonté d’Iweko I, loué soit son nom pour des siècles et des siècles, et nous comprenons qu’il aimerait apprendre le plus possible de ce que nous savons de la région. Musashi lui propose de nous accompagner jusqu’à la ferme, en guise de remerciement pour avoir aidé son fidèle ronin Akabashi la veille. Nous lui proposons de participer à la protection de la ferme en échange du gîte et du couvert, ce qu’il accepte à titre provisoire. 

Lorsque nous entamons notre trajet retour, je me prends à imaginer la réaction de mon frère lorsqu’il apprendra que nous avons secouru et invité un membre du Clan de Daigotsu et, malheureusement, qu’un de ses hommes a péri durant la bataille, happé par le souffle de l’explosion du premier Cuirassé. 

Quoiqu’il en soit, le temple de Kali-Ma a été vidé de tout occupant, deux fois. Musashi me rappelle sur le retour qu’Akabashi a remarqué des traces de ravitaillement par l’eau des occupants de la pyramide, et qu’il va nous falloir nous occuper de ce problème dans le futur. Peut-être s’agit-il du Château de l’Eau, des suivants du traître, comme l’appelaient les Ivinda du village minier. En attendant, notre position auprès de ces derniers sort confortée de cette expédition militaire, et j’ai découvert des pistes à explorer concernant les kami de ces terres inconnues et sauvages. Il me tarde de conférer avec Tetsuko de ces découvertes.

En imaginant mon frère objecter à la présence de l’Araignée, je me surprends à avoir des réminiscences de notre enfance, lorsqu’il lui arrivait de briser mes jouets.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

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Prologue à la 5e partie - Shosuro Tokujitsu
 
La grand mère d'un des groupes de heimin de Shosuro Tokujitsu vient lui apporter une boisson chaude, alors qu’il compulse des rapports sur l’installation de Youtonjou, le nom que donnent désormais les Rokugani au village des fermes, au cœur de la forêt. Son visage lui est familier. Elle a toujours travaillé pour sa famille, mais ça fait des dizaines d'années qu'elle n'a pas fait de service.

À sa grande surprise elle s'adresse à lui. Il n'existe aucune véritable règle d'étiquette pour ce qu'elle fait, et il pourrait la tuer pour avoir respirer un peu trop fort, alors s'adresser à lui en privé sans y être convié... Mais elle n'a plus peur de mourir, de petites tâches de sang ornent le haut de son kimono, et sa famille est préoccupé par le sort de la maisonnée. Elle a donc été choisi par ses proches pour lui délivrer un message, au risque de se faire exécuter pour son outrecuidance. Il comprend vite qu'en réalité elle agit seule. Elle a dû entendre sa famille en parler et à pris l'initiative de le contacter pour leur épargner d’avoir à choisir un messager.
 
"Shosuro-sama, il se passe beaucoup de choses au sein du demi-peuple qui pourrait nuire à votre caste. Les heimins du Dragon sont bavards. Je sais qu'un d'entre eux a discuté avec l'Araignée. Il a révélé toutes les informations géographiques et politiques que nous avons. Il a parlé des navires de la Grue, du Phénix, qui nous a accompagné et qui a disparu, de Santo no Mura, du marais hanté par des serpents, et il a même parlé des…
 
Elle prend un ton macabre.

« ...des étranges créatures invisibles qui rodent autour de votre frère. D'ailleurs beaucoup de gens parlent de ça. Notre colonie est fragile, ici la nature ne cesse de souhaiter notre mort. Alors lorsque les suspicions de Maho-tsukai se font entendre, le moral est au plus bas. Nous avons confiance en vous, et nous vous suivrons quelque soit la voie que vous prenez, mais ce n'est pas le cas de tout les autres heimins, comme le Dragon. »

Elle ne cache plus son ton de mépris quand elle prononce "Dragon".
 
« Une dernière chose, les Rokugani et les gaijins commencent à se rapprocher. Les enfants, ils jouent ensemble ! Ça commence comme ça et si vous ne mettez pas rapidement des règles en place, certains copuleront. Et le sang de notre Clan, se mêlera au leur, comme ce fut le cas pour les Sempet ! »

Elle commence à s'emporter, elle clame des dictons et des citations qui font l'éloge du Clan du Scorpion. Sa main tremble et elle renverse la théière pleine d'eau brûlante. Elle se tait et se fige. Ses tremblement s'estompe. Elle prend une grande respiration, puis elle reprend.

"J'ai fini de parler Shosuro-sama, faites ce qui doit être fait."
 
Shosuro Tokujitsu la congédie d’un geste de la main, plongé dans ses pensées.
 
Le lendemain, son apothicaire lui amènera une potion. Il lui explique que cette dernière apaisera ses souffrances quand elles seront trop difficiles à supporter, et permettra à son âme de rejoindre Meido pour suivre sa route. Sa famille sert avec efficacité la famille de son seigneur depuis des générations, et le jeune seigneur espère que son esprit réincarné servira avec autant de bravoure ses descendants.
 
Shosuro Tokujitsu approche sa femme, qui s’ennuie depuis son arrivée dans les colonies. Il lui explique le problème de réputation de son frère, et lui propose l’idée d’une pièce de kabuki. Il n’a pas le temps d’y travailler, mais il sait son amour du Nô et du théâtre, et lui demande si elle pourrait s’en occuper, le défi étant à sa mesure. Il lui décrit les grandes lignes qu’il souhaiterait voir apparaître dans la pièce.
 
C'est un ancien conte du Clan qui met en avant un vieux shugenja Yogo, poursuivi par de puissants esprits mauvais. Après de nombreuses épreuves et bien des pertes, notamment les terres de sa famille, ravagées par une catastrophe surnaturelle, le shugenja reçoit l'appui de puissantes créatures venues des Royaumes Spirituels. Soupçonné de pratiquer une magie impure, il défie ses ennemis à la Cour de prouver leurs dires. Des samouraïs de plusieurs Clans viennent porter la contradiction, mais à chaque fois les créatures affrontent la magie du Phénix, la Jade du Crabe et les Ancêtres du Lion. A la fin de la pièce, l'envoyé impérial qui juge le Scorpion reconnaît la légitimité des créatures du shugenja. La pièce finirait sur un aphorisme: "si l'inculte ne reconnaît pas un ennemi d'un allié, le sage lui sait toujours dans quel sens tenir son katana"
 
Hélas Asahina Yukiyo joue des siennes dans l'écriture de la pièce. Après quelques débats sur l'écriture, elle ecarte son époux poliment et avec beaucoup d'adresse du projet. Elle n'aime pas son frère et le fait qu'il soit le personnage central la dérange. Cependant elle a bien compris le message qu’il voulait faire passer. Forcé par la paix des ménages de lui laisser les rênes, il sent bien que sa mise en scène emprunte beaucoup au Nô, même si cela reste du Kabuki. Les répétitions ont commencé, mais elle découpe toujours adroitement les scène répété afin que l'intrigue ne soit pas révélée aux comédiens. Il finit par abandonner l’idée d’en savoir plus, et décide de faire confiance à sa femme...

 
Cinquième partie 

Le pillage commence
 
Personnalités de la partie:

Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Sa femme, Asahina Yukiyo, une artiste et courtisane Grue, son yojimbo et duelliste hors-pair, Asahina Yemon
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Saki, interrogatrice et spécialiste de la magie noire
Les PNJs importants:
  • Les Araignées, Daigotsu Agashi, un “gentil” samouraï Souillé et les méchants Araignées, un groupe de Chuda qui dissimule la propre sœur des deux Scorpions, Shosuro Tatsumi / Goju Tatsumi
  • Le prisonnier adorateur de Kali-Ma, dont l’histoire ne retiendra pas le nom
 Résumé de la partie

La ferme au cœur de la forêt, que certains commencent à nommer Youtonjou.

Shosuro Tokujitsu rejoint son frère pour rencontrer l’Araignée dont il a sauvé la vie, Daigotsu Agashi. Il salue dignement, et se comporte comme un rônin face à son supérieur dans l’Ordre Céleste. D’après Yogo Zankoku, il fait partie d’un otokodate, celui des Grillons, de quelques membres, dont Daigotsu Yasuka. Ce dernier est le dignitaire de la Seconde Cité avec lequel le courtisan du Clan du Scorpion s’est disputé lors de leur arrivée dans les colonies. Il est extrêmement riche pour la région. Selon le samouraï, le territoire au sud de celui « contrôlé » parles Scorpions est contesté par le Clan du Phénix, et justement, l’otokodate des Grillons. Des discussions seraient menées à ce sujet à la Cour impériale.

En parlant de cour, à Rokugan les tensions politiques sont de plus en plus fortes. On raconte que Iweko I, que son règne dure, et Daigotsu, sont en train de sceller leur accord par un acte qui fait polémique. Certains parlent de plusieurs mariages, d'autres d'échange d'enfants. On entend même parler d'une Cour d'Hiver impériale commune. Mais ce n'est pas la nouvelle la plus inquiétante arrivée de Rokugan. Les Clans se disputent les territoires des anciens Royaumes d’Ivoire, maintenant qu’il est établi que ses richesses sont infinies. La forêt à l'ouest du fleuve, dans laquelle est situé la province que l’Impératrice a offert à Shosuro Tokujitsu, est revendiquée désormais par plusieurs Clan. Tout le monde souhaite sa part du pillage...

Daigotsu Agashi est un ancien membre du Clan de la Grue sur la voie de la rédemption. Il reconnaît la guerre civile entre Araignées, et l’incapacité de son Clan à parler d’une voix commune. Selon lui le Clan de l’Araignée va être utilisé par Iweko I, que son nom brille pour des siècles et des siècles, pour piller et massacrer, avant de mettre en gestion les terres conquises par les autres Clans. Shosuro Tokujitsu essaye de lui faire comprendre qu’une alliance serait particulièrement adaptée pour renforcer leur position commune dans la région. Daigotsu Agashi s’inquiète de l’absence des Phénix et lorsqu’il apprend la mort de Shiba Gao, il décide de repartir auprès de son otokodate afin de se prémunir d’être blâmé pour sa mort. Shosuro Tokujitsu lui propose d’utiliser les bateaux donnés par Doji Atsukaku et, en échange, de transmettre ses amitiés au Grue et à Daigotsu Yasuka.

Asahina Yukiyo vient à la rencontre de son époux pour lui annoncer que les larmes de cristal serties d’Ivoire brillent. Yogo Zankoku va examiner les objets et entre en communication avec un shugenja Yogo, qui lui reproche de ne pas avoir accompli leur mission. Il demande à parler à son frère. Shosuro Tokujitsu explique au shugenja Yogo que le rônin est vraisemblablement mort enseveli, et se propose d’aller donner les objets à son cadavre quand ce dernier s’énerve de l’échec de la mission, mais le shugenja l’interrompt. Il lui ordonne d’attendre que Wasurete se manifeste à nouveau, même si cela doit prendre des années, quoique cela puisse vouloir dire.

Lors d’une cérémonie funéraire organisée pour une vieille heimin (voir la scène épistolaire), Shosuro Tokujitsu l’honore de sa présence, et prend la parole devant de nombreux paysans, Rokugani comme Ivinda, et Yogo Zankoku officie. Soudain un enfant hurle. Il s’agit d’un petit Rokugani, qui se dispute violemment avec un enfant Ivinda. Les parents interviennent, mais les heimins parlent déjà : de son vivant, la heimin décédée trouvait cet endroit dangereux et les heimins, considèrent cette interruption comme un signe.

L’interrogatoire du prêtre de Kami-Ma prisonnier peut commencer, car celui-ci, enchaîné à un arbre et affamé depuis des jours, est enfin prêt à parler. Shosuro Tokujitsu fait une offre à l’homme désespéré : soit finir sa vie attaché à l’arbre durant de longues années de souffrances… A ce moment-là, le courtisan, habile connaisseur de l’âme humaine, interrompt les suppliques du désespéré pour ordonner à l’interrogateur de lui apporter des lentilles. Le sectateur révèle qu’il appartenait à la maison des Brillants, et que son âme était duale lorsqu’elle était attachée à la pyramide. Il révèle également que le Château de l’Eau n’est plus habité que par des femmes, que le seigneur des lieux garde comme harem. Il révèle que les hommes-oiseaux sont appelées Garuda, et qu’elles servaient les dieux mais, ceux-ci étant morts, ils ne servent plus personne si ce n’est Kali-Ma.

Il donne également à Togo Zankoku la liste et les détails des différents mondes et enfers de leur cosmologie. Il révèle que Kali-Ma voulait quelque chose de spécifique à Rokugan car s’il fallait juste attaquer une cible, elle aurait choisi une victime plus fragile et proche, comme Medinat al-Salaam. En poursuivant l’interrogatoire, ils apprennent que Kali-Ma souhaite la destruction du monde des hommes car c’est dans l’ordre naturel des choses. Leur credo est de détruire pour reconstruire. Il révèle l’existence de deux autres sites d’extermination, l’un d’entre eux se chargeant de corrompre un dieu que les kami de l’air traduisent comme le Serpent Géant.

Shosuro Tokujitsu décide d’envoyer un émissaire à Watashi no Mura, le village minier Ivinda, pour les prévenir qu’ils ont un prisonnier. Celui-ci le reprend et lui explique sa religion. Shosuro Tokujitsu, interloqué, va interroger son frère et, au milieu de la discussion, on vient les chercher et leur annoncer que des Rokugani attaquent. Cinq samouraïs du Clan de l’Araignée ont commencé à brûler une des fermes, et à violer une Ivinda. Leur chef, Souillé, arrête ses hommes quand les samouraïs du Scorpion arrivent, et commence à parler. Yogo Zankoku l’ignore, incante et une frappe de Jade en envoie quatre au sol. La cinquième se transforme en ombre avant de réapparaître à côté du shugenja. Shosuro Tokujitsu et Asahina Yemon sortent leur sabre et foncent sur les quatre hommes hébétés avant qu’ils ne reprennent leur esprit. La samouraï-ko attrape Zankoku par la gorge et lui murmure: “on va voir si tu peux encore incanter sans ta voix, mon frère…” Asahina Yemon abat sans difficulté leur chef, tandis que Shosuro Tokujitsu en blesse un second au bras d’un coup de wakizashi, en hurlant aux autres de se rendre au nom de l’Impératrice. Ils préfèrent fuir le combat. Le courtisan hurle qu’on lui apporte son arc et se rue à leur poursuite avec le yojimbo du Clan de la Grue, et leur nouvel allié de l’Araignée, Daigotsu Agashi. Yogo Zankoku, pendant la poursuite, glisse à son frère qu’il pense que la samouraï-ko n’est autre que Shosuro Tatsumi, leur sœur !

Dans la forêt, ils trouvent un des membres de l’Araignée, un shugenja ou bien pire, un maho-tsukai, mal dissimulé derrière un arbre géant. Il tente de lancer un sort quand Shosuro Tokujitsu le transperce d’une flèche avant que Yogo Zankoku et Daigotsu Agashi ne le maîtrise définitivement. Sur le retour vers la ferme, un voyageurs aux vêtements abîmés par un long voyage discute avec l’Asahina. Il explique qu’il a été envoyé par Akabashi pour nous prévenir qu’un navire de l’Araignée remontait le fleuve. Akabashi a fait bloquer le fleuve avec des rondins. Le navire serait chargé de richesses, et de nombreux hommes armés. Il a mis six jours pour rejoindre la ferme et tout le monde se prépare soit à rester défendre le village, soit à rejoindre Santo no Mura. Daigotsu Agashi se rapproche et discute avec Yogo Zankoku. Il dit que les Araignées qui ont attaqué sont des Chuda, des opportunistes et des maho-tsukai. Il craint qu’ils ne reviennent. Il propose de tuer le prisonnier et de brûler les corps. Il refuse de défendre le village pour ne pas être un traître à son Clan.

Ils décident d’interroger le prisonnier Chuda. Il les menace, et demande à être libérer, en échange de quoi les siens les épargneront. L’interrogatoire se dirige sur le sujet de la samouraï-ko. Elle s'appelle Goju Tatsumi selon lui. Il continue à menacer et à insulter ses geôliers. Il a très peu d’informations, mais essaye de négocier sa liberté et la résurrection de son chef. Au final, il sera exécuté et son corps brûlé avec celui du second Araignée. Après un long conciliabule, ils décidèrent finalement de partir vers le fleuve, et de prendre le risque de laisser une garde minime sous la supervision de Asahina Yemon.

Après plusieurs jours de marche dans la forêt, ils arrivent en vue du fleuve. Akabashi leur explique que le navire a accosté pour tenter de libérer la rivière des rondins qui le bloque depuis des jours. Ils sont cinq samourai de l’Araignée et semblent menés par un bushi du Clan du Dragon. Le navire transporte des richesses pillées dans la ville fantôme selon le suivant de la prêtresse muette. Shosuro Tokujitsu décide d’une attaque de nuit. Akabashi mène une opération aquatique, rejoignant discrètement le bateau depuis la rive, tandis que Yogo Zankoku lance ses molosses magiques. Le samouraï du Dragon arrive à s’échapper. Shosuro Tokujitsu l’appelle depuis la rive pour l’aider. L’homme, épuisé par la nage et apeuré, a à peine le temps d’essayer de sortir du lit du fleuve en prenant la main du Scorpion, quand ce dernier lui enfonce son wakizashi dans la gorge, distinguant un dernier sourire de son assassin, et le mon du Clan du Scorpion sur les vêtements de son meurtrier.

Ils récupèrent dans la cale une cloche d’or de 300 kilos, un véritable trésor en pierres précieuses et joyaux, et une lettre du Daimyo du Clan du Dragon lui demandant de trouver des richesses pour prouver à la Cour impériale l’intérêt de piller les Royaumes d’Ivoire. Il avait un carnet de notes avec lui, où les Scorpions comprennent qu’il suivait de plus en plus le shourido, la voie des ennemis de l’Empire depuis des siècles. Ils font remonter les richesses à Santo no Mura, puis disposent les corps massacrés par les molosses dans le bateau avant de le ramener à la ville fantôme. Là-bas le bateau est brûlé et coulé. Le corps du Dragon, un Kitsuki, est lui brûlé sur place et ses cendres dispersées dans le désert. Yogo Zankoku s’occupe de “nettoyer” les kami des lieux à la demande de Shosuro Tokujitsu.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

En attendant le résumé de la sixième partie, en cours de finalisation, voilà le Bushido vu par les Scorpions, à partir de citations officielles tirées de suppléments ou inventées pour l'occasion quand je n'ai rien trouvé de sympa. Un bon guide pour tout personnage Scorpion qui se respecte!
 
Le Bushido vu par les Scorpions

Honnêteté
 
Akodo parle avec éloquence de la vertu de l'honnêteté. "La vérité ne fait pas de mal", dit-il, "et un mensonge tue quelqu'un dans le monde".
Si un mensonge devait sauver l'empereur, et que la vérité le condamne, je demanderais au Lion ce qu'il pourrait choisir.
Un mensonge tue effectivement quelqu'un dans le monde, mais que se passerait-il si l'empereur était sauvé ? Qui ne donnerait pas sa vie pour le fils du ciel ?
Si le seigneur Akodo n'est pas disposé à le faire, je prendrai certainement sa place.
Mensonges, Bayushi Tangen
 
Compassion

La peur est plus puissante que l'amour, et l'émotion plus désirée.
Les seigneurs qui sont aimés peuvent échouer, et comme un amant, un seigneur qui déçoit son peuple ne gagnera rien d'autre que de la haine.
Un seigneur qui est craint pour sa cruauté abjecte, cependant, n'est jamais dénoncé. De plus, un seigneur qui est curatif mais juste est toujours admiré.

Mensonges, Bayushi Tangen

 
La pitié n'est pas une vertu.
Faire une pause lorsque je fais souffrir mon ennemi est une faiblesse.
Il ne le ferait pas pour moi, et s'il le faisait, je le frapperais pour sa stupidité.

Mensonges, Bayushi Tangen
 
Sincérité

 
Tout le monde ment. Même moi.

Petites Vérités, Bayushi Tangen

 
Honneur

 
« Sur le champ de bataille, toutes les actions sont honorables »

Le Commandement, Akodo

« Notre champ de bataille est Rokugan »
 
Anonyme
 
Courage

Ne jamais présumer qu'un homme est incapable de trahir. Si un homme en est capable, tous les hommes en sont capables. Mais vous n'avez pas besoin de craindre tous les hommes. Vous devez seulement vous préoccuper des hommes qui ont de la ruse, un cœur fort, de la volonté et de la détermination. Ces hommes sont capables d'une véritable trahison. Les autres hommes ne sont capables que de basse trahison.
Les hommes faibles ne sont pas capables de véritable trahison, pas plus que les hommes de peu de moyens. Seuls ceux qui sont courageux en sont capables. Les lâches n'ont pas les tripes pour cela. Les hommes faibles attendent toujours qu'un autre prenne des risques. C'est ainsi que va le monde.
Mais les grands hommes peuvent employer des hommes faibles pour faire couler le sang à leur place. Même dans ce cas, ne confondez pas la main avec la lame ; elle appartient toujours à un homme de moyens et de volonté. Il faut du pouvoir pour convaincre un autre homme de prendre des risques.
Plus que tout, vous devez craindre ceux à qui vous avez accordé de grandes faveurs, ceux que vous gardez près de vous et les hommes capables de courage et de volonté. Ne craignez pas les hommes qui sont lointains ou ceux qui vous nuisent. Le désir de dominer a toujours été plus grand que le désir de se venger.

Mensonges, Bayushi Tangen
 
Courtoisie

Un jour, Scorpion rendit visite au Phoenix dans ses hautes montagnes et lui dit : « j’ai un présent pour toi. » Phoenix recula. « Oh non, je te connais, frère Scorpion. Je sais tout de toi. Je ne veux pas ton cadeau.
« Oh vraiment, dit le Scorpion, je le laisse ici » et il le laissa sur le sol. « Et si tu ne le veux pas, quelqu’un le voudra certainement ». Puis le Scorpion repartit.
Le Phoenix regarda le cadeau et pensa « Si je prends le cadeau, et si c’est un piège, je me serai fait duper. Mais je le laisse et que ce n’est pas un piège, je me serai fait également duper. Que dois-je faire ?
Toute la journée le Phoenix resta assis à regarder le cadeau en y réfléchissant. « Qu’a-t-il à l’esprit ? Il a dupé le Crabe avec la colère et le Lion avec la fierté. Il a dupé la Ki-Rin avec son ignorance et la Grue avec la flatterie. Comment veut-il me duper ? »
Bientôt Mère Soleil eut traversé le ciel et Père Lune fait sa progression nocturne, mais le Phoenix n’avait toujours pas bougé d’un seul pas. Il était enraciné sur place, pensant au cadeau du Scorpion. Quand il leva les yeux le matin suivant, il vit le Scorpion qui le regardait en riant. Et le Phoenix n’avait plus rien à dire.

Fable du Clan du Scorpion, auteur anonyme
 
Devoir & Loyauté

« Honorons la mémoire de Bayushi Shoju. Son nom résonne pour l’éternité comme un cri : l’accomplissement de notre devoir est l’essence de nos existences. Sans lui nous ne sommes rien. Il en est ainsi depuis douze siècles. Nous n’avons pas failli. Nous ne faillirons pas. »
 
Extrait d’un discours d’une haute autorité du Clan lors de la Fête des Morts.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Présentation de quelques membres de la maisonnée de Shosuro Tokujitsu
Asahina Yukiyo, sa femme : Yukiyo était une artiste de la suite d’un important ambassadeur du Clan de la Grue à Toshi Ranbo avant de tomber éperdument amoureuse de Shosuro Tokujitsu. Comme lui, elle a accepté de se dresser contre son Clan pour épouser l’homme qu’elle désirait, et encore aujourd’hui ils s’aiment comme au premier jour. Douce et délicate, Yukiyo suit la voie pacifique de sa famille, et se satisfait pleinement de s’occuper de ses enfants et de sa maisonnée, quand elle ne poursuit pas ses études des maya de son École. Elle a attrapé la peste des Destructeurs pendant la dernière guerre, et en est ressortie très affaiblie, souffrant particulièrement d’avoir perdu une grande partie de son acuité visuelle.
Ses premiers mois dans les colonies ont été difficiles, loin du faste et du confort de Rokugan et de ses cours. Heureusement le projet de son époux de pièce de théâtre va donner un sens à sa présence dans les Royaumes d’Ivoire, et rapidement, après la première représentation, sa réputation va grandir auprès des expatriés…
 
Bayushi Gotsuchi, son yoriki : Bayushi Gotsuchi, un des jeunes cousins avec lequel Shosuro Tokujitsu a passé de nombreux moments heureux dans sa jeunesse à Ryoko Owari Toshi. Formé par les meilleurs duellistes du Clan, puis grâce à un accord avec la famille Kakita, par ceux du Clan de la Grue, il est devenu yoriki et meneur de la troupe qui entourait Shosuro Tokujitsu lors de ses années dans la magistrature. Il servit également de yojimbo à ses heures perdues. Il a suivi la maisonnée en exil, et nul n’est dupe qu’il est là pour s’assurer de la loyauté indéfectible de son supérieur pour le Clan. La relation entre les deux hommes est empreinte d’un profond respect et d’amitié, bien qu’ils sachent tous les deux où se situe leur devoir.
Dans les colonies, les deux cousins se sont rapprochés, l’éloignement du reste du Clan ayant poussé Tokujitsu et sa famille à fournir un front uni à l’adversité. Tokujitsu considère de plus en plus son cousin comme son bras droit, et sans doute est-il amené à s’élever à de plus hautes dignités si les ambitions de son seigneur se réalisent dans les années à venir.
 
Saburo, nikutai ji-samouraï : En reconnaissance de ses années de service comme doshin, Saburo a obtenu le poste de chef des gardes ashigarus de la maisonnée de Shosuro Tokujitsu et le statut de ji-samouraï. Brave, loyal, aussi silencieux qu’une tombe quand aux secrets de son maître, il a hélas un amour immodéré pour les jeux de hasard, ce qui l’a plusieurs fois entraîné dans des situations problématiques… C’est un meneur d’hommes accompli, aux talents multiples, capable de diriger une escouade au combat comme de mener une enquête discrète dans les ruelles sombres d’un village oublié.
L’âme damnée de Tokujitsu s’est épanoui dans les colonies, où ses multiples talents sont mis à contribution à de multiples reprises pour faciliter la vie de son seigneur. La rareté des samouraïs dans l’entourage de Tokujitsu a ré-haussé indirectement son statut, et Saburo se prend à rêver, un jour, d’être élevé au rang de samouraï...
 
Yosono, intendant / marchand : Yosono travaillait jadis pour un samouraï important de la Cité des Mensonges. Quand Shosuro Tokujitsu enquêta sur des malversations qui déséquilibraient l’équilibre des forces dans le trafic d’opium de la ville de tous les péchés, Yosono vendit son maître au magistrat en lui offrant tous les livres de comptes et un récit circonstancié des événements. Son ancien maître contraint au seppuku, il rejoignit la maisonnée pour y servir comme intendant, où ses talents pour se procurer tout et n’importe quoi au meilleur prix sont particulièrement adaptés.
Yosono se démène depuis son arrivée dans les colonies pour tenter de maintenir le train de vie de la maisonnée, mais pour les instants les ressources limitées de l’expédition ne lui permettent que de se plaindre jour après jour de sa vie d’antan...
 
Résumé de la 6e partie
 
Les enfants du nouveau monde
Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Sa femme, Asahina Yukiyo, une artiste et courtisane Grue, son yojimbo et duelliste hors-pair Asahina Yemon
    • Bayushi Gotsuchi, yoriki et assassin personnel de Tokujitsu
    • Haru et Taki, fils et fille aînés de Tokujitsu
    • Hisae, suivante de Dame Asahina
    • Yosono, marchand
    • Rokuro, apothicaire et maître en poisons
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Sa femme Haruko, duelliste excentrique détentrice des techniques Kakita, yojimbo occasionnelle de son époux et parfois renard à huit queues
    • Zato Sennin, le vénérable maître des sabres métamorphe
    • Yogo Tetsuko, shugenja à la sinistre réputation, même selon les standards de la famille la plus crainte de l’Empire
    • Hao, fils de Zankoku et Haruko, dont on murmure qu’il entend les esprits des Royaumes Spirituels et sait parler aux kami
Les PNJs importants:
  • Mirumoto Iwako et son fils Chi-Ichiro
  • Doji Atsukaku, dirigeant alcoolique et fondateur sympathique de la ville des Jumeaux
  • Bayushi Hisoka, chancelier impérial en visite dans les colonies
  • Daigotsu Yasuka, riche “notable” du Clan de l’Araignée et de l’otokodate des Grillons
  • Marta Guo, explorateur de la Licorne rejetant les traditions
  • Isawa Okibin, shugenja hautain, et néanmoins riche et puissant
  • Hida Akabasu, pillard du Clan du Crabe honni par les siens
La partie proprement dit...
 
Un mois après les événements ayant conduit à la mort d’un bushi Kitsuki...et à la récupération d’un riche trésor.

Le son des hikime me tire de ma méditation et je me dirige vers mon arme, quand un ashigaru vient m’avertir. Un vaisseau tire des flèches sifflantes en passant le long des falaises. Akabashi descend les rencontrer, et un messager lui apprend que le chancelier impérial, Bayushi Hisoka, se rend à la Seconde Cité, la nouvelle capitale des colonies dont nous ignorions l’existence. Je demande immédiatement à mon frère de reporter son expédition dans la ville fantôme. Il faut nous rendre immédiatement au nord pour rencontrer un des plus puissants Scorpions de l’Empire, et tirer profit de notre soudaine et inexplicable richesse pour investir…

Mes serviteurs ont ordre de faire la liste de tous les besoins en ressources, hommes, etc… nécessaires pour le développement de la province. Miromoto Iwako, apprenant la nouvelle, nous demande d’amener son fils avec nous afin de lui trouver un senseï. Elle refuse qu’il rejoigne un dojo à Rokugan, et préfère une formation “comme dans l’ancien temps”. Nous quittons Santo no Mura pour rejoindre “la croisée des jumeaux”, bâtie par Doji Atsukaku. Après plusieurs jours de navigation contre le courant, nous le rencontrons dans son “palais” de bois. Il nous fait servir un repas à base de produits locaux, dont ces lentilles qui semble constitué la base de l’alimentation ici, puis organise une dégustation d’alcool de son cru. Zankoku finit ivre mort après avoir tenté de suivre le rythme de notre hôte. Cela sert mes desseins, et me permet de lui tirer les vers du nez sur les dernières rumeurs de la région, alors qu’il cuve son vin de fruit…

De nombreuses disparitions auraient eu lieu dans le sud, notamment un important Kitsuki et son escorte Araignée. Même un masque peut sourire parfois… Une prime a été promise à quiconque donnerait des informations sur la disparition du Kitsuki. Une partie du Clan de l’Araignée a obtenu de créer un nouveau Clan, dont la famille s’appelle Suzume, “ou quelque chose comme ça”, selon Doji Atsukaku. Le fils de Daigotsu va reprendre la direction du Clan, mais en attendant son retour, un conseil dirige à sa place, désigné par l’Impératrice, loué soit son nom pour mille générations, en lieu et place d’un tuteur qui aurait été désigné par le Clan de l’Araignée. Il y a de nombreuses tensions, si ce n’est plus, à la Seconde Cité. Doji Atsukaku recommande de s’y méfier du Clan de l’Araignée. Malgré l’état de mon frère, nous repartons au petit matin. Le fleuve nous conduira jusqu’à la « capitale », mais la route est encore longue.

 La Seconde Cité, encore en construction, est à peine un campement. La ville est à une heure de marche de la rivière. Une fois arrivés, nous nous fondons dans une foule de Rokugani et redécouvront les joies de l'anonymat. Cherchant un mon du Clan du Scorpion, je remarque celui de l’impératrice, et celui de Bayushi Hisoka. Orchestrant d’une main de maître une rencontre avec le chancelier impérial, j’obtiens une promesse de cérémonie du thé avec lui, en public de surcroît. Ma femme me fait remarquer que Hisoka est très bel homme, presque autant que lui, et en profite pour formuler une pique à ce sujet. J’espérais que la réalisation de sa pièce de théâtre égaillerait son humeur mais je pense payer encore quelques temps notre venue sous ce climat poisseux.
 
A la recherche d’un lieu où être hébergés, nous tombons nez à nez avec Daigotsu Yasuka, qui tout d’abord assez froid se déride quand je lui chante les louanges de son compagnon d’Otokodate, Daigotsu Agashi. Il nous invite chez lui pour en discuter.

Zankoku partit de son côté, et rencontra un de nos guides vers les Royaumes d’Ivoire, Marta Guo. Il lui parla de pillards qui s’en prennent aux expéditions qui viennent renforcer la présence Rokugani dans les colonies. Il lui explique également que les shugenjas Iuchi ont du mal à s’adapter aux kamis locaux. Il l’invita chez lui. D’après mon frère les Licornes ne semblent pas dépaysés et se sont adaptés à la vie locale, vivant dans de grandes yourtes. Les Iuchi furent particulièrement friands d’informations sur les royaumes spirituels locaux, et d’explications sur l’étrange comportement des kamis.

Pendant ce temps, je racontais ce qui pouvait être raconté à Daigotsu Yasuka, en omettant bien entendu l’existence et le lien que je partage avec Goju Tatsumi. Puisse ce nom n’être qu’une couverture ! Notre hôte n’a plus de nouvelles d’Agashi-san, et je le sens soupçonneux. Je rappelle au Daigotsu que son compagnon d’otokodate est bien parti vivant de notre domaine, avec un bateau qu’il a amarré comme prévu à la Croisée des Jumeaux. Alors que lui explique l’attaque des Chuda sur nos terres, je suis interrompu sans politesse aucune par Daigotsu-san, qui me rappelle que la Souillure peut faire perdre pied à celui qui en est affecté, jusqu’à le faire basculer sous la coupe de Jigoku. Il ne cache qu’à demi-mot la peur qu’Agashi-san ait succombé à la Souillure, ou qu’il ait été rattrapé par les Chuda. Je perçois aisément que Daigotsu Yasuka cherche à se rapprocher de moi, quitte à payer le prix fort en espèces sonnantes et trébuchantes. Il souhaite un allié, notamment contre le membre du Clan du Phénix qui revendique une terre au sud du territoire de l’otokodate du Masque d’Ivoire. Yasuka veut des armes, je veux des hommes. Il sera sans doute possible de s’entendre...

Mon frère retrouve son épouse et la mienne qui discutent dans la rue non loin de la demeure de Daigotsu Yasuka. Il apprend que je suis parti à la rencontre de Daigotsu Yasuka, aussi s’échappe-t-il bien vite en direction de la demeure en bois qui ressemble le plus à un kyuden. Il nous y retrouve, en pleine partie de shogi, occupés à s’échanger des informations sur les serviteurs de Kali-Ma. Daigotsu Yasuka s’absente et nous discutions de la proposition des Licornes de nous loger. Un messager Grue, envoyé par le chancelier impérial, m’invite à une cérémonie du thé. Zankoku repart pendant que je préviens mon hôte.
 
Bayushi Hisoka loge dans le plus beau bâtiment de la ville. Après la cérémonie du thé et une fois absolument seuls, le chancelier me demande si je suis responsable de la mort du Kitsuki. Je dois lui expliquer qu’il est mort avant d’apprendre qu’il ne s’agissait d’un Kitsuki. Devant ma défense, le chancelier me rappelle que pacifier les Colonies, et en faire une province exploitable pour l’Empire, reste et demeure la mission de l’Araignée. Celle des vrais grands Clans est d’exploiter les Colonies, après que l’Araignée ait commis les actes déshonorants indispensables à la réalisation des buts de l’Impératrice. Il m’ordonne de lui trouver un coupable, peu importe lequel, qui sera exécuté, après avoir avoué son crime sous la torture des hinin du chancelier. Il part dans dix jours et cette affaire doit être réglée d’ici-là. Pour finir, il m’invite à loger chez lui car toute autre disposition serait inconvenante. Il termine par une mise en garde : la Guerre des Destructeurs a donné de mauvaises habitudes aux samouraïs. 

Avant de quitter la pièce, le Chancelier me remet un message scellé de l’Impératrice, loué soit son nom pour des siècles et des siècles. A sa lecture, je réalise avec effroi que le message n’est pas d’Iweko l’Impératrice... mais d’Iweko la femme. Elle m’informe de la situation actuelle concernant le Clan de l’Araignée et l’Empire d’Émeraude, confirmant les renseignements déjà obtenus jusqu’ici par Saki à la Cité de la fin du voyage. Elle sous-entend, en parlant d’échange d’enfant, que le fils qu’elle va confier à Daigotsu est peut-être de lui. Pourtant les dates ne concordent pas… Je suis trop loin pour enquêter à ce sujet, et je dois m’en remettre aux Dieux pour que la situation ne dégénère pas.

Je rejoins mon frère chez les Licornes. Il y discute avec de nombreux shugenjas du Clan de la Licorne, et Isawa Okibin, le frère du shugenja Shiba dont s’est débarrassé Musashi à l’observatoire. Il y développe ses théories sur les mondes spirituels gaijins et le désordre qui y règne, ainsi que les difficultés à parler aux kamis dans les Royaumes d’Ivoire. Je suis approché peu après par le Phénix. Il veut notre aide pour venger la mort de son frère de ses assassins et des créatures locales. Il souhaite bâtir une grande ville et dispose de forces importantes à ses dires. Selon lui, il y a un dragon en ces terres, chassé de Rokugan et qui a trouvé refuge avant la venue des Kamis, le grand dragon Panku. Il dispose d’écrits Isawa à ce sujet. Il y a également un autre mal, équivalent à la Souillure et l’Outremonde dans Rokugan, les Rakshasas. Ils sont fourbes, et les Rokugani ne sont pas prêts à les combattre. Selon lui l’Ivoire a toujours été une substance sacrée qui permet de lutter contre ces créatures. 

Nous lui proposons une alliance tripartite avec l’otokodate des grillons. Ces derniers garderont les terres au sud, les plus dangereuses, et exploiteront les ressources locales pour notre plus grand profit et le sien, ce qui lui permettra à terme de construire la cité qu’il souhaite voir naître dans la région.

Le lendemain, un bushi du Clan du Crabe, Hida Akabasu, arrive depuis l’autre bras du fleuve, de l’autre côté de Monzenjakurawoharu, le désert de rocailles. Il amène de très nombreuses ressources en cadeau à l’Impératrice, loué soit son nom pour mille générations. Il est détesté par son Clan, parce qu’il envoie ses découvertes au palais impérial au lieu de renforcer son Clan, qui pourtant en a bien besoin pour reconstruire ses terres ruinées par la guerre des Destructeurs.

Il est temps de demander au Chancelier un service. Nous en avons longuement discuté avec mon épouse, et nous pensons que la place des enfants n’est pas dans les colonies. Il accepte de prendre Haru et Taki avec lui à son retour pour les confier à la Daimyo du Clan du Scorpion.
 
Pour sceller l’alliance qui a germé après la rencontre avec Isawa Okibin, j’invite Daigotsu Yasuka à choisir parmi ses ennemis au sein du Clan de l’Araignée une victime expiatoire, qui sera livrée au chancelier. Je ne lui explique pas les tenants de l’opération, notamment la mort du Kitsuki, mais offre comme cadeau, la mort décidée par le chancelier d’un gêneur pour ses opérations, en signe d’amitié. La présence de Yosono permet la rédaction d’un contrat. L’otokodate du Masque d’Ivoire cède des armes à l’otokodate des Grillons en échange de vingt hommes, qui rejoindront les défenseurs de Santo no Mura. Daigotsu Yasuka met également en rapport de nombreux commerçants de sa connaissance avec Yosono, ce qui permet à ce dernier d’investir dans les ressources et les hommes nécessaires au développement des terres de ses maîtres.

...Les parties s'arrêtant automatiquement à une heure du matin, la suite et la fin du scénario dans le prochain résumé, "conflit gaijin". En général notre glorieux MJ essaye d'avoir un scénario-soirée, mais il arrive que l'on dépasse allègrement le temps imparti ; les joueurs sont taquins...
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Après un long mois d'absence, me revoilà avec la suite des aventures de Shosuro Tokujitsu. Je vais essayer de garder un rythme plus soutenu de deux résumés par semaine, histoire de rattraper le retard, on est à plus de vingt parties...

Présentation de quelques membres de la maisonnée de Shosuro Tokujitsu

Asahina Yemon, le yojimbo de sa femme : Asahina Yemon a été formé toute sa vie pour protéger et servir les shugenja et les courtisans de son Clan. Protecteur de Dame Asahina Yukiyo à la cour impériale, il accepta d’avoir failli à la protection de son cœur et refusa de l’abandonner quand elle fut déchue de sa place. Il a consacré son existence à son devoir, mais il reste une Grue qui reconnaît l’amour véritable et accepte que Benten ait touché de son souffle les deux amants. Il respecte la volonté de Shosuro Tokujitsu d’essayer de revenir en grâce auprès de son Clan, et espère secrètement que leur exil ne sera pas long car il a les gaijin en sainte horreur.

Emishi, premier serviteur : La famille d’Emishi est au service de celle de Shosuro Tokujitsu depuis tant de générations que ses membres en ont perdu le compte. Il a servi son père, et depuis sa mort, consacre son temps et son énergie à s’assurer que la maisonnée profite de tout le confort et le luxe possible, en employant tous les moyens nécessaires en ce sens. Il est terrifié par l’exil de la famille dans des terres inconnues, loin de ses attaches et de son réseau de fournisseurs et d’artisans dont il s’assurait les services depuis des décennies. Comment va-t-il prendre soin de ses maîtres dans un monde peuplé de sauvages et d’hérétiques ?

Hisae, suivante de Dame Asahina : Hisae vient d’une ancienne famille de serviteurs et de protecteurs des Asahina. Nombre des siens sont morts pour assurer leur devoir envers leurs maîtres et protecteurs, et si elle est avant tout une domestique aux multiples talents elle sait qu’elle devra peut-être donner sa vie pour protéger sa maîtresse. Et elle en est terrifiée. Douce et sensible, elle adhère en secret à une secte shinseiste qui considère que toute vie est sacrée, du plus impur eta au fils des Cieux. Elle entretient une relation amoureuse avec Saburo depuis quelques mois, et sait que ce dernier est heureux de laisser derrière lui dettes et débiteurs.

Tokiko, scribe : Tokiko était une magnifique jeune femme, formée à assister les courtisans et lettrés du Clan du Scorpion, jusqu’à sa rencontre avec un groupe de rônins errants. Après avoir tué son précédent maître, ils ont longuement abusé d’elle, la défigurant presque, avant qu’elle ne soit sauvée par l’arrivée impromptue de Shosuro Tokujitsu. Reconnaissant ses talents, il lui a permis de rejoindre sa suite. Elle lui est férocement loyale depuis ce jour, et si sa haine des hommes est toujours puissante, elle donnerait sa vie pour lui. Elle est au courant de tous les secrets de son maître, notamment ses coucheries occasionnelles dont il revient abattu et désespéré d’avoir affaibli son amour pour sa femme.
Résumé de la 7e partie

"Conflit gaijin"
 
Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Sa femme, Asahina Yukiyo, une artiste et courtisane Grue, son yojimbo et duelliste hors-pair Asahina Yemon
    • Bayushi Gotsuchi, yoriki et assassin personnel de Tokujitsu
    • Mata, Kage, Suke, Toki et Yaku, ashigarus expérimentés
    • Hisae, suivante de Dame Asahina
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Sa femme Haruko, duelliste excentrique détentrice des techniques Kakita, yojimbo occasionnelle de son époux et parfois renard à huit queues
    • Zato Sennin, le vénérable maître des sabres
    • Yogo Tetsuko, shugenja à la sinistre réputation, même selon les standards de la famille la plus crainte de l’Empire
    • Yoru, experte en travail de la pierre. Les gisements de minerais et les pierres précieuses n’ont pas de secrets pour elles.
    • Hao, fils de Zankoku et Haruko, dont on murmure qu’il entend les esprits des Royaumes Spirituels et sait parler aux kami
Les PNJs importants:
  • Mirumoto Iwako et son fils Chi-Ichiro
  • Doji Atsukaku, dirigeant alcoolique et fondateur sympathique de la ville des Jumeaux
  • Bayushi Hisoka, chancelier impérial en visite dans les colonies
  • Daigotsu Yasuka, riche “notable” du Clan de l’Araignée et de l’otokodate des Grillons et Daigotsu Hadachi, son comparse aux sandales perdues
  • Marta Guo, explorateur de la Licorne rejetant les traditions
  • Isawa Okibin, shugenja hautain et néanmoins riche et puissant
  • Shingon Daizo, yojimbo Phénix « offert » par Isawa Okibin à Yogo Zankoku
  • Hida Akabasu, pillard du Clan du Crabe honni par les siens
  • Shosuro/goju Tatsumi, sœur de Tokujitsu & Zankoku, ayant rejoint le Clan de l'Araignée au service du Scorpion (enfin, cette dernière partie est un vœu pieux...) 
 
Le résumé proprement dit...
Seconde Cité, le dernier jour de présence du chancelier.
 
Une exécution publique est organisée, et le membre du Clan de l’Araignée désigné par Daigotsu Yauska mis à mort en présence des principaux samouraïs des colonies. L’enquête sur la mort du Kitsuki est désormais close, grâce à l’entente du chancelier avec l’otokodate du Masque d’Ivoire. Personne n’ira remettre en cause la décision prise par un des plus puissants notables de Rokugan, quelques soient les rumeurs qui courront dans les années à venir.

Asahina Yukiyo, ma femme, me demande de présenter la pièce de théâtre, montée pour affirmer le pouvoir et la grandeur de Zankoku, devant le chancelier et les notables de la ville, le soir même. Avec l’appui d’Haruko, la femme de mon frère, sa meilleure amie depuis leur venue dans les colonies, elle part préparer la scène. Ma présence à l’exécution est indispensable, elle peut ainsi continuer à m’en dissimuler le contenu malgré mes nombreuses interrogations. Daigotsu Hadachi et Daigotsu Yasuka arrivent sur ces entrefaites. Nous discutons discrètement avec eux sans attirer l’attention. Je passe le reste de la journée à tourner en rond, broyant du noir en imaginant le pire pour la pièce de ce soir...

L’heure du spectacle est enfin arrivée. Les autorités de la cité, s’il est possible de donner ce nom à l’ensemble hétéroclite de samouraïs qui essaye d’ordonner le chaos, ont réservé le plus grand bâtiment pour la représentation. J’apprends enfin mon rôle, celui d’un bon et gentil seigneur, ma femme, grimée à la perfection, joue son méchant conseiller et Haruko, le gentil rônin. Il m’est difficile de raconter la pièce sans en perdre la drôlerie, mais en voilà les grandes lignes. Ce qui est certain c’est que Yukiyo a su à merveille adapter le Nô à un public des colonies, disons-le, particulier...
 
Le rônin se présente au début de la pièce devant mon personnage, et lâche un pet. Les heimins du public rirent à gorge déployée, mais les samouraïs des premiers rangs furent choqués. Le rônin raconte qu’il a perdu ses terres pendant le repas qu’organise le seigneur pour son invité ; il y mange comme quinze, salement et pue. Des heimins habillés en noir portent des mouches géantes tout autour de lui, sous les quolibets du public peu à peu gagné par l’ambiance. Le conseiller déteste le rônin et veut le mettre à l’épreuve: il doit libérer une route d’arbres abattus, seul. Une série de paravents permet de se représenter la scène. La musique commence alors. Sur chaque note, un esprit de couleur vert, aux mouvements saccadés, apparaît. Ils soulèvent les rondins et permettent au rônin de réussir sa tâche. D’autres épreuves seront résolues ainsi grâce aux esprits. Le conseiller espionne le rônin au fil de ses défis, et ses grimaces de plus en plus exagérées, déclenchent des rires dans le public, même parmi les buke. Le conseiller veut alors faire accuser le rônin d’être une créature démoniaque. Il fait mettre du jade dans son thé, le rônin n’y réagit que par un rot énorme. Le conseiller en parle à un Inquisiteur, joué par le yojimbo de mon épouse. Le rônin et l’Inquisiteur font semblant de se battre derrière un paravent, et finissent par se mettre à boire ensemble sous les rires du public. Le conseiller en parle au gentil seigneur et demande son exécution. Le seigneur accède à sa demande et fait tuer le rônin. Les esprits se vengent en massacrant tout le monde ; la pièce se termine quand les esprits font face au gentil seigneur. Elle termine sur une phrase déclamée: “si l'inculte ne reconnaît pas un ennemi d'un allié, le sage lui sait toujours dans quel sens tenir son katana”.

A la fin de la pièce je me dépêche d’enlever mon maquillage pour me rendre auprès du public, et en profiter pour gagner en réputation auprès des samouraïs présents. Une tournée est immédiatement organisée à travers les colonies ; un heimin me remplacera. Mon frère se joint aux Araignées pour une cérémonie du thé. Il est rejoint par Shingon Daïso, le yojimbo offert par Isawa Okibin. Daigotsu Hadachi lui raconte son retour à la Seconde Cité. Il a voyagé avec un groupe de Grues, dirigés par un Daidoji. Pendant la nuit, lui et ses hommes essayèrent de tuer l’Araignée. Ils furent interrompus par une attaque de gaijins, et faits prisonniers. Hadachi parlant gaijin fut bien traité, contrairement au Grue auquel ils refusèrent de donner à manger, allant jusqu’à le battre. Hadachi, honorable, refusa de manger et se blessa à chaque bastonnade du Daidoji. Les gaijins se moquèrent de lui et affirmèrent pouvoir le prouver, car le samouraï ne ferait jamais la même chose pour lui. Ils lui plantèrent alors un sabre entre les côtes et fixèrent le Grue, attendant sa réaction. Hadachi, grâce à ses pouvoirs de l’Outremonde, se relèva et en profita pour les frapper par derrière et s’évader, entraînant le Grue avec lui.

Le lendemain matin, le chancelier repart dans un palanquin, en route vers le nord et le village du dernier voyage. Il emporte avec lui nos enfants, et nos espoirs. Je n’ai que le temps de les enlacer une dernière fois, qu’importe l’étiquette quand nos enfants s’en vont à l’autre bout du monde. Pour la première fois, j’implore les Fortunes de les revoir, ici ou à Rokugan, avant qu’ils n’aient oublié leur mère ou moi… Je laisse des consignes à Yosono, mon intendant, pour qu’il recrute des heimins pour rejoindre notre embryon de domaine. Nous avons besoin de bras, et si je sais que les ressources sont rares car toutes les colonies ont d’immenses besoins, les colons, eux, ne manquent pas. J’ai transmis au chancelier de nombreux courriers, pour demander d’urgence des renforts, notamment en hommes, pour mener à bien ma mission. J’espère qu’un des dignitaires du Clan saura reconnaître nos intérêts et qu’une troupe, même minime, pourra rejoindre à terme les colonies pour nous rejoindre.

D’après Daigotsu Hadachi, des gaijins, les forces du Maharadja, un puissant roi si ce n’est le plus puissant, venues de l’Ouest, au-delà des montagnes, prépareraient une gigantesque offensive contre la Maison des Brillants. Nous décidons de repartir au plus vite. Nous faisons escale à la Croisées des Jumeaux, passant une soirée avec Doji Atsukaku et repartons le lendemain, chargés de nombreux tonneaux de son alcool de fruits.

Le voyage jusqu’à Santo no Mura se passe sans encombre. Nous décidons d’accélérer vers la ville fantôme, pour ne pas nous y retrouver bloquer par les troupes du Maharadjah. Nous emmenons Okpati, le serviteur de la prêtresse Ivinda, et cette dernière insiste pour venir, de même qu’une poignée de gaijins de Youtonju. Tous les ashigarus disponibles de notre maisonnée sont du voyage, tandis que ceux recrutés au sein de l’Araignée restent à Youtonju pour aider à l’agrandissement du village, sous la surveillance de Saburo, mon fidèle ji-samouraï. Nous partons en bateau et arrivons sans difficulté au bord de la ville en ruines, où nous dressons le camp. 

Zato Sennin, l’homme-grue, survole la ville à la demande de mon frère, mais il revient vite, annonçant que la couverture verte empêchait tout repérage. Zankoku part alors en éclaireur à pied, et découvre des traces récentes. La ville n’est pas totalement inhabitée. La cité avait été abandonnée des années auparavant, elle est couverte de végétation, les bâtiments tombant en ruines à cause des éléments et de la nature luxuriante. A la tombée de la nuit, nous nous arretons dans un bâtiment en relativement bon état, facilement défendable. Au matin, Okpati et Pachali, le guide et la prêtresse ont disparu. Et les traces ne trompent pas nos guides, ils ont fui.

Nous décidons de suivre leurs traces. Il y a d’autres empreintes, celles d’un gros félin. Toutes semblent se rendre sur la place centrale de la ville, où un grand bâtiment abritait jadis une cloche, une cloche d’or. Une vingtaine de gaijins armés sont prosternés devant la prêtresse qui les écoute d’un air distrait. Ils sont vêtus comme les gardes de l’observatoire, morts de la main des Phénix quelques mois auparavant. Il s’agit donc d’hommes du Maharadja, et non de soldats de la Maison des Brillants. Zanto Sennin vient nous prévenir qu’une poignée de samouraïs de l’Araignée pénétrent dans la cité par le nord. Je lui demande de suivre le groupe, et de nous prévenir de leur approche. Les gaijins se dirigent vers le château, dont les jardins sont désormais des marécages envahis de moustiques. 

Les gaijins s’arrêtent devant les portes du château et se retournent pour attendre la troupe. Je demande alors à Zankoku d’avertir les gaijins qu’ils se trouvent sur nos terres. Les gaijins braquent leurs lances dans notre direction. Un des leurs se met à parler à toute vitesse. Mon frère demande à Okpati, tout proche de la prêtresse, de traduire. Selon lui il nous ordonne de déposer les armes. Zankoku suggère à son yojimbo de se défaire de son daisho, seul moyen de discuter avec la prêtresse, puis de se prosterner. Il reçoit des remerciements de l’homme pour avoir pris soin de l’épouse des dieux. Il espère utiliser cette place pour renforcer sa position dans la guerre contre la Maison des Brillants. Il demande si nous serons des alliés dans ce combat. Zankoku précise que si nous étions des ennemis, la prêtresse serait morte. L’homme répond qu’elle est sous la protection des dieux et que nous devons être leurs agents. Zankoku décide de s’exprimer dans leur langue pour montrer sa bonne volonté. Le gaijin exige de connaître nos rapports avec la Maison des Brillants. J’observe avec attention la prêtresse, qui n’a pas l’air d’être heureuse de se retrouver en cette compagnie. Les soldats du Maharadja demandent que nous faisions preuve de notre entrée en guerre contre les Brillants, en ramenant des têtes de nos victimes.

Zankoku affirme qu’il ne peut pas prendre cette décision seul, et retourne à mes côtés. La prêtresse laisse lire sur ses lèvres que le chef des soldats agit de sa propre initiative, et qu’il n’a pas l’appui du Maharadjah. Je manque peu à peu de patience devant les propos hautains du gaijin, et lorsque l’homme-grue revient annoncer l’arrivée des Araignées, il devient simple de menacer et d’insulter les soldats ivinda pour les obliger à réagir. J’obtiens une sorte de duel pour régler le différent, le lendemain matin, afin de laisser le temps aux samouraïs Souillés de rejoindre le château et d’engager le combat. Notre petite troupe se retire dans une des tours de l’enceinte principale et allume un feu pour se protéger des moustiques. Le feu est insuffisant à éloigner cette vermine, et Zankoku utilise sa magie pour nous protéger. Loué soient les kamis !

Les Conquérants d’Iweko sont guidés jusqu’à nous par la fumée et je les convaincs sans peine de mener une attaque contre les gaijins à nos côtés. Zankoku se faufile jusqu’au pied de la muraille, puis l’escalade discrètement. Il immobilise la sentinelle, avant de la poignarder. Bayushi Gotsuchi le rejoint. A ce moment, la prêtresse sort du château et me retrouve ; elle a faussé compagnie aux soldats. Mon frère et mon cousin observent les hommes en train de dormir, seul l’un d’entre eux s'entraîne en répétant des sortes de kata. Ils dorment au pied d’une statue de Kali-ma qui, d’après ce que me raconte Zankoku par la suite, murmure dans la langue des kami: “du sang, et je serai à votre service…”. Sur un signe de Gotsuchi, nous rejoignions les murailles et nos ashigarus prennent position.

Les archers abattent à mon signal l’homme qui s’entraîne, puis tirent flèche après flèche sur les soldats qui se réveillent en hurlant, trop tard. Ils saisissent leurs armes et se réfugient au pied de la statue. Les Araignées chargent à ce moment et le combat devient féroce. Zankoku arrive à isoler Okpati et lui ordonne de nous rejoindre. Un des soldats essaye de frapper celui qu’il prend pour un traître et le yojimbo s’interpose. Les survivants gaijins fuient, tandis que les Araignées s’occupent de leurs blessés. Nos hommes font des prisonniers parmi les invinda, tandis que Zankoku, à ma demande, lance ses créatures invisibles et mortelles contre les fuyards. Les hurlements se mettent à résonner dans le palais. Bien que leur mort et leur silence soient nécessaires, je me m’habituerai jamais à ces cris… Shingon Daizo a été blessé et demande à Zankoku d’être soigné. Il le conduit dans un bassin plein de sangsues, au plus prêt des kamis, erratiques dans les colonies.

Pendant ce temps le chef des Araignées s’approche, expliquant que le combat a été difficile. Je lui souris, m’inclinant légèrement, avant de plonger mon wakizashi sous son palais, traversant le cerveau. Tout le monde se fige. Un geste suffit à mes hommes pour encocher une flèche et accomplir leur devoir. En quelques instants une demi-douzaine de cadavres de plus rejoignent les morts gaijins. Les prisonniers gaijins sont employés à récupérer les armes et armures des morts. Dans l’ombre, je ressens comme une présence qui s’attarde, et je distingue une forme bouger. Je suis persuadé, sans trop savoir pourquoi, qu’il s’agit de ma sœur, et je m’incline profondément dans sa direction. Pendant ce temps Zankoku s’approche de la statue, et entre en contact avec les kamis, activant l’antique rituel. [Dans les faits, il observa un des cadavres et de quelques mots, il offrit le sang versé à la déesse]. La statue se mit à bouger, se redresse du haut de ses trente mètres, détruisant le toit. Elle jette un bras dans la direction d’un des ashigarus qui s’enfuit, pauvre Kage, que sa prochaine vie lui soit douce, se saisit de lui et l’écrase comme un simple morpion. “Donne moi un ennemi à abattre, et je l'anéantirai”. Ce sont les mots que l’esprit habitant la statue prononce, en tout ce sont ceux que mon esprit est capable de comprendre. Le Shiba regarde son nouveau shugenja d’un air étrange et marque un temps d’arrêt quand, d’une voix monocorde, je lui glisse: “bienvenue dans les colonies…”. Nous chargeons sur le dos de la statue vivante les armes et armures récupérées sur les corps en faisant travailler les prisonniers gaijins. De quoi équiper 25 personnes ; il n’y a pas de petit profit pour accomplir la volonté du Clan.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Le joueur du Matsu ayant du nous abandonner pour des raisons professionnelles, nous avons eu un remplaçant au pied lever qui joue un membre d’une famille vassale des Bayushi, forgeron et guerrier de son état. Voilà le résumé de la partie suivante, moins riche, une partie de transition avant le grand final de la saison 1.
 
Résumé de la 8e partie
Personnalités de la partie:
 
Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Bayushi Gotsuchi, yoriki et assassin personnel de Tokujitsu
    • Saburo, sergent instructeur et chef des gardes
    • Mata et Kage, ashigarus expérimentés
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Saki, beauté fatale et interrogatrice hors-pair
    • Shingon Daizo, yojimbo silencieux du Phénix
  • Ugawa Nendo, issu d’une famille vassale des Bayushi, il est un ingénieur émérite arrivé récemment dans les colonies
Les PNJs importants:
  • Doji Atsukaku, dirigeant alcoolique et fondateur sympathique du Village de la Croisée des Jumeaux
 
Pendant ce temps à Rokugan, Ugawa Nendo reçoit l’ordre de la Daimyo du Clan du Scorpion de rejoindre les colonies. Elle lui indique que les envoyés Scorpions sur place ont des difficultés, et que son aide ainsi que celle de sa maison est nécessaire. Il voyage jusqu’aux terres de la Licorne, où il rejoint le 36e voyage vers les colonies. Arrivé au Village du Dernier Voyage, il se renseigne et continue son voyage vers la Seconde Cité. Là, il n’a aucun mal à obtenir des informations sur les deux frères, qui sont présentés comme des acteurs de théâtre célèbres et des mécènes de l’art Rokugani en terre gaijin.
 
En descendant en bateau jusqu’au Village de la Croisée des Chemins, il est reçu par le Daimyo local, Doji Atsukaku, de plus en plus gras, encore fatigué de sa nuit de débauche. Il décide de le faire escorter jusqu’à Santo no Mura. Arrivés en vue des falaises, ils tirent des flèches sifflantes pour se faire connaître des ashigarus Scorpions qui veillent sur les intérêts des deux frères dans la région.
 
Tokujitsu organise l’interrogatoire des prisonniers du Maharadjah, préparés depuis plusieurs jours par des etas. Saburo, le ji-samouraï de Tokujitsu, et Saki, l’interrogatrice eta de Zankoku, sont appelés pour mener l’interrogatoire. Akabashi vient le chercher avec Zankoku car des navires sont passés il y a peu sous Santo no Mura, avec à leur bord des Grues et des Scorpions. Les deux frères pensent qu’il s’agit des renforts envoyés par le Clan et décident d’aller les retrouver. Selon le rônin, ils se trouvent sans doute dans la ville fantôme. 
 
Après quelques jours de voyage, ils rejoignent la ville fantôme, qu’ils ont quitté quelques semaines auparavant, et voient un campement fortifié défendu par des archers Grues. Les présentations faites, la troupe Grue décide de repartir. Quatre bateaux restent amarrés, et près de deux cent personnes sont présentes, dont de nombreuses portent le Mon Clan du Crabe. Tokujitsu questionne Ugawa Nendo à ce sujet, et ce dernier explique que sa belle-famille appartient au Clan qui garde le Mur, et que ses hommes appartiennent indifféremment aux deux Clans.
 
Ils décident de rester quelque temps sur place pour récupérer les ressources découvertes et stockées sur place lors de leur dernière visite en ces lieux. Zankoku mène les fouilles, tandis que Tokujitsu a une intuition et s’éloigne dans la ville. Il se retrouve avec Bayushi Gotsuchi face à un tigre aussi surpris qu’eux de les voir. Le tigre, en confiance, se jette sur Gotsuchi et le renverse. Pendant qu’il lui laboure la poitrine, Tokujitsu dégaine son wakizashi et frappe la bête affairée sur son cousin. Tokujitsu parvient à repousser la bête, Gotsuchi se relève et en deux coups parfaits abat la bête. Ils découpent des bandes de kimono pour tirer le tigre à travers la ville et le ramènent au camp. Pour soigner les blessures de son cousin, Zankoku le plonge dans la rivière pour faire appel aux kamis de l’eau. De son côté Zankoku a ramené une grande quantité de statuettes, de bijoux et d’objets en ivoire.
 
De retour à Yotonjou, Saki et Saburo font leur rapport. Saki explique que la mort ne fait pas peur aux prisonniers, mais que perdre leur place dans l’Ordre Céleste les terrifie tout autant que les Rokugani. Elle a appris que les hommes du Maharadja ont accès à un passage secret dans les montagnes qui leur permettrait de faire le voyage jusqu’au désert, à l’ouest. Il est fort possible que d’autres arrivent par ce passage. Des renforts devaient leur parvenir, mais ils ont dû être massacrés car ils ne sont pas arrivés à temps. Saki les informe également qu’Akabashi a repéré une forte troupe de gaijins, des centaines d’hommes, dans les environs. Elle dit également à Tokujitsu que sa tente brille. Il comprend que les autorités du Clan tentent de rentrer en contact avec lui grâce au nemuranai offert par les autorité du Clan avant leur départ. Le shugenja avec qui il entre en communication lui enjoint de faire confiance au nouveau-venu du Clan... ou de le tuer s’il l’estime indigne de confiance.
 
Akabashi est persuadé que c’est l’armée des Brillants qui se déplace dans la région, ce qui l’inquiète grandement. Ils sont une centaine selon lui. Il a fait un prisonnier mais il est mort sur le chemin. Il a lacéré le corps avec des griffes d’animal pour faire croire à une attaque. Selon lui les soldats protègent un cheval qui se promène en liberté. Ils décident de rassembler les ashigarus de l’Araignée, menés par Saburo, et ceux du Crabe, menés par Nendo, ainsi que la statue géante, toujours active depuis que Zankoku en a pris le contrôle. Guidés par Akabashi, ils rejoignent l’armée des Brillants près de la rivière.
 
Ils sortent des bois en colonne, derrière la statue qui arbore deux gigantesques étendards, des uma-jirushi, portant les Mons de l’Impératrice et du Scorpion. Les gaijins s’arment et se préparent à protéger le cheval. Ce dernier se dirige vers les deux frères, qui flattent l’encolure et les naseaux de la bête. Lorsque Zankoku monte sur le cheval, les gaijins s'inclinent et se mettent à répéter “renouveau” dans leur langue barbare. Un des soldats s’approche d’eux et demande à ce que l’animal soit libéré. Il explique que sous peu, dans une lune, une grande cérémonie sera organisée pour sacrifier le cheval aux dieux. Selon lui, le rituel se déroulera à la capitale. Il ne peut les inviter mais leur propose de suivre le cheval. Tokujitsu lui parle de l’avant-garde des troupes du Maharadja qu’ils ont éliminé, et de la menace que l’armée de ce dernier fait peser sur la région. Il n’est pas au courant, suivant depuis 11 mois le cheval. Il explique qu’ils devraient remettre à son Rajah le chef du village, Kunjabehari, coupable de les avoir intégrer à leur société alors qu’il n’en a pas le pouvoir. Selon lui, ils devraient se présenter auprès de son seigneur et maître pour connaître leur place dans la société de castes extrêmement codifiée des royaumes d’ivoire.
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Thibor
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

Avant de poster les comptes-rendus de partie, deux longs extraits des apartés MJ/joueur qui permettent de gérer les ellipses et d'introduire informations et décisions ne nécessitant pas d'y passer du temps en partie. Ici le personnage de Pachali, la prêtresse muette sauvée lors d'un des tous premiers scénarios prend une importance capitale pour la suite, et révèle sa véritable nature.

Un soir, quelques semaines avant le départ pour la cité sacrée des Ivinda et la rencontre avec le Rajah de ce royaume.

Tokujitsu ne parvient pas à trouver le sommeil…
 
La nuit est bien avancée, tout le village de Santo no Mura est endormi. L'air est frais, cela fait du bien après la journée étouffante. Mais sa couche est vide. Son épouse lui manque.
 
Il sort dans le jardin, vêtu seulement de l'obscurité offert par la nouvelle lune. Sa demeure des habitations de ses serviteurs est suffisamment éloignée pour que la pudeur soit obsolète.
 
Le ciel est magnifiquement tacheté d'étoiles. À Rokugan, seul l'altitude est en mesure d'offrir un tel spectacle.
 
Il a tout de même son sabre à la main. On n'est pas à l'abri d'un fauve téméraire. Il a conscience de l'excès de confiance qu’il porte à son wakisashi. Mais après tout, de toute les victimes qu'il ait fait, un gros chat ne serait qu'une anecdote de plus.
 
Étrangement, il ne sursaute pas lorsqu'une voix venue de derrière lui brise le silence. C'est une femme, elle parle en Haut Rokugani avec un accent sensuel.
 
"Elle vous manque ? La couche d'un homme puissant ne devrait jamais être vide. L'étreinte charnelle est un besoin dont les personnes de pouvoir ne devrait jamais souffrir."
 
Il se retourne pour faire face à la prêtresse, soit disant muette depuis son sauvetage par Musashi et Zankoku... Elle détache sa ceinture de soie et laisse glisser ses vêtements le long de ses formes féminines.

" Je ne voudrais pas vous mettre dans l'embarras par une faute d'étiquette de ma part... "
 
Elle s'approche. À portée de sabre, à portée de gifle, à portée de lèvres…
  
 Il s'approche d'elle silencieusement et attrape délicatement son menton pour plonger son regard dans le sien.
  
 "Sire Onnotangu sera le seul témoin de vos fautes d'étiquette cette nuit. Je suis certain qu'il sera magnanime..."
  
 Et il l'embrasse.
  
Leur baiser entraîne une étreinte torride. Elle fait preuve d'un véritable talent. Il sent qu'elle maîtrise très bien l'art amoureux. Aucune Geisha ou Oiran n'avait jamais été autant source de plaisir. Elle est dans le contrôle, mais lui donne l'impression que tout cela est naturel. Comme un virtuose de la danse qui guide sa partenaire.
 
Elle les couche sur ses vêtements. Il est déjà proche de l'éjaculation alors que le coït n'a pas encore commencé. Il n'existe plus, seul le plaisir existe. Le plaisir, et le désir.
 
Puis il jouit. Sans éjaculation, sans fatigue. Instant de lucidité absolu. Elle jette un regard furtif vers son sabre. En un éclair, il sort la lame de son saya. L'outil de mort est entre eux. Un faux mouvement, une main qui tremble, et le wakisashi lui serait fatal.
 
La suite est ce censurée, mais en gros, les techniques d'école de la prêtresse, officielles je crois, sont baser sur la magie sexuelle plus ou moins. Et de ce que m'avait dit le MJ, c'est assez gros-bill à haut niveau. Toujours avoir une prostituée sacrée dans sa team. :rock
 
Le calme est revenu. Tokujitsu est couché sur le dos, face aux étoiles. Elle est couchée sur son torse. Leur corps ne font qu'un.
 
Elle va alors lui poser des questions et il va se surprendre à répondre docilement. Elle va lui donner des conseils, et il va se surprendre à leur trouver du sens. Elle lui demande s’il pourrait être son seul maître. S’il pourrait être l'égal d'un empereur.
 
Et au lieu de lui dire que ce n'est pas sa place dans l'Ordre Céleste, il reconnait que la situation, si elle évolue bien, lui permettrait de fonder un nouvel empire. Ce n'est pas forcément ce que souhaite le Scorpion, mais il sait maintenant que cela est possible.
 
Ensuite elle lui explique qu'elle n'est pas n'importe qui. L'épouse des dieux en devenir. Pour finir sa formation, elle doit atteindre les plus hauts rangs de pouvoir, et cela sans parler. Personne ne doit savoir qu'elle lui a parlé. Par contre, coucher ensemble n'est pas interdit, mais elle ne dira rien, consciente de leurs différences culturelles. Elle lui conseille de garder son secret et de la protéger coûte que coûte. Et il est d'accord avec elle.
  
 Leur civilisation est détruite, mais c’est dans l’ordre des choses, et nul n’y peut rien. La destruction est nécessaire pour reconstruire un monde meilleur. Bien sûr, beaucoup d'Invida refusent cela et souhaitent restaurer leur ancien empire. C'est le cas du Maharajah. Et de nombreux Rajah, du moins parmi les survivants de la guerre et du culte de Rhumal.
 
Les Brillants ont toujours eu des tendances rebelles et des besoins d’indépendance. Ils prient Kali-Ma, mais n’appartiennent pas au culte de Rhumal. Ils sont la plus grande puissance de l'est des Royaumes d’Ivoire et les seuls à avoir conserver une relative puissance après les massacres perpétrés par la secte de Rhumal.
 
Le culte de Rhumal. C'est cette organisation qui a précipité la fin. Ils croient en Shiva, dont l'avatar est Kali-Ma. Ils sont l'ennemi de tous les Invida. Mais le Maharajah suspecte la maison des Brillants de les protéger. Leur culte est dirigé par Yuna. Qui ramènera sa tête aura la considération de tout l'Empire d’Ivoire.
 
Son temple est reconnu par le Maharajah. Elle profite d’une relative neutralité tant qu'elle est encore en formation. Une fois devenue Pachali, officiellement prêtresse, elle aura un pouvoir incontestable.
  
Après leur conversation un sanglier vient les interrompre. Il est chassé par l'un des lions de Musashi avant qu’il n'ait le temps de s'armer. Elle se rhabille, et récupère son mutisme rituel, saluant en silence avant de rejoindre ses appartements.
  
  
  
La veille du départ pour la cité sacrée des Ivinda de la région, capitale d'un des Royaumes d'Ivoire.
  
Shosuro Tokujitsu rejoint le salon pour le quotidien thé du soir, qu’il prend habituellement avec sa femme et leurs yojimbo avant de se coucher. Ils sont rentrés depuis une bonne semaine. Il est surpris par la présence de la prêtresse soi-disant muette, Pachali.
  
 Asahina Yukiyo lui sourit.
 
"Nous avons une invitée se soir".

Puis elle lui glisse à l'oreille :

"Elle n'est pas très bavarde, mais j'ai crû comprendre qu'elle voulait de la compagnie."

Le thé se déroule dans une ambiance particulière. Sa femme essayant plusieurs fois d'engager la conversation, sans succès. La prêtresse se contente de répondre par des sourires silencieux. Le plus étrange, c'est que Tokujitsu ne ressent aucun malaise, chez aucun participant. Son épouse commence même à flatter l’ecclésiaste muette.
 
"Vous êtes si courageuse, et si belle. Vous pourriez sans nul doute inspirer un poète. Aimez vous la poésie ?

La prêtresse répond d’un sourire mystérieux.

« J'aimerais écrire un haïku sur votre charmante personne, mais mon manque d'expérience en la matière risquerait de ne pas vous rendre hommage.

Un long silence se prolonge.

« Les hommes de mon mari vous traitent-ils avec respect ? Il vous faudrait un Yojimbo. Ne pensez vous pas, Shosuro-kun ? »
  
Les yojimbos s'excusent peu après et vont se coucher. Étrangement la soirée continue pour eux. Sa femme s’absente pour aller chercher de l'eau chaude. Le courtisan Scorpion se retrouve seul quelques instants avec la prêtresse. Elle ouvre légèrement son vêtement et découvre un sein. Très subtilement. On pourrait penser que c'est accidentel, si elle ne le fixait pas avec ce regard évocateur...

Lorsque l’artiste Grue revient, elle se lève, s'incline en respectant à la lettre l’étiquette Rokugani pour les remercier et s'excuser de les quitter. Sa femme a l'air un instant déçue, mais lui rend la politesse.
 
"Nul besoin de mot pour apprécier votre présence ; vous serez toujours la bienvenue dans ma... Dans notre demeure."
  
Au lit, son épouse a l'air chaude comme la braise. Mais elle finit par le repousser avant le point de non retour... Elle ne peut pas, elle saigne en ce moment. Aussi déçue que toi, elle s'endort dans ses bras. Rapidement elle pousse ses mignons et délicats petits ronflements.
 
Demain c' est le grand jour, le départ pour la capitale du Rajah. La colonisation de la province patine, et repose sur une poignée d’heimins exilés, comme lui, en ces territoires hostiles. Shosuro Tokujitsu n’a plus le choix, et doit d’une manière ou d’une autre se faire une place parmi les puissants de la région. Il fixe le plafond. C'est ce genre d'insomnie productive, où le cerveau en ébullition organise les idées et permet de prendre du recul sur la journée à venir.
 
Et bien sûr, il entend du bruit et aperçoit dans la nuit la silhouette gracieuse de la prêtresse. Elle l'attend dans le jardin.
  
"Demain c'est un grand jour. Vous partirez rencontrer la Maison des Brillants. Ce nid de vipères, cette fosse à lions. Bien sûr, je ne vous accompagnerai pas. Ma présence vous mettrez dans une situation délicate. Le Rajah est un vieillard, adepte du terrible Shiva. C'est un tyran qui apprécie la force. Il a une réputation d’ascète malgré l'ostentatoire richesse de sa maison. On raconte qu'il exècre les marchands, pourtant indispensables au bon fonctionnement de son territoire. Régulièrement durant son règne, les traitements excessifs qu'il a infligé aux commerçants qu'il suspectent de corruption, ont provoqué des boycotts et des embargos de la part des peuples nomades. Je vous souhaite d'avoir la force de gagner son respect. »
 
Elle se rapproche.
 
« Vous savez déjà comment je peux vous aider… »
 
Elle découvre ses épaules et prend une voix mielleuse.
 
« Comme je vous envie, vous, les époux aimants et " fidèles ". Que le goût de l'interdit doit être excitant... »

Elle devient très entreprenante, et attend un seul signe de son seigneur pour se donner librement au courtisan qui la dévore du regard...
  
Il la repousse avec courtoisie.
  
« Il y a mon épouse à côté et je suis épris d'elle, vous le savez. Mon amour est ce qui fait de moi un seigneur équitable et juste, car il me permet de ne pas devenir aigri, violent ou corrompu. Si je brise ce vœu je ne suis plus rien... »
  
Sur une courbette, il quitte le jardin sans un regard en arrière.
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Re: [CR] L5A 4e édition & règles maisons - L'âge de l'exploration

Message par Thibor »

La fin de la saison 1 de la campagne a nécessité trois parties, plus une partie bilan. Un gros morceau, qui annonce un changement de rythme pour la seconde saison. Les personnages ne seront plus uniquement des explorateurs, mais également des gestionnaires d'une colonie. Mais avant de ne trop spoiler, place au coup d'état!

Résumé de la 9e partie
Une civilisation en perdition (1ere partie)
 
Personnalités de la partie:
Les PJs & leur maisonnée:
  • Shosuro Tokujitsu, courtisan et magistrat Scorpion, frère de Zankoku et beau-frère de Musashi. 
    • Mata, Kage, Suki, Toki et Yaku, ashigarus émérites et méritants
    • Sa femme, Asahina Yukiyo, une artiste et courtisane Grue, son yojimbo et duelliste hors-pair Asahina Yemon, sa suivante au beau visage Hisae
    • Tokiko, scribe, faussaire et oreille compatissante de son maître
    • Emishi, premier serviteur, fidèle entre les fidèles
    • Sanzo, domestique eta, interrogateur à ses heure perdues
    • une dizaine d’heimins pour porter le palanquin
  • Yogo Zankoku, shugenja émérite et senseï itinérant, frère aîné de Tokujitsu  et compagnon d’armes de Musashi durant la Guerre des Destructeurs
    • Sa femme Haruko, duelliste excentrique détentrice des techniques Kakita, yojimbo occasionnelle de son époux et parfois renard à huit queues
    • Saki, beauté fatale et interrogatrice hors-pair
    • Shingon Daizo, yojimbo silencieux du Phénix
    • Ami, Noriko et Rei, ashigarus terrifiés, Yusuke, Zenjiro et Mariko, ashigarus terrifiants
  • Ugawa Nendo, issu d’une famille vassale des Bayushi, il est un ingénieur émérite arrivé récemment dans les colonies
    • Kuni Saiki, ronin
Les PNJs importants:
  • Kunjabehari, chef de Watashi no Mura, le village minier Ivinda
  • Kara, l’éleveur de buffles Todas
  • Taran, l’héritier du Rajah, homme aigri au crachat facile
  • Saral, l’héritier du Rajah, guerrier honorable
  • Vikra, l’héritier du Rajah, homme pieux et proche des religieux
  • Ashalan Ébonite, immortel un peu niais
  • Chamunda, déesse en pleine renaissance
 
L’expédition vers la Cité Sacrée des Ivinda part de Youtonjou. Un guerrier Ivinda, un kshatriya, est venu chercher les Rokugani. La marche est ouverte par Ugawa Nendo et ses hommes. Il porte une armure lourde magnifiquement ornementée, et avance pesamment sur le dos de sa monture. Derrière vient le palanquin de Shosuro Tokujitsu et de sa femme, et ses serviteurs qui marchent à leurs côtés. Derrière vient Yogo Zankoku, à cheval, et les siens. Une première halte est organisée à Watashi no Mura, la cité minière Ivinda. Les gens s’écartent devant le jeune guerrier gaijin qui ouvre la marche. Aussitôt leur arrivée annoncée, le guerrier s’avance vers la cabane de Kunjabehari, le vieil homme qui dirige le village minier. Nendo, faisant connaissance avec les locaux, s’assure auprès de Tokujitsu de la bienveillance des Ivinda avant d’accepter l’hospitalité des locaux. Les deux Scorpions sont invités par les habitants dans une grande maison de pierre ornementée, visiblement pour s’y restaurer. 
 
Le kshatriya se rend dans la maison de Kunjabehari où il met en état d’arrestation le vieil homme. Ce dernier s’enfuit en demandant à ses hommes désarmés de ralentir le guerrier Ivinda. Il lance un chakram sur le premier avant de saisir son épée et de commencer à trancher dans le tas. Zankoku, restant dans l’angle mort du champ de vision du kshatriya, n’empêche pas la fuite du vieil homme. Pendant ce temps dans le plus grand bâtiment, Nendo et Tokujitsu sont accueillis comme des princes : alcool, nourriture, danseuses… Au bout d’un moment Kunjabehari pénètre dans la pièce et se met à négocier avec des hommes à voix basse, tandis que Nendo interroge Tokujitsu sur la conduite à adopter face à ce vieil homme paniqué. Tokujitsu lui conseille de ne pas se mêler des histoires de gaijin et de laisser faire. Finalement, le vieil homme disparaît dans l’arrière salle.
 
Pendant ce temps, le kshatriya achève de se débarrasser des perfides collaborateurs de Kunjabehari. Il annonce à Zankoku qu’il va se lancer à la poursuite du vieil homme et que s’il ne vient pas les retrouver d’ici ce soir, ils peuvent prendre la route. Après tout, Zankoku connaît le chemin. Malgré tout, le shugenja suit le kshatriya pendant un petit bout de chemin, ce qui agace profondément le guerrier qui a l’impression que son incompétence a un témoin. Il finit par venir dans le bâtiment où les deux Rokugani continuent à profiter de leur soirée. Nendo parvient à distraire, peut-être même involontairement, le kshatriya, permettant aux deux frères de s’introduire dans l’arrière salle où Kunjabehari est très occupé à être grimé en femme. Commence alors une discussion durant laquelle Shoruso Tokujitsu rassure le vieil homme paniqué en lui disant qu’il va plaider sa cause auprès du Rajah, suite à quoi celui-ci se met à lui lécher les pieds. Zankoku, après avoir profité du spectacle, interroge le reste de l’assemblée pour savoir quoi faire du guerrier en transe dans le reste de la maison. Kunjabehari tente de convaincre Tokujitsu que les kshatriya sont des fous qui, lorsqu’ils tuent, ne savent pas s’arrêter, persuadés qu’ils sont de perdre leur place dans l’ordre karmique. Tokujitsu perçoit que s’il ne s’agit pas d’un mensonge délibéré, le vieille homme grossit le trait. Tokujitsu convainc Kunjabehari de se rendre à Yotonjou pour s’y abriter en attendant leur retour. Il obtient du vieil homme une petite quantité de drogues, dont certaines interdites par les lois locales, afin de tempérer l’agressivité du kshatriya.
Nendo parvient à apaiser le kshatriya à grands renforts d’alcool. Lors de la discussion subséquente, le kshatriya révèle que l’ancien Rajah est décédé, et que c’est son fils qui a pris sa succession. Il évoque lors de la discussion les liens du Rajah avec Yoritomo Singh, du Clan de la Mante. Sous l’interrogatoire de Tokujitsu, le guerrier Ivinda révèle que le Rajah actuel ne décide de rien et qu’il est de surcroît handicapé, ayant un bras bien plus court que l’autre.
 
Le lendemain, la troupe repart, toujours avec le guerrier Ivinda comme guide. Après plusieurs jours de voyage (trois, quatre jours de voyage entre Youtonjou et la Cité Sacrée), ils se rapprochent de la passe menant à la capitale, aisément défendable, apercevant même des fortifications et un mur. Le kshatriya explique qu’à partir de là il ne faut plus dégainer leurs armes car ces lieux sont sacrés et qu’ils sont sous sa protection. Ils passent un col et ils découvrent la cité, immense. Des temples splendides dominent la rivière, des bâtiments aux colonnes sculptées et un paysage magnifique.
 
Personne ne les accueille, et pourtant il y a du monde. Le kshatriya les laisse après leur avoir dit qu’il a terminé sa mission. Ils placent leurs hommes en formation pour traverser la foule, escortant le palanquin et les domestiques non armés. Nendo descend de cheval pour se mettre en tête de ses ashigarus, et commence à forcer le passage. De plus en plus de citadins s’approchent d’eux et se font bousculer par les soldats. Pensant qu’ils vont tourner en rond pendant des heures ou des jours, Tokujitsu demande à intercepter un homme pour le questionner. 
 
Ils rencontrent ainsi, Kara, un Todas [un peuple local mais inconnu des personnages] qui dit venir des lointaines montagnes au nord. Il attend depuis cinq ans de rencontrer le nouveau Rajah pour vérifier qu’il respectera les accords pris par son père avec son peuple. Après une brève discussion avec Tokujitsu il accepte de les conduire jusqu’au palais, la promesse d’essayer de l’introduire au sein de leur suite et les sourires amicaux du courtisan Scorpion finissant de la convaincre. 
 
Un homme à la peau bleue couverte de tatouages observe Zankoku, qui lorsqu’il croise son regard, lui fait un signe de venir le rejoindre. Kara parle pendant ce temps des locaux, expliquant que leur caste de guerrier, qui est contre la violence, est stupide. Il vit dans une société qui pratique la polyandrie avec plus ou moins de succès. Ils comparent leur culture respective, et pour lui, le suicide rituel Rokugani est une aberration, même si Tokujitsu tente de le convaincre du contraire.
 
Ils finissent par rejoindre le palais, où ils sont arrêtés par des gardes qui refusent de les laisser pénétrer dans le palais. Shosuro Tokujitsu apprend du garde que le Rajah ne peut pas les recevoir et que le chambellan est indisposé. En insistant de la manière la plus diplomate qui soit, il parvient à obtenir du soldat de s’entretenir avec un certain Saral, visiblement un grand guerrier, héritier potentiel du trône, qui néanmoins ne souhaite pas régner. Tokujitsu parvient sans surprise à s’attirer les bonnes grâces de Saral en lui proposant de discuter après une cérémonie du thé, mais Kara est empêché d’entrer par celui-ci, sous un insulte à peine déguisée, le guerrier Ivinda le traitant d’éleveur de chèvres. 
 
Pendant ce temps Zankoku se retrouve à discuter avec un Ashalan de l’ordre d’ébène. Il lui dit qu’il est le porteur du secret convoité par le Dragon de l’Ombre, et que son ordre est là pour éradiquer ce dieu sombre. Le sable lui a parlé et lui a dit que Zankoku, porteur du secret de l’Ombre, viendrait le rejoindre. Ce dernier lui demande si le Dragon de l’Ombre est présent dans la ville. Selon l’homme tatoué, l’Ombre est présente partout où il y a de la lumière. Il refuse de parler en public, et ils marchent jusqu’à un canal, s’installant près d’une écluse. Zankoku lui demande ce que signifient ses scarifications, et l’Ashalan lui explique qu’elles lui permettent de communiquer avec les éléments. Il lui dit qu’étant Ashalan, il vit depuis des milliers d’années, ayant connu un âge où les hommes n’existaient pas. Il lui parle de l’ordre d’ébène, un ordre d’anciens serviteurs de l’Ombre voué à sa destruction. Un dieu sombre a déversé le mal sur terre jusqu’à ce qu’un sage, Shinsei, réussisse à enfermer le monstre dans une grande pierre noire. Malheureusement les Sahir ont comploté avec les Djinns pour libérer le monstre, mais ils ont libéré Shinjo en même temps, et les Ashalan ont pu vaincre le monstre avec l’aide du Clan du Scorpion. Il lui dit que l’ordre d’ébène essayera de le tuer car il peut ressusciter le Dragon de l’Ombre. Lui ne le fera pas car c’est contre sa philosophie. Il lui demande de se suicider et de détruire son âme, comme son peuple sait si bien le faire. Il lui donne une fiole, lui disant de la boire en souhaitant mourir et son âme sera détruite. Selon l’Ashalan, il y a d’autres hommes qui portent ce secret, et le Dragon de l’Ombre est en train de les rassembler. Ils auraient participé à la guerre de l’Ombre ou en seraient les descendants. Il lui demande de méditer avec lui pour l’aider à chercher les autres porteurs du secret.  Pendant la vision, Zankoku voit Ugawa Nendo. L’Ashalan lui demande ce qu’il a vu. Zankoku lui ment, lui affirmant qu’il n’a rien pu décrypter dans sa vision. Ils discutent ensuite de ce que sont les Ashalan, une création des dieux sans nom, que les Ivinda nomment Vishnu, Shiva et Brahmâ. 
 
Vikra, héritier de la maison Chamakadaar, se présente à Tokujitsu et sa suite. Il reproche à Tokujitsu d’appartenir à un peuple ayant empêché la mission sacrée de Kali-Ma. S’ensuit un débat, durant laquelle les valeurs des dieux Rokugani et Ivinda sont comparées. Percevant l’intérêt de son interlocuteur pour la religion, Tokujitsu ne tarit pas d’éloge sur son frère, un prêtre des kamis, et s’attire les bonnes grâces de Vikram. Celui-ci lui conseille de se méfier de Saral qui, contrairement à ses dires, convoite également le trône, mais surtout de Taran, troisième héritier potentiel du trône. Avant de partir, Vikra suggère à Tokujitsu de rencontrer le Rajah, afin notamment de lui éveiller l’esprit.
 
Saral revient auprès de Tokujitsu et Nendo, conseillant aux deux Scorpions de se méfier de Vikram. Selon lui, il ne serait pas si pieux. Ils échangent sur leurs cultures, le kshatriya expliquant au samouraï comment fonctionnent une caste de guerriers saints. Les deux Scorpions sont très appréciés par le kshatriya ; ils sont même invités à passer la nuit dans ses appartements. Sur le ton de la discussion, ils interrogent leur nouvel ami au sujet des Todace, le peuple de Kara. Le kshatriya, s’il leur reconnaît une valeur guerrière, n’estime pas ce peuple en raison de leurs coutumes.
 
En suivant Saral, Taran crache sur leur passage. En bons Rokugani, les deux Scorpions ignorent son écart de comportement. Saral leur apprend que Taran est très respecté chez leurs moines. Arrivés dans ses appartements, il propose à ses invités de bénéficier des services de courtisanes Devadasi, commettant par là-même un impair en prenant Asahina Yukiyo, l’épouse de Tokujitsu, pour une courtisane. Celle-ci se vexe et Toujitsu soigne la méprise mais, malgré tout, Saral s’est attiré l’animosité mortelle de l’artiste Grue. 
 
Zankoku est retrouvé par un ashigaru dans les rues non loin du palais, qui le ramène avec lui. Au palais, ils sont escortés sous bonne garde jusqu’aux appartements de Saral. Tokujitsu lui explique les tenants et les aboutissants de leurs discussions, et Zankoku accepte de partir dormir chez Vikram tandis que leurs hommes sont logés dans des appartements à la lisière du palais. Il l’invite à la naissance d’une déesse, dans un temple dans lequel on ne peut entrer que par un souterrain. Il lui montre des sculptures et statues d’une déesse morbide, Kali-Ma, et d’un dieu guerrier, Shiva. Une, notamment, semble faite de jade terni ; à certains endroits des morceaux sont faits de chair. Selon lui la déesse Chamunda est en train de naître. Zankoku, au lieu de fuir à toutes jambes, décide de communiquer avec les kamis. Par l’entremise des esprits locaux il peut demander à la déesse son nom, Chamunda et confirmer sa réalité. Elle sert Shiva le destructeur. Il lui demande ce qu’il faut faire pour la satisfaire. Elle répond qu’elle aura un corps fait de chair qui aura besoin de plaisir charnel, d’une arme et d’un guide. Elle dit à Zankoku que le premier qui le lui demandera sera son guide. En sortant de sa transe, des mets goûteux ont été déposé au pied de la statue. Après s’être sustenté, il replonge dans le monde des esprits pour poursuivre sa conversation avec la Déesse. Il lui propose ses services comme guide. Il lui explique que c’est sa destinée qui l’a conduit ici, car il connaît un des meilleurs forgerons du pays, et un excellent amant.
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