L'arbalète est vraiment redoutable, je vous assure. Une précision, une puissance et une portée bien supérieure à un arc, même un longbow. On a testé, un carreau peu transpercer une maille. Et je parle de vraie maille historique, avec chaque anneau riveté. Les mailles en inox et anneaux aboutés qu'on voit dans les fêtes médiévales ou dans les films, c'est même pas la peine. Les anneaux s'ouvrent déjà tout seul. Alors sur un coup...
Ensuite, la maille contre une masse, ça ne sert à rien. C'est vrai. Mais c'est pas non plus le but recherché. Comme je disais plus haut, un os, ça se répare. Une entaille, on en meurt. La maille est là pour éviter la coupure. Mais elle disperse peu l'énergie cinétique, même si elle le fait. Sur un coup de masse, bein dessous ça casse. C'est pour ça aussi que la maille ne se porte jamais sur la peau (bonjour le peeling gratuit façon épilation écorchée sinon) ni sur les habits. La maille se porte sur le gambison, une côte matelassée faite de plusieurs épaisseurs de tissus, de bourre de coton, de laine et de crin de cheval. En plus d'empêcher un peu plus les risques de coupure (avec le crin de cheval), ça encaisse les coups. Un peu. Mais qu'est-ce que ça tient chaud !!!
Pareil sous le casque. Un casque en métal porté à même la tête, ça sert à rien en fait. Au premier coup, tu es sonné ou mort. Ou sourd. Un casque, sur un coup, est une jolie cloche au son cristallin
Je suis perplexe sur ce qui est dit plus haut sur les techniques de combat romaines. J'ai des amis qui font du romain (gladiature et légionnaire). La première ligne a le bouclier et elle est changée tous les quelques minutes par le gars derrière qui les tient à la ceinture et les tire en arrière au signal. Elle est toujours fraiche. On le voit très bien dans la première scène de Gladiator qui est la seule crédible pour les combats d'armées. La deuxième est acroupie et est chargée de couper les tendons à l'arrière du genou de la première ligne adversaire, en passant entre les boucliers. Sans pouvoir tenir debout, difficile de se battre ! Et la troisième ligne, ce sont les lanciers qui empalent les gars en face, tranquillement, sans être au contact ni inquiétés.
Une des difficultés de l'armée romaine face aux celtes ou germains, c'est justement qu'ils sont arrivés avec leurs petites armes en bronze, face à des gaillards qui portaient des mailles (lorica hamata) et avaient des épées longues en acier. D'ailleurs, après la conquête des gaules, l'armée romaine a adopté aussi cet armement.
Ce qui a fait gagner l'armée romaine, c'est son organisation, face à des hordes désorganisées. En bataille rangée, elle était tout simplement imbattable.
Pour finir sur la lance, c'est une arme redoutable. Parce qu'on tient son adversaire à distance, on le fatigue et on le fait saigner. Mais il faut être vraiment bon. Parce qu'une fois qu'il est entré dans ta défense, la lance est juste un handicap. Le lancier, souvent manipule la lance à deux mains et tient une dague d'une main. Dès que sa défense est percée et qu'il n'a plus l'avantage de la distance, il lâche la lance et passe au corps-au-corps où la dague va l'avantager et où l'autre sera de nouveau handicapé s'il a une épée ou autre chose.
Et la lance, contrairement à ce qu'on pourrait penser, on ne la lance pas et elle est d'un usage rapide et fluide. On peut feinter, faire reculer, assommer, faire semblant d'attaquer au visage pour que l'adversaire découvre son bas puis lui planter le pied d'un retournement de poignet, etc. etc. Ca va vite et c'est fluide. Même s'il faut beaucoup de pratique et la musculature adaptée.
Perso, quand je combats, j'ai le bouclier au bras gauche et manipule la lance d'une main, la droite. J'ai l'épée et la masse d'arme à la ceinture mais je ne les sors qu'en fin de mêlée, quand ça devient le désordre et que la lance n'est plus un avantage.