Bon, parlons un peu de moa.
Depuis des années je bourlingue dans l'industrie automobile et la qualité, avec quelques vicissitudes y compris les affres des contrats d'interim en plein covid (c'est des contrats d'interim sympa, notez, pour l'avant-dernier je gérais la qualité client d'une boite rang 1 (càd avec comme clients directs les constructeurs auto, soit Renault, PSA et VW) avec un chiffre d'affaires de... boarf, une paille, près d'un milliard.
Là je m'occupe de projets (en qualité toujours, donc qualité projets) et je passe mon temps à prendre des dossiers montés à l'envers. Par exemple, le principe d'une conception bien menée, c'est qu'on définit le produit, on évalue ses risques (amdec produit), on les règle, on établit le process, on évalue les risques (amdec process) et une fois ces risques prévenus on monte le process. Souvent le raccourcissement des délais fait que les amdec produit et process se chevauchent un peu (au départ c'est un peu sain, après beaucoup moins).
Mais dans ce cas particulier, j'ai le "bonheur" de lancer les moules d'injection (les outillages qui permettent de faire les pièces) avant que l'amdec process soit finie, avant que l'amdec produit soit finie et, on s'en aperçoit de plus en plus, avant que le cahier des charges client soit complètement défini (càd avant que le client soit complètement au clair avec ce qu'il veut

Comme ce client est le champion du monde de "je change le cahier des charges sans modifier les délais" (pas des petits changements hein, des changement de classe de composants et de connectique qui modifient tout le design et le niveau d'exigence), c'est "assez rigolo". Et un peu éprouvant aussi, puisque quand on prend du retard sur leur planning on se fait engueuler vertement (c'est aussi le champion du monde du jeu "bon flic mauvais flic" donc des réunions émotionnellement assez pénibles, pris entre deux feux en permanence).
Trois semaines, déjà éreinté.