darkbeber a écrit : ↑sam. sept. 04, 2021 9:13 am
C'est intéressant ce lien entre "normalité de l'humain" et "privilège de l'homme blanc". Moi j'y vois juste un "privilège de l'humain", qui se croit au centre du monde, autrement dit dans la normalité.
Plutôt que de dire que l'humain blanc se voit au dessus des autres "couleurs" et transcrit ça dans le jdr en disant que l'humain est la norme, au dessus des autres espèces (si j'ai bien compris ton propos).... je crois que l'humain se sent au centre de l'univers, plus important que les autres animaux et potentielles formes de vies du cosmos, et que cela se retrouve dans le jdr où la race dite "humaine" se trouve souvent être comme "la norme" par rapport à toutes les autres.
Mais n'est-ce pas une réaction bien normale que de jauger autrui par rapport à soi-même. Je vois une personne qui fait 2m50... qu'est ce que je me dis ? "Je suis plus petit que lui" (c'est lui la référence)... ou "Il est plus grand que moi" (je suis ma référence) ?
edit : j'ai mélangé ton post et celui de Qui-Revient-de-Loin dans ma tête et dans ma réponse, désolé.
L'exemple de Marco Polo est mal choisit dans le sens où il parle d'un peuple lointain et "exotique". Mais le rapport à la normalité ne concerne pas que, et même pas principalement, ce qui est lointain. Il est un marqueur de distinction sociale au sein de la société.
Bref l'homme blanc est la norme, par distinction avec la femme et les personnes racisées (pour ne citer que deux groupes discriminés). Cf le sketch de Coluche "c'est l'histoire d'un mec."
Et cette prétention à la normalité est rarement consciente puisque tout le truc c'est de justement ne pas réfléchir à ces critères de distinction, de considérer sa position sociale comme normale et de justifier (encore une fois souvent inconsciemment) les problèmes des autres par leurs différences / anormalités.
Pour creuser un peu je vous conseille l'excellent podcast Kiffe ta race et en particulier l'épisode "
Check tes privilèges blancs"
D'autre pat pour revenir à l'exemple de Marco Polo. Pour les Ouzbeks c'est pas la même chose d'être décrits comme des géants non humain par un type chelou rencontré une fois sur des siècles d'histoire que si c'est par un peuple avec qui ils sont en relation régulière (commerciale, diplomatique ou militaire), voir aux côté desquels ils vivent, voir qui dominent politiquement, économiquement, culturellement et militairement la société dans laquelle ils vivent.
Enfin sur l'homogénéité il y a une nette différence entre "presque tout les foyers ont un post TVe et "la majorité a un post TV". Les images véhiculées par la norme font peser un voile fou sur la représentation qu'on a de notre société. Et pour revenir à al question raciale il y a un vrai problème en France (et ailleurs mais je parle de ce sur quoi je me suis renseigné) de
visibilité des personnes racisées. Autrement dit la proportion de personnes racisées dans ce que la France donne a voir d'elle même par les médias omniprésents est très loin de refléter la réalité et la vraie proportion des personnes racisées dans le pays. Ce qui donne un poids d'autant plus important à la sensation de normalité pour les blancs et aggrave les préjugés.
Du coup dans les jdr, ok pour pas faire de livre d'ethnologie. Seulement si tu n'inclus pas dans ton livre des contres exemples et des minorités importantes (sans oublier de mentionner la possibilité d'autres minorités encore plus à l'écart de la norme) et bien tu influences l'imaginaire de tes lecteurs. Bien sûr les MJ et PJ peuvent faire le travail d'affiner tout ça. Mais du coup ils le font malgré ton jeu et ton texte et jouer dans un univers plus fin et moins stéréotypé demande plus d'efforts. Donc tu participe à renforcer les stéréotypes puisque tout le monde ne le fera pas pour plein de raisons différentes.