[livres] Kestulididon ?

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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Le livre de Laurent Bimet ou Binet, je ne sais jais ?
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Inigin
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

Binet oui.
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Sama64
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Sama64 »

Erwan G a écrit : sam. mai 11, 2024 10:10 am Image

L’HOMME DES JEUX
Iain M Banks

Spoiler:
Depuis longtemps, je regarde le cycle de la Culture avec attention et, aussi, la peur de me lancer dans un mastodonte de la SF. Alors, comme avec China Miéville, j’attendais le bon moment pour me lancer dedans, sans savoir quel est ce bon moment. Ai-je besoin de temps, de courage, d’envie de me lancer dans de telles œuvres ? La peur d’être déçu ou de ne pas trouver le monument que l’on me promettait avec, par exemple, Robert E Heinlein ou, pire encore, avec Cordwainer Smith ? Parce qu’autant, j’ai pu trouver chez le premier des textes intéressants, autant le second a été une telle souffrance que j’ai abandonné le livre sans espoir de le reprendre.

Alors, finalement, je me suis lancé dans le premier tome, d’après le Livre de poche, de la Culture.

J’ai bien fait même si j’y ai trouvé un livre contradictoire, de la SF moderne sous la forme d’un récit digne de la SF à papa. En effet, comme dans la SF à papa, nous sommes projetés dans un monde très différent, celui de la Culture, dans lequel la mort est un concept puisque n’importe qui peut guérir d’à peu près n’importe quoi, dans lequel l’égalité des individus est réelle puisque le monde est administré par des Mentaux, des IA extrêmement efficaces, dans lequel les robots et êtres synthétiques sont des individus à part entière, fussent-ils des vaisseaux spatiaux. Plus de politique, plus de besoin de travailler en raison des arrangeurs de matière qui peuvent créer n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Que reste-t-il pour s’occuper, alors ? Des loisirs qui deviennent essentiels, comme celui du jeu. Il existe, à travers la Culture, des individus réputés pour leur talent de joueur. Ils écrivent des essais, des articles sur leur pratique et sont connus et reconnu à travers la moitié de la galaxie. C’est vers l’un d’entre eux, Jernau Murat Gurgeh, que la Culture va se tourner pour un contact avec un empire belliqueux, l’Empire d’Azad, qui a été découvert à ses frontières. En effet, cette société est structurée autour d’un jeu, l’Azad, dont un tournoi qui a lieu tous les 6 ans, détermine les places des uns et des autres dans la structure étatique. Gurgeh dispose de près d’un an pour se familiariser avec ce jeu avant d’arriver au cœur de l’Empire, à la veille d’un nouveau tournoi, où il va représenter la Culture, dans le but de pouvoir créer des liens avec l’Empire.

Si c’est, dans la forme et même, sur certains cotés, de la SF à papa, le fond, les idées, les concepts se trouvent à des lieux de cette déclaration initiale. La Culture est un concept passionnant et bien présenté, qui affirme l’égalité des sexes et des individus, ces derniers pouvant d’ailleurs changer de sexe quand bon leur semble. Il présente une utopie mais dessine, dès le premier tome, les limites de celle-ci : les « citoyens » de la Culture disposent-ils du libre arbitre qu’ils prétendent avoir ou ne sont-ils, finalement, que des paramètres gérés comme les autres ?

Dès ce premier tome se dessine donc un cycle ambitieux et intéressant. Toutefois, nul besoin de se plonger dans le reste du cycle pour apprécier celui-ci : il fourmille d’idées et réussi à équilibrer les besoins de la narration et la présentation de cette utopie ainsi que les premières limites. Les aventures de Gurgeh n’ont pas le rythme effréné d’un blockbuster et c’est une excellente chose. On y prend le temps de présenter, expliquer ce qui est nécessaire pour comprendre l’intrigue qui, elle aussi, prend son temps, sans manquer de rythme ou d’enjeux. On ne s’ennuie pas pendant les moments les plus contemplatifs, qui sont tous justifiés par le récit.
Bref, il s’agit d’une belle découverte, passé les premières pages et les moments de « mais de quoi tu parles, put*** !? ». Si la trame est assez classique, les concepts annexes (le jeu d’Azad et sa place dans la société Azadienne, le conflit de valeurs entre la Culture et l’Empire d’Azad, les valeurs et les idées de la culture, le mode de fonctionnement de Contact, le service chargé de la gestion des relations avec les peuples extérieurs à la Culture) viennent donner du volume et de l’intérêt au récit. Si le résultat, sur la question de l’influence de cultures extérieures sur une société, est moins subtil que dans Teixcalaan, il n’en demeure pas moins que le livre me parait plus intéressant, mieux réussi dans son ensemble (idées+histoire) qu’un Souvenirs nommé Empire.
Je recommande donc la lecture de ce livre à ceux qui, comme moi, ont eu peur de franchir le pas t je lirai d’autres tomes de la série avec plaisir.
j'avais aussi commencé par celui-ci dans le Cycle de la Culture, et je l'avais vraiment apprécié, au point d'en lire 2 ou 3 de plus (mais aucun ne m'a laissé autant de souvenir que l'Homme des jeux). 
Donc je me retrouve totalement dans ton avis sur ce bouquin  :bierre:
 
L'expression "adolescent boutonneux" est désormais proscrite : Bienvenue chez les ayatollahs du dictionnaire

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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Inigin a écrit : lun. mai 13, 2024 12:49 pmBinet oui.

Oui, je l'ai lu et je l'ai trouvé très moyen.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Erwan G
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Inigin a écrit : dim. mai 12, 2024 10:43 pm

J'allais le finir, de toutes façons, mais j'ai l'impression de lutter contre un texte alors que je n'en vois pas réellement les défauts, si ce n'est la prévisibilité de certains éléments. Je n'arrive pas, je pense, à me sentir lié aux personnages et je manque totalement d'empathie pour eux.
Ce sentiment va amttha changer dans les 20-30 dernières pages.  :D

Bon, je l'ai fini et j'en ferai une critique plus longue à tête reposée mais globalement, non, ce sentiment n'a pas changé. Tout est assez prévisible et je n'ai pas vécu de "révélation".

PS et
Spoiler:
temps de lecture :4 jours
Temps de lecture ressenti : 3 semaines

Je ne sais pas sur combien sont notés ces livres dans ton club de lecture, mais 7 me paraît bien si c'est sur 12-14
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par tauther »

Je viens de ressortir mon vieil exemplaire jauni de Sur La Route et j'ai commencé à le relire, 30 ans après.
Je suis frappé par la coté vieillot de la traduction, en exagérant un peu, comme si je lisais un bouquin écrit dans les années 50 par un auteur qui aurait voulut a jouer cool et utiliser plein d'argot parisien et d'expression de djeunz de Saint Germain les Prés...
Quelqu'un a lu la nouvelle traduction parue il y a une dizaine d'année et connait l'ancienne?
Cela vaut le coup de lire plutôt la nouvelle?
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

Erwan G a écrit : lun. mai 13, 2024 11:07 pm
Inigin a écrit : dim. mai 12, 2024 10:43 pm

J'allais le finir, de toutes façons, mais j'ai l'impression de lutter contre un texte alors que je n'en vois pas réellement les défauts, si ce n'est la prévisibilité de certains éléments. Je n'arrive pas, je pense, à me sentir lié aux personnages et je manque totalement d'empathie pour eux.
Ce sentiment va amttha changer dans les 20-30 dernières pages.  :D

Bon, je l'ai fini et j'en ferai une critique plus longue à tête reposée mais globalement, non, ce sentiment n'a pas changé. Tout est assez prévisible et je n'ai pas vécu de "révélation".

PS et
Spoiler:
temps de lecture :4 jours
Temps de lecture ressenti : 3 semaines

Je ne sais pas sur combien sont notés ces livres dans ton club de lecture, mais 7 me paraît bien si c'est sur 12-14

Je serais curieux de savoir ce que tu notes à 14. :charmeur
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Inigin a écrit : mar. mai 14, 2024 7:08 pmJe serais curieux de savoir ce que tu notes à 14. :charmeur

Le Nuage et la valse de Ferdinand Peroutka
L'infini dans un roseau d'Irène Vallejo
Solénoïde de Mircea Catarescu
La Bouche pleine de terre de Branimir Šcepanovic
Journée d'un opritchnik de Vladimir Sorokine
l'Espace d'un an de Becky Chambers
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Inigin »

Ben l'espace d'un an, ils le notent à 10.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

Sans connaître l'échelle, je ne peux pas me prononcer. Mais en tout cas, là, je cité les livres qui m'ont énormément plu et marqué, auxquels je mettrais la note maximale. J'ai oublié le Nazi et le barbier d'Hilsenrath, aussi.
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Le Horla et autres contes

Message par sherinford »

Dernière lecture:

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"Le Horla et autres contes", de Guy de Maupassant.

Déjà dix pages que je n'avais plus fait de chronique: je lis plus de jeux de rôles et de BD ces derniers temps, et donc plus trop de romans.

J'ai toujours beaucoup aimé Maupassant. Il y a un côté à la fois fluide et poétique à sa prose qui me séduit particulièrement. Dans ce recueil, on trouve 20 nouvelles très variées, certaines à tonalité fantastique ("la main", "le Horla"), mais pas que. Aucune n'est mauvaise, et la plupart sont même assez bonnes. J'ai une tendresse particulière pour les deux suivantes:

"Deux amis": En pleine guerre contre la Prusse, pendant le siège de Paris, deux hommes réunis par la passion de la pêche s'en vont dans les faubourg pour pêcher le goujon. Afin de leur permettre de revenir, le commandant de l'avant-poste par lequel ils passent leur confie le mot de passe qui leur permettra de revenir.

"Ma femme": Lors d'un dîner entre amis, Piette Létoile raconte comment il en est venu à rencontrer et à épouser sa femme, "bien malgré lui". Lors d'une réception, complètement ivre, il se trompa de chambre et s'endormit dans celle d'une dame, et le lendemain matin, fut surpris par le père de celle-ci. Même si rien ne s'est passé entre eux, la réputation de la dame étant irrémédiablement entâchée, il ne put que consentir à l'épouser...

Lectures de 2024:

Spoiler:
1. "The Shadow People", de Margaret St Clair (6/10).
2. "Terre... siècle 24", de B.R. Bruss (6/10).
3. "Le silence de la Terre", de C.S. Lewis (8/10).
4. "Voyage à Vénus", de C.S. Lewis (6/10).
5. "L’homme-dé", de Luke Rhinehart (7/10).
6. "L'usage des armes", de Iain Banks (8/10).
7. "Cette hideuse puissance", de C.S. Lewis (6/10).
8. "L'effondrement de l'Empire", de John Scalzi (7/10).
9. "Les flammes de l'Empire", de John Scalzi (7/10).
10. "La dernière Emperox", de John Scalzi (7/10).
11. "Le discours", de Fabcaro (8/10).
12. "Le Horla et autres contes", de Guy de Maupassant (9/10).
"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Sans Visage »

Un des livres qui m'a le plus terrifié ce Horla!
J'ai encore des souvenirs de terreur sur plusieurs nouvelles, notamment un gars qui va pecher, un homme qui marche la nuit dans une ville absolument déserte et la Main évidemment!
Ce fantastique absolument parfait où on ne sait jamais si c'est naturel ou surnaturel, est ce que le Horla est réel ou simplement dans la tete de sa victime?
Bref pour moi, Maupassant c'est un grand! Meme si comme dirait son personnage Bel Ami: "je n'aimerai pas voir défiler ses pensées depuis mon balcon" (ou quelque chose de ce genre là. 
Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.

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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Erwan G »

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LA CINQUIEME SAISON
La Terre fracturée – Tome 1
N. K. Jamisin

Vous êtes Essun, femme mariée, mère de deux enfants, face au cadavre de votre fils, battu à mort par son père. Alors que le monde semble s’être arrêté, le médecin du village vient vous voir : votre secret ne va pas tarder à être découvert, car le village de Trimino, où vous vivez, a été miraculeusement protégé des séismes qui ont ravagé les environs, depuis le centre de la civilisation, Lumen. Tout est détruit sauf ce qui se trouve dans un cercle dont le centre est vous. Vous êtes donc une gêneuse, une orogène, une monstruosité que les fixes, les gens normaux appartenant à une Comm (communauté) détestent et tuent à vue. Enfin, quand ils le peuvent.

C’est aussi l’histoire de Damaya, une enfant mise au ban de sa famille parce qu’elle est une gêneuse, qui est recueillie par un Gardien venue la chercher pour l’emmener au Fulcrum, l’endroit où l’on transforme les gêneurs en arme ou, s’ils n’y arrivent pas, l’endroit où ils disparaissent.

C’est également l’histoire de Syénite, une jeune orogène qui a reçu son quatrième anneau et à laquelle on demande, à travers une mission simple (déboucher un port obstrué par du corail) d’avoir un enfant avec le 10 anneau qui l’accompagnera, Albâtre, certainement l’orogène le plus puissant de sa génération.

Comme on peut s’en douter dès le démarrage du livre, nous allons parler d’esclavagisme et le parallèle sera aussi transparent que dans un livre d’Octavia Buttler. Les Orogènes ne sont pas considérés comme des hommes mais comme des choses. Leur différence fait peur et ceux qui les connaissent les utilisent, réécrivent leur histoire, leur donne le mauvais rôle. Alors qu’ils passent leur temps à permettre à la civilisation de se construire et de perdurer, ils sont maltraités, élevés comme des bêtes, on les maltraite, mais avec cet amour que l’on peut avoir pour ce que l’on possède et domine. Un amour à la source de tous les mauvais traitements qu’on désire leur infliger s’ils ne se conforment pas à ce que l’on attend d’eux.

Un bon thème, une approche intéressante (une magie appliquée au centre du monde mais crainte et maltraitée par le plus grand nombre), un univers particulier (une planète au continent unique soumis perpétuellement à une activité tellurique intense et des « saisons », c’est-à-dire des périodes où le monde devient quasiment invivable en raison des éruptions volcaniques), des personnages très campés, un style très correct. Un bon livre, donc, surtout pour de la fantasy, non ?

Je suis très partagé pour répondre à cette question. D’une part, ce livre a généré la création du concept du temps de lecture ressenti. J’ai l’impression d’avoir mis des semaines à le lire, d’avoir lutté et de m’être poussé pour le faire. Je n’ai mis que 4 jours. Un délai raisonnable pour un livre de 480 pages en grand format. Ce qui me laisse penser qu’il y a quelque chose qui n’a pas fonctionné pour moi. L’impossibilité de réussir à ressentir quelque chose pour des personnages peu captivants ? Du Octavia Buttler en moins bien ou en trop policé ? Je ne sais pas.

Mon impression est que je n’ai, à aucun moment, réussi à ressentir quoi que ce soit pour les personnages. J’ai tenté de le lire, une première fois, avant d’abandonner, avec l’impression d’avoir cherché à lire trop de SF à un moment donné. On y trouve tous les tropes du genre, y compris la volonté d’avoir une structure « mystérieuses », « originale », qui ne l’est pas. Peut-être que si tout le livre avait été écrit dans la forme directe, celle qui place le lecteur en acteur du livre, j’aurais plus accroché. Je ne sais pas. Je suis content de l’avoir lu mais, au final, j’ai le sentiment d’avoir lu un livre assez moyen, surtout comparé aux lectures précédentes. Je continuerai la trilogie pour me faire une idée complète mais, là encore, clairement pas tout de suite.
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par fafnir »

Sama64 a écrit : lun. mai 13, 2024 1:50 pm
Erwan G a écrit : sam. mai 11, 2024 10:10 am Image

L’HOMME DES JEUX
Iain M Banks

Spoiler:
Depuis longtemps, je regarde le cycle de la Culture avec attention et, aussi, la peur de me lancer dans un mastodonte de la SF. Alors, comme avec China Miéville, j’attendais le bon moment pour me lancer dedans, sans savoir quel est ce bon moment. Ai-je besoin de temps, de courage, d’envie de me lancer dans de telles œuvres ? La peur d’être déçu ou de ne pas trouver le monument que l’on me promettait avec, par exemple, Robert E Heinlein ou, pire encore, avec Cordwainer Smith ? Parce qu’autant, j’ai pu trouver chez le premier des textes intéressants, autant le second a été une telle souffrance que j’ai abandonné le livre sans espoir de le reprendre.

Alors, finalement, je me suis lancé dans le premier tome, d’après le Livre de poche, de la Culture.

J’ai bien fait même si j’y ai trouvé un livre contradictoire, de la SF moderne sous la forme d’un récit digne de la SF à papa. En effet, comme dans la SF à papa, nous sommes projetés dans un monde très différent, celui de la Culture, dans lequel la mort est un concept puisque n’importe qui peut guérir d’à peu près n’importe quoi, dans lequel l’égalité des individus est réelle puisque le monde est administré par des Mentaux, des IA extrêmement efficaces, dans lequel les robots et êtres synthétiques sont des individus à part entière, fussent-ils des vaisseaux spatiaux. Plus de politique, plus de besoin de travailler en raison des arrangeurs de matière qui peuvent créer n’importe quoi à partir de n’importe quoi. Que reste-t-il pour s’occuper, alors ? Des loisirs qui deviennent essentiels, comme celui du jeu. Il existe, à travers la Culture, des individus réputés pour leur talent de joueur. Ils écrivent des essais, des articles sur leur pratique et sont connus et reconnu à travers la moitié de la galaxie. C’est vers l’un d’entre eux, Jernau Murat Gurgeh, que la Culture va se tourner pour un contact avec un empire belliqueux, l’Empire d’Azad, qui a été découvert à ses frontières. En effet, cette société est structurée autour d’un jeu, l’Azad, dont un tournoi qui a lieu tous les 6 ans, détermine les places des uns et des autres dans la structure étatique. Gurgeh dispose de près d’un an pour se familiariser avec ce jeu avant d’arriver au cœur de l’Empire, à la veille d’un nouveau tournoi, où il va représenter la Culture, dans le but de pouvoir créer des liens avec l’Empire.

Si c’est, dans la forme et même, sur certains cotés, de la SF à papa, le fond, les idées, les concepts se trouvent à des lieux de cette déclaration initiale. La Culture est un concept passionnant et bien présenté, qui affirme l’égalité des sexes et des individus, ces derniers pouvant d’ailleurs changer de sexe quand bon leur semble. Il présente une utopie mais dessine, dès le premier tome, les limites de celle-ci : les « citoyens » de la Culture disposent-ils du libre arbitre qu’ils prétendent avoir ou ne sont-ils, finalement, que des paramètres gérés comme les autres ?

Dès ce premier tome se dessine donc un cycle ambitieux et intéressant. Toutefois, nul besoin de se plonger dans le reste du cycle pour apprécier celui-ci : il fourmille d’idées et réussi à équilibrer les besoins de la narration et la présentation de cette utopie ainsi que les premières limites. Les aventures de Gurgeh n’ont pas le rythme effréné d’un blockbuster et c’est une excellente chose. On y prend le temps de présenter, expliquer ce qui est nécessaire pour comprendre l’intrigue qui, elle aussi, prend son temps, sans manquer de rythme ou d’enjeux. On ne s’ennuie pas pendant les moments les plus contemplatifs, qui sont tous justifiés par le récit.
Bref, il s’agit d’une belle découverte, passé les premières pages et les moments de « mais de quoi tu parles, put*** !? ». Si la trame est assez classique, les concepts annexes (le jeu d’Azad et sa place dans la société Azadienne, le conflit de valeurs entre la Culture et l’Empire d’Azad, les valeurs et les idées de la culture, le mode de fonctionnement de Contact, le service chargé de la gestion des relations avec les peuples extérieurs à la Culture) viennent donner du volume et de l’intérêt au récit. Si le résultat, sur la question de l’influence de cultures extérieures sur une société, est moins subtil que dans Teixcalaan, il n’en demeure pas moins que le livre me parait plus intéressant, mieux réussi dans son ensemble (idées+histoire) qu’un Souvenirs nommé Empire.
Je recommande donc la lecture de ce livre à ceux qui, comme moi, ont eu peur de franchir le pas t je lirai d’autres tomes de la série avec plaisir.
j'avais aussi commencé par celui-ci dans le Cycle de la Culture, et je l'avais vraiment apprécié, au point d'en lire 2 ou 3 de plus (mais aucun ne m'a laissé autant de souvenir que l'Homme des jeux). 
Donc je me retrouve totalement dans ton avis sur ce bouquin  :bierre:
 

Ce cycle est une de mes grandes déceptions, depuis je m'en suis remis car ça remonte à plus de 30 ans, mais je me les suis tous tapés et aucun ne m'a plu, sans d'ailleurs que je puisse critiquer grand chose d'autre qu'une narration confusante et un rythme chaotique.

Il y a des très bonnes idées, des concepts très bien vus et intelligemment développés ( IA, les deplaceurs etc.) mais je n'ai jamais réussi à m'intéresser ni à l'intrigue ni aux personnages et ma déception fut immense, à la hauteur de mes attentes, à l'époque ce cycle faisait un buzz incroyable et avait très bonne presse D'ailleurs ça m'a fait pareil avec le cycle d'Hyperion à peu près à la même époque.
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Belphégor
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Re: [livres] Kestulididon ?

Message par Belphégor »

J'aimerais des avis sur le Batard de Kosigan, Bien ? Pas Bien ? Je ne suis ni sévère ni concilient.

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