Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'en suis à la moitié et je n'ai pas encore vu de scène de viol. Mince, j'ai raté une critique.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Tybalt (le retour) a écrit : ↑mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...
Il est pourtant toujours dans les livres recommandés par mon manuel (Le Robert) pour les collégiens, avec un questionnaire basé dessus, dans le chapitre "Dire l'amour". Autant dire qu'après ma lecture du roman, j'ai vite compris que je ne l'étudierais pas avec mes élèves de quatrième !
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
De mémoire,
Spoiler:
Je ne sais pas si ça compte exactement comme un viol (je dirais que oui, personnellement), mais, à tout le moins, ce n'est pas tout à fait (euphémisme) ce que je qualifierais de passage érotique "sain" à faire lire à des 4e. Je ne sais plus dans quel chapitre ça se trouve : il me semblait que ça arrivait relativement vite, mais ma lecture du roman remonte à, heu, la nuit des temps.
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
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- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Tybalt (le retour) a écrit : ↑mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...
Alors, je suis arrivé à cette scène et, pour moi, ce n'est pas une scène de viol mais une scène de séduction.
Spoiler:
Je n'ai par contre pas bien compris où est l'histoire d'amour ni ce qu'il y a de magnifique dans l'histoire.
Le seul point positif (et pas très original) que je note est l'opposition à l'arme atomique. Le reste me semble être une fable chrétienne matinée de spiritualité malsaine qui a totalement oublié le sens du mot "science" dans le terme science fiction. Je suis peut être passé à côté de ce que tout le monde a vu ?
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Erwan G a écrit : ↑mer. nov. 27, 2024 9:45 pmTybalt (le retour) a écrit : ↑mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...
Alors, je suis arrivé à cette scène et, pour moi, ce n'est pas une scène de viol mais une scène de séduction.
Spoiler:
Je n'ai par contre pas bien compris où est l'histoire d'amour ni ce qu'il y a de magnifique dans l'histoire.
Le seul point positif (et pas très original) que je note est l'opposition à l'arme atomique. Le reste me semble être une fable chrétienne matinée de spiritualité malsaine qui a totalement oublié le sens du mot "science" dans le terme science fiction. Je suis peut être passé à côté de ce que tout le monde a vu ?
Il y a une histoire d'amour
Spoiler:
Pour la SF, c'est quand même une enquête policière sur des faits triviaux (le jeu de l'amour et du hasard, disons) dans un contexte de fin d'une civilisation merveilleusement avancée technologiquement. (mais je suis principalement influencé par la BD)
- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Il me reste une minute de lecture, donc je pense que je peux considérer avoir fini le livre.
Comme je vais spoiler et la Nuit des temps et Ravage, je mets ici mes premiers ressentis sous spoilers.
Bref, je ne sais pas si je dois être heureux ou malheureux de ne pas être en 4ème à étudier ce livre. En effet, je serai bien incapable d'expliquer ce que l'on attend de moi dans ce livre. D'autre part, je comprendrai peut être, si l'on me l'expliquait, ce qu'il y a de si génial dedans ?
Je ne suis donc pas un grand fan de Barjavel et je crois que je vais arrêter de me faire du mal. J'ai l'impression de lire un conservateur qui aurait dû publier dans les années 40 mais qui l'a fait dans les années 60 en recourant à un domaine qui n'est pas le sien. Dans la notion de Science fiction, il omet totalement la notion de science, notion à laquelle il est totalement opposé. Il n'aime ni la science, ni les scientifiques. On est très loin d'un Pierre Boule, par exemple. Non, ce qu'il aime, c'est ce qui existait avant, e bon sens paysan, le sexe et la soumission de la femme. Dans les années 60, il n'a rien, mais alors rien, perçu de l'évolution sociétale, si ce n'est la libération des moeurs, l'acceptation de la sexualité.
En parallèle, je relis Tous à Zanzibar de John Brunner. Deux livres écrits à la même époque (1966 de mémoire), deux livres à l'opposé l'un de l'autre, le livre anglais étant merveilleux dans sa perception des changements du monde mais aussi dans son style et sa puissance.
Je vais donc laisser Barjavel à ceux qui aiment ses livres et me concentrer sur des lectures plus adaptées à mes goûts et à mes attentes.
Comme je vais spoiler et la Nuit des temps et Ravage, je mets ici mes premiers ressentis sous spoilers.
Spoiler:
Bref, je ne sais pas si je dois être heureux ou malheureux de ne pas être en 4ème à étudier ce livre. En effet, je serai bien incapable d'expliquer ce que l'on attend de moi dans ce livre. D'autre part, je comprendrai peut être, si l'on me l'expliquait, ce qu'il y a de si génial dedans ?
Je ne suis donc pas un grand fan de Barjavel et je crois que je vais arrêter de me faire du mal. J'ai l'impression de lire un conservateur qui aurait dû publier dans les années 40 mais qui l'a fait dans les années 60 en recourant à un domaine qui n'est pas le sien. Dans la notion de Science fiction, il omet totalement la notion de science, notion à laquelle il est totalement opposé. Il n'aime ni la science, ni les scientifiques. On est très loin d'un Pierre Boule, par exemple. Non, ce qu'il aime, c'est ce qui existait avant, e bon sens paysan, le sexe et la soumission de la femme. Dans les années 60, il n'a rien, mais alors rien, perçu de l'évolution sociétale, si ce n'est la libération des moeurs, l'acceptation de la sexualité.
En parallèle, je relis Tous à Zanzibar de John Brunner. Deux livres écrits à la même époque (1966 de mémoire), deux livres à l'opposé l'un de l'autre, le livre anglais étant merveilleux dans sa perception des changements du monde mais aussi dans son style et sa puissance.
Je vais donc laisser Barjavel à ceux qui aiment ses livres et me concentrer sur des lectures plus adaptées à mes goûts et à mes attentes.
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- Morningkill
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Alors, j'ai une tendresse de nostalgie de lecture du siécle derniere pour Barjavel, mais clairement Brunner, c'est tellement au dessus...
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
L'homme qui assassina de Claude Farrère
Très bon livre se passant à Constantinople au début du siècle dernier. On y voit la décadence de l’empire Ottoman et la vie des Européens en poste et les différents éléments de la haute société de la capitale. Bien sûr, il faut aimer la période et l’orientalisme. C’est très bien écrit – la narration de la fin étant particulièrement bien construite.
- Florentbzh
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Je ne sais pas trop où poster ceci (rubrique Foulancement ou Livres), mais vu qu'on en avait parlé dans la partie médiathèque, des nouvelles de la traduction des correspondances Lovecraft et Howard, ou plutôt du traducteur
Chères toutes, chers tous,
Les mots me manquent pour vous dire à quel point nos échanges m’ont manqué, et combien je vous suis reconnaissant pour votre soutien. Ces 18 derniers mois n’ont pas été simples. Ils ont été faits de hauts et de bas, durant lesquels j’ai pu constater l’importance d’être entouré. Ces présences font toute la différence entre la vie et la mort, et je me suis souvent demandé comment des gens isolés, sans famille, sans amis ou communauté pouvaient traverser les épreuves que ce genre de maladie nous impose. Pensant à la solitude de Lovecraft durant les derniers mois de sa vie, je mesurais la chance de bénéficier de votre insondable soutien. De cela, je vous remercie, du fond du cœur.
Je dois une pensée particulière à ma famille, et notamment à mon épouse, à qui je dois littéralement la vie. Je n’oublierai jamais ces réveils où je sentais sa main dans la mienne, tandis qu’elle me veillait, à mes côtés.
À ces soutiens, je dois ajouter l’importance d’avoir un projet, un horizon. Cet horizon était pour moi la reprise de cette traduction de la correspondance Howard-Lovecraft. Frédéric Weil et Patrice Louinet furent présents tout le long de ma maladie, et je leur dois aussi beaucoup. Je leur avais proposé de prendre un autre traducteur, de ne pas m’attendre – mais ils m’ont fait confiance. « Tu t’en sortiras. » (Je dois avouer que l’idée de voir ce beau trois volumes entamer sans moi sa traversée vers vos bibliothèques m’aurait profondément affecté.)
Ma chimio s’est terminée en cette fin novembre. D’autres examens m’attendent. Probablement, d’autres hospitalisations, et certainement une surveillance à vie. Mon corps reste très affecté par tout cela, mais le moral est meilleur que jamais. Paradoxalement, cette épreuve m’a beaucoup apporté, même si elle m’a beaucoup pris.
C’est donc avec une joie immense que je vous annonce ici la reprise du travail que Patrice Louinet et moi avions entamé au printemps 2023. Je vous donne rendez-vous pour de futurs échanges sur le forum de la correspondance Howard-Lovecraft, et vous dis, à vendredi 13, évidemment !
En vous remerciant encore pour votre soutien, vos encouragements, vos marques d’amitié,
David Camus
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Florentbzh a écrit : ↑ven. nov. 29, 2024 12:40 pmJe ne sais pas trop où poster ceci (rubrique Foulancement ou Livres), mais vu qu'on en avait parlé dans la partie médiathèque, des nouvelles de la traduction des correspondances Lovecraft et Howard, ou plutôt du traducteurChères toutes, chers tous,
Les mots me manquent pour vous dire à quel point nos échanges m’ont manqué, et combien je vous suis reconnaissant pour votre soutien. Ces 18 derniers mois n’ont pas été simples. Ils ont été faits de hauts et de bas, durant lesquels j’ai pu constater l’importance d’être entouré. Ces présences font toute la différence entre la vie et la mort, et je me suis souvent demandé comment des gens isolés, sans famille, sans amis ou communauté pouvaient traverser les épreuves que ce genre de maladie nous impose. Pensant à la solitude de Lovecraft durant les derniers mois de sa vie, je mesurais la chance de bénéficier de votre insondable soutien. De cela, je vous remercie, du fond du cœur.
Je dois une pensée particulière à ma famille, et notamment à mon épouse, à qui je dois littéralement la vie. Je n’oublierai jamais ces réveils où je sentais sa main dans la mienne, tandis qu’elle me veillait, à mes côtés.
À ces soutiens, je dois ajouter l’importance d’avoir un projet, un horizon. Cet horizon était pour moi la reprise de cette traduction de la correspondance Howard-Lovecraft. Frédéric Weil et Patrice Louinet furent présents tout le long de ma maladie, et je leur dois aussi beaucoup. Je leur avais proposé de prendre un autre traducteur, de ne pas m’attendre – mais ils m’ont fait confiance. « Tu t’en sortiras. » (Je dois avouer que l’idée de voir ce beau trois volumes entamer sans moi sa traversée vers vos bibliothèques m’aurait profondément affecté.)
Ma chimio s’est terminée en cette fin novembre. D’autres examens m’attendent. Probablement, d’autres hospitalisations, et certainement une surveillance à vie. Mon corps reste très affecté par tout cela, mais le moral est meilleur que jamais. Paradoxalement, cette épreuve m’a beaucoup apporté, même si elle m’a beaucoup pris.
C’est donc avec une joie immense que je vous annonce ici la reprise du travail que Patrice Louinet et moi avions entamé au printemps 2023. Je vous donne rendez-vous pour de futurs échanges sur le forum de la correspondance Howard-Lovecraft, et vous dis, à vendredi 13, évidemment !
En vous remerciant encore pour votre soutien, vos encouragements, vos marques d’amitié,
David Camus
Reçu également de mon côté. Content de voir que sa situation médicale semble s'améliorer, c'est le plus important. Et vivement le 13, vu ce teasing !
Dieu de la robe de chambre en télétravail
Traducteur ponctuel pour Savage Torgan
Traducteur de : 24XX DRS — 24XX CONFRONTATION — 24XX CONSIGNES D'URGENCE
Auteur de : 1980 LEGION
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- Belphégor
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?
- Talisker
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Oui : le style en VF est tres archaïsant, avec des tournures pour sonner médiéval, alors qu'en VO, le style est très direct, concis. Sans dire que ça change fondamentalement la narration, j'ai trouvé que ça apportait une autre dynamique.
Il en va des librairies comme du whisky: ce sont des passions auxquelles il vaut mieux s'adonner seul. Pendant qu'on boit un single malt de quarante ans d'âge, ce serait dommage de se déconcentrer en bavardant avec quelqu'un. - François Weyergans
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Belphégor a écrit : ↑sam. nov. 30, 2024 10:55 am J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?
Pour ma part, c'est justement, la qualité du premier traducteur, Jean Sola, qui a emporté mon adéhsion à la saga. La traduction change à partir du 13 volume français, ça s'est ressenti a mes yeux
Mais chacun ses gouts.
En parlant de qualité de traduction, je viens de finir:
La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966
Sur la forme l'ouvrage est stylistiquement impeccable, et bien que je ne doute pas du talent de Pouchkine, la traduction d'André Gide ne doit pas y être pour rien.
Les nouvelles, globalement, oscillent entre un fantastique léger, un peu d'absurde et, surtout, une bonne dose d'observation de la société russe. On ne pourra que noter, en transversal, l'amour que cette même Russie avait alors pour une France qui lui semblait distingué... Sic transit gloria mundi.
Parmis ces nouvelles, deux sortent du lot, "La dame de pique" et "Le coup de pistolet"
Alors, oui, Pouchkine, contrairement a nombre d'auteurs du XIX est toujours des plus lisibles. Stylistiquement, et narrativement, c'est talentueux. Historiquement, on se plait même a voyager dans les moeurs et les paysages de cette Russie des Tsars, et, à l'arrivée on ne regrette pas d'y être passé.
Pour autant, certaines nouvelles ont des enjeux ou des troubles qui ne nous parlent plus guère, et je ne saurais le conseiller avec excès à tout le monde.
Il faut, je pense, être aujourd'hui amateur de littérature pour s'y plonger et ceux qui ont moins de temps pour lire où moins de gout pour l'Histoire ou la culture russe devraient s'éviter ce voyage qui ne mérite pas d'être arpenté par un lecteur ennuyé ou pressé, à ceux-ci je conseille éventuellement, de se restreindre aux deux nouvelles citées qui, je pense, ont gardé une universalité que les autres ont perdu.
Dans un autre genre:
Le soleil des scorta, Laurent Gaudé, ed Actes Sud, 2004
Très beau roman que celui-ci
La plume de Laurent Gaudé fait vivre quelques générations d'une lignée, mal servie par le destin, d'un village Italien ramassé entre les collines sèches, la mer Adriatique et son Eglise.
Une plume très charnelle, qui donne vie tant aux hommes qu'aux paysages et met en scène des émotions* puissantes, avec une retenue très latine (car oui, autant on peut attacher une certaine expressivité aux latins, autant il serait douteux d'y voir une tendance a exposer l'intime)
Les choix des Scorta seront comme leur terre. Dures, parfois arbitraires, parfois même contre leurs intérêts, le tout mise en scène en une succession de beaux tableaux.
Bref, un ouvrage qui brosse de manière puissante une race d'hommes tant qu'une terre. Ajoutons que ce portrait, se lit vite: l'ouvrage est dynamique, assez bref, l'écriture fluide.
Une bonne source d'inspiration, aussi, si vos campagnes sont situés dans des terres méditerranéennes.
Noté.
Dernière modification par Harfang2 le dim. déc. 01, 2024 11:37 am, modifié 2 fois.
Plurima leges, pessima republica
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Je l'ai lu il y a quelques mois, c'est très agréable à lire et j'ai trouvé que les enjeux étaient relativement universels, même si la forme est spécifique à la société russe dans laquelle elle s'inscrit (càd la petite aristocratie et l'armée russes du XIX°).Harfang2 a écrit : ↑dim. déc. 01, 2024 7:48 am
En parlant de qualité de traduction, je viens de finir:
La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966
Sur la forme l'ouvrage est stylistiquement impeccable, et bien que je ne doute pas du talent de Pouchkine, la traduction d'André Gide ne doit pas y être pour rien.
Les nouvelles, globalement, oscillent entre un fantastique léger, un peu d'absurde et, surtout, une bonne dose d'observation de la société russe. On ne pourra que noter, en transversal, l'amour que cette même Russie avait alors pour une France qui lui semblait distingué... Sic transit gloria mundi.
Parmis ces nouvelles, deux sortent du lot, "La dame de pique" et "Le coup de pistolet"
Alors, oui, Pouchkine, contrairement a nombre d'auteurs du XIX est toujours des plus lisibles. Stylistiquement, et narrativement, c'est talentueux. Historiquement, on se plait même a voyager dans les moeurs et les paysages de cette Russie des Tsars, et, à l'arrivée on ne regrette pas d'y être passé.
Pour autant, certaines nouvelles ont des enjeux ou des troubles qui ne nous parlent plus guère, et je ne saurais le conseiller avec excès à tout le monde.
Il faut, je pense, être aujourd'hui amateur de littérature pour s'y plonger et ceux qui ont moins de temps pour lire où moins de gout pour l'Histoire ou la culture russe devraient s'éviter ce voyage qui ne mérite pas d'être arpenter par un lecteur ennuyé ou pressé, à ceux-ci je conseille éventuellement, de se restreindre aux deux nouvelles citées qui, je pense, ont gardé une universalité que les autres ont perdu.
Ca me rappelle qu'ilfaudrait que j'aille lire ses Contes, d'autant que j'ai une édition illustrée par Benvenuti absolument enchanteresse.
Dans le genre récite fantastique russe, j'ai lu récemment L'Ours et le Rossignol de Katherine Arden et ça se lit bien même si la fin est un peu trop overpower (le pitch : la recréation en langage moderne du conte sur la fiancée du roi de l'Hiver (Wikipédia, Morozko)).
- fafnir
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Nous ne sommes pas ici dans de l'histoire événementielle, mais dans une explication de ce qu'a été ou pu être le règne de Nabonide, dernier dirigeant néo babylonien, et les différentes théories permettant de comprendre ses décisions étonnantes et leurs liens avec l'absorption soudaine de la Mésopotamie par le 1er empire perse.
Est-ce que Nabonide a été l'hérétique dépeint par ses anciens sujets juste après sa disparition, précipitant la fin définitive de Babylone comme centre de pouvoir ? Est-ce qu'au contraire il a voulu renouer avec une certaine orthodoxie qu'on pouvait déjà qualifier d'antique à son époque ? Est-ce qu'il était fou ou mystique ?
Mais qu'est ce qu'il a foutu bordel
La lecture est fluide, par le recours à de nombreux renvois à des notes et annexes (1/4 du bouquin) et il n'est pas besoin de bien connaître le sujet pour comprendre le propos. Mieux vaut maîtriser la géographie des lieux un minimum (les grandes villes n'existent plus) mais c'est pas compliqué et il y a 2 cartes dans le livre.
J'ai particulièrement apprécié l'éclairage sur la religion et le culte, centraux dans la néo Babylone, et dans la démarche de son derniers roi, souvent complètement perchés et à la fois terre à terre.
Ensuite je trouve toujours intéressant de lire des chose récentes sur la Mésopotamie, c'est une matière encore 'jeune' et les connaissances évoluent très vite, par rapport à celles touchant d'autres cultures antiques.
Bref je conseille.