Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

J'en suis à la moitié et je n'ai pas encore vu de scène de viol. Mince, j'ai raté une critique.
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Saladdin
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Message par Saladdin »

Tybalt (le retour) a écrit : mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...

Il est pourtant toujours dans les livres recommandés par mon manuel (Le Robert) pour les collégiens, avec un questionnaire basé dessus, dans le chapitre "Dire l'amour". Autant dire qu'après ma lecture du roman, j'ai vite compris que je ne l'étudierais pas avec mes élèves de quatrième !

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Tybalt (le retour)
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Tybalt (le retour) »

Erwan G a écrit : mar. nov. 26, 2024 8:21 pm J'en suis à la moitié et je n'ai pas encore vu de scène de viol. Mince, j'ai raté une critique.

De mémoire,

Spoiler:
la femme des glaces (j'ai oublié son nom : Elea ? Ela ? Ele ? Eve ?) a un rapport avec un garde qu'elle tue en l'étouffant pendant le rapport avant de s'essuyer l'entrejambe avec un linge qu'elle rejette "souillé". À bien y repenser, je crois qu'elle l'attire délibérément pour le tuer ensuite, mais il y a un moment pendant lequel elle n'est pas très à l'aise parce qu'il est très motivé et elle ben elle n'a ni l'air de trouver le moment agréable ni envie qu'il aille jusqu'au bout.

Je ne sais pas si ça compte exactement comme un viol (je dirais que oui, personnellement), mais, à tout le moins, ce n'est pas tout à fait (euphémisme) ce que je qualifierais de passage érotique "sain" à faire lire à des 4e. Je ne sais plus dans quel chapitre ça se trouve : il me semblait que ça arrivait relativement vite, mais ma lecture du roman remonte à, heu, la nuit des temps.
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Tybalt (le retour) a écrit : mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...

Alors, je suis arrivé à cette scène et, pour moi, ce n'est pas une scène de viol mais une scène de séduction.

Spoiler:
Eléa aguiche le garde d'une façon très sexualisée et le provoque pour le tuer.


Je n'ai par contre pas bien compris où est l'histoire d'amour ni ce qu'il y a de magnifique dans l'histoire.

Le seul point positif (et pas très original) que je note est l'opposition à l'arme atomique. Le reste me semble être une fable chrétienne matinée de spiritualité malsaine qui a totalement oublié le sens du mot "science" dans le terme science fiction. Je suis peut être passé à côté de ce que tout le monde a vu ?
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Inigin
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Message par Inigin »

Erwan G a écrit : mer. nov. 27, 2024 9:45 pm
Tybalt (le retour) a écrit : mar. nov. 26, 2024 8:12 pm Tu t'infliges La Nuit des temps ? N'oublie pas la scène de viol dans les tout premiers chapitres, avec zéro conséquence psychologique sur la femme après.
Dire que je l'avais découvert via des recommandations de lecture au collège où la prof de français évoquait "quelques scènes érotiques mais saines". Ça ferait tousser l'inspection de Lettres, de nos jours...

Alors, je suis arrivé à cette scène et, pour moi, ce n'est pas une scène de viol mais une scène de séduction.

Spoiler:
Eléa aguiche le garde d'une façon très sexualisée et le provoque pour le tuer.


Je n'ai par contre pas bien compris où est l'histoire d'amour ni ce qu'il y a de magnifique dans l'histoire.

Le seul point positif (et pas très original) que je note est l'opposition à l'arme atomique. Le reste me semble être une fable chrétienne matinée de spiritualité malsaine qui a totalement oublié le sens du mot "science" dans le terme science fiction. Je suis peut être passé à côté de ce que tout le monde a vu ?

Il y a une histoire d'amour
Spoiler:
sur un million d'années avec son amoureux de l'époque.
(Je l'ai lu au lycée, mais j'ai lu la BD récemment, c'était très bien - mais tragique).
Pour la SF, c'est quand même une enquête policière sur des faits triviaux (le jeu de l'amour et du hasard, disons) dans un contexte de fin d'une civilisation merveilleusement avancée technologiquement. (mais je suis principalement influencé par la BD)
Barde biclassé secrétaire de la Voix de Rokugan

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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Il me reste une minute de lecture, donc je pense que je peux considérer avoir fini le livre.

Comme je vais spoiler et la Nuit des temps et Ravage, je mets ici mes premiers ressentis sous spoilers.

Spoiler:
J'ai du mal à me détacher d'une lecture chrétienne du livre. Outre les délires de Barjavel dans Ravage et, notamment le passage de l'asile avec le zinzin christ qui en a les pouvoirs, on retrouve des références directes et indirectes à la Bible dans la Nuit des temps, amha.

Tout d'abord, nous nous situons loin dans le passé, dans un monde idyllique, dans lequel le travail n'est pas une nécessité. On y trouve, majoritairement, deux pays, dont l'un est soumis au Serpent de feu (ah, tiens, un serpent, symbole de la connaissance et de la sortie de l'innocence ? Non, plutôt le serpent tentateur à l'origine de la nécessité de l'expansion). Cette espèce de culte tourne autour d'une immense tour qui monte jusqu'au ciel (dans les nuages) et les habitants de ce pays se sacrifient volontairement au rien qui est tout ou au tout qui est rien.

Il est amusant de noter que ce pays, situé en Amérique, contient des gens aux yeux bridés, comme les incas et les mayas, mais aussi les japonais et les autres "jaunes".

Ces fidèles du serpent vont se livrer à la guerre, prétendument de la faute des blancs (les salops, ils avaient une arme de destruction massive si dangereuse qu'il était nécessaire de la détruire pour le bien de tous).

J'ai du mal à ne pas voir là dedans l'histoire d'Eve et du serpent d'une part, d'Abel et de Caïn d'autre part.

Je vais loin dans mes interprétations bibliques ?

Je ne pense pas. Barjavel fait référence au catholicisme dans le livre, en critiquant non pas la religion elle même, mais les apports de Saint Augustin (si je ne me trompe pas) et la dénaturation de l'approche de la foi par ce dernier qui en fait quelque chose de très strict sur des points qui ne plaisent pas à Barjavel (notamment tout ce qui touche au sexe et à la polygamie).

La deuxième référence est celle de la Tour de Babel, ouvertement, lorsque la traductrice décède suite à sa destruction par les explosifs. On revient dans l'impossibilité de se comprendre et de s'unir. Nous sommes donc dans la comparaison entre les deux périodes de l'humanité, celle de l'Eden et celle de la souffrance actuelle.

J'ai du mal à ne pas voir dans l'Equation la signification de Dieu et du Verbe: "ce qui n'existe pas existe". On crée de la nourriture à partir de rien, donc de Dieu

Il m'est difficile de ne pas voir dans l'or qui est partout les mots de la Genèse :

"Et Yahweh Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres agréables à voir et bons à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se partageait en quatre bras. Le nom du premier est Phison ; c’est celui qui entoure tout le pays d’Hévilath, où se trouve l’or. Et l’or de ce pays est bon ;"

Continuons : il n'y a pas eu d'évolution. Les hommes sont tels qu'ils étaient il y a 900.000 ans. Certes, il y a quelques changements internes (ils peuvent manger des nourritures terrestre, mais des hommes de Gondawa, les sans bagues, y arrivent aussi. Le sang n'est pas compatible, mais rien de bien grave), mais pas d'évolution de l'espèce : les asiatiques et les amérindiens viennent du pays belliqueux, les européens de Gondawa et les noirs de Mars. On se demande d'où viennent les arabes, mais visiblement d'un endroit d'où l'on est traitre par nature même quand on est très intelligent.

Donc, une histoire biblique, religieuse. Cela se retranscrit aussi dans les peuples qui sont présentés et leur "histoire". Les hommes et les femmes de Gondawa vont nus ou vétus, la nudité n'étant pas mal perçue ("Ils étaient nus tous deux, l’homme et sa femme, sans en avoir honte."), ils vivent en consommant librement la nourriture issue du Tout, ce tout qui est défini par l'Equation de Zoran qui, d'une façon étonnante, est un sigle qui ne peut être lue de façon simple, un peu comme le ה ו ה י (Yod He Vav He). Dieu est une science que l'homme ancien connait car, au sein de l'Eden, le verbe n'est pas encore perdu.

Dans cet univers, l'amour n'existe pas (il n'y a pas de mot dans aucune des deux langues du Gondawa pour dire amour). Une intelligence supérieure ("l'ordinateur") définit qui est à qui et comment on paire les gens. Le lien entre eux est donc prédestiné, surtout qu'on les regroupe en couple dès leur enfance. Sauf ceux qui ne peuvent pas s'unir à quelqu'un d'autre (parce qu'ils sont hors norme et n'appartiennent pas au peuple, comme Corban).

Après la lecture religieuse, je vais entrer dans la lecture psychanalytique : l'amour n'existe pas, c'est une codépendance, une fusion qui n'est jamais éprouvée. Les gens n'ont pas réellement de parents (on parle bien de père et de mère pour Eléa, mais ils n'ont aucune espèce d'importance ou de lien, puisque les enfants vivent en réalité dans le groupe puis avec leur moitié dès qu'elles sont désignées).

A aucun moment, je n'ai réellement lu quoi que ce soit à propos de l'amour dans le livre. J'ai bien suivi l'interdépendance d'Eléa et de Païkan dont les gestes d'amour sont, en réalité, des actes sexuels. Le sentiment de possession est le plus fort : Eléa s'en veut d'avoir incité un autre à avoir une relation sexuelle avec elle pour s'échapper, mais pas parce qu'elle ressent quoi que ce soit ou qu'elle viole sa promesse, son engagement. Non, simplement parce qu'elle est à Païkan. Et Païkan serait en droit d'être jaloux, mais non, il comprend.

Seul le dénouement shakespearien (oh, mais en fait, ce n'est pas Coban qui est là, mais Païkan ! et Eléa en croyant se venger de Coban tue Païkan ! Mais quel retournement de situation). L'amour qui dure 10.000 ans, il ne dure en fait qu'une nuit, puisque cela est répété à l'envie, les personnes endormies n'ont pas conscience du temps qui passe...

De même, le sentiment dont Simon nous rebat les oreilles sur des pages et des pages mièvres, ce n'est pas de l'amour, c'est une obsession à caractère sexuelle (c'est le corps puis, ensuite, le visage et les yeux de la jeune femme qui l'obsède).

Continuons avec le sexisme ordinaire (la référence aux femmes qui devraient reconnaitre facilement l'or quand elles en voit parce que, bin, c'est de l'or; le choix d'Eléa non parce qu'elle est la plus fertile, la plus apte à survivre, la plus intelligente, mais parce qu'elle est la troisième femme la plus belle du Gondawa puisque c'est à cela que servent les femmes.

Enchainons avec un peu de racisme, comme l'origine des noirs, le n-word balancé comme cela, sans difficulté dans les années 60. plus tout un tas de références foireuses au morphotype ou à la couleur des gens : "Ils étaient onze, deux Noirs, deux Jaunes, quatre Blancs, et trois allant du café au lait à l’huile d’olive. Mais leurs onze sangs mêlés dans une coupe n’eussent fait qu’un seul sang rouge."

Belle phrase qui peut être prise pour une phrase universelle mais qui vise à bien différencier les gens en fonction de leurs origines et de leur couleur.

Enfin, terminons par un peu d'anti-jeunisme, ces gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent, qui essaient de dire non mais qui, globalement, sont des moutons.

Bref, je ne sais pas si je dois être heureux ou malheureux de ne pas être en 4ème à étudier ce livre. En effet, je serai bien incapable d'expliquer ce que l'on attend de moi dans ce livre. D'autre part, je comprendrai peut être, si l'on me l'expliquait, ce qu'il y a de si génial dedans ?

Je ne suis donc pas un grand fan de Barjavel et je crois que je vais arrêter de me faire du mal. J'ai l'impression de lire un conservateur qui aurait dû publier dans les années 40 mais qui l'a fait dans les années 60 en recourant à un domaine qui n'est pas le sien. Dans la notion de Science fiction, il omet totalement la notion de science, notion à laquelle il est totalement opposé. Il n'aime ni la science, ni les scientifiques. On est très loin d'un Pierre Boule, par exemple. Non, ce qu'il aime, c'est ce qui existait avant, e bon sens paysan, le sexe et la soumission de la femme. Dans les années 60, il n'a rien, mais alors rien, perçu de l'évolution sociétale, si ce n'est la libération des moeurs, l'acceptation de la sexualité.

En parallèle, je relis Tous à Zanzibar de John Brunner. Deux livres écrits à la même époque (1966 de mémoire), deux livres à l'opposé l'un de l'autre, le livre anglais étant merveilleux dans sa perception des changements du monde mais aussi dans son style et sa puissance.

Je vais donc laisser Barjavel à ceux qui aiment ses livres et me concentrer sur des lectures plus adaptées à mes goûts et à mes attentes.
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Morningkill
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Morningkill »

Alors, j'ai une tendresse de nostalgie de lecture du siécle derniere pour Barjavel, mais clairement Brunner, c'est tellement au dessus...
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par vermer »

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L'homme qui assassina de Claude Farrère

Très bon livre se passant à Constantinople au début du siècle dernier. On y voit la décadence de l’empire Ottoman et la vie des Européens en poste et les différents éléments de la haute société de la capitale. Bien sûr, il faut aimer la période et l’orientalisme. C’est très bien écrit – la narration de la fin étant particulièrement bien construite.
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Florentbzh
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Florentbzh »

Je ne sais pas trop où poster ceci (rubrique Foulancement ou Livres), mais vu qu'on en avait parlé dans la partie médiathèque, des nouvelles de la traduction des correspondances Lovecraft et Howard, ou plutôt du traducteur
 
Chères toutes, chers tous,
 
Les mots me manquent pour vous dire à quel point nos échanges m’ont manqué, et combien je vous suis reconnaissant pour votre soutien. Ces 18 derniers mois n’ont pas été simples. Ils ont été faits de hauts et de bas, durant lesquels j’ai pu constater l’importance d’être entouré. Ces présences font toute la différence entre la vie et la mort, et je me suis souvent demandé comment des gens isolés, sans famille, sans amis ou communauté pouvaient traverser les épreuves que ce genre de maladie nous impose. Pensant à la solitude de Lovecraft durant les derniers mois de sa vie, je mesurais la chance de bénéficier de votre insondable soutien. De cela, je vous remercie, du fond du cœur.
 
Je dois une pensée particulière à ma famille, et notamment à mon épouse, à qui je dois littéralement la vie. Je n’oublierai jamais ces réveils où je sentais sa main dans la mienne, tandis qu’elle me veillait, à mes côtés.
 
À ces soutiens, je dois ajouter l’importance d’avoir un projet, un horizon. Cet horizon était pour moi la reprise de cette traduction de la correspondance Howard-Lovecraft. Frédéric Weil et Patrice Louinet furent présents tout le long de ma maladie, et je leur dois aussi beaucoup. Je leur avais proposé de prendre un autre traducteur, de ne pas m’attendre – mais ils m’ont fait confiance. « Tu t’en sortiras. » (Je dois avouer que l’idée de voir ce beau trois volumes entamer sans moi sa traversée vers vos bibliothèques m’aurait profondément affecté.)
 
Ma chimio s’est terminée en cette fin novembre. D’autres examens m’attendent. Probablement, d’autres hospitalisations, et certainement une surveillance à vie. Mon corps reste très affecté par tout cela, mais le moral est meilleur que jamais. Paradoxalement, cette épreuve m’a beaucoup apporté, même si elle m’a beaucoup pris.
 
C’est donc avec une joie immense que je vous annonce ici la reprise du travail que Patrice Louinet et moi avions entamé au printemps 2023. Je vous donne rendez-vous pour de futurs échanges sur le forum de la correspondance Howard-Lovecraft, et vous dis, à vendredi 13, évidemment !
 
En vous remerciant encore pour votre soutien, vos encouragements, vos marques d’amitié,
 
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Blondin »

Florentbzh a écrit : ven. nov. 29, 2024 12:40 pm
Je ne sais pas trop où poster ceci (rubrique Foulancement ou Livres), mais vu qu'on en avait parlé dans la partie médiathèque, des nouvelles de la traduction des correspondances Lovecraft et Howard, ou plutôt du traducteur
Chères toutes, chers tous,
 
Les mots me manquent pour vous dire à quel point nos échanges m’ont manqué, et combien je vous suis reconnaissant pour votre soutien. Ces 18 derniers mois n’ont pas été simples. Ils ont été faits de hauts et de bas, durant lesquels j’ai pu constater l’importance d’être entouré. Ces présences font toute la différence entre la vie et la mort, et je me suis souvent demandé comment des gens isolés, sans famille, sans amis ou communauté pouvaient traverser les épreuves que ce genre de maladie nous impose. Pensant à la solitude de Lovecraft durant les derniers mois de sa vie, je mesurais la chance de bénéficier de votre insondable soutien. De cela, je vous remercie, du fond du cœur.
 
Je dois une pensée particulière à ma famille, et notamment à mon épouse, à qui je dois littéralement la vie. Je n’oublierai jamais ces réveils où je sentais sa main dans la mienne, tandis qu’elle me veillait, à mes côtés.
 
À ces soutiens, je dois ajouter l’importance d’avoir un projet, un horizon. Cet horizon était pour moi la reprise de cette traduction de la correspondance Howard-Lovecraft. Frédéric Weil et Patrice Louinet furent présents tout le long de ma maladie, et je leur dois aussi beaucoup. Je leur avais proposé de prendre un autre traducteur, de ne pas m’attendre – mais ils m’ont fait confiance. « Tu t’en sortiras. » (Je dois avouer que l’idée de voir ce beau trois volumes entamer sans moi sa traversée vers vos bibliothèques m’aurait profondément affecté.)
 
Ma chimio s’est terminée en cette fin novembre. D’autres examens m’attendent. Probablement, d’autres hospitalisations, et certainement une surveillance à vie. Mon corps reste très affecté par tout cela, mais le moral est meilleur que jamais. Paradoxalement, cette épreuve m’a beaucoup apporté, même si elle m’a beaucoup pris.
 
C’est donc avec une joie immense que je vous annonce ici la reprise du travail que Patrice Louinet et moi avions entamé au printemps 2023. Je vous donne rendez-vous pour de futurs échanges sur le forum de la correspondance Howard-Lovecraft, et vous dis, à vendredi 13, évidemment !
 
En vous remerciant encore pour votre soutien, vos encouragements, vos marques d’amitié,
 
David Camus
Reçu également de mon côté. Content de voir que sa situation médicale semble s'améliorer, c'est le plus important. Et vivement le 13, vu ce teasing ! :mrgreen:
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Belphégor »

J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Talisker »

Oui : le style en VF est tres archaïsant, avec des tournures pour sonner médiéval, alors qu'en VO, le style est très direct, concis. Sans dire que ça change fondamentalement la narration, j'ai trouvé que ça apportait une autre dynamique.
Il en va des librairies comme du whisky: ce sont des passions auxquelles il vaut mieux s'adonner seul. Pendant qu'on boit un single malt de quarante ans d'âge, ce serait dommage de se déconcentrer en bavardant avec quelqu'un. - François Weyergans
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Harfang2 »

Belphégor a écrit : sam. nov. 30, 2024 10:55 am J'ai vu que mon bouquiniste vendait à prix d'occaz des exemplaires de Game of Thrones en anglais, du coup je suis curieux, pour ceux qui ont lu la traduction **ET** la version originale est-ce qu'il y a une différence significative ou est-ce que çà reste très similaire ? Est-ce que vous pensez que la VO de Game of thrones vaut le coup d'être lue même après avoir lu la VF ?

Pour ma part, c'est justement, la qualité du premier traducteur, Jean Sola, qui a emporté mon adéhsion à la saga. La traduction change à partir du 13 volume français, ça s'est ressenti a mes yeux
Mais chacun ses gouts.

En parlant de qualité de traduction, je viens de finir:
La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966

Sur la forme l'ouvrage est stylistiquement impeccable, et bien que je ne doute pas du talent de Pouchkine, la traduction d'André Gide ne doit pas y être pour rien.

Les nouvelles, globalement, oscillent entre un fantastique léger, un peu d'absurde et, surtout, une bonne dose d'observation de la société russe. On ne pourra que noter, en transversal, l'amour que cette même Russie avait alors pour une France qui lui semblait distingué... Sic transit gloria mundi.
Parmis ces nouvelles, deux sortent du lot, "La dame de pique" et "Le coup de pistolet"
Alors, oui, Pouchkine, contrairement a nombre d'auteurs du XIX est toujours des plus lisibles. Stylistiquement, et narrativement, c'est talentueux. Historiquement, on se plait même a voyager dans les moeurs et les paysages de cette Russie des Tsars, et, à l'arrivée on ne regrette pas d'y être passé.
Pour autant, certaines nouvelles ont des enjeux ou des troubles qui ne nous parlent plus guère, et je ne saurais le conseiller avec excès à tout le monde.
Il faut, je pense, être aujourd'hui amateur de littérature pour s'y plonger et ceux qui ont moins de temps pour lire où moins de gout pour l'Histoire ou la culture russe devraient s'éviter ce voyage qui ne mérite pas d'être arpenté par un lecteur ennuyé ou pressé, à ceux-ci je conseille éventuellement, de se restreindre aux deux nouvelles citées qui, je pense, ont gardé une universalité que les autres ont perdu. 

Dans un autre genre:
Le soleil des scorta, Laurent Gaudé, ed Actes Sud, 2004

Très beau roman que celui-ci

La plume de Laurent Gaudé fait vivre quelques générations d'une lignée, mal servie par le destin, d'un village Italien ramassé entre les collines sèches, la mer Adriatique et son Eglise.

Une plume très charnelle, qui donne vie tant aux hommes qu'aux paysages et met en scène des émotions* puissantes, avec une retenue très latine (car oui, autant on peut attacher une certaine expressivité aux latins, autant il serait douteux d'y voir une tendance a exposer l'intime)
Les choix des Scorta seront comme leur terre. Dures, parfois arbitraires, parfois même contre leurs intérêts, le tout mise en scène en une succession de beaux tableaux.

Bref, un ouvrage qui brosse de manière puissante une race d'hommes tant qu'une terre. Ajoutons que ce portrait, se lit vite: l'ouvrage est dynamique, assez bref, l'écriture fluide.

Une bonne source d'inspiration, aussi, si vos campagnes sont situés dans des terres méditerranéennes. 

 
vermer a écrit : jeu. nov. 28, 2024 4:05 pm
L'homme qui assassina de Claude Farrère
Noté.
Dernière modification par Harfang2 le dim. déc. 01, 2024 11:37 am, modifié 2 fois.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Inigin »

Harfang2 a écrit : dim. déc. 01, 2024 7:48 am
En parlant de qualité de traduction, je viens de finir:
La dame de Pique - Récits de feu Ivan Pétrovitch Bielkine, de Pouchkine, aux ed du Livre de poche, 1966

Sur la forme l'ouvrage est stylistiquement impeccable, et bien que je ne doute pas du talent de Pouchkine, la traduction d'André Gide ne doit pas y être pour rien.

Les nouvelles, globalement, oscillent entre un fantastique léger, un peu d'absurde et, surtout, une bonne dose d'observation de la société russe. On ne pourra que noter, en transversal, l'amour que cette même Russie avait alors pour une France qui lui semblait distingué... Sic transit gloria mundi.
Parmis ces nouvelles, deux sortent du lot, "La dame de pique" et "Le coup de pistolet"
Alors, oui, Pouchkine, contrairement a nombre d'auteurs du XIX est toujours des plus lisibles. Stylistiquement, et narrativement, c'est talentueux. Historiquement, on se plait même a voyager dans les moeurs et les paysages de cette Russie des Tsars, et, à l'arrivée on ne regrette pas d'y être passé.
Pour autant, certaines nouvelles ont des enjeux ou des troubles qui ne nous parlent plus guère, et je ne saurais le conseiller avec excès à tout le monde.
Il faut, je pense, être aujourd'hui amateur de littérature pour s'y plonger et ceux qui ont moins de temps pour lire où moins de gout pour l'Histoire ou la culture russe devraient s'éviter ce voyage qui ne mérite pas d'être arpenter par un lecteur ennuyé ou pressé, à ceux-ci je conseille éventuellement, de se restreindre aux deux nouvelles citées qui, je pense, ont gardé une universalité que les autres ont perdu. 

Je l'ai lu il y a quelques mois, c'est très agréable à lire et j'ai trouvé que les enjeux étaient relativement universels, même si la forme est spécifique à la société russe dans laquelle elle s'inscrit (càd la petite aristocratie et l'armée russes du XIX°).

Ca me rappelle qu'ilfaudrait que j'aille lire ses Contes, d'autant que j'ai une édition illustrée par Benvenuti absolument enchanteresse.

Dans le genre récite fantastique russe, j'ai lu récemment L'Ours et le Rossignol de Katherine Arden et ça se lit bien même si la fin est un peu trop overpower (le pitch : la recréation en langage moderne du conte sur la fiancée du roi de l'Hiver (Wikipédia, Morozko)).
Barde biclassé secrétaire de la Voix de Rokugan

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fafnir
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par fafnir »

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Nous ne sommes pas ici dans de l'histoire événementielle, mais dans une explication de ce qu'a été ou pu être le règne de Nabonide, dernier dirigeant néo babylonien, et les différentes théories permettant de comprendre ses décisions étonnantes et leurs liens avec l'absorption soudaine de la Mésopotamie par le 1er empire perse.

Est-ce que Nabonide a été l'hérétique dépeint par ses anciens sujets juste après sa disparition, précipitant la fin définitive de Babylone comme centre de pouvoir ? Est-ce qu'au contraire il a voulu renouer avec une certaine orthodoxie qu'on pouvait déjà qualifier d'antique à son époque ? Est-ce qu'il était fou ou mystique ?

Mais qu'est ce qu'il a foutu bordel :D

La lecture est fluide, par le recours à de nombreux renvois à des notes et annexes (1/4 du bouquin) et il n'est pas besoin de bien connaître le sujet pour comprendre le propos. Mieux vaut maîtriser la géographie des lieux un minimum (les grandes villes n'existent plus) mais c'est pas compliqué et il y a 2 cartes dans le livre.

J'ai particulièrement apprécié l'éclairage sur la religion et le culte, centraux dans la néo Babylone, et dans la démarche de son derniers roi, souvent complètement perchés et à la fois terre à terre.

Ensuite je trouve toujours intéressant de lire des chose récentes sur la Mésopotamie, c'est une matière encore 'jeune' et les connaissances évoluent très vite, par rapport à celles touchant d'autres cultures antiques.

Bref je conseille.
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