Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

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Harfang2
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Harfang2 »

Elthaïn a écrit : dim. févr. 09, 2025 6:23 pm Sinon, en réçits de fantasy francophone, ou la touche fantastique n'est pas des plus marquée, et ou l'accent est mis sur des personnages féminins et des intrigues de cour, je pense aux Reçits du Demi-Loup de Chloé Chevalier.


Récits du Demi-loup?
Hemmm....
J'ai lu le premier.
Gros, gros, gros bof pour moi.
L'écriture, techniquement, tiens la route, mais les personnages sont assez discutable et l'histoire aussi.
Bref, subjectivité.
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Inigin
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Inigin »

Cassius Clef a écrit : dim. févr. 09, 2025 11:13 am Je cherche un livre de fantasy à offrir à une amie. Elle a lu et aimé Jaworski, Platteau, Hobb, Le Guin.
Auriez-vous des suggestions à me faire ?

Est-ce que tu connais le site loveinbooks ? (https://loveinbooks.com
C'est fait par une amie / joueuse / libraire, et ses lectures sont généralement passionnantes.

... sinon, Mercedes Lackey (magie, défense des minorités sexuelles) et Katherine Kurtz (magie, défense des minorités raciales - les six premiers sont de la bonne tragédie qui tache, les sept suivants de la romance un peu mièvre mais ça se lit à toute vitesse)
 
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Message par Harfang2 »

Inigin a écrit : lun. févr. 10, 2025 8:12 am
Cassius Clef a écrit : dim. févr. 09, 2025 11:13 am Je cherche un livre de fantasy à offrir à une amie. Elle a lu et aimé Jaworski, Platteau, Hobb, Le Guin.
Auriez-vous des suggestions à me faire ?

Est-ce que tu connais le site loveinbooks ? (https://loveinbooks.com
C'est fait par une amie / joueuse / libraire, et ses lectures sont généralement passionnantes.

... sinon, Mercedes Lackey (magie, défense des minorités sexuelles) et Katherine Kurtz (magie, défense des minorités raciales - les six premiers sont de la bonne tragédie qui tache, les sept suivants de la romance un peu mièvre mais ça se lit à toute vitesse)
Pour Katherine Kurtz, je connais bien les quatre cycles, quels cycles considères-tu comme les meilleurs? La trilogie des rois et la trilogie des héritiers?
Dans tous les cas, j'avais lu, jeune, les quatres trilogies après Ténébreuse, et je dois dire que j'avais eu un coup de coeur pour cette série. J'avais même envisagé de jouer dans cet unives qui me paraissait fort intéressant. J'aimerais bien tester la relecture trente ans après... Mais, tonnerre de Zeus, il y a encore trop de livres que je n'ai pas lu!

Mercedes Lackey, je suis plus mitigé, c'est quand même gnan gnan.
 
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Inigin »

Pour Katherine Kurtz, je connais bien les quatre cycles, quels cycles considères-tu comme les meilleurs? La trilogie des rois et la trilogie des héritiers?
Oui.
La justice du roi et le batard de l’évêque sont mieux que les deux suivants (bien bien trop mièvres) et que la trilogie des magiciens mais l'autrice est trop bienveillante envers son héros.
Les deux premières trilogies ne souffrent pas de ce défaut (oh la la qu’est-ce qu’ils prennent).

J’ai une amie qui mène des pbf sur Valdemar et j’ai un (vague, lointain) projet de jdrisation.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Cassius Clef »

Erwan G a écrit : dim. févr. 09, 2025 2:28 pm J'aurais bien proposé Déracinée de Naomi Novik. Féministe aussi et très réussi, avec un oeil du côté des traditions slaves qui offre un oeil nouveau au genre.

Oh oui, cela pourrait aussi tout à fait correspondre aux goûts de mon amie !

Merci à toi et aux autres pour leurs suggestions ! :yes:

@Inigin, je parcours avec profit le site auquel tu m'as renvoyé.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par vermer »

Cassius Clef a écrit : dim. févr. 09, 2025 11:13 am Je cherche un livre de fantasy à offrir à une amie. Elle a lu et aimé Jaworski, Platteau, Hobb, Le Guin.
Auriez-vous des suggestions à me faire ?
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par sherinford »

Erwan G a écrit : dim. févr. 09, 2025 2:28 pm J'aurais bien proposé Déracinée de Naomi Novik. Féministe aussi et très réussi, avec un oeil du côté des traditions slaves qui offre un oeil nouveau au genre.

Je plussoie Déracinée... Et aussi "La fileuse d'argent", aussi de Novik.
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Le Messie de Dune

Message par sherinford »

Dernière lecture:

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"Le Messie de Dune" par Frank Herbert.

Douze années se sont écoulées depuis que Paul Atréides a renversé l’Empereur Padishah Shaddam IV. Le jihad s’est étendu comme une traînée de poudre sur l’ensemble de la galaxie, porté par les Fremens qui ont conquis planète après planète. Une religion fondée sur les paroles du prophète Paul Muad’Dib s’est constituée, avec son clergé et son administration. Paul a épousé la princesse Irulan (fille du précédent empereur) pour légitimer son accès au trône, mais il ne partage pas sa couche. Sa concubine Chani ne lui a pas non plus donné d’autres enfants, au moment où le roman débute. Alia, sa soeur, dispose de son propre temple à Arrakeen.

C’est dans ce cadre volatile qu’une nouvelle conspiration contre l’Empereur se met en place. A son origine, on trouve la princesse Irulan, Edric, un navigateur de la Guilde, la révérende mère Gaius Helen Moyam pour le Bene Gesserit, et le danseur visage Scytale pour le Bene Tleilax. Protégés des dons de prescience de Paul par la proximité d’Edric, dont les pouvoirs contraint ceux de l’empereur, la cabale va introduire dans l’entourage de Paul un clone de Duncan Idaho élaboré par le Bene Tleilax. L’espoir des conjurés est d’amener ce clone de Duncan à tuer l’Empereur pour mettre fin à son règne...

Encore une fois, le récit de Frank Herbert se focalise fortement sur les pensées et les émotions des différents protagonistes. Dans la préface des “Enfants de Dune”, Sylvie Denis indique que cette technique (appelée le “head hopping”) est généralement déconseillée aux auteurs car elle peut entraîner de la confusion chez le lecteur. Elle souligne le talent exceptionnel de Frank Herbert dont la maîtrise permet d’utiliser cet outil de façon optimale.

Dans mes souvenirs, j’avais quelques réserves quant à cette suite, mais après relecture, je me dois de réviser mon opinion. Si ce second volume de la saga de Dune ne bénéficie plus de l’aura de la fraîcheur que le premier roman apportait, il a autant d'intérêt, dans la mesure où il développe encore l’univers esquissé dans le premier volume et où il explore comment la prescience pose autant de problèmes qu’elle n’en résout.


Lectures de 2025:

Spoiler:
1. "Le dernier voeu & l’épée de la providence" de Andrzej Sapkowski (10/10).
2. "Voix d’extinction" de Sophie Hénaff (6/10).
3. "Béantes portes du ciel" de Robert Reed (7/10).
4. "Dernier meurtre au bout du monde" de Stuart Turton (9/10).
5. "Drame de pique" de Sophie Hénaff (8/10).
6. "La vengeance du Manitou" de Graham Masterton (7/10).
7. "Les chevaliers d'émeraude - tome 1 - Le feu dans le ciel" de Anne Robillard (6/10).
8. "Itinéraires nocturnes" par Tim Powers (4/10).
9. "Dune" par Frank Herbert (10/10).
10. "Le Messie de Dune" par Frank Herbert (8/10).
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Kandjar »

Pour moi, le Messie est indissociable de Dune. Sans lui, le premier roman est juste une sorte d'origin story d'un super-héros noble, mentat, prescient, charismatique, bon combattant, et en plus gentil.
Cet éclairage, 12 ans après, montre à quel point il a tout bousculé, mais pas changé grand chose au final, sinon en pire : aux défauts de l'Imperium s'ajoutent désormais ceux de la théocratie.
Et la famille Atreides, naguère si parfaite, devient un nom honni tout autant qu'un panier de crabes...
Dieu des mecs un peu trop naïfs
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Troupe 52 - Nick Cutter

Message par Gulix »

https://www.gulix.fr/blog/2025/02/jai-l ... e-n75.html

J'ai lu Troupe 52, de Nick Cutter. L'histoire d'un groupe de 5 scouts et de leur chef, isolés sur une ile déserte au large de l'île du Prince Edwards (Canada). Et d'un homme étrange, maigre et affamé, qui débarque sur cette île.

C'est violent, gore, sale, prenant. On est dans du body horror assumé, et les descriptions sont terrifiantes, usant de tous les sens. Et l'histoire est prenante. Les ados sont livrés à eux-mêmes, et ça ne va pas bien se passer. Et l'horreur amenée par l'homme va se propager.

Je conseille, mais soyez sûr de vouloir quelque chose de très gore (body horror avec transformation et exploration de l'anatomie interne), de violent (sur les enfants, sur les animaux, physique et psychologique).
Le Repaire (mes jeux, mes trads, mes humeurs ...)
Joueur/Auteur/Traducteur dans le vignoble Nantais
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Two-Peaks Island - Lost in Brindlewood
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Inigin
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Inigin »

On l’a eu au Club de lecture, j’ai sagement lâché l’affaire après 50 pages (c’est dire si le bouquin est bon).
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Re: Le Messie de Dune

Message par Sammael99 »

sherinford a écrit : mer. févr. 12, 2025 8:08 am Dans mes souvenirs, j’avais quelques réserves quant à cette suite, mais après relecture, je me dois de réviser mon opinion. Si ce second volume de la saga de Dune ne bénéficie plus de l’aura de la fraîcheur que le premier roman apportait, il a autant d'intérêt, dans la mesure où il développe encore l’univers esquissé dans le premier volume et où il explore comment la prescience pose autant de problèmes qu’elle n’en résout.

Quand je l'ai lu à 15 ans, après avoir adoré Dune, c'était une déception. Les intrigues politiques me faisaient chier, et le héros que j'adorais avait les pieds d'argile.

Quand je l'ai relu à 35 ans, j'ai trouvé ça absolument magistral, subtil et profond.

Un peu comme toi, quoi.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

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HELL’S ANGELS
Hunter S. Thompson

Hunter S. Thompson est, pour moi, une figure de la pop culture, que ce soit à travers le personnage de Johnny Depp dans le film de Terry Gilliam, ou comme inspiration du personnage de Spider Jerusalem du Transmetropolitan de Warren Ellis. Hormis ces deux références, je ne connaissais pas réellement l’auteur et ce qu’il a pu faire. Après avoir revu, récemment, Las Vegas Parano, j’ai eu envie de découvrir les livres de Hunter S. Thompson. Avant de risquer de me perdre dans Fear & Loathing, j’ai préféré commencer par l’une des références de l’auteur, son livre sur les Hell’s Angels.

Californie, 1966. Les Hell’s Angels sont un gang de motards parmi d’autres, qui rêve d’être connue et reconnue. Elle se livre à de petits larcins, essentiellement des faits d’atteinte aux bonnes mœurs, de violences liées à leur style de vie (venir en groupe boire beaucoup de bière et fumer un peu). Des gars perdus mais passionnés de leur moto et fiers de leurs couleurs. Un fait d’hiver met les Angels au devant de la scène : ils sont accusés d’avoir, en 1965, commis un viol en réunion sur deux adolescentes. Bien que le dossier n’aboutisse pas à une condamnation d’un membre du gang, la presse s’empare des Hell’s Angels pour en faire l’ennemi public n° 1, une bande de violents énergumènes que rien n’arrête et qui se réunissent dans le but de porter atteinte aux valeurs du peuples américain. Hunter S. Thompson « infiltre » le groupe pour comprendre ce que sont les Hell’s Angels et si leur description correspond à la réalité.

A la fois livre sur les ravages du journalisme sensationnaliste et sur la recherche de la réalité de ce qu’est ce groupe et de la raison pour laquelle il canalise autant d’attention, de phantasmes et de craintes, Hell’s Angels est, aussi, le premier livre de Hunter S. Thompson. S’il n’entre pas (encore) dans le style gonzo que créera l’auteur quelques années plus tard, on y trouve quand même sa pate et son approche. Hunter S. Thompson n’est pas neutre. Il prend parti, rapporte des faits et les commente avec une certaine violence parfois, un énorme humour le plus souvent. L’homme qui se rasa les cheveux pour pouvoir appeler son adversaire républicain, dans une élection au poste de shérif, mon « adversaire aux cheveux longs » a un sens de la phrase et de l’expression qui est assez incroyable. Il est difficile, le plus souvent, de ne pas sourire devant l’humour et l’intelligence de ses tournures de phrases ou de sa façon de présenter les choses.

Et d’expliquer. Expliquer ce qu’un groupe fondé sur, finalement, peu de choses si ce ne sont l’exclusion et la passion pour des motos puissantes, cherche ou est parait assez difficile, mais devient relativement simple quand on s’appelle Hunter S. Thompson. Partagé entre son amusement, son cynisme et une analyse dure mais fondée, Hunter S. Thompson réussit à livrer à la fois un cliché d’un mouvement unique mais pas tant que cela et d’une société coincée dans un vêtement que ne lui est plus adapté. Le temps passe, les mentalités évoluent mais rêvent d’une continuité, d’une identité qui serait la même dans le temps. Cela ne fonctionne pas. Cela crée nécessairement des groupes qui seront contraints d’interroger la réalité d’une situation en décalage avec les discours et les postures des autres. On est attirés par ces Angels qui, finalement, ne sont que des paumés qui auraient dû rester des paumés au lieu de prendre la grosse tête et de finir par presque devenir ce qu’on voulait qu’ils soient, mais sans jamais les comprendre.

J’ai récupéré Fear & Loathing (Las Vegas Parano) en même temps et je le lirai dans quelques mois, le temps de finir de digérer le style pour pouvoir aller voir ce qu’Hunter S. Thompson a pu écrire d’autre. C’est, clairement, pour moi, un auteur à lire, surtout pour comprendre la bascule entre le monde rêvé et la réalité de ceux qui vivent l’instant présent.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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vivien
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par vivien »

@sherinford tu comptes te faire toute la série ? Si oui j'ai hâte de lire des avis sur l'empereur dieu.
ok on a rien a se dire, mais on a tout le temps de trouver avant que le réchauffement climatique nous tue tous.
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

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LES CHRONIQUES MARTIENNES
Ray Bradbury

Parmi les livres de ma prime jeunesse, deux livres de Ray Bradbury m’ont beaucoup marqué, Fahrenheit 451 et les Chroniques martiennes qui est généralement considéré comme l’une si ce n’est la plus grande référence du genre.

Années 2030. Alors que la Terre est toujours au bord de la guerre atomique, les Etats-Unis commencent réellement l’exploration spatiale avec, pour commencer, trois expéditions sur Mars. Sur les trois, deux disparaissent totalement, la troisième ouvre la voie à la colonisation sur une planète où l’oxygène est rare, mais la vie possible, comme le démontre la civilisation martienne existant au début du livre, des télépathes. Le livre est une série de nouvelles qui racontent cette découverte, cette colonisation et les suites de celle-ci.

Si je me souvenais bien de la multitude de tons et de thèmes, j’avais oublié la plupart des nouvelles à l’exception de celles qui mettent en œuvre les capacités télépathiques des martiens. Lors de cette relecture, j’ai découvert aussi la qualité du style de Ray Bradbury. Je lisais, à l’époque, des livres de SF pour le coté SF. Si je voulais de la Littérature, j’allais plutôt du coté des classiques. Je ne me suis donc jamais trop intéressé au style des auteurs à cette époque-là. Mais force est de constater que Bradbury a une belle plume. Une certaine poésie, aussi.
Plus de 30 ans après ma première lecture, 75 ans après sa parution, le livre a nécessairement pris des rides, mais il n’en demeure pas moins la référence qu’il est sensé être. Alors, certes, le rôle des femmes y est très secondaire (elles sont là pour jouer les mères, faire des caprices ou être la conséquence naturelle des hommes et de leurs besoins), les noirs sont bien absents, c’est très américano-centré. En cela, c’est un livre bien ancré dans son année de publication, soit la fin des années 40 ou le début des années 50. Néanmoins, il pose la société de son temps, une partie de ses angoisses et de ses impératifs et une grande partie de ceux-ci sont encore actuels aujourd’hui.

Difficile de ne pas faire des parallèles sur certains points entre cette Amérique des années 50 et la Mars des années 2030, les martiens prenant sans difficulté la place des Indiens, notamment. On y voit une société qui se cherche, qui s’adonne à la consommation et au commerce à tout prix, des gens qui, bien que partis de leur plein gré trouver autre chose, ne se défont jamais de leurs racines et de leur origine. A ce mal-être et ces interrogations s’ajoute également une réflexion sur le genre humain, près à tout pour répondre à ses besoins et, une fois ces « besoins » assouvis, se retrouve un peu perdu et pas certain de réellement vouloir ce qu’il a pu obtenir.

J’ai du mal à dire quelle nouvelle m’a le plus marqué que les autres, tant les styles sont différents. Toutefois, toutes celles qui mettent les martiens en œuvre me semblent être excellentes, souvent avec un gros soupçon d’humour noir ou de réelles interrogations. Celle du couple d’ancien qui retrouve sur Mars un enfant décédé plusieurs années plus tôt m’a marqué par la justesse des sentiments qu’elle déroule et ce coté tellement égoïste de l’amour. Celle sur l’expédition qui arrive dans un village qui ressemble en tous points aux villages d’origine des différents astronautes me parait très typique du type de nouvelles écrites dans ces années-là, belle et terrible à la fois. Enfin, la nouvelle de conclusion, mi désespoir mi espoir, m’a aussi permis de reposer ce livre avec le plaisir de l’avoir lu et le sentiment d’avoir fini un livre qui continue de me marquer de la même façon qu’il m’avait marqué lors de ma première lecture.

Les Chroniques martiennes sont donc pour moi le monument dont je me souvenais.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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