[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
un apprenti-mestre nommé Drake, revenu dans les bagages du vieux. Il a pu très vite exercer ses talents...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Je me doute que le paternel n'a pas du apprécier la chose ! Hâte de lire ça !le Zakhan Noir a écrit :Oui , il a pris de l'envergure. Il a même les couilles de résister à son Papa maintenant. Mais celui-ci ne l'a pas bien pris. Oh, pas bien pris du tout...
Il le racontera lui-même, dans le prochain CR, via la plume du MJ

- Macbesse
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
J'ai pris en route et donc tout lu d'une traite - ce qui fut un peu peu long - mais j'attends la suite.
- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Je me charge de ça demain soir, en théorie !
- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Le voilà ! Les retrouvailles de la famille Blacksword vue par les yeux d'Edrick l'Immortel lui-même.
Chapitre 22 – le Retour du Roi
La proue de mon navire fend les flots de la baie de Saltspear, et l’embrun me fouette le visage, sans pour autant me faire cligner des yeux, braqués vers l’horizon et les tours d’Ash Harbour qui s’extirpent tout juste de la brume. Après un an de campagne, enfin les voilà : mes terres, mes murs. Ma vie.
Mon fier Baldwin Brand est lui-aussi à mes côtés, le fourreau de la noire-épée des Blacksword renversé sur son épaule.
« Nous-y sommes presque, mon seigneur, » me dit-il.
J’acquiesce lentement, mes pensées encore tournées vers ce retour, non pas dans la honte, mais bien loin de la gloire que j’attendais lorsque nous étions partis, toutes trompettes dehors, près d’un an plus tôt. Nous nous étions alors vus revenir avec le grand Eddard Stark à notre tête, fiers de porter ses couleurs, de brandir ses bannières. Peut-être avions-nous imaginé quelques têtes Lannister au bout de nos piques, et la terre des Premiers hommes nous accueillant de son souffle froid venu du Nord.
Nous n’en sommes plus là, maintenant. Ned Stark est mort. Son fils est un imbécile, vaniteux et borné. Prêt à offrir un royaume à la première catin qui lui ouvre ses cuisses. Mon frère repose dans une caisse de la soute qui empeste un peu plus chaque jour. Et une galère Lannister vogue dans notre sillage, non comme prisonnière, mais bien comme alliée.
Comment en sommes nous arrivés là ? Tout cela pour la folie aveugle d’un monarque trop jeune pour porter sa couronne. Robb Stark s’est montré plus fou encore que Jeoffrey Baratheon. Au moins, ce dernier a-t-il une main fiable et solide pour le maintenir dans le droit chemin. Le premier, lui, ne peut se vanter d’avoir de même. Il n’en fait qu’à sa tête, et continuera, encore et encore, jusqu’à ce qu’on la lui détache des épaules.
De là à porter les couleurs de Tywin Lannister, il y avait un pas que je ne pensais jamais franchir. Robb Stark m’en a donné le parfait prétexte en passant une corde au cou de mon frère. Roose Bolton avait servi d’intermédiaire, et quelques corbeaux plus tard, nous avions une alliance.
Je regarde par-dessus mon épaule. La bannière de Redick Lannister, surnommé « le Lion Écarlate », flotte au mat de sa galère, et je crois même distinguer sa silhouette massive à la proue du navire ; je l’imagine assez bien, son visage rigide fixé sur l’horizon, fermement campé contre le vent, les mains posées sur la garde de sa grande épée. Sa jeune sœur devrait ravir mon fils. À moins qu’il ne voit, comme moi, la compagnie des femmes comme une perte de temps. Dans tous les cas, il devra faire contre mauvaise fortune bon cœur et accepter le destin que je lui ai fixé. L’amour leur viendra peut-être plus tard. Bien que ce ne soit pas le cas entre mon épouse et moi-même, au moins puis-je l’honorer pour ses talents de bretteuse. J’ai toutefois du mal à retrouver son visage, même en fermant les yeux. Il est vrai que je n’ai passé que peu de temps à la regarder, contrairement à nombre de mes serviteurs.
Enfin nous accostons. Je pense trouver Stillgar pour m’accueillir sur mes terres. Son absence me fait penser qu’il a fuit ma présence, mais son second m’informe bientôt que le capitaine a été renommé à Deathwatch. Cette première nouvelle me rembrunit un peu, et je précipite le départ de la barge pour regagner immédiatement la cité. Je laisse aux soldats le soin de faire remonter mes compagnons Lannister avec la seconde embarcation. Mes bannerets Arnulf Greycloak et Kender Harsnow, accompagnés de leurs fils, ainsi que mon fidèle Baldwin et son frère Alec, m’accompagnent.
Je constate en quittant les lieux que la défense terrestre d’Ash Harbour a été renforcée d’une solide palissade, et la baie est maintenant pleine de bateaux fer-nés capturés. Mon fils ne s’est pas tourné les pouces, au moins, et cela n’est pas pour me déplaire. Peut-être aura-t-il encore la faculté de me surprendre, mais dans le bon sens cette fois-ci. J’ai également une pensée pour mon deuxième fils, qui ne connaîtra de son oncle que les légendes qu’on voudra bien lui narrer. Quel gâchis…
Le soir approche lorsque nous atteignons les quais de Deathwatch, et je retrouve cette familière enceinte et ces hautes tours avec un sentiment de plénitude et de satisfaction. Voilà qui me conforte dans mes choix : il n’y a pas de déshonneur à trahir un traître pour rejoindre un honorable ennemi. Deathwatch, les Tertres et la famille Blacksword sortiront grandis des dures décisions que j’ai dû prendre pour le bien de tous.
Les murailles sont hérissées de lances. Les trompettes retentissent à mon approche et la cour se tient là, au grand complet, en tenu de deuil pour honorer feu mon frère. Je leur adresse un geste de la main, mon casque sous le bras, le plastron de mon armure rutilant dans les derniers rayons du soleil. Le peuple recouvre la grand place et nous acclame. J’espère que leur enthousiasme n’a pas coûté trop cher à mon cher fils.
Le voilà qui s’approche. Nous nous trouvons face à face, les yeux dans les yeux, si semblables et pourtant si différents. Baldwin est à mes côtés, la bannière des Blacksword brandie dans une main, et dans l’autre, à portée de mes doigts, la noire-épée de mes aïeux. Nos premiers échanges sont peu chaleureux, comme il a toujours été de coutume entre nous. Je ne suis point homme à se perdre en inutiles effusions. J’espère que lui-même partage mon sentiment, mais je comprends alors que je ne le connais pas assez bien pour le savoir. Peu importe…
J’embrasse mon jeune fils qui semble vigoureux et en bonne santé. Celui-ci m’accueille avec politesse, de sa petite voix encore hésitante, et cela me plait. Je félicite sa mère et poursuit mes salutations. Je m’arrête devant mon neveu Volken et suis immédiatement frappé de la ressemblance avec son père qui semble s’être accentuée cette dernière année. Je vois Jorren me fixer dans ces yeux emplis de tristesse et de rage. Son port me fait penser qu’il a également reçu une blessure sérieuse il y a peu. Une histoire qu’il faudra qu’il me narre, si je pense à aborder le sujet. Il me présente également un petit Snow, son bâtard né à Braavos. Ses traits ne laissent pas un instant de doute quand au sang Blacksword qui coule dans ses veines. Dans quelques années, nous verrons si nous pouvons en faire une fine lame, comme le sont tous les véritables princes de Deathwatch, bâtards ou non.
Nous regagnons alors le château pour un repos bien mérité, accompagnés de nos alliés Lannister et du jeune mestre qui nous accompagne depuis de nombreux mois sur le front, Drake, et qui a fait ses preuves. Voilà un homme qui connaît sa place et ne nous encombre pas de ses états d’âme.
Le lendemain matin, une longue discussion nous attend. En effet, j’apprends avec des sentiments mitigés de fierté et de colère les actions de mon fils. Avoir protégé Ash Harbour, étant donné les circonstances, relève presque du miracle, et lui-même et son état major ont fait preuve d’initiative et de bravoure pour en arriver là. Toutefois, ils ont dû pour cela se prostituer auprès des Ryswell, et leur offrir la moitié des bateaux capturés pour leur peine.
Je découvre d’ailleurs que l’un d’eux se tient là, parmi les membres de ma cour ! Le jeune Roose Ryswell, un air benêt rivé au visage, l’esprit perdu dans je ne sais quel poème ou mélopée qui sont sa spécialité. J’exige des explications à mon fils qui se perd en tergiversations avant d’avouer la véritable raison : l’appât du gain. Pour cent misérables dragons, mon fils a fait entrer une vipère en nos murs, libre de parcourir les même quartiers où son frère enfant sommeille paisiblement.
Je donne immédiatement des ordres pour que le jeune homme soit démis de ses fonctions d’écuyer et renvoyé à ses frères avec la totalité de la somme. Les succès commerciaux de mon fils serviront au moins à ça, bien que mes accords avec les Lannister nous aient mis à l’abris du besoin pour de nombreuses années. Je remercie toutefois le jeune homme pour avoir combattu aux côtés de mon fils à Ash Harbour, et je lui ajouterai une poignée de dragons supplémentaires à sa dot ; je doute que sa contribution ait valu davantage… Il s’empressera de s’en retourner aux côtés de ses frères et de son cousin pour raconter tout ce qu’il a vu, sur les défenses de la ville et nos forces en présence. Mais autant s’en débarrasser vite avant que mes vétérans ne rentrent de Seagard.
Je revoie encore son frère Rickard murmurant aux oreilles de Robb Stark lorsqu’il décidait de passer un nœud au cou de mon frère. Sans lui, en serions-nous arrivés là ? La haine m’aveugle, et je me dois de changer de sujet. Je dois pourtant m’attarder là-dessus, car Volken réclame des comptes. Je ne lui en tient pas rigueur : il a la fougue de son père. Je le rassure autant que possible, mais les flammes de la vengeance dansent dans ses yeux plus encore que dans les miens.
Nous portons quelques toasts, à Jorren, un héros du nord. À nos nouveaux alliés, et au mariage futur de la charmante Cerrah Lannister à mon fils Edrick. Volken réclame alors un toast à la bravoure d’Edrick dans sa défense d’Ash Harbour. Je l’arrête tout de suite : un soldat n’a point besoin de gloire, et l’honneur, il le gagne à la sueur de son front en faisant ce qui doit être fait. Nous nous quittons sur ces entrefaites, et je me retire dans mes quartiers pour discuter des semaines à venir avec Baldwin Brand. Je laisse mon fils, mon neveu, mon épouse et ce bon Drake deviser dans mon dos. Au moins, le jeune mestre me permettra d’avoir des yeux et des oreilles dans leurs échanges privés.
À peine une heure plus tard, on frappe à ma porte. Un soldat introduit mon fils, flanqué de son fidèle cousin Volken. Leur mine est grave : ils ont quelque chose d’important à m’annoncer.
« Père, nous devons parler en privé. »
Je congédie les gardes, mais mon jeune coq de fils ose me demander de chasser également ce bon Baldwin. Je dois lui énoncer l’évidence : que j’ai autant de secret pour lui qu’Edrick pour Volken. Il décide donc de poursuivre malgré tout.
« J’ai fait des préparations pour mes fiançailles.
— Vous n’auriez pas dû, lui dis-je. Nous nous chargeons de tout avec Redick Lannister.
— Vous ne comprenez pas, père. J’ai déjà signé un engagement avec le seigneur Rodrick Ryswell pour épouser sa fille, Lady Astreïa. »
Ces mots soulèvent en moi une vague de rage que je peine à maîtriser. Je me frotte les yeux pour retrouver un semblant de contenance et demande à mon fils de répéter. Il s’empresse de le faire, sans se démonter, soutenu par son cousin qui m’assure que le jeune fou a pris la bonne décision : il évoque la haine entre les Stark et le vieux Ryswell, l’absence d’héritier de cette vieille bique de Barbrey Dustin, une hypothétique union de toutes les Barrowlands et des Rills.
C’est là que je perds le contrôle.
Un voile de colère rougeoyant s’abat devant mes yeux. Je me lève d’un bond et porte au visage de mon fils un revers de mon point ganté de fer qui le fait chuter sur son séant. Il est parvenu à se défendre faiblement, heureusement, ou il serait peut-être mort sur le coup.
« Partez, Volken ! Je dois avoir une conversation avec mon fils. »
À moitié aveuglé par la colère, le son de sa voix élevé en protestation me parvient tout de même, étrangement étouffée et tremblante.
« Non, mon oncle. Toute correction que vous souhaitez infliger à Edrick, je la mérite également, car je suis convaincu qu’il a raison. »
Un coup d’œil à Baldwin et celui-ci entre en scène. Ses paroles ne peuvent cependant convaincre Volken qui reste figé sur place, à défier mon autorité. Le seigneur Brand doit en venir aux mains : un coup de coude au plexus sonne suffisamment le jeune impudent pour permettre à mon banneret de le ramener à ses quartiers. Je me retrouve donc seul avec mon fils qui s’est relevé malgré la douleur et continu de braver ma colère sans baisser les yeux. Je lui susurre sur un ton venimeux, les mâchoires serrées :
« Demain, j’annonce vos fiançailles à lady Cerrah devant tout le peuple de Deathwatch. Je ne veux plus entendre parler de vos petites manigances, est-ce bien clair ?
— Non, père. Vous avez tort ! Je refuse. »
Ces paroles soufflent la dernière flamme de raison qui demeurait en moi.
Lorsque la rage s’abat, mon fils est prostré sur le sol, inconscient, réduit à l’état de pulpe sanguinolente. Sa vie ne tient sans doute plus qu’à un fil. Mes phalanges dégoulinent de nos sangs mêlés et pas un meuble de mon étude ne semble indemne. Je saisit le corps amorphe de mon fils et l’abandonne dans le couloir. Le jeune mestre Drake m’y attend et prend en charge son premier office.
La colère disparue laisse derrière elle un grand vide, et une pierre glacée en guise de cœur. J’essaie de retrouver un semblant de paix intérieure. Qu’aurait fait Jorren à ma place ? La réponse m’apparaît soudain et me soutire un rictus peiné.
Je descends les couloirs, comme porté par l’esprit de feu mon frère, et croise sur le pas de sa porte ma jeune épouse, sans doute menée à ma rencontre par ce même souffle venu d’au-delà de la tombe. Une fois dans sa chambre, elle m’aide à retirer mon armure et mes vêtements. Elle essaie de me faire parler sur ce qui s’est passé : elle semble déjà bien au courant. Je la fait taire bien vite car la discussion me fatigue. J’essaie de retrouver dans le devoir conjugal la passion dont mon cher frère se vantait si souvent. Je n’y trouve que de la solitude et le froid glacial de notre relation mort-née.
Je la quitte dès que la besogne est faite et m’en vais trouver le sommeil.
Dès l’aube, je fais chanter la noire-épée dans la cour du château. Ce cadre familier m’offre un peu de réconfort après cette nuit sans rêve et sans repos. Lady Lyanna me rejoint bientôt et propose une petite passe d’arme. Après tout, pourquoi pas ?
Elle m’attaque bille en tête, avec plus d’enthousiasme que de technique, mais je suis surpris par la vigueur de son assaut, et joue de malchance sur nos placements, ce qui lui permet de me loger deux touches coup sur coup. Elle s’empresse de partir ensuite pour ne pas avoir à tenter le sort une seconde fois, et cela me fait rire à gorge déployée. Cela ne m’était pas arrivé depuis la mort de mon frère. Ou était-ce il y a plus longtemps encore ? Cette jeune oursonne semble avoir encore de quoi me surprendre.
Une fois l’entraînement terminé, je m’en vais annoncer à la population la bonne nouvelle des fiançailles, mais également les funérailles de mon frère pour le lendemain. Une lune me paraît suffisant pour que mon fils se remette de ses blessures, et je fixe donc la date de son mariage à cette période. Je passe le reste de la journée à entendre les pathétiques doléances de mes administrés….
***
Pendant ce temps, à la tour du mestre
Les longs soins sur Edrick Jr ont porté leurs fruits, et il s’éveille enfin après une torpeur d’une journée complète pendant laquelle le jeune seigneur se trouve en proie au délire, à hurler les noms de ses compagnons, et de sa chère Astreïa peut-être perdue à jamais.
Perdue ? Non !
Dès son réveil, Edrick prépare sa contre-attaque. Rejoint par Volken, Roose et Lyanna, et tandis que le jeune mestre Drake lui fait ingurgiter toutes sortes de médications, ils complotent pour reprendre le dessus dans un avenir proche. Ils profitent du sommeil du gros Ludveck pour énoncer sans crainte leur trahison future. Edrick demande au mestre d’estimer son temps de récupération. Six semaines, selon-lui. Ce sera une lutte contre le temps. Lui qui croyait pouvoir raisonner son père, pensant « Certes, mon père à la noire-épée, mais moi, j’ai Volken. » Cela n’avait pas suffi, et ils étaient maintenant tous dans de beaux draps.
Pour Edrick, une chose est sûre : son mariage à lady Cerrah n’aura pas lieu. Toutefois, Volken hésite à se ranger à son opinion cette fois, d’autant plus maintenant qu’il a vu l’étendue de la rage de l’Immortel. C’est finalement Lyanna qui le rallie à leur cause en le provoquant à réagir à sa condition. Une simple allusion à la visite nocturne de son mari dans ses quartiers fait changer Volken d’avis, et le voilà prêt à signer pour n’importe quel complot.
Ils rédigent donc une lettre pour Rodrick et Astreïa pour les informer de la situation, et leur assurer que le mariage prévu deviendra réalité, avec ou sans Edrick Sr. La missive est signée des mains de Roose Ryswell, de Volken et, péniblement, d’Edrick Jr. Elle s’envole vers Blazetower attachée à la patte d’un corbeau préparé par le nouveau mestre, Drake, qui propose ensuite à son maître : « Une autre boisson revigorante, mon seigneur ? »
Chapitre 22 – le Retour du Roi
La proue de mon navire fend les flots de la baie de Saltspear, et l’embrun me fouette le visage, sans pour autant me faire cligner des yeux, braqués vers l’horizon et les tours d’Ash Harbour qui s’extirpent tout juste de la brume. Après un an de campagne, enfin les voilà : mes terres, mes murs. Ma vie.
Mon fier Baldwin Brand est lui-aussi à mes côtés, le fourreau de la noire-épée des Blacksword renversé sur son épaule.
« Nous-y sommes presque, mon seigneur, » me dit-il.
J’acquiesce lentement, mes pensées encore tournées vers ce retour, non pas dans la honte, mais bien loin de la gloire que j’attendais lorsque nous étions partis, toutes trompettes dehors, près d’un an plus tôt. Nous nous étions alors vus revenir avec le grand Eddard Stark à notre tête, fiers de porter ses couleurs, de brandir ses bannières. Peut-être avions-nous imaginé quelques têtes Lannister au bout de nos piques, et la terre des Premiers hommes nous accueillant de son souffle froid venu du Nord.
Nous n’en sommes plus là, maintenant. Ned Stark est mort. Son fils est un imbécile, vaniteux et borné. Prêt à offrir un royaume à la première catin qui lui ouvre ses cuisses. Mon frère repose dans une caisse de la soute qui empeste un peu plus chaque jour. Et une galère Lannister vogue dans notre sillage, non comme prisonnière, mais bien comme alliée.
Comment en sommes nous arrivés là ? Tout cela pour la folie aveugle d’un monarque trop jeune pour porter sa couronne. Robb Stark s’est montré plus fou encore que Jeoffrey Baratheon. Au moins, ce dernier a-t-il une main fiable et solide pour le maintenir dans le droit chemin. Le premier, lui, ne peut se vanter d’avoir de même. Il n’en fait qu’à sa tête, et continuera, encore et encore, jusqu’à ce qu’on la lui détache des épaules.
De là à porter les couleurs de Tywin Lannister, il y avait un pas que je ne pensais jamais franchir. Robb Stark m’en a donné le parfait prétexte en passant une corde au cou de mon frère. Roose Bolton avait servi d’intermédiaire, et quelques corbeaux plus tard, nous avions une alliance.
Je regarde par-dessus mon épaule. La bannière de Redick Lannister, surnommé « le Lion Écarlate », flotte au mat de sa galère, et je crois même distinguer sa silhouette massive à la proue du navire ; je l’imagine assez bien, son visage rigide fixé sur l’horizon, fermement campé contre le vent, les mains posées sur la garde de sa grande épée. Sa jeune sœur devrait ravir mon fils. À moins qu’il ne voit, comme moi, la compagnie des femmes comme une perte de temps. Dans tous les cas, il devra faire contre mauvaise fortune bon cœur et accepter le destin que je lui ai fixé. L’amour leur viendra peut-être plus tard. Bien que ce ne soit pas le cas entre mon épouse et moi-même, au moins puis-je l’honorer pour ses talents de bretteuse. J’ai toutefois du mal à retrouver son visage, même en fermant les yeux. Il est vrai que je n’ai passé que peu de temps à la regarder, contrairement à nombre de mes serviteurs.
Enfin nous accostons. Je pense trouver Stillgar pour m’accueillir sur mes terres. Son absence me fait penser qu’il a fuit ma présence, mais son second m’informe bientôt que le capitaine a été renommé à Deathwatch. Cette première nouvelle me rembrunit un peu, et je précipite le départ de la barge pour regagner immédiatement la cité. Je laisse aux soldats le soin de faire remonter mes compagnons Lannister avec la seconde embarcation. Mes bannerets Arnulf Greycloak et Kender Harsnow, accompagnés de leurs fils, ainsi que mon fidèle Baldwin et son frère Alec, m’accompagnent.
Je constate en quittant les lieux que la défense terrestre d’Ash Harbour a été renforcée d’une solide palissade, et la baie est maintenant pleine de bateaux fer-nés capturés. Mon fils ne s’est pas tourné les pouces, au moins, et cela n’est pas pour me déplaire. Peut-être aura-t-il encore la faculté de me surprendre, mais dans le bon sens cette fois-ci. J’ai également une pensée pour mon deuxième fils, qui ne connaîtra de son oncle que les légendes qu’on voudra bien lui narrer. Quel gâchis…
Le soir approche lorsque nous atteignons les quais de Deathwatch, et je retrouve cette familière enceinte et ces hautes tours avec un sentiment de plénitude et de satisfaction. Voilà qui me conforte dans mes choix : il n’y a pas de déshonneur à trahir un traître pour rejoindre un honorable ennemi. Deathwatch, les Tertres et la famille Blacksword sortiront grandis des dures décisions que j’ai dû prendre pour le bien de tous.
Les murailles sont hérissées de lances. Les trompettes retentissent à mon approche et la cour se tient là, au grand complet, en tenu de deuil pour honorer feu mon frère. Je leur adresse un geste de la main, mon casque sous le bras, le plastron de mon armure rutilant dans les derniers rayons du soleil. Le peuple recouvre la grand place et nous acclame. J’espère que leur enthousiasme n’a pas coûté trop cher à mon cher fils.
Le voilà qui s’approche. Nous nous trouvons face à face, les yeux dans les yeux, si semblables et pourtant si différents. Baldwin est à mes côtés, la bannière des Blacksword brandie dans une main, et dans l’autre, à portée de mes doigts, la noire-épée de mes aïeux. Nos premiers échanges sont peu chaleureux, comme il a toujours été de coutume entre nous. Je ne suis point homme à se perdre en inutiles effusions. J’espère que lui-même partage mon sentiment, mais je comprends alors que je ne le connais pas assez bien pour le savoir. Peu importe…
J’embrasse mon jeune fils qui semble vigoureux et en bonne santé. Celui-ci m’accueille avec politesse, de sa petite voix encore hésitante, et cela me plait. Je félicite sa mère et poursuit mes salutations. Je m’arrête devant mon neveu Volken et suis immédiatement frappé de la ressemblance avec son père qui semble s’être accentuée cette dernière année. Je vois Jorren me fixer dans ces yeux emplis de tristesse et de rage. Son port me fait penser qu’il a également reçu une blessure sérieuse il y a peu. Une histoire qu’il faudra qu’il me narre, si je pense à aborder le sujet. Il me présente également un petit Snow, son bâtard né à Braavos. Ses traits ne laissent pas un instant de doute quand au sang Blacksword qui coule dans ses veines. Dans quelques années, nous verrons si nous pouvons en faire une fine lame, comme le sont tous les véritables princes de Deathwatch, bâtards ou non.
Nous regagnons alors le château pour un repos bien mérité, accompagnés de nos alliés Lannister et du jeune mestre qui nous accompagne depuis de nombreux mois sur le front, Drake, et qui a fait ses preuves. Voilà un homme qui connaît sa place et ne nous encombre pas de ses états d’âme.
Le lendemain matin, une longue discussion nous attend. En effet, j’apprends avec des sentiments mitigés de fierté et de colère les actions de mon fils. Avoir protégé Ash Harbour, étant donné les circonstances, relève presque du miracle, et lui-même et son état major ont fait preuve d’initiative et de bravoure pour en arriver là. Toutefois, ils ont dû pour cela se prostituer auprès des Ryswell, et leur offrir la moitié des bateaux capturés pour leur peine.
Je découvre d’ailleurs que l’un d’eux se tient là, parmi les membres de ma cour ! Le jeune Roose Ryswell, un air benêt rivé au visage, l’esprit perdu dans je ne sais quel poème ou mélopée qui sont sa spécialité. J’exige des explications à mon fils qui se perd en tergiversations avant d’avouer la véritable raison : l’appât du gain. Pour cent misérables dragons, mon fils a fait entrer une vipère en nos murs, libre de parcourir les même quartiers où son frère enfant sommeille paisiblement.
Je donne immédiatement des ordres pour que le jeune homme soit démis de ses fonctions d’écuyer et renvoyé à ses frères avec la totalité de la somme. Les succès commerciaux de mon fils serviront au moins à ça, bien que mes accords avec les Lannister nous aient mis à l’abris du besoin pour de nombreuses années. Je remercie toutefois le jeune homme pour avoir combattu aux côtés de mon fils à Ash Harbour, et je lui ajouterai une poignée de dragons supplémentaires à sa dot ; je doute que sa contribution ait valu davantage… Il s’empressera de s’en retourner aux côtés de ses frères et de son cousin pour raconter tout ce qu’il a vu, sur les défenses de la ville et nos forces en présence. Mais autant s’en débarrasser vite avant que mes vétérans ne rentrent de Seagard.
Je revoie encore son frère Rickard murmurant aux oreilles de Robb Stark lorsqu’il décidait de passer un nœud au cou de mon frère. Sans lui, en serions-nous arrivés là ? La haine m’aveugle, et je me dois de changer de sujet. Je dois pourtant m’attarder là-dessus, car Volken réclame des comptes. Je ne lui en tient pas rigueur : il a la fougue de son père. Je le rassure autant que possible, mais les flammes de la vengeance dansent dans ses yeux plus encore que dans les miens.
Nous portons quelques toasts, à Jorren, un héros du nord. À nos nouveaux alliés, et au mariage futur de la charmante Cerrah Lannister à mon fils Edrick. Volken réclame alors un toast à la bravoure d’Edrick dans sa défense d’Ash Harbour. Je l’arrête tout de suite : un soldat n’a point besoin de gloire, et l’honneur, il le gagne à la sueur de son front en faisant ce qui doit être fait. Nous nous quittons sur ces entrefaites, et je me retire dans mes quartiers pour discuter des semaines à venir avec Baldwin Brand. Je laisse mon fils, mon neveu, mon épouse et ce bon Drake deviser dans mon dos. Au moins, le jeune mestre me permettra d’avoir des yeux et des oreilles dans leurs échanges privés.
À peine une heure plus tard, on frappe à ma porte. Un soldat introduit mon fils, flanqué de son fidèle cousin Volken. Leur mine est grave : ils ont quelque chose d’important à m’annoncer.
« Père, nous devons parler en privé. »
Je congédie les gardes, mais mon jeune coq de fils ose me demander de chasser également ce bon Baldwin. Je dois lui énoncer l’évidence : que j’ai autant de secret pour lui qu’Edrick pour Volken. Il décide donc de poursuivre malgré tout.
« J’ai fait des préparations pour mes fiançailles.
— Vous n’auriez pas dû, lui dis-je. Nous nous chargeons de tout avec Redick Lannister.
— Vous ne comprenez pas, père. J’ai déjà signé un engagement avec le seigneur Rodrick Ryswell pour épouser sa fille, Lady Astreïa. »
Ces mots soulèvent en moi une vague de rage que je peine à maîtriser. Je me frotte les yeux pour retrouver un semblant de contenance et demande à mon fils de répéter. Il s’empresse de le faire, sans se démonter, soutenu par son cousin qui m’assure que le jeune fou a pris la bonne décision : il évoque la haine entre les Stark et le vieux Ryswell, l’absence d’héritier de cette vieille bique de Barbrey Dustin, une hypothétique union de toutes les Barrowlands et des Rills.
C’est là que je perds le contrôle.
Un voile de colère rougeoyant s’abat devant mes yeux. Je me lève d’un bond et porte au visage de mon fils un revers de mon point ganté de fer qui le fait chuter sur son séant. Il est parvenu à se défendre faiblement, heureusement, ou il serait peut-être mort sur le coup.
« Partez, Volken ! Je dois avoir une conversation avec mon fils. »
À moitié aveuglé par la colère, le son de sa voix élevé en protestation me parvient tout de même, étrangement étouffée et tremblante.
« Non, mon oncle. Toute correction que vous souhaitez infliger à Edrick, je la mérite également, car je suis convaincu qu’il a raison. »
Un coup d’œil à Baldwin et celui-ci entre en scène. Ses paroles ne peuvent cependant convaincre Volken qui reste figé sur place, à défier mon autorité. Le seigneur Brand doit en venir aux mains : un coup de coude au plexus sonne suffisamment le jeune impudent pour permettre à mon banneret de le ramener à ses quartiers. Je me retrouve donc seul avec mon fils qui s’est relevé malgré la douleur et continu de braver ma colère sans baisser les yeux. Je lui susurre sur un ton venimeux, les mâchoires serrées :
« Demain, j’annonce vos fiançailles à lady Cerrah devant tout le peuple de Deathwatch. Je ne veux plus entendre parler de vos petites manigances, est-ce bien clair ?
— Non, père. Vous avez tort ! Je refuse. »
Ces paroles soufflent la dernière flamme de raison qui demeurait en moi.
Lorsque la rage s’abat, mon fils est prostré sur le sol, inconscient, réduit à l’état de pulpe sanguinolente. Sa vie ne tient sans doute plus qu’à un fil. Mes phalanges dégoulinent de nos sangs mêlés et pas un meuble de mon étude ne semble indemne. Je saisit le corps amorphe de mon fils et l’abandonne dans le couloir. Le jeune mestre Drake m’y attend et prend en charge son premier office.
La colère disparue laisse derrière elle un grand vide, et une pierre glacée en guise de cœur. J’essaie de retrouver un semblant de paix intérieure. Qu’aurait fait Jorren à ma place ? La réponse m’apparaît soudain et me soutire un rictus peiné.
Je descends les couloirs, comme porté par l’esprit de feu mon frère, et croise sur le pas de sa porte ma jeune épouse, sans doute menée à ma rencontre par ce même souffle venu d’au-delà de la tombe. Une fois dans sa chambre, elle m’aide à retirer mon armure et mes vêtements. Elle essaie de me faire parler sur ce qui s’est passé : elle semble déjà bien au courant. Je la fait taire bien vite car la discussion me fatigue. J’essaie de retrouver dans le devoir conjugal la passion dont mon cher frère se vantait si souvent. Je n’y trouve que de la solitude et le froid glacial de notre relation mort-née.
Je la quitte dès que la besogne est faite et m’en vais trouver le sommeil.
Dès l’aube, je fais chanter la noire-épée dans la cour du château. Ce cadre familier m’offre un peu de réconfort après cette nuit sans rêve et sans repos. Lady Lyanna me rejoint bientôt et propose une petite passe d’arme. Après tout, pourquoi pas ?
Elle m’attaque bille en tête, avec plus d’enthousiasme que de technique, mais je suis surpris par la vigueur de son assaut, et joue de malchance sur nos placements, ce qui lui permet de me loger deux touches coup sur coup. Elle s’empresse de partir ensuite pour ne pas avoir à tenter le sort une seconde fois, et cela me fait rire à gorge déployée. Cela ne m’était pas arrivé depuis la mort de mon frère. Ou était-ce il y a plus longtemps encore ? Cette jeune oursonne semble avoir encore de quoi me surprendre.
Une fois l’entraînement terminé, je m’en vais annoncer à la population la bonne nouvelle des fiançailles, mais également les funérailles de mon frère pour le lendemain. Une lune me paraît suffisant pour que mon fils se remette de ses blessures, et je fixe donc la date de son mariage à cette période. Je passe le reste de la journée à entendre les pathétiques doléances de mes administrés….
***
Pendant ce temps, à la tour du mestre
Les longs soins sur Edrick Jr ont porté leurs fruits, et il s’éveille enfin après une torpeur d’une journée complète pendant laquelle le jeune seigneur se trouve en proie au délire, à hurler les noms de ses compagnons, et de sa chère Astreïa peut-être perdue à jamais.
Perdue ? Non !
Dès son réveil, Edrick prépare sa contre-attaque. Rejoint par Volken, Roose et Lyanna, et tandis que le jeune mestre Drake lui fait ingurgiter toutes sortes de médications, ils complotent pour reprendre le dessus dans un avenir proche. Ils profitent du sommeil du gros Ludveck pour énoncer sans crainte leur trahison future. Edrick demande au mestre d’estimer son temps de récupération. Six semaines, selon-lui. Ce sera une lutte contre le temps. Lui qui croyait pouvoir raisonner son père, pensant « Certes, mon père à la noire-épée, mais moi, j’ai Volken. » Cela n’avait pas suffi, et ils étaient maintenant tous dans de beaux draps.
Pour Edrick, une chose est sûre : son mariage à lady Cerrah n’aura pas lieu. Toutefois, Volken hésite à se ranger à son opinion cette fois, d’autant plus maintenant qu’il a vu l’étendue de la rage de l’Immortel. C’est finalement Lyanna qui le rallie à leur cause en le provoquant à réagir à sa condition. Une simple allusion à la visite nocturne de son mari dans ses quartiers fait changer Volken d’avis, et le voilà prêt à signer pour n’importe quel complot.
Ils rédigent donc une lettre pour Rodrick et Astreïa pour les informer de la situation, et leur assurer que le mariage prévu deviendra réalité, avec ou sans Edrick Sr. La missive est signée des mains de Roose Ryswell, de Volken et, péniblement, d’Edrick Jr. Elle s’envole vers Blazetower attachée à la patte d’un corbeau préparé par le nouveau mestre, Drake, qui propose ensuite à son maître : « Une autre boisson revigorante, mon seigneur ? »
Dernière modification par Taho le sam. nov. 16, 2013 12:18 am, modifié 1 fois.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Un empoisonnement ! Un empoisonnement ! 

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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Ouch... l'est pas content le pater ! Et je ne suis pas sûr que s'en débarrasser soit la solution si un accord de mariage est déjà prévu avec les Lannister. Même la disparition de l'Immortel ne remettrait pas en cause l'union ainsi décidé. Et m'est avis que se mettre les Lannisters à dos, c'est pas une bonne idée. "Un Lannister paye toujours ses dettes !"
En tout cas, chapeau à votre meujeu qui parvient à rebondir brillamment sur chacune de vos actions. C'est vraiment plaisant à suivre...
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Ce n'est pas Taho le MeuJeu ?
S'en débarrasser n'est certes pas une bonne idée politiquement, mais le coeur, voyez vous...
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
C'est clair, je pense que le père n'a pas pris conscience de l'opposition et de l’indépendance que certain ont pris durant son absence.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
en tout cas, je me joins aux louanges et je tire mon chapeau à la table pour l'intêret de cette campagne et le brio des CR qui contribuent beaucoup à me faire attendre avidement chaque nouvel épisode !
Franchement, respect pour votre partie, votre groupe et vos CR
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Mais si mais si!Macbesse a écrit :Ce n'est pas Taho le MeuJeu ?
Et comme il ne nous écrit plus à nous les joueurs mais poste directement ici le bougre, je réponds donc dans le même lieu: très bon CR! Qui a en plus l'avantage pour nous autres PJ de nous mettre dans la tête du vieux, hé hé. Ca peut toujours être utile en son temps...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Et voilà la suite. Un peu courte, vous verrez, mais il faut dire que la dernière partie a été faite de petite manigances en duo ou en trio et que ce n'était pas facile à rendre. La prochaine partie (mardi prochain) devrait être plus cohérente !
Chapitre 23 – Complots
Le ciel est bas, et l’atmosphère lourde, tant au dessus des Tertres qu’au sein du fort de Deathwatch lui-même. L’arrivée de l’Immortel n’a pas été le retour triomphal qu’on aurait pu croire. La cour est divisée, les pouvoirs en faction déchirés par la volonté de fer du vieux seigneur bien déterminé à voir son fils épouser Cerrah Lannister dans un futur proche.
Pourtant, les nobles de sa famille s’évertuent de lui faire entendre raison. Lady Lyannah est la première à venir le trouver pour défendre les arguments qu’Edrick junior n’a pas eu le temps d’énoncer. Le renforcement de leur position dans le nord et l’alliance avec une famille déjà en froid avec les Stark laissent Lord Edrick Blacksword de glace. Il réfute les théories de son épouse et interrompt vite la conversation.
Volken, de son côté, tente de faire entendre raison aux bannerets des Blacksword. Il commence par Arnulf Greycloak, qui réside au sein de la ville. Le cousin du jeune seigneur pensait trouver chez le vieillard un allier contre les manigances de l’Immortel. Cependant, il ressort de l’entretien chargé de haine et de rancœur. Les Greycloak se vantent que leur longévité a été gagnée en demeurant à l’abris de la rage du seigneur.
« Tu dois comprendre une chose, expliquait Arnulf, l’œil vif au milieu de son visage ridé. Edrick Blacksword n’est rien sinon le poids de sa parole. Son honneur est sa vie. Jamais, je dis bien jamais, il ne laissera quiconque lui faire perdre la face. Il préfèrerait mourir que de voir ternir l’honneur des Blacksword. Écoute bien mes conseils, Volken : si tu veux vivre longtemps, et prospérer, même sous l’égide du seigneur Edrick, reste en dehors de son chemin.
— Mais vous savez que le mariage avec lady Astreïa est la meilleure alliance que nous puissions espérer !
— Bien sûr ! Mais qu’importe. Le seigneur Edrick a donné sa parole et jamais il n’y renoncera. Oublie tout cela, Volken, cela vaut mieux pour tout le monde. »
Le vieil Arnulf et son épouse se fendent même d’une larme en voyant Volken s’emporter ainsi, comme l’aurait fait son père dans sa jeunesse ; le seigneur Jorren était très proche des Greycloak.
La seule personne qui abonde dans le sens d’Edrick senior est désormais son fils, qui présente ses excuses pour son comportement déplacé. Il fait mine d’accepter le mariage et demande toutefois à conserver la gestion des finances et du commerce, qu’il a menés de main de maître ces derniers mois. Le seigneur Edrick lui donne son accord, mais, dans la semaine qui suit, les registres ne lui sont toujours pas envoyés.
Une fois son père parti, Edrick junior confie à Volken et Lady Lyanna qu’il souhaite conserver les cordons de la bourse afin de tenir le domaine entre ses mains. Ses intentions n’ont en réalité pas changé : il souhaite épouser Astreïa et devenir le nouveau seigneur de toute la région. Son père est le seul obstacle qui se tient entre lui et l’accomplissement de sa destinée. Il convoque le capitaine Stillgar afin de s’entretenir avec lui en privé, mais leur discussion est de courte durée : Stillgar doit repartir le jour même pour Ash Harbour où il a été assigné.
C’est alors que Lady Cerrah Lannister vient rendre visite à son fiancé.
Ce dernier est surpris de constater que sa promise n’est pas la fragile jeune femme qu’il pensait. Ses traits doux et harmonieux et la qualité de ses manières laissaient présager d’une existence protégée et recluse. Mais elle avoue vite être une adepte d’archerie et d’équitation, pas le genre de demoiselle que l’on enferme dans une cage dorée. Edrick ressent très vite qu’elle voit ce mariage comme une porte de sortie qui lui permettra de s’éloigner de son frère Redick Lannister, le Lion écarlate, pour toujours. Elle semble le haïr profondément.
La jeune Lady se rend ensuite dans les quartiers de sa future belle-mère, à laquelle elle offre un arc long de fabrique similaire au sien, que la dame de l’île des Ours parvient à peine à bander.
« On s’y habitue, » la rassure Cerrah. Elle-même prouve ses paroles en tirant sur la corde de son propre arc qu’elle tend avec aise. Ses manches fendues révèlent des muscles noueux d’une tonicité étonnante. Cerrah avoue avoir entendu parler de Lady Lyanna et de la réputation des femmes de sa famille, et que sa présence à la cour des Blacksword a joué en faveur de son accord pour le mariage. Les deux femmes n’ont en effet que quelques années d’écart, et espèrent devenir bonnes amies. Elles s’en vont peu de temps après chevaucher dans la forêt et tirer à l’arc.
Flèche après flèche, la jeune Lannister révèle un peu plus de sa personne. Lady Lyanna comprend donc elle aussi la haine profonde qu’elle voue à son frère, et la rage qui bouillonne dans ce cœur de feu scellé dans un écrin doré.
Leur amitié naissante aurait presque pu arrêter un instant Lady Lyanna lorsque, le soir même, elle considérait l’assassinat de sa nouvelle « amie » pour le bien de leurs plans. Avec Volken et Edrick junior, ils planifient leurs prochaines manigances et calculent les répercussions.
De son côté, le nouveau mestre, Drake, va et vient, tantôt soignant les blessures d’Edrick, tantôt vaquant dans la ville. Il prend vite ses repères dans les ombres locales. Un bon mestre doit connaître sa ville de fond en comble, et celui-ci semble ne pas craindre de se salir les mains pour cela. Il fait également la connaissance d’Illyria, avec laquelle il tisse tout de suite des liens, du fait de leurs souvenirs communs de la ville de Braavos.
Illyria se rend elle-même au chevet d’Edrick junior afin de s’entretenir de sa santé, et notamment de sa convalescence. En effet, les pouvoirs que le seigneur de la lumière lui a conférés ne pourraient-ils pas accélérer le processus ? Elle l’ignore pour l’instant, car une telle tentative va bien au-delà de tout ce qu’on lui a appris au temple. Cependant, elle entrevoit une leur d’espoir dans sa tentative, qui nécessitera d’effectuer des expériences sur des sujets vivants, qui ne devraient pas en sortir indemne. Elle manigance donc avec Volken, entre deux entretiens plus « galants », pour lui fournir des victimes issues des rangs de la pègre.
Le même Volken tente également de résonner avec Baldwin Brand, mais avec autant de réussite qu’avec le vieux Greycloak. Celui-ci réfute les arguments de Volken et qualifie son alliance avec les Ryswell de « faible ». Selon lui, le véritable seigneur des Sept Couronnes est Tywin Lannister. Un homme qui a été un honorable ennemi, et fera un honorable allier. Baldwin rit de l’étroitesse d’esprit de Volken resté bloqué sur le nord, alors que ceux qui ont connu le front ont compris que l’échelle du jeu avait grandi. Un avenir radieux s’offre à ceux qui combattent aux côtés des Lannister.
Peu de temps après, un mystérieux messager arrive à Deathwatch et requiert un entretien discret avec Edrick junior…
Chapitre 23 – Complots
Le ciel est bas, et l’atmosphère lourde, tant au dessus des Tertres qu’au sein du fort de Deathwatch lui-même. L’arrivée de l’Immortel n’a pas été le retour triomphal qu’on aurait pu croire. La cour est divisée, les pouvoirs en faction déchirés par la volonté de fer du vieux seigneur bien déterminé à voir son fils épouser Cerrah Lannister dans un futur proche.
Pourtant, les nobles de sa famille s’évertuent de lui faire entendre raison. Lady Lyannah est la première à venir le trouver pour défendre les arguments qu’Edrick junior n’a pas eu le temps d’énoncer. Le renforcement de leur position dans le nord et l’alliance avec une famille déjà en froid avec les Stark laissent Lord Edrick Blacksword de glace. Il réfute les théories de son épouse et interrompt vite la conversation.
Volken, de son côté, tente de faire entendre raison aux bannerets des Blacksword. Il commence par Arnulf Greycloak, qui réside au sein de la ville. Le cousin du jeune seigneur pensait trouver chez le vieillard un allier contre les manigances de l’Immortel. Cependant, il ressort de l’entretien chargé de haine et de rancœur. Les Greycloak se vantent que leur longévité a été gagnée en demeurant à l’abris de la rage du seigneur.
« Tu dois comprendre une chose, expliquait Arnulf, l’œil vif au milieu de son visage ridé. Edrick Blacksword n’est rien sinon le poids de sa parole. Son honneur est sa vie. Jamais, je dis bien jamais, il ne laissera quiconque lui faire perdre la face. Il préfèrerait mourir que de voir ternir l’honneur des Blacksword. Écoute bien mes conseils, Volken : si tu veux vivre longtemps, et prospérer, même sous l’égide du seigneur Edrick, reste en dehors de son chemin.
— Mais vous savez que le mariage avec lady Astreïa est la meilleure alliance que nous puissions espérer !
— Bien sûr ! Mais qu’importe. Le seigneur Edrick a donné sa parole et jamais il n’y renoncera. Oublie tout cela, Volken, cela vaut mieux pour tout le monde. »
Le vieil Arnulf et son épouse se fendent même d’une larme en voyant Volken s’emporter ainsi, comme l’aurait fait son père dans sa jeunesse ; le seigneur Jorren était très proche des Greycloak.
La seule personne qui abonde dans le sens d’Edrick senior est désormais son fils, qui présente ses excuses pour son comportement déplacé. Il fait mine d’accepter le mariage et demande toutefois à conserver la gestion des finances et du commerce, qu’il a menés de main de maître ces derniers mois. Le seigneur Edrick lui donne son accord, mais, dans la semaine qui suit, les registres ne lui sont toujours pas envoyés.
Une fois son père parti, Edrick junior confie à Volken et Lady Lyanna qu’il souhaite conserver les cordons de la bourse afin de tenir le domaine entre ses mains. Ses intentions n’ont en réalité pas changé : il souhaite épouser Astreïa et devenir le nouveau seigneur de toute la région. Son père est le seul obstacle qui se tient entre lui et l’accomplissement de sa destinée. Il convoque le capitaine Stillgar afin de s’entretenir avec lui en privé, mais leur discussion est de courte durée : Stillgar doit repartir le jour même pour Ash Harbour où il a été assigné.
C’est alors que Lady Cerrah Lannister vient rendre visite à son fiancé.
Ce dernier est surpris de constater que sa promise n’est pas la fragile jeune femme qu’il pensait. Ses traits doux et harmonieux et la qualité de ses manières laissaient présager d’une existence protégée et recluse. Mais elle avoue vite être une adepte d’archerie et d’équitation, pas le genre de demoiselle que l’on enferme dans une cage dorée. Edrick ressent très vite qu’elle voit ce mariage comme une porte de sortie qui lui permettra de s’éloigner de son frère Redick Lannister, le Lion écarlate, pour toujours. Elle semble le haïr profondément.
La jeune Lady se rend ensuite dans les quartiers de sa future belle-mère, à laquelle elle offre un arc long de fabrique similaire au sien, que la dame de l’île des Ours parvient à peine à bander.
« On s’y habitue, » la rassure Cerrah. Elle-même prouve ses paroles en tirant sur la corde de son propre arc qu’elle tend avec aise. Ses manches fendues révèlent des muscles noueux d’une tonicité étonnante. Cerrah avoue avoir entendu parler de Lady Lyanna et de la réputation des femmes de sa famille, et que sa présence à la cour des Blacksword a joué en faveur de son accord pour le mariage. Les deux femmes n’ont en effet que quelques années d’écart, et espèrent devenir bonnes amies. Elles s’en vont peu de temps après chevaucher dans la forêt et tirer à l’arc.
Flèche après flèche, la jeune Lannister révèle un peu plus de sa personne. Lady Lyanna comprend donc elle aussi la haine profonde qu’elle voue à son frère, et la rage qui bouillonne dans ce cœur de feu scellé dans un écrin doré.
Leur amitié naissante aurait presque pu arrêter un instant Lady Lyanna lorsque, le soir même, elle considérait l’assassinat de sa nouvelle « amie » pour le bien de leurs plans. Avec Volken et Edrick junior, ils planifient leurs prochaines manigances et calculent les répercussions.
De son côté, le nouveau mestre, Drake, va et vient, tantôt soignant les blessures d’Edrick, tantôt vaquant dans la ville. Il prend vite ses repères dans les ombres locales. Un bon mestre doit connaître sa ville de fond en comble, et celui-ci semble ne pas craindre de se salir les mains pour cela. Il fait également la connaissance d’Illyria, avec laquelle il tisse tout de suite des liens, du fait de leurs souvenirs communs de la ville de Braavos.
Illyria se rend elle-même au chevet d’Edrick junior afin de s’entretenir de sa santé, et notamment de sa convalescence. En effet, les pouvoirs que le seigneur de la lumière lui a conférés ne pourraient-ils pas accélérer le processus ? Elle l’ignore pour l’instant, car une telle tentative va bien au-delà de tout ce qu’on lui a appris au temple. Cependant, elle entrevoit une leur d’espoir dans sa tentative, qui nécessitera d’effectuer des expériences sur des sujets vivants, qui ne devraient pas en sortir indemne. Elle manigance donc avec Volken, entre deux entretiens plus « galants », pour lui fournir des victimes issues des rangs de la pègre.
Le même Volken tente également de résonner avec Baldwin Brand, mais avec autant de réussite qu’avec le vieux Greycloak. Celui-ci réfute les arguments de Volken et qualifie son alliance avec les Ryswell de « faible ». Selon lui, le véritable seigneur des Sept Couronnes est Tywin Lannister. Un homme qui a été un honorable ennemi, et fera un honorable allier. Baldwin rit de l’étroitesse d’esprit de Volken resté bloqué sur le nord, alors que ceux qui ont connu le front ont compris que l’échelle du jeu avait grandi. Un avenir radieux s’offre à ceux qui combattent aux côtés des Lannister.
Peu de temps après, un mystérieux messager arrive à Deathwatch et requiert un entretien discret avec Edrick junior…
- pelon
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- Inscription : mer. sept. 26, 2012 9:41 am
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
les pjs semblent de plus en plus retors
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- Inscription : jeu. oct. 09, 2008 11:37 am
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Mmm, pas spécialement, mais disons, de plus en plus désespérés, acculés, avec donc une propension à faire un peu n'importe quoi et à imaginer le pire. C'est une situation totalement inédite pour les persos d'être à ce point brutalement coupés du pouvoir auxquels ils s'étaient habitués. Et comme le retour du vieux n'a réglé aucun des problèmes en suspens (Fer nés à Moat Caitlin, intrigues probables de Roger et Rickard Ryswell par exemple) et n'a fait qu'en ajouter d'autres, on est dans une période de transition difficile à vivre pour eux...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
- Taho
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- Inscription : dim. avr. 15, 2007 11:57 am
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Dernière partie de l'année 2013 mardi soir !
Ca risque de se précipiter, quand on voit les messes basses de la dernière partie, ça devrait exploser bientôt. Mais qui ressortira indemne des décombres ?
Ca risque de se précipiter, quand on voit les messes basses de la dernière partie, ça devrait exploser bientôt. Mais qui ressortira indemne des décombres ?
