All Cheerleaders Die (Lucky McKee & Chris Sivertson, 2013) : Mäddy fait un reportage vidéo sur son amie d'enfance Alexis, star des pom-pom girls du lycée. Lorsque cette dernière meurt lors d'une acrobatie ratée, Mäddy décide, pour lui rendre hommage, de devenir elle-même pom-pom girl. Mais elle a peut-être d'autres motivations, plus sombres.
J'avais 1h30 à passer et envie d'un truc pas prise de tête, j'ai donc lancé ce film dont j'avais jamais entendu parler, juste pour le nom de Lucky McKee, réalisateur de chouettes petites péloches horrifiques comme
May,
The Woman et
The Woods. Bonne surprise, il est sympa comme tout ce
All Cheerleaders Die.
Alors ça vole pas bien haut, le montage est parfois étrange, comme s'il manquait des transitions entre les scènes, mais c'est plutôt bien troussé et on y retrouve un thème à McKee : des jeunes femmes victimes d'une masculinité plus que toxique, qui décident de se rebeller sans pitié. Le résultat est quelque part entre une version trash de
Buffy contre les vampires et un scénario de
Monsterhearts. Au point que durant le visionnage j'imaginais les Mues des protagonistes (la Sorcière, le Mortel, la Reine, la Goule) et les
moves de MC qui les foutaient de plus en plus dans la merde. On est vraiment en plein dedans : un lycée américain cliché, du sexe, du sang, du drama, des adultes inexistants, de la magie noire, de la romance queer...
King Kong (John Guillermin, 1976) : la société Petrox envoie un bateau pour trouver l'île du Crâne, qui contiendrait un très important gisement de pétrole. Un paléontologue et une actrice en devenir rescapée d'un naufrage accompagnent l'expédition.
Souvenir très mauvais mais très lointain de ce remake du chef d'œuvre de 1933, j'ai donc voulu le revoir. L'original abordait logiquement son époque (les débuts de l'âge d'or du cinéma parlant, les terres inexplorées, la Grande Dépression), cette version fait de même avec la fin des années 70 et se vautre dans la crise du pétrole, le m'as-tu-vu, l'impérialisme américain et le pognon décomplexé qui annonce les années 80 jusqu'à, sacré symbole, remplacer l'Empire State Building par le World Trade Center dans la scène finale.
Le pire je crois, c'est Dwan ("mon vrai prénom c'est Dawn, mais j'ai inversé les lettres pour que ce soit plus original, hihihi !"). Jessica Lange, dans son premier rôle au cinéma, est d'une beauté renversante mais l'écriture de son personnage est atroce. Bête à manger du foin (elle demande son horoscope à Kong...), superficielle, manipulatrice, mettant constamment ses compagnons en danger, elle est dépeinte comme un bout de viande, à la fois par la caméra de John Guillermin et par les nombreux mâles qui l'entourent dans le film. Il faut voir la scène où Kong la déshabille peu à peu avec un regard lubrique. C'est une scène qui était présente dans le film de 1933, à la fois effrayante et sensuelle, ici c'est juste vulgaire. Surtout qu'à plusieurs reprises, plus tôt dans le film, il a clairement été dit que le singe géant avait possiblement prévu de la violer parce qu'elle était blanche et blonde.
Un vrai ratage donc, malgré des effets spéciaux plutôt réussis dans l'ensemble : le mur de l'île du Crâne et le final ont de la gueule.
