[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

on se serait trompé de mercredi :P
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

non non on a joué et je vais pas en révéler un seul mot sinon vous allez réclamer les CR deux fois plus fort nyarf nyarf
( le premier CR devrait arriver ce week end par Illyria, le second dans les jours suivants par Lady Lyanna)
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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lolthefol
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par lolthefol »

C'est moi ou ça fait un bout de temps que tu nous à rien pondu toi ...... :roll:
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

en temps ça fait beaucoup, mais en termes de rotation entre MJ et PJ participants je suis complètement en règle. (c'est juste qu'au début de la campagne, j'en prenais plus que ma part normale). Ceci dit, celui de la prochaine séance, il risque fort d'être pour ma pomme. Et puis, pas de soucis, vous entendrez logiquement parler de Volken dans les deux CR qui vont arriver puisque les deux personnages féminins qui vont donner leur point de vue lui sont liés de manière... intime.
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Ah bah ça c'est sûr, il s'en est passé des choses... :roll:

Je suis moi-même impatient de voir ce que nos joueuses vont nous pondre pour les CR. Mais comme m'a dit la joueuse d'Illyria : écrire lentement + écrire beaucoup = CR en retard. Tout le monde n'a pas la chance d'être rapide et concis !

On a qu'à faire jouer la rivalité : laquelle des Volkenettes peut nous sortir son CR la première ? :mrgreen:
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Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

Voilà déjà le premier !

Le nouveau est en phase de relecture et devrait suivre d'ici quelques jours. Mais bon, celui-ci devrait déjà prendre un peu de temps à lire : il pèse son poids, car il narre les aventures d'Illirya depuis les débuts, pas uniquement sur la dernière partie. Enjoy !

Chapitre 24 : Et la lumière fut


Où suis-je ? Mes muscles qui semblent ne plus m'obéir, ma tête endolorie comme si j'avais pris un coup, ce goût métallique dans la bouche... et la sensation lancinante, diffuse et mordante à la fois, d'une brûlure invisible qui traverse mon corps et mon esprit. Des ombres dansent derrière mes paupières closes. Des sons, des voix... Une voix. Au prix d'un effort, je parviens à ouvrir les yeux. C'est alors que tous mes souvenirs me reviennent à la vue de son visage. Ce regard décidé, ces traits virils et bien dessinés, et toujours cette mèche de cheveux rebelle qui ajoute un soupçon d'insolence à sa physionomie. Un visage que je reconnaîtrais entre mille, qui est resté gravé dans ma mémoire, depuis ce jour, il y a des années, où je l'ai pour la première fois aperçu dans les flammes. Des traits qui se confondent l'image de celui qui m'est le plus cher au monde : Ferrego, mon fils. Son fils.
« Volken... », parvins-je à articuler. Alors qu'il me tient dans ses bras, son sourire volontiers moqueur et son assurance inébranlable semblent avoir laissé place à une inquiétude non feinte. Il veut savoir si je vais bien, si j'ai été attaquée, si quelqu'un s'est introduit dans mes appartements. Ses paroles coulent, s'entrechoquent dans mon esprit embué, trop vite pour que je puisse lui répondre. Et puis, quatre mots me font soudainement reprendre tous mes esprits. « Edrick Senior est mort », me dit-il. Je plonge mon regard dans le sien, où je vois naître la stupeur alors que je prononce ces paroles : « Je le sais ».

Il est interdit, il lui faut un moment pour saisir le sens de mes mots. « Toi... c'est toi, qui... ». Il semble désemparé, mais j'en ai déjà trop dit pour reculer. « Ce qui devait être fait a été fait », dis-je simplement. Je veux qu'il sache, qu'il comprenne, qu'il prenne la mesure de mon dévouement. Moi qui suis une étrangère, j'ai rendu réel ce que tous souhaitaient tout bas. Il ne peut le nier. Il ne sait d'ailleurs pas quoi objecter. « Tu t'es mise en danger, tu aurais pu mourir, et... » Les mots meurent sur ses lèvres, mais je sais ce qu'il pense. Que cela est monstrueux. Effrayant. Il a peur de moi.
Je tente de lui expliquer. « Certains, comme toi, savent manier l'épée. Ils ne cillent pas lorsqu'ils tuent un homme au corps à corps, parce qu'ils savent que cela est juste et que c'est là ce qui doit être fait. Pour leur honneur, pour la protection de ceux qui leurs sont chers. Je ne connais rien aux arts de la guerre, c'est un autre pouvoir qui m'a été donné. Mais mon intention, ma démarche, sont les mêmes. »
Il est troublé. « Et... et Edrick ? Est-il au courant ? ». Edrick m'a accordé sa confiance, je ne peux éventer son secret, même auprès de Volken. « Son père était une menace pour Edrick, pour Deathwatch et pour nous tous. J'ai vu cela, et j'ai pris seule cette décision. J'assume la pleine responsabilité de mes actes. J'ai fait ce qui devait être fait. Si tu le désapprouves, c'est moi que tu dois désapprouver ». J'espère de toutes mes forces qu'il me rassure, qu'il ne me repousse pas. Il semble tiraillé, mais me garde dans ses bras. Il semble se reprendre, balayant pour l'instant son conflit intérieur. « L'important pour l'instant est de prendre soin de toi, je vais te faire porter à manger, et il faut que tu te reposes. »

Trois lunes se sont écoulées depuis que moi, Illirya de Braavos, servante du Seigneur de la lumière, ai traversé les mers et les terres pour venir m'établir à Deathwatch. Malgré les risques inhérent à un tel voyage pour une femme seule accompagnée d'un enfant en bas âge – Ferrego n'a pas encore atteint ses trois ans –, malgré mon inexpérience et mon aversion pour ces grandes étendues d'eau, je l'ai fait avec la tranquille certitude de ceux qui savent que leur destin ne leur appartient pas. Lorsqu'à l'âge de six ans, orpheline d'un père et d'une mère ayant tenté de fuir leur condition d'esclave, j'ai été recueillie par le Temple rouge à Braavos, j'ai remis ma vie entre Ses mains, sachant qu'elle serait consacrée à servir Ses desseins. J'en ai été récompensée au centuple car, à l'inverse des faux dieux, incarnations de l'Autre, qui entretiennent leurs fidèles dans des pantomimes ridicules sur la base de superstitions et de légendes de bonne femme, R'hllor accorde un soin particulier à ceux qu'Il a choisi. Son Temple a assuré ma sécurité, m'a nourrie, vêtue et offert une éducation à laquelle je n'aurais jamais pu prétendre. Surtout, Il m'a fait un don inestimable en m'accordant une parcelle de sa puissance. Il m'a ouvert la porte d'un pouvoir immense et de connaissances sans limites, qu'il ne tient qu'à moi d'explorer toujours plus avant. Et pour guider mes pas, Il me permet d'entrevoir quelle est Sa volonté.

En ce jour, Sa volonté a été faite. Voici Edrick fils maître des Barrowlands. Quelque chose d'important se prépare en ces contrées, je le sais. J'ignore encore quelle forme prendront Ses desseins... Il ne m'a pas encore confié pour quelle raison Il m'a envoyée ici. Mais les signes concordent : Merrick Hill, l'ancien homme de main d'Edrick, revenu à la vie touché par Son souffle. Puis disparu soudainement... mais sans doute avait-il accompli son destin. Cette comète, ensuite, apparue dans le ciel et qui porte Ses couleurs : elle apparaît particulièrement brillante ici.
Et puis, il y a peu, cette incroyable coïncidence constituée par l'arrivée du nouveau mestre, dans les bagages du vieux Seigneur.
Lorsque j'ai aperçu le visage de Dreck, j'ai d'abord cru que ma mémoire me jouait des tours. Mais non, ce jeune homme érudit, vêtu d'une robe de mestre et du collier de son ordre, était bien le compagnon avec qui, enfant, j'avais passé tant d'heures à courir dans les rues de Braavos, jouant et chapardant. Ma fantaisie enfantine nous imaginait parfois un avenir où, devenus grands, nous nous mariions et fondions une famille. Une vie modeste et heureuse, où nous aurions vécu dans une petite maison, et où je l'aurais accueilli avec un bon ragoût après une journée de dur labeur. Mais un jour, bien avant que nous ne soyons en âge de penser sérieusement à ces choses, Dreck avait quitté Braavos. Son père, je crois, était marin ou commerçant. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise de le retrouver ici, dans le Nord, tant d'années après, au service des Sept ! Du moins, en apparence...
C'est en effet lors de sa première visite dans mes appartements, où je l'avais convié afin d'échanger nos souvenirs, que j'ai compris qu'il y avait derrière sa présence bien plus qu'un simple hasard. C'était Sa main qui l'avait guidé ici. Dreck partageait ma foi, l'unique vraie foi, dans laquelle il avait été instruit par les plus hautes instances de notre ordre. Et, bien qu'un mestre compétent ayant accompli tous les échelons de sa formation, il avait bien d'autres desseins que les services des Sept idoles. Au fil du temps, j'ai trouvé en lui un allié précieux qui semble avoir bien des cordes à son arc. Passé maître dans l'art de l'herboristerie, il ne semble pas pour autant démuni une arme à la main. Je pense pouvoir compter sur lui en cas de besoin... mais je ne lui ferai pas pour autant une confiance aveugle. Si sa foi ne fait pas de doute, Dreck semble avoir un certain goût pour les complots et le double-jeu, et je crains qu'il ne se mette dans des situations délicates. Comme si je n'avais pas assez de souci à me faire pour Volken !
Volken, qui d'ailleurs fait preuve d'une certaine jalousie envers ce pauvre Dreck, trouvant notre proximité quelque peu suspecte. Il est vrai que, si je lui ai parlé de l'ancienne amitié qui m'unit au jeune mestre, je ne peux pas lui faire part de la véritable raison de notre complicité. Si Volken accepte ma foi tant bien que mal, il pourrait se montrer moins tolérant envers un étranger dont il n'a pu encore testé la loyauté. Et il est des secrets qui gagnent à ne pas être partagés même avec ceux qui nous sont le plus proches...

Bien sûr, en réalité, l'affection que j'éprouve pour Dreck, alliée à une convergence d'intérêt objective, n'est en rien comparable avec la place qu'occupe Volken dans ma vie. Volken est l'époux auquel R'hllor m'a destinée, le seul homme qui aie jamais partagé ma couche, le père de mon fils chéri. J'étais pure lorsque je l'ai rencontré, par un soir d'été, lors de la fête du solstice. Un soir où Sa lumière était interminable. Une légère brise venait adoucir Sa chaleur.
Je l'ai immédiatement reconnu, riant, attablé un verre à la main. Il ne m'avait jamais vue mais je le connaissais déjà. J'étais venue là sachant que je l'y trouverais. Depuis plusieurs semaines, R'hllor m'avait montré son image dans les flammes et m'avait révélé qu'il m'était destiné.
Nos regards se sont croisés, et Volken m'a invitée à m'asseoir près de lui. Il m'a proposé une coupe de vin, que j'ai refusée. J'ai fait le vœu, il y a bien longtemps, de ne jamais toucher à la chaleur artificielle d'un breuvage : je n'en ai nul besoin, puisque Sa chaleur emplit en permanence tout mon être. Je n'ai pas expliqué cela à Volken. Je ne lui ai pas parlé de ma foi. Cela, à ce stade, n'était pas nécessaire. Mais alors que, plongé dans l'ivresse de la fête, il enchaînait les coupes de vin, je buvais chacune de ses paroles. Je l'ai questionné sur sa vie, son pays, les us et coutumes de Westeros, et ce Nord si lointain et quelque peu effrayant. J'ai appris qu'il était de noble extraction. Mais, loin de se reposer sur la facilité qu'avait pu lui offrir sa naissance, il parcourait le monde à la recherche d'aventures. Il était facile de voir, à son attitude, que la compagnie des femmes lui était familière et qu'il était habitué à séduire. Mais ce soir du moins, j'éveillais visiblement son intérêt plus que les autres convives. J'étais moi aussi accoutumée à susciter le désir chez les hommes et, depuis que j'étais sortie de l'enfance, j'avais eu de nombreux prétendants. Certains ne cherchaient qu'une amourette, d'autres avaient des intentions plus sérieuses. Certains étaient beaux, riches et même d'un bon statut. Je les avais tous éconduits avec un sourire poli.
Mais lorsque, à l'issue d'une promenade à travers la ville, Volken m'a attirée dans un bosquet, glissant son bras autour de ma taille, je l'ai laissé faire et lui ai rendu son étreinte.
Lorsque je suis rentrée au temple, le lendemain, le soleil était déjà haut dans le ciel. Pendant les semaines qui ont suivi, nous nous sommes revus presque chaque jour. Nous passions parfois de longues heures à nous promener, durant lesquelles il me racontait ses affaires, me parlait de sa famille, les Blacksword. Il me racontait aussi ses voyages dans des contrées exotiques, jusqu'en territoire Dothraki. Nous passions des nuits plus longues encore, durant lesquelles je découvrais un nouveau feu, celui de la passion des corps. J'avais beau savoir que je n'étais sans doute pour lui qu'une conquête de plus, durant ces moments, j'avais l'impression d'être la seule à ses yeux. Et lorsqu'entre deux râles, il murmurait qu'il m'aimait, j'étais tentée de le croire.
Puis vint le jour où il dut partir. Ses affaires l'appelaient ailleurs. Il me promit de revenir bientôt à Braavos. Lorsque je lui dis que ce serait peut-être moi qui, un jour, viendrais lui rendre visite, il eut un sourire amusé.

Neuf mois plus tard, je donnais naissance à mon fils Ferrego, entourée de mes sœurs du temple. Loin de me jeter la pierre, elles me furent d'un soutien précieux : chacun savait que par cette naissance s'accomplissait la volonté du Maître de la lumière. Plus de deux années s'écoulèrent ainsi. Ferrego grandissait, devenant un petit garçon fort et vif d'esprit dont chaque trait me rappelait ceux de son père. Lorsqu'il fut en âge de voyager, le moment était venu de partir pour Deathwatch.

Deathwatch, dont la conduite, après bien des péripéties, est désormais entre les mains d'Edrick. Sa tâche ne s'annonce pas facile. Mais il a montré, au cours des ces dernières semaines, que sous des dehors conciliants se cache une volonté inexorable. Et qu'il est capable de décisions... radicales. Cet héritier dont on murmurait qu'il manquait de force de caractère a semble-t-il trouvé une nouvelle force dans l'amour qu'il voue à lady Astreïa, l'héritière du domaine des Ryswell. Ou bien est-ce simplement l'exercice du pouvoir qui lui a appris des leçons qui l'ont forgé ? Toujours est-il qu'il n'a pas manqué de courage en s'opposant au choix de son père, qui avait décidé qu'il épouserait Cerrah Lannister. Lorsqu'il m'a fait mander, après son entrevue avec le vieux seigneur, j'ai été horrifiée du spectacle que j'ai découvert. Edrick était en charpie, son père lui avait littéralement brisé les os ! Après avoir fait sortir ses gardes de la pièce, il m'a révélé qu'il comptait sur mon aide pour le remettre sur pieds... et sur mes visions pour savoir ce que lui réservait l'avenir. J'ai accepté d'accéder à sa deuxième requête. Pour la première, je lui ai dit qu'il me fallait davantage étudier la question, afin de déterminer le meilleur moyen de lui venir en aide. En réalité, je n'avais pas la moindre idée de comment procéder. R'hllor étant la source de toute vie, Son pouvoir pouvait sans doute agir sur la santé des corps. Mais, dans les faits, je n'avais jamais rien fait ni observé de tel.
Afin d'apporter tout de même un peu de réconfort à Edrick, j'ai pris le temps d'observer longuement dans les flammes le sort qui serait réservé à son mariage.
La vision que R'hllor m'a envoyée était troublante. Elle n'était ni floue ni indistincte, et pourtant aucune certitude ne pouvait en être tirée. Il s'agissait de l'un de ces moments où l'avenir est comme en équilibre sur le fil d'une épée. Deux chemins possibles, aucun ne semblant l'emporter définitivement sur l'autre, à l'image du combat éternel que se livrent le Seigneur de la lumière et son alter ego maléfique, l'Autre.
La scène représentait, sans doute possible, le mariage d'Edrick. A son bras, la mariée... de dos. Elle se retourne, c'est lady Cerrah ! Non, son visage change, pour prendre les traits de lady Astreïa ! Et ainsi de suite, la scène oscille toujours, mais se précise. Aux côtés de la promise Lannister, se trouve Edrick Sr, arborant un air satisfait. Lorsque le visage d'héritière de Blaze Tower apparaît à nouveau, le vieux seigneur est en arrière-plan... le corps criblé de flèches.
La scène se brouille et apparaît un œil, un œil bleu... qui pleure une larme de sang.

Je retourne auprès d'Edrick et lui raconte ce que j'ai vu. Il me confie alors un terrible secret. Il a, à l'instant même, pris la décision de convier le capitaine Stillgar. Cet homme, dit-il, lui est dévoué car il l'a tiré de l'exil où l'avait injustement relégué son père. Il compte lui confier la mission de rassembler quelques archers de confiance, et de mener une embuscade où le seigneur, son père, trouvera la mort.
Je suis frappée de la résolution qui brûle dans ses yeux, alors même qu'il peut à peine se mouvoir. Depuis mon arrivée, j'ai peu à peu laissé entrevoir à Edrick la voie du Maître de la lumière. Sans vouloir pour autant s'engager, il a indéniablement fait preuve d'une certaine ouverture et de beaucoup d'intérêt. Cette confession de sa part est une marque de confiance, et une opportunité qui ne se présentera pas deux fois. Le vieux seigneur, quant à lui, apparaît de toute évidence borné, crispé sur ses traditions et ses idoles. C'est lui, après tout, qui a exigé la tête du pauvre Merrick Hill, choisi de R'hllor, en le qualifiant d'abomination. Et l'état d'Edrick, réduit en charpie par son propre père, le prouve : la situation a atteint un point de rupture et ne se résoudra pas sans effusions de sang. D'ailleurs, le vieux seigneur est haï de tous : Volken ne lui pardonne pas d'avoir laissé son père, le propre frère d'Edrick Sr, se faire pendre sous ses yeux sans intervenir. Même son épouse, lady Lyanna, ne semble guère le porter dans son cœur, même si elle tente tant bien que mal de le cacher. Certes, il est de notoriété publique que Lyanna est une débauchée qu'aucun mari ne pourrait sans doute contenter, mais il faut bien admettre que sa situation n'est guère enviable.
Il n'y a pas à hésiter. Je rassure immédiatement Edrick : sa confiance ne sera pas déçue. Rien de ce qui est dit dans cette pièce n'en sortira. Mais je lui demande de repousser son entrevue avec Stillgar : j'ai une autre proposition à lui faire.
Son plan, à mon sens, est trop risqué : trop de personnes impliquées, une mort violente qui jettera sur lui un soupçon qui, même s'il n'est jamais avéré faute de preuves, ternira sa réputation. Le mariage avec lady Cerrah doit avoir lieu dans un mois. Edrick estime qu'il lui faut une semaine pour mettre son plan à exécution. Je lui demande de me laisser quinze jours. Dans deux semaines, je lui proposerai un autre plan, bien moins risqué, bien plus propre et bien plus sûr. Je n'y mets qu'une condition : en attendant, il ne doit parler à personne de ses intentions. Après un moment d'hésitation, Edrick finit par accepter. Il me donne sa parole de ne rien entreprendre pour l'instant et de garder ses projets secrets.
Je sors de la tour du mestre brûlant d'excitation... et quelque peu effrayée par ma propre audace. Je dispose donc de deux semaines pour acquérir les connaissances nécessaires afin de remettre Edrick sur pied... et le débarrasser de son père. Pour le deuxième point, j'ai déjà l'idée de bien des méthodes préférables à une embuscade menée par des archers. Je pourrais par exemple enflammer le lit du vieux seigneur pendant son sommeil – on conclurait à un incendie qui se serait déclaré dans sa chambre. Ou chercher quelque poison du côté de Dreck, qui semble disposer d'une connaissance extensive du sujet. Mais il doit y avoir mieux. Si je peux apprendre à soigner les corps, j'aurai aussi le pouvoir de faire l'inverse. C'est donc dans ce sens que je dois concentrer mes efforts.
Je ne réussis pas à fermer l’œil de la nuit. Je réfléchis, retournant le problème dans tous les sens, repassant en boucle la moindre de mes connaissances en anatomie et en chirurgie apprise lors de ma formation au temple, tentant d'établir des liens, des similitudes, avec les rituels que je maîtrise.
Lorsque arrive le matin, il me semble avoir avancé. J'ai quelques pistes, quelques idées qui pourraient peut-être fonctionner. Mais il me faudrait pouvoir les tester, les ajuster surtout afin de ne pas risquer de causer à Edrick plus de mal que de bien. Je pourrais tenter de capturer quelques animaux... Non, cela ne suffira pas, et je dispose de peu de temps, je dois aller à l'essentiel. Il faudrait que je puisse faire des tests... sur des humains.
Mais où les trouver ? Je ne peux demander à n'importe qui de s'y prêter, car il est probable que les cobayes ne ressortent pas indemnes de ces expériences... La prison recèle bien quelques condamnés qui ne manqueraient à personne, mais Edrick n'a plus le pouvoir de m'y donner accès, son père lui ayant retiré à peu près toutes ses responsabilités après leur altercation.

Depuis quelques temps, Volken passe régulièrement la nuit dans mes appartements. Après des débuts un peu distants, où aucun de nous n'osait aller ouvertement vers l'autre, les anciens liens se sont renoués. Pour ma plus grande joie, Volken témoigne beaucoup d'intérêt à notre fils. Il nous rend régulièrement visite afin de jouer avec lui et d'observer ses progrès. Lorsque vient pour Ferrego l'heure du coucher, une gouvernante vient le chercher... et Volken reste souvent jusqu'au matin.
Les lendemains de ces nuits-là, je sais que pèsera sur moi le regard sombre de Lyanna. Il est clair qu'elle ne m'apprécie guère et qu'elle lorgne sur Volken. Elle ne manque pas une occasion d'exprimer sa désapprobation quant au statut qui m'est consenti à Deathwatch et de m'écraser de son mépris. Quelle ironie ! Elle a beau me traiter de saltimbanque, elle doit bien savoir au fond que je suis plus honorable qu'elle, qui ouvre sa couche au premier venu, et c'est sans doute cela qui la gêne.
Je suis un peu peinée que Volken, lui, ne s'en rende pas tout à fait compte et continue à lui témoigner de l'intérêt. J'ai appris qu'il lui avait offert, pour son anniversaire, un énorme collier de diamants ramené de Blaze Tower. Lui qui peut avoir toutes les femmes qu'il souhaite, je ne comprends pas qu'il aie besoin de se payer les services d'une catin, surtout aussi chèrement tarifée par rapport à sa beauté très commune. Mais je prends mon mal en patience et le laisse libre, même si cela me fait mal au cœur : il finira bien par se rendre de lui-même à l'évidence !

C'est lors d'une de ces visites que je décide de m'ouvrir de mon projet à Volken, en omettant bien sûr la partie « meurtre d'Edrick Sr ». Je lui révèle simplement qu'il s'agit pour moi de trouver le moyen de soigner les blessures de son cousin. Volken a alors une réaction imprévue : il ouvre sa chemise et me désigne une cicatrice encore douloureuse. Il veut, lui, me servir de cobaye pour mon expérience ! Cette bravade me touche et me fait sourire à la fois. Mais j'ai toute les peines du monde à le convaincre à renoncer à cette folle idée, et je dois finalement lui dire que c'est moi qui serais trop troublée de m'exercer sur lui, si bien que l'expérience ne pourrait pas être menée correctement.
Ce n'est qu'à regret qu'il promet finalement de m'aider à trouver d'autres sujets d'expérimentation.

Quelques jours se passent, et j'attends fébrilement qu'il me reparle du sujet. Je sais que le temps joue contre moi. Je me rapproche de Dreck et tente de le sonder. Il apparaît assez vite que sa fidélité à Edrick Sr, qu'il a accompagné depuis Seagard, est toute relative. Il a pu constater de lui-même à quel point le vieux seigneur semblait inflexible et fermé à notre foi. Je lui glisse que l'héritier pourrait faire preuve de davantage d'ouverture. De fil en aiguille, nous voilà discutant ouvertement de l'élimination d'Edrick père. Il se chargera d'observer ses habitudes, les allées et venues de ses gardes, et de chercher ses points faibles. Ensuite, le poison... ou mieux encore. Il me faut décidément en apprendre davantage.

Volken m'apporte enfin de bonnes nouvelles : il souhaite se débarrasser d'une figure de la pègre locale, un malfrat du nom d'Arken, et me propose de participer à l'embuscade. Je pourrai ensuite disposer librement des captifs.
Volken me fait part de son plan : il a donné rendez-vous à Arken dans une maison abandonnée, un peu à l'écart de la ville, prétextant avoir des informations à monnayer sur le Lion écarlate, l'allié Lannister qu'Edrick Sr a ramené dans ses valises. Pour justifier ma présence, il lui a raconté que je servais d'intermédiaire avec un membre éminent du clergé de R'hllor, à l'origine des fameuses – et fictives – informations. Il sait que le malfrat sera accompagné de plusieurs hommes de main. Nous-mêmes serons escortés de plusieurs gardes de confiance. Volken a même obtenu une escorte supplémentaire sous prétexte d'assurer ma sécurité, pour laquelle il semble d'ailleurs très inquiet. Je le rassure : je serai bien capable de veiller sur moi-même, et n'ai pas besoin pour cela de savoir manier l'épée. Mais, devant sa moue sceptique, je préfère ne pas insister : je sais qu'il lui plaît d'agir en mâle protecteur, et je ne voudrais pas le priver de ce plaisir !

Durant la journée, je retrouve Dreck pour m'enquérir de l'avancée de son enquête. Il me confie au passage qu'il a en ce moment un plan... pour se débarrasser d'Arken ! Décidément, le chef de la pègre semble devenu bien indésirable ces derniers temps. Je dissuade Dreck de mettre son projet à exécution et lui glisse, sans lui en dire plus, que j'ai de bonnes raisons de croire que les jours d'Arken sont de toute façon comptés : des personnes haut placées à Deathwatch ont déjà un plan en travers duquel il vaudrait mieux ne pas se trouver. Même si les complots de notre mestre me semblent un peu obscurs, je ne doute pas qu'il fera bon usage de cette information pour placer ses pions en prévision de cette disparition inéluctable...

Le soir venu, alors que Volken et moi nous quittons le château avec notre escorte, nous constatons rapidement que nous sommes suivis. Mais nos poursuivants semblent pour le moins amateurs et il n'est pas difficile de les démasquer : il s'agit en fait de deux dames de compagnie de Lyanna qui, prises la main dans le sac, bégaient des explications invraisemblables. Volken les renvoie sans ménagements. Je me demande bien pourquoi Lyanna nous fait ainsi espionner par de pareils as de la filature, peut-être n'apprécie-t-elle pas que Volken ait des secrets pour elle ?
Nous voici arrivés dans la maison. Nos archers se dissimulent dans une armoire tandis que nous prenons place pour attendre notre « invité ». Il ne tarde pas à arriver, escorté comme prévu de deux hommes de main. Volken lui offre un siège et nous entamons la discussion pour endormir sa méfiance. Mais Arken n'est pas né de la dernière pluie, il jette des regards soupçonneux dans la pièce et s'inquiète du retard de notre « source ». Ne maîtrisant pas le talent de Volken pour la comédie, je me contente de rester évasive, et lui réponds que La nuit est sombre et pleine de terreurs, et que Sa volonté, qui guide nos pas, décide de l'heure où se produit chaque chose. Cette réponse semble ne satisfaire que moyennement le malfrat, mais elle éveille moins sa méfiance qu'un mensonge mal ficelé.
De toute façon, c'est le moment que choisit Volken pour donner le signal : des flèches fusent, le combat est lancé. Mais Arken se révèle plus dur à cuire que prévu : les flèches rebondissent sur lui et révèlent une armure sous ses vêtements crasseux. Volken l'assaille pendant que les gardes s'en prennent à ses hommes de main. Quant à moi, il me semble que la meilleure chose à faire est de disparaître... et c'est ce que je fais. Je me fonds dans les Ombres de R'hllor, indétectable, et j'observe la scène, le cœur battant. Arken sait visiblement se battre et, malgré son talent martial, Volken joue de malchance et finit par se trouver en difficulté. Alors que je cherche un moyen de faire basculer la situation, il se trouve soudain tout près de moi, menacé directement par l'arme d'Arken. Je ne réfléchis plus et je fais usage du peu de force dont je dispose pour frapper l'assaillant dans le dos et attraper sa jambe, afin de le déséquilibrer. L'effet de surprise joue à plein et Arken trébuche : ce sont les quelques secondes qu'il fallait à Volken pour reprendre l'avantage. Bientôt, l'issue ne fait plus de doute : nos adversaires sont à terre. Les deux hommes de main sont faits prisonniers. Quant à Arken, il expire décapité par Volken, après une condamnation à mort sommaire.
Volken renvoie nos compagnons et nous restons seuls dans la maison. Il semble troublé par ma disparition quelque peu surnaturelle. Je sens toujours en lui un certain malaise face à ce qu'il perçoit comme une étrange sorcellerie. Mais il doit bien admettre que je lui ai sans doute sauvé la vie. Il s'enquiert de mes besoins. Je l'assure que je peux rester seule sur place, je veux mener mes expériences sans tarder.

Une fois seule, je commence le travail. Ce n'est pas une partie de plaisir : même si les prisonniers ont sans doute amplement mérité leur sort par leurs méfaits, le supplice que je suis obligée de leur infliger est de ceux que je ne souhaiterais à personne. Pour apprendre la maîtrise de la chair, je dois déconstruire chaque os, chaque organe. Puis tenter de le reconstruire. Et recommencer, encore et encore. Lorsque le jour commence à poindre, les deux hommes font peine à voir mais sont toujours en vie. Quant à moi, je suis épuisée, mais optimiste : mes théories semblent se vérifier, je ne suis pas loin d'atteindre mon but ! Mais il me faut quelques heures de sommeil, pendant lesquelles je vais devoir laisser les prisonniers ici. Je vérifie leurs liens, mais je m'y connais assez peu dans l'art du ligotage et je ne peux pas être sure de moi. Si l'un d'eux s'enfuyait, les conséquences seraient terribles : non seulement cela mettrait Volken en difficulté, mais il pourrait faire courir sur moi des rumeurs dont je n'ai pas besoin en ce moment.
Je dois pourtant rentrer au château. Lorsque j'arrive, Volken est endormi, et je n'ose pas le réveiller pour lui demander l'aide d'un garde. Une idée me vient : je me dirige vers la tour du mestre, où je trouve Dreck ne dormant que d'un œil. Je lui demande de me confectionner une potion qui plongera mes cobayes dans un sommeil salutaire... tout en supprimant tout risque de fuite. Ce n'est donc qu'après être retournée sur place administrer le somnifère que je peux regagner mes appartements et m'endormir en toute quiétude.

Maintenant que j'ai eu la confirmation que mes théories n'étaient pas pure fantaisie, et que j'ai bon espoir de pouvoir tenir pleinement l'engagement pris envers Edrick, il me faut peaufiner les détails pratiques. A commencer par l'essentiel : puisque je ne pourrai pas avoir d'accès direct au vieux seigneur pour l'assassiner, il me faut un élément sur lequel travailler à distance. Et l'idéal serait... une fiole de son sang.
Là encore, c'est une discussion avec Dreck qui me fournit la solution. Mon ami d'enfance est désormais tout à fait convaincu de la nécessité d'éliminer Edrick Sr, et je dois même modérer son enthousiasme. Son plan suppose en effet l'usage du poison. Il semble certes être passé maître dans cet art, mais peu d’élixirs sont indétectables et mon approche me paraît de loin préférable. Toutefois, un poison beaucoup plus léger et inoffensif pourrait nous être d'une grande aide. En effet, si Edrick Sr se trouvait malade à la suite, par exemple, d'un repas un peu indigeste, son premier réflexe ne serait-il pas de faire quérir le mestre pour une bonne saignée ?

Dès le lendemain, la tablée d'Edrick Sr, à savoir lui-même, son ombre Brand, et Lyanna, est prise quelques heures après le repas de tous les symptômes de l'ingestion d'une viande mal conservée. La réussite est totale, et je dois avouer que la vision de Lyanna courant, le visage verdâtre et se tenant le ventre, vers les latrines les plus proches, m'apporte encore un plaisir supplémentaire.
Dévoué, le jeune mestre administre quelques plantes et effectue les saignées bienfaisantes, le vieux Ludweck ayant bien évidemment eu des réticences à traîner sa masse dans l'escalier de sa tour.

Entre temps, j'ai pu retourner dans la maison abandonnée qui me sert en ce moment de salle d'expérimentation. Les deux pauvres hommes n'ont pas survécu, mais R'hllor saura, je n'en doute pas, récompenser leur sacrifice.
Cela tombe bien, car le délai qui m'a été imparti touche à sa fin. Il est temps de retourner au chevet d'Edrick et d'exercer sur lui mes nouveaux pouvoirs, maintenant un peu mieux maîtrisés. Je suis raisonnablement confiante mais je sais que le risque n'est pas nul. Aussi, c'est le cœur battant que j'entre dans la chambre où l'héritier est toujours cloué au lit. Mais je dois me tranquilliser, R'hllor guidera ma main... il me suffit de Lui faire une entière confiance et il fera de moi Son instrument... Tel est le mantra que je me répète alors que j'approche mes mains à quelques centimètres du corps d'Edrick et que je concentre sur lui mon attention. Ses os brisés, ses muscles tuméfiés, le sang qui coule dans ses veines et le souffle qui l'anime... tout m'apparaît beaucoup plus clair et distinct que la première fois que je l'ai examiné. La force de R'hllor afflue en moi, et je n'ai qu'à la conduire, à la canaliser vers chaque organe endommagé. Petit à petit, avec précaution, je remets en place chaque élément, je sens les os qui se ressoudent, la tension qui se relâche.
« Voilà, c'est terminé ». Je me sens comme vidée de toute énergie. Et cette brûlure intérieure, que je connais bien, qui commence à poindre. Je sens que je ne pourrai pas faire davantage. Edrick aura encore besoin de convalescence, mais l'essentiel est fait.
Edrick se lève, pour la première fois depuis deux semaines il quitte sa couche avec un bonheur visible. Bien qu'épuisée, je rayonne de soulagement. « N'avez-vous pas eu raison de me faire confiance ? » Il acquiesce, naturellement. Je sens que j'ai marqué un point décisif. Je ne demanderai pas de paiement pour ce service. Ce n'est pas là ce qui me préoccupe. J'avance un sujet que je sais sensible : « Seigneur, vous pouvez constater combien je puis vous être utile et combien est grande la puissance de Celui que je sers. Continuez à m'honorer de votre confiance, et la deuxième mission que vous m'avez confiée sera également remplie. Mais certains me regardent d'un mauvais œil, vous le savez, et murmurent que je ne suis pas légitime ici à Deathwatch. La précarité de ma position... » Edrick m'interrompt : « Pour ma part, vous êtes la bienvenue ici, et la confiance que je vous témoigne en est justement la preuve. Mais je sais ce que vous allez dire et ce que vous souhaitez n'est pas en mon pouvoir : si Volken souhaite vous épouser, non seulement je ne m'opposerai pas à ce mariage, mais vous aurez ma bénédiction. Mais je ne puis forcer mon cousin, et je ne souhaite pas le faire. Ce choix lui appartient. »
Je sais qu'il a raison et je n'insiste pas. Tout vient à son heure, et lorsque telle est Sa volonté. Je prends congé, non sans avoir glissé quelques mots sur la puissance de R'hllor et le soin qu'il prend de ses adeptes, afin qu'Edrick puisse y réfléchir durant les prochains jours où, bien que presque remis, il devra feindre d'être toujours très mal en point afin de ne pas éveiller les soupçons par une guérison miraculeuse.

Le soir, je passe un moment avec Volken, qui est encore profondément affecté par les funérailles récentes de son père. Sa tristesse me touche : les deux hommes étaient visiblement très proches. Leurs personnalités présentaient d'ailleurs bien des similitudes, si l'on en croit le nombre de jeunes femmes éplorées qui suivaient le cortège funéraire... J'espère tout de même ne jamais subir le sort de la mère de Volken, qui a la réputation d'être une vieille femme aigrie faisant vivre un enfer à ses proches par ses plaintes continuelles.
Au-delà de la tristesse du deuil, c'est le sort ignominieux réservé à son père qui met Volken en rage. Il est certain qu'il n'est pas près de pardonner au Jeune Loup ce qu'il juge comme la pire des trahisons et qu'il est prêt à tout pour se venger. Il m'a ainsi confié qu'il venait d'écrire au seigneur Frey, à qui il est relié par sa mère, pour l'alerter quant au fait que Robb Stark avait décidé d'épouser une noblaillonne des terres de l'Ouest, au lieu de la petite fille de Walder Frey comme prévu. Il espère ainsi que son aïeul prendra des mesures de rétorsion en fermant les Jumeaux aux troupes des Stark, les privant ainsi d'un passage hautement stratégique.
S'il y a bien une chose qui semble lier tous les Blacksword de Deathwatch au-delà de leurs différends, c'est ce rejet des Stark. En revanche, l'allégeance aux Lannister voulue par Edrick Sr ne fait pas le même consensus. Et de toute façon, elle sera définitivement compromise si son fils n'épouse pas lady Cerrah. A mes yeux, Stark ou Lannister sont de toute façon également illégitimes et nuisibles. L'un comme l'autre adorent des idoles qui sont des créations de l'Autre, et seul un adepte de la vraie foi devrait gouverner les Sept Couronnes, comme le reste du monde, afin que soit accomplie Sa volonté.
Je ne suis pas restée tard auprès de Volken ce soir-là. J'avais besoin de repos. Mais, au moment de le quitter, mon cœur s'est serré quelque peu. Je savais que ce que je m'apprêtais à accomplir était l'entreprise la plus hasardeuse dans laquelle je me sois jamais engagée.

Le lendemain, peu après mon réveil, j'ai embrassé Ferrego et je l'ai confié à la gouvernante après m'être assurée que je ne serais pas dérangée. J'ai alors mis en place les éléments du rituel. Une dernière fois, j'ai interrogé R'hllor et j'ai su que ce que je m'apprêtais à faire était bien Sa volonté.
J'ai sorti de mon coffre la fiole de sang que m'avait confié Dreck un peu plus tôt.
J'ai senti la force de R'hllor affluer et grandir en moi. Et j'ai commencé un long travail, dont je savais qu'il pouvait être le dernier en ce monde.

Fait à Deathwatch, en la lumière du Maître.
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pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par pelon »

ça pose le personnage!!!

les autres devraient se méfier :mrgreen:
Elyandel
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Elyandel »

Outch, faut pas la contrarier la petite.
C'est toujours aussi intéressant à lire mais j'aimerai bien avoir les autres point de vu sur la situation.
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le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Elyandel a écrit :Outch, faut pas la contrarier la petite.
C'est toujours aussi intéressant à lire mais j'aimerai bien avoir les autres point de vu sur la situation.
Ben le pire c'est qu'elle était pas spécialement contrariée! Elle est juste passionnée et un tout chti peu fanatique. Maintenant, vous pouvez imaginer l'angoisse de Volken. Si elle se met à le haïr, ça risque de mal, très mal finir!

Pour les autres points de vue, vous aurez bientôt celui de lady Lyanna qui évoquera évidemment la mort du vieux. Dans celui d'après, pour la séance à venir, Volken y reviendra aussi.
Pour Edrick jr, c'est plus compliqué, car le joueur écrit très rarement les CR. Quant à Dreke, le nouveau mestre, le joueur n'en écrit jamais, donc vous n'en entendrez parler qu'à travers les autres . A moins que le Meujeu qui lui est plus actif, prenne de temps en temps la plume avec l'un de ces deux personnages.

En tout cas, même si je ne suis pas objectif car je participe à cette tablée, je tire mon chapeau à la joueuse d'Illyria, qui, comme prévu nous a fait attendre loongtemps, mais nous a encore pondu un très beau CR.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Taho »

le Zakhan Noir a écrit :A moins que le Meujeu qui lui est plus actif, prenne de temps en temps la plume avec l'un de ces deux personnages.
Je ne préfère pas. Un personnage est la propriété exclusive de son joueur.

Mais il y a des chances que le prochain CR que j'écris soit du point de vue d'Astreïa, de l'Aigle ou de Cerrah Lannister.
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par anonyme »

Au début, j'ai trouvé ça ENORME ! J'ai même failli abandonné la lecture ! Et puis au fil des paragraphes, j'ai trouvé ça ENORME, mais pour d'autres raisons ! Et bien voilà un personnage qui révèle une facette à laquelle je ne m'attendais pas... mais qui s'avère au combien intéressante (et puis le CR est bien écrit, et avec la BO du TdF dans les oreilles, ça passe encore mieux :)).
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par Lordrael »

Ça valait le coup d'attendre! ;-)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

Uphir a écrit :Au début, j'ai trouvé ça ENORME ! J'ai même failli abandonné la lecture ! Et puis au fil des paragraphes, j'ai trouvé ça ENORME, mais pour d'autres raisons ! Et bien voilà un personnage qui révèle une facette à laquelle je ne m'attendais pas... mais qui s'avère au combien intéressante (et puis le CR est bien écrit, et avec la BO du TdF dans les oreilles, ça passe encore mieux :)).
Tant mieux, c'est vrai que l'info principale est pas évidente à encaisser, mais le CR montre bien le pourquoi du comment.
Et oui, c'est bien de révéler d'autres facettes de tel ou tel personnage.
Il faut bien comprendre quelque chose, c'est que les CR ne rendront jamais compte de l'intégralité des intrigues, pour la bonne et simple raison que certains (et notamment les persos successifs du joueur qui n'en écrit jamais) ne révèlent pas à grand monde leurs entreprises secrètes. Du coup, parfois, grâce à un autre personnage (ici Illyria) on en entend parler, mais le reste du temps, c'est comme la face cachée de la lune. Ca ne veut pas dire qu'ils se roulent les pouces pendant que les autres se pavanent devant la caméra hi hi
De ce point de vue les lecteurs du CR ici sont comme certains PJ à la table, ils passent à côté de choses dont ils entendront peut-être parler x CR plus tard, si les projets aboutissent... c'est un peu inévitable je pense.

Et encore ce serait pire si c'était toujours Volken ou le MJ qui s'y collait. Là, même si la rotation n'est pas parfaite, y'a quand même suffisamment de points de vue pour avoir un spectre un peu plus large....

Et au fait, vous aurez bientôt le CR de Lady Lyanna sur la séance de mercredi dernier. Et là aussi, il va y avoir du sport...
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par lolthefol »

J'ai une solution le Mj devrait exiger un CR de chaque joueur à chaque partie.
Merci d'avance .... :yes:
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]

Message par le Zakhan Noir »

lolthefol a écrit :J'ai une solution le Mj devrait exiger un CR de chaque joueur à chaque partie.
Merci d'avance .... :yes:
Ca fait longtemps que j'ai sournoisement suggéré cette possibilité. Mais il a refusé et il a raison, à la base les joueurs n'ont pas signé pour ça. J'aime bien jouer le péteur de couilles sur ce sujet, je ne pense pas qu’ils m’en veuillent trop, mais il faut quand même leur laisser leur liberté (de penser et) d’écrire ou pas. Surtout que s’il signent, ils m’ont sur le dos ensuite hé hé
Voir que le CR prend de l’ampleur, est agréable à lire et permet de se vanner entre personnages est sans doute la meilleure manière de provoquer quelques vocations supplémentaires.
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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