En tout cas ça n'arrange pas mon petit (enfin petit... 1m96) Volken qui va devoir forcément rester un peu ici pour élucider le mystère alors qu'il a enfin reçu un corbeau de son grand père Walder Frey qui l'incite à le rejoindre aux Jumeaux,
[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
oui mais le vieux, y'a pas de traces, c'est officiellement une crise cardiaque. Astreya c'est clairement un poison ou un sort dégueulasse, visible...
En tout cas ça n'arrange pas mon petit (enfin petit... 1m96) Volken qui va devoir forcément rester un peu ici pour élucider le mystère alors qu'il a enfin reçu un corbeau de son grand père Walder Frey qui l'incite à le rejoindre aux Jumeaux,
En tout cas ça n'arrange pas mon petit (enfin petit... 1m96) Volken qui va devoir forcément rester un peu ici pour élucider le mystère alors qu'il a enfin reçu un corbeau de son grand père Walder Frey qui l'incite à le rejoindre aux Jumeaux,
Spoiler:
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Elle est donc décédée ? Le RP n'excluait pas cette possibilité mais pouvait laisser entendre qu'elle était juste gravement blessée.le Zakhan Noir a écrit :oui ça c'est nous qui l'avons constaté en nous penchant sur le corps. En fait on a fini la séance un peu plus loin que la fin du CR, juste le temps de comprendre à peu près la cause du décès.... la prochaine va démarrer sur les chapeaux de roue!
Edit: Sort ou poison ? Si plaie au ventre, ce ne serait pas un coup de surin ?
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
yep, il était difficile pour un CR qui prenait le point de vue de la victime de dire "je suis morte", mais nous on l'a constaté ensuite, quand le mestre et la dévôte du dieu rouge ont uni leurs efforts pour la sauver, en vain...
Enfin bon, tout ceci sera décrit dans le prochain CR...
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Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Et avec Illirya dans les vapes après avoir essayé de ranimer Astreïa, il n'y aura pas de coup de pouce magique pour vous aider : il faudra vous débrouiller ! 
Cette scène était dans mon arbre scénaristique depuis bien longtemps, ça fait plaisir d'avoir pu la jouer (même si c'était assez horrible au final)

Cette scène était dans mon arbre scénaristique depuis bien longtemps, ça fait plaisir d'avoir pu la jouer (même si c'était assez horrible au final)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Mais non, mais non...Taho a écrit :(même si c'était assez horrible au final)

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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
C'est marrant à chaque CR, je me dis que ça pourra pas être pire et pourtant, si 

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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Pour sur, je vois pas ce qui pourrait mal tournerle Zakhan Noir a écrit :bon ce soir, j'ai hâte, c'est la suite des Chroniques de Barrowlands pour le Trône de Fer. On va reprendre au moment où Edrick et l'Aigle (garde du corps et frère de la mariée défunte) sortent en hurlant pour déssouder Roger Ryswell. Tout ça en présence d'un gros paquet de nobles du coin et d'un nombre impressionnant d'hommes armés.
Ca va bien se passer? Hein? Pas vrai? Allez....

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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
alors,
ça a mal tourné?
ça a mal tourné?
- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Oui et non...pelon a écrit :alors,
ça a mal tourné?

Disons que personne n'est mort, mais personne n'est tiré d'affaire non plus...
Accessoirement, on a fini sur un gros cliffhanger. Donc à la prochaine séance, tout peut arriver

- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
mouais.... moi je sens que je vais pas tarder à laisser les autres se démerder hein, chacun ses soucis. Volken a rendez-vous aux Jumeaux bon sang!
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Pas de résumé ?
- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
ouep tiens je vais aller un peu secouer les glaouis du MJ et d'Edrick...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
attention,
l'un est ton seigneur,
l'autre est encore plus..
mais si tu peux secouer tout ça
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Ayant en partie cramé ma nuit lorsque j ai découvert vos CR ily a 3 jours et n ayant actuellement pas de bouquins potables, j'ai besoin de la suite 

L'adulte ne croit pas au Père Noël, il vote.
L'Homme est un loup pour l'homme (surtout pour lutter contre le Ver ).
Capitaliser les profits, socialiser les pertes ( où comment gerer un Corpo/ politicien
)
Bastet Power
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- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Merci de ton intérêt, ValFarg, et désolé pour ton sommeil.
Voici la suite, écrite du point de vue de Stillgar.
Chapitre 28 – Le testament
La panique s’était abattue sur le château. Des serviteurs étaient entrés en vociférant la nouvelle. Lady Astreïa, morte ? Impossible ! Qui aurait pu ainsi frapper par le malheur ce joyeux événement, qui allait mener les Blacksword au pinacle de leur gloire ?
Les pistes étaient nombreuses, et je n’eus guerre le temps de m’y attarder avant que Lady Lyanna entre dans le hall, flamboyante de rage.
« Scellez toutes les issus ! Il y a un assassin dans le château ! Stillgar, je vous charge de garder les invités ici. »
Je m’exécutai avec ma discipline habituelle, malgré la crainte qui m’étreignait le cœur de voir la dame des lieux partir au devant du danger dans sa robe d’apparat, sans une armure, l’arme au claire. Je vis cependant avant de clore les portes que sa sœur Alysane et leur cousin Brandon Carrow « l’Ours Blanc », les accompagnaient. Je dus me contenter de ce maigre soulagement avant de perdre de vue la suite des événements.
Ce ne fut que plus tard que l’on m’informa de la suite des événements tandis que nous surveillions le grand hall. L’Aigle en proie à la rage avait dégainé son épée pour se rendre jusqu’à la chambre de Roger Ryswell pour qu’il subisse le courroux d’une justice vengeresse et immédiate. Edrick Blacksword l’accompagnait, la Noire-épée assoiffée de sang. Ils avaient trouvé les appartements de leur cible gardés, et de deux coups d’épée, avaient refroidi deux des quatre soldats interposés entre l’accusé et ses juges.
Pendant que le seigneur Volken sécurisait le château et ordonnait aux gardes de fermer les portes de la cité, Lady Lyanna avait essayé de tempérer les ardeurs vengeresses de l’Aigle, en vain jusque là. Toutefois, le premier sang versé avait ramené Edrick à la raison, et lorsque la porte des quartiers de Roger avait finit par s’ouvrir, tout le monde fut convoqué en salle d’audience.
Andre Snow n’en avais pas pour autant changé d’avis, et de sa bouche vint immédiatement l’accusation que tous avaient comprise à sa réaction :
« Roger a tué Astreïa ! »
Cependant, l’accusé fit montre d’un stoïcisme sans faille, malgré la hargne de son interlocuteur. Peut-être que la présence de ses deux frères, encore armés à ses côtés, le rassurait suffisamment pour ne pas perdre son flegme. Je me tenais aux côtés de mon seigneur, moi-même prêt à brandir le fer si jamais les Ryswell tentaient quoi que ce soit. Illirya manquait à l’appel, encore confinée dans ses quartiers : la pauvre créature s’était sentie mal en découvrant le corps de Lady Astreïa et avait perdu connaissance.
L’assemblée se tourna bien vite vers le mestre Drake pour qu’il puisse les éclairer de sa science quant à la nature du poison. Il expliqua qu’il s’agissait là d’une concoction particulièrement virulente, élaborée à partir de plusieurs souches de poison. Incurable et foudroyant, la substance pénétrait l’hôte par les pores de la peau. En une heure, même le plus hardi des hommes aurait connu le même sort. Andre Snow avait d’ailleurs conservé quelques cloques purulentes sur la paume de sa main droite après avoir touché l’épaule de Lady Astreïa là où elle avait été en contact avec le poison. Heureusement, la dose n’avait pas été suffisante pour l’atteindre.
Les seigneurs des lieux firent inspecter les convives à la recherche de gants imprégnés de la même substance. Kender Harsnow et Arnel Greycloak durent ainsi abandonner leurs gants pour inspection, tout comme de nombreuses femmes de la cour, mais cela ne révéla rien. La fouille des quartiers Ryswell n’apporta aucune autre piste, pas plus que l’examen du reste du château.
Pendant ce temps, Roger poursuivait sa défense sereinement :
« Jamais je ne ferais une chose pareille. Je ne vois pas ce que j’aurais à y gagner. Pensez-vous vraiment que mon cousin Rodrick me laisserait hériter un jour ? Je suis sûr qu’il a d’autres plans pour le trône de notre cher domaine que me laisser poser mon séant dessus. Cessez vos accusations à l’emporte pièce et réfléchissez à la personne qui va réellement bénéficier de ce décès.
— Mais ce sera vous, mon seigneur ! répondit l’assemblée, outrée. Vous êtes le prochain dans la ligne de succession.
— Demandez donc à Rodrick. »
Mais le seigneur Ryswell, abattu par l’empoisonnement de sa fille, n’avais pas pipé mot depuis plusieurs heures. Lorsqu’on prit la peine de lui demander des informations, il comprit à peine nos propos et répondit des phrases incohérentes, bribes de conversations passées. Tous les convives comprirent vite que le meurtre de sa fille avait eu raison de son esprit. Lui qui se dressait tout juste quelques heures plus tôt, si fier et si digne, n’était plus que l’ombre de lui-même : un vieillard sénile incapable d’exprimer la moindre pensée cohérente.
Il fut décidé de le laisser se reposer et de reprendre l’audience le lendemain. Les frères Ryswell se fendirent tout de même d’une petite manigance pour que, si jamais on leur enlevait leurs armes, il devait en être ainsi également pour Lady Lyanna. Après tout, son fils Geor était l’héritier légitime de son grand frère jusqu’à la naissance de ses fils ; elle bénéficierait donc elle aussi de l’incapacité d’Edrick à produire des héritiers.
La joute verbale fut courte. Le seigneur Edrick était las, accablé par le chagrin et la fatigue, et il congédia tout le monde, désarmé par mes soins. La nuit au château fut agitée par la rage d’Edrick qui détruisit la moitié de son mobilier et jeta le reste à travers la fenêtre. Personne n’osa venir l’interrompre.
Le lendemain, j’introduisais en secret une épée dans les quartiers de Lady Lyanna. Sa reconnaissance, qui brillait dans l’éclat de ses yeux, me fit perdre le contrôle une fois de plus, et briser à nouveau la promesse que je m’étais faite des années plus tôt. Au moins la mort du vieux seigneur Blacksword m’avait ôté de la conscience ce poids qui m’avait accablé la première fois. En ce jour, je retrouvais l’intimité de cette femme extraordinaire avec une culpabilité nouvelle, celle de mon serment à ma pauvre épouse innocente.
À mon départ, je croisai le seigneur Volken venu rendre visite à ma chère Lyanna, mais notre rencontre fut brève et il ne sembla pas soupçonner quoi que ce soit.
Le deuxième entretien avec le seigneur Rodrick Ryswell n’apporta rien de plus. Sa raison semblait définitivement brisée, et tous peinaient à croire que cette ruine ait été une des grandes forces du Nord. L’absence de pistes exacerba vite les vieilles rancunes et le ton monta entre Roger et Volken qui, sans prendre de gants, l’accusa d’avoir essayé de les faire tuer à Blazetower.
« Attention seigneur Volken car vous répondrez de ces accusations. Je vous rappelle que rien n’a été prouvé jusque là. La lettre que nous avions intercepté nous donnait le devoir d’agir comme nous l’avons fait. Vous auriez fait de même à notre place. C’est le faussaire que vous devriez accuser, mon cher. Pas nous. »
Interrogé en privé sur la question, l’Aigle, qui s’était occupé de l’enquête, avait confirmé l’accusation de Volken : « C’est lui, j’en suis sûr, tout comme c’était lui qui avait dû embaucher l’empoisonneur la première fois, lorsqu’on avait déjà attenté aux jours d’Astia ici même. Je n’ai pas de preuves, mais mon père comme moi en étions intimement persuadés. Il m’a cependant toujours empêché de traduire Roger en justice pour ces crimes afin d’éviter un conflit civil au sein de la cité. Il souhaitait avoir des preuves irréfutables… Maintenant tout cela n’a plus d’importance. Il faut le défier à un duel devant les dieux. Je serai ton champion Edrick si tu le souhaites. Il faut saigner Roger et Rickard comme les porcs qu’ils sont. »
J’abondais moi-même dans le sens du bâtard Ryswell. Un duel devant les dieux nettoierait tout doute et établirait la vérité une bonne fois pour toute. Mais comme le seigneur Edrick ne demanda pas mon conseil, je me gardais d’intervenir.
Puisqu’aucune preuve ne vint étayer les différentes théories, il fut décidé de faire appel au mestre de Blazetower afin qu’il puisse parler au nom de son maître. Un corbeau fut envoyé, immédiatement suivi d’une réponse : « Je vous rejoins sur le champ. » Roger accueillit cette initiative avec joie.
« Si mon cousin ne recouvre pas la raison, alors son testament parlera pour lui. Vous verrez que je ne serai pas nommé héritier et que le décès d’Astreïa n’aura en rien servi la cause de ma succession. »
Les fouilles reprirent dans le château en attendant le mestre. Guidés par le seigneur Volken accompagné d’une Illirya encore chancelante, nous explorâmes plusieurs latrines du château, jusqu’à ce que la dame de Braavos ne murmure au père de son enfant : « C’était ici. » J’ignore exactement de quoi il en retournait, mais à la suite de ces fouilles, plusieurs paysans furent conscrits pour draguer les douves à la recherche d’un récipient. Avant que les recherches ne donnent le moindre résultat, le mestre de Blazetower était annoncé au château.
L’homme, grand, maigre et noueux, avec un visage en lame de couteau et un regard de faucon, se rendit d’abord au chevet de son seigneur où il passa de nombreuses heures. À son retour, ses traits sombres ne laissaient rien présager de bon.
« Le décès de Lady Astreïa a brisé ce pauvre homme. Il ne retrouvera sans doute jamais toutes ses facultés. En ma qualité de mestre de Blazetower, je dois déclarer le seigneur Rodrick incapable de régner. Un régent devra donc prendre en charge l’administration de la cité et du domaine des Ruisseaux jusqu’à son décès. C’est une grande perte pour le Nord, deux vies, deux personnages extraordinaires réduits à néant pour de bas complots de succession. Fort heureusement, le seigneur était prévoyant et il a rédigé un testament scellé de nos deux mains pour éviter d’infinis conflits de succession. »
Le mestre produisit le document, enfermé dans un tube de cuir rigide frappé d’un cachet de cire. Alors qu’il s’apprêtait à réciter, la tension dans la salle d’audience était palpable. Des regards passaient : de Roger à Rickard, de l’Aigle à Edrick, de Lyanna à moi-même, de Volken à Illirya.
« Telles étaient les dernières volontés de Rodrick Ryswell, seigneur de Blazetower et des Ruisseaux… »
Voici la suite, écrite du point de vue de Stillgar.
Chapitre 28 – Le testament
La panique s’était abattue sur le château. Des serviteurs étaient entrés en vociférant la nouvelle. Lady Astreïa, morte ? Impossible ! Qui aurait pu ainsi frapper par le malheur ce joyeux événement, qui allait mener les Blacksword au pinacle de leur gloire ?
Les pistes étaient nombreuses, et je n’eus guerre le temps de m’y attarder avant que Lady Lyanna entre dans le hall, flamboyante de rage.
« Scellez toutes les issus ! Il y a un assassin dans le château ! Stillgar, je vous charge de garder les invités ici. »
Je m’exécutai avec ma discipline habituelle, malgré la crainte qui m’étreignait le cœur de voir la dame des lieux partir au devant du danger dans sa robe d’apparat, sans une armure, l’arme au claire. Je vis cependant avant de clore les portes que sa sœur Alysane et leur cousin Brandon Carrow « l’Ours Blanc », les accompagnaient. Je dus me contenter de ce maigre soulagement avant de perdre de vue la suite des événements.
Ce ne fut que plus tard que l’on m’informa de la suite des événements tandis que nous surveillions le grand hall. L’Aigle en proie à la rage avait dégainé son épée pour se rendre jusqu’à la chambre de Roger Ryswell pour qu’il subisse le courroux d’une justice vengeresse et immédiate. Edrick Blacksword l’accompagnait, la Noire-épée assoiffée de sang. Ils avaient trouvé les appartements de leur cible gardés, et de deux coups d’épée, avaient refroidi deux des quatre soldats interposés entre l’accusé et ses juges.
Pendant que le seigneur Volken sécurisait le château et ordonnait aux gardes de fermer les portes de la cité, Lady Lyanna avait essayé de tempérer les ardeurs vengeresses de l’Aigle, en vain jusque là. Toutefois, le premier sang versé avait ramené Edrick à la raison, et lorsque la porte des quartiers de Roger avait finit par s’ouvrir, tout le monde fut convoqué en salle d’audience.
Andre Snow n’en avais pas pour autant changé d’avis, et de sa bouche vint immédiatement l’accusation que tous avaient comprise à sa réaction :
« Roger a tué Astreïa ! »
Cependant, l’accusé fit montre d’un stoïcisme sans faille, malgré la hargne de son interlocuteur. Peut-être que la présence de ses deux frères, encore armés à ses côtés, le rassurait suffisamment pour ne pas perdre son flegme. Je me tenais aux côtés de mon seigneur, moi-même prêt à brandir le fer si jamais les Ryswell tentaient quoi que ce soit. Illirya manquait à l’appel, encore confinée dans ses quartiers : la pauvre créature s’était sentie mal en découvrant le corps de Lady Astreïa et avait perdu connaissance.
L’assemblée se tourna bien vite vers le mestre Drake pour qu’il puisse les éclairer de sa science quant à la nature du poison. Il expliqua qu’il s’agissait là d’une concoction particulièrement virulente, élaborée à partir de plusieurs souches de poison. Incurable et foudroyant, la substance pénétrait l’hôte par les pores de la peau. En une heure, même le plus hardi des hommes aurait connu le même sort. Andre Snow avait d’ailleurs conservé quelques cloques purulentes sur la paume de sa main droite après avoir touché l’épaule de Lady Astreïa là où elle avait été en contact avec le poison. Heureusement, la dose n’avait pas été suffisante pour l’atteindre.
Les seigneurs des lieux firent inspecter les convives à la recherche de gants imprégnés de la même substance. Kender Harsnow et Arnel Greycloak durent ainsi abandonner leurs gants pour inspection, tout comme de nombreuses femmes de la cour, mais cela ne révéla rien. La fouille des quartiers Ryswell n’apporta aucune autre piste, pas plus que l’examen du reste du château.
Pendant ce temps, Roger poursuivait sa défense sereinement :
« Jamais je ne ferais une chose pareille. Je ne vois pas ce que j’aurais à y gagner. Pensez-vous vraiment que mon cousin Rodrick me laisserait hériter un jour ? Je suis sûr qu’il a d’autres plans pour le trône de notre cher domaine que me laisser poser mon séant dessus. Cessez vos accusations à l’emporte pièce et réfléchissez à la personne qui va réellement bénéficier de ce décès.
— Mais ce sera vous, mon seigneur ! répondit l’assemblée, outrée. Vous êtes le prochain dans la ligne de succession.
— Demandez donc à Rodrick. »
Mais le seigneur Ryswell, abattu par l’empoisonnement de sa fille, n’avais pas pipé mot depuis plusieurs heures. Lorsqu’on prit la peine de lui demander des informations, il comprit à peine nos propos et répondit des phrases incohérentes, bribes de conversations passées. Tous les convives comprirent vite que le meurtre de sa fille avait eu raison de son esprit. Lui qui se dressait tout juste quelques heures plus tôt, si fier et si digne, n’était plus que l’ombre de lui-même : un vieillard sénile incapable d’exprimer la moindre pensée cohérente.
Il fut décidé de le laisser se reposer et de reprendre l’audience le lendemain. Les frères Ryswell se fendirent tout de même d’une petite manigance pour que, si jamais on leur enlevait leurs armes, il devait en être ainsi également pour Lady Lyanna. Après tout, son fils Geor était l’héritier légitime de son grand frère jusqu’à la naissance de ses fils ; elle bénéficierait donc elle aussi de l’incapacité d’Edrick à produire des héritiers.
La joute verbale fut courte. Le seigneur Edrick était las, accablé par le chagrin et la fatigue, et il congédia tout le monde, désarmé par mes soins. La nuit au château fut agitée par la rage d’Edrick qui détruisit la moitié de son mobilier et jeta le reste à travers la fenêtre. Personne n’osa venir l’interrompre.
Le lendemain, j’introduisais en secret une épée dans les quartiers de Lady Lyanna. Sa reconnaissance, qui brillait dans l’éclat de ses yeux, me fit perdre le contrôle une fois de plus, et briser à nouveau la promesse que je m’étais faite des années plus tôt. Au moins la mort du vieux seigneur Blacksword m’avait ôté de la conscience ce poids qui m’avait accablé la première fois. En ce jour, je retrouvais l’intimité de cette femme extraordinaire avec une culpabilité nouvelle, celle de mon serment à ma pauvre épouse innocente.
À mon départ, je croisai le seigneur Volken venu rendre visite à ma chère Lyanna, mais notre rencontre fut brève et il ne sembla pas soupçonner quoi que ce soit.
Le deuxième entretien avec le seigneur Rodrick Ryswell n’apporta rien de plus. Sa raison semblait définitivement brisée, et tous peinaient à croire que cette ruine ait été une des grandes forces du Nord. L’absence de pistes exacerba vite les vieilles rancunes et le ton monta entre Roger et Volken qui, sans prendre de gants, l’accusa d’avoir essayé de les faire tuer à Blazetower.
« Attention seigneur Volken car vous répondrez de ces accusations. Je vous rappelle que rien n’a été prouvé jusque là. La lettre que nous avions intercepté nous donnait le devoir d’agir comme nous l’avons fait. Vous auriez fait de même à notre place. C’est le faussaire que vous devriez accuser, mon cher. Pas nous. »
Interrogé en privé sur la question, l’Aigle, qui s’était occupé de l’enquête, avait confirmé l’accusation de Volken : « C’est lui, j’en suis sûr, tout comme c’était lui qui avait dû embaucher l’empoisonneur la première fois, lorsqu’on avait déjà attenté aux jours d’Astia ici même. Je n’ai pas de preuves, mais mon père comme moi en étions intimement persuadés. Il m’a cependant toujours empêché de traduire Roger en justice pour ces crimes afin d’éviter un conflit civil au sein de la cité. Il souhaitait avoir des preuves irréfutables… Maintenant tout cela n’a plus d’importance. Il faut le défier à un duel devant les dieux. Je serai ton champion Edrick si tu le souhaites. Il faut saigner Roger et Rickard comme les porcs qu’ils sont. »
J’abondais moi-même dans le sens du bâtard Ryswell. Un duel devant les dieux nettoierait tout doute et établirait la vérité une bonne fois pour toute. Mais comme le seigneur Edrick ne demanda pas mon conseil, je me gardais d’intervenir.
Puisqu’aucune preuve ne vint étayer les différentes théories, il fut décidé de faire appel au mestre de Blazetower afin qu’il puisse parler au nom de son maître. Un corbeau fut envoyé, immédiatement suivi d’une réponse : « Je vous rejoins sur le champ. » Roger accueillit cette initiative avec joie.
« Si mon cousin ne recouvre pas la raison, alors son testament parlera pour lui. Vous verrez que je ne serai pas nommé héritier et que le décès d’Astreïa n’aura en rien servi la cause de ma succession. »
Les fouilles reprirent dans le château en attendant le mestre. Guidés par le seigneur Volken accompagné d’une Illirya encore chancelante, nous explorâmes plusieurs latrines du château, jusqu’à ce que la dame de Braavos ne murmure au père de son enfant : « C’était ici. » J’ignore exactement de quoi il en retournait, mais à la suite de ces fouilles, plusieurs paysans furent conscrits pour draguer les douves à la recherche d’un récipient. Avant que les recherches ne donnent le moindre résultat, le mestre de Blazetower était annoncé au château.
L’homme, grand, maigre et noueux, avec un visage en lame de couteau et un regard de faucon, se rendit d’abord au chevet de son seigneur où il passa de nombreuses heures. À son retour, ses traits sombres ne laissaient rien présager de bon.
« Le décès de Lady Astreïa a brisé ce pauvre homme. Il ne retrouvera sans doute jamais toutes ses facultés. En ma qualité de mestre de Blazetower, je dois déclarer le seigneur Rodrick incapable de régner. Un régent devra donc prendre en charge l’administration de la cité et du domaine des Ruisseaux jusqu’à son décès. C’est une grande perte pour le Nord, deux vies, deux personnages extraordinaires réduits à néant pour de bas complots de succession. Fort heureusement, le seigneur était prévoyant et il a rédigé un testament scellé de nos deux mains pour éviter d’infinis conflits de succession. »
Le mestre produisit le document, enfermé dans un tube de cuir rigide frappé d’un cachet de cire. Alors qu’il s’apprêtait à réciter, la tension dans la salle d’audience était palpable. Des regards passaient : de Roger à Rickard, de l’Aigle à Edrick, de Lyanna à moi-même, de Volken à Illirya.
« Telles étaient les dernières volontés de Rodrick Ryswell, seigneur de Blazetower et des Ruisseaux… »