[CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Bon, c'est l'heure d'avoir un p'tit CR, quand même.
Lors du chapitre 32, il ne s'est pas passé grand chose, donc en attendant d'en avoir (peut-être) un vrai, voici en gros les événements :
De l'initiative d'Edrick Blacksword, les nobles du Nord sont contactés afin de réunir un conseil de guerre et décider de la politique à venir. la mort du roi du Nord et la nomination de Roose Bolton au titre de Gardien du Nord remet beaucoup de choses en question, sans oublier la volonté de Stannis de regrouper le plus de bannerets possibles à sa cause. La présence Fer-né à Moat Cailin et à Torrhen's Square fait également parti des problèmes à traiter le plus vite possible. Les bannerets d'Edrick répondent présent, ainsi qu'un émissaire des clans, Brandon Carrow de l'île des Ours, Andre Ryswell, et le jeune Marck Flint de Flint's Finger, accompagné de sa soeur Tanny, âgée de dix ans.
Pendant que les préparatifs sont faits pour le conseil de guerre, Volken et Illirya apprennent que Ferrego, parfois accompagné de Jeor, a échappé à la vigilance de sa nourrice pour aller jouer dans le Bois Sacré, qui semble être devenu son terrain de jeu privilégier. En effet, comme il l'explique à ses parents, le jeune Ferrego dit "Parler aux arbres" qui sont ses "amis". Illirya voit ça d'un très mauvais œil. Elle congédie la nourrice et en recrute une autre, avec interdiction de laisser l'enfant hors de sa vue. De son côté, Lyanna est très amusée par cet épisode, mais change de ton lorsque Ferrego lui dit savoir qu'elle attend "des bébés". Elle et Volken le grondent pour ne pas qu'il répète cela, ce qui a pour conséquence de complètement bloquer l'enfant à ce sujet, car il n'a pas compris ce qu'il avait fait de mal...
***
Chapitre 33
Baldwin Brand
Le conseil de guerre approchait, et je me trouvais, comme toujours à l’aube d’une nouvelle campagne, empli d’une certaine excitation mêlée à un élan de liberté. Il n’y avait bien que sur le champ de bataille que je me sentais réellement moi-même. Mon père m’avait toujours dit que je serais un soldat. Que j’ai voulu ou non accomplir sa prophétie avait désormais peu d’importance.
Mes frères d’arme, les trois fils Greycloak, Kender Harsnow, et bien sûr Alec, mon frère de sang, étaient tous là, fidèles à l’appel de notre jeune seigneur Edrick, l’Immortel. Le jeune Marck Flint était présent également, envoyé par son frère Jared, maintenant maître de Flint’s Finger depuis le décès de leur père Dayniel aux Jumeaux, lors des noces pourpres du roi Robb Stark. Il était accompagné de sa sœur Tanny, âgée d’une dizaine d’années. J’avais vu ce jeune garçon de quinze ans croiser le fer dans la cour le matin même, et force m’avait été de reconnaître qu’il avait ce petit quelque chose en plus qui fait les grands bretteurs. Comme Joren Blacksword, après lequel son frère avait toujours couru pour ne pas se retrouver évincé. Quelle paire que ces deux là sur un champ de bataille ! Nous ne reverrions plus leur égal, mais le jeune seigneur Edrick et son cousin Volken allaient faire de leur mieux pour être fidèles à cet héritage. Quoiqu’entre eux tous, c’est peut-être entre les mains de Lady Lyanna que la Noire-épée aurait chanté la plus sanglante des mélodies.
Nous étions rejoins pour le repas de midi, avant le conseil de guerre, par l’Aigle, que j’avais toujours du mal à considérer comme Lord Andre Ryswell. Un bâtard ne devrait jamais être appelé à régner. Le seigneur Edrick lui montrait pourtant de l’affection, et je me devais de faire bonne figure à ses côtés, pour ne pas déshonorer la bannière des Blacksword qui flottait au-dessus de ma tête. Un homme des clans et ancien ami d’enfance d’Edrick était également venu pour représenter les siens, et lui et Harsnow formaient un bout de table bruyant et indiscipliné, ripaillant plus que de raison. Brandon Carrow, le capitaine de l’île des Ours, était assis aux côtés de Lady Lyanna, tous deux dans l’ombre de Cerrah Lannister, qui prenait son rôle de garde auprès de la dame avec autant de sérieux que j’accordais à ma propre place de porte bannière. Bien entendu, mestre Drake était lui aussi présent, sans oublier l’envoutante concubine braavosi du seigneur Volken, Illirya.
Le dernier venu à la tablée n’était autre que Lord Andrew Estermont de Greenstone. Ces adorateurs du dieu rouge empoisonnaient l’air de notre cité depuis dix jours déjà, murmurant aux oreilles de notre seigneur les versets maudits de leur culte impie. J’espérais seulement en mon for intérieur qu’Edrick avait la force de ne pas écouter leurs propos outrageux. Non pas que combattre aux côtés de Stannis m’aurait paru déshonorable, mais sous la bannière du dieu rouge, c’était une toute autre histoire.
Le repas avait bien commencé : entraînés par les gloussements de Kender Harsnow et de Kreyn, l’homme des clans, nous partagions bientôt nos récits de batailles et de conquêtes. On pouvait compter sur Estermont pour verser de l’eau froide sur tout ça.
« Alors comme ça, vous préparez un conseil de guerre pour cet après-midi. »
Ce n’était pas une question, Estermont savait pertinemment de quoi il en retournait. Le seigneur Edrick n’y alla pas par quatre chemins.
« Oui, Lord Estermont, un conseil de guerre qui concerne notre région et auquel j’ai convié tous les seigneurs voisins.
— Serait-il possible d’y assister ?
— Excusez-moi, fit Harsnow en se raclant la gorge. Mais vous êtes qui, vous ? »
Les regards se tournèrent vers Andrew Estermont qui ne se démonta pas un instant.
« Je suis Lord Andrew Estermont de Greenstone. Je sers sa majesté Stannis Baratheon, premier du nom, Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes, béni par la lumière de R’hllor. »
Il me prit, devant le sérieux de ce petit homme, une furieuse envie de rire aux éclats, que je parvenais fort heureusement à contrôler. Je tenais donc ma langue, contrairement à certains de mes camarades assemblés là.
« C’est lequel, déjà, Stannis ? s’amusa l’aîné Greycloak. Il y a tellement de rois en ce moment, je m’y perds. »
Les regards autour de la table se firent soudain plus hostiles. Tant mon frère que Harsnow, Flint et les Greycloak semblaient ne pas apprécier la nouvelle.
« Sa majesté Stannis est le véritable roi des Sept Couronnes. Non seulement est-il l’élu de R’hllor, Azor Ahai, celui qui porte son épée enflammée contre les ténèbres, il est aussi celui que Eddard Stark a soutenu après la mort de Robert Baratheon, au cas où vous auriez oublié.
— Ned Stark est mort, commenta Harsnow. Qui soutient Stannis désormais ?
— Il suffit, » intervint Edrick Blacksword. La discussion était close.
À la fin du repas, alors que tous se levaient pour se rendre à la salle du conseil, j’entendis Estermont demander à mon seigneur :
« Serait-il possible que je me joigne à vous pour ce conseil ? Peut-être pourriez vous profiter d’un regard extérieur sur la politique du Nord.
— J’ai bien peur que ce ne soit pas possible, Lord Estermont. Il s’agit d’un conseil du Nord. Les autres seigneurs ainsi que mes bannerets prendraient sans doute ombrage à la présence d’un étranger venu du Sud qui s’immiscerait dans leur politique.
— Soit, accepta Estermont. Dans ce cas, je vais profiter de l’après-midi pour me promener dans la cité. »
Il s’esquiva immédiatement. Lorsque je rejoignais les autres, je ne trouvais plus trace d’Illirya. Peut-être s’en était-elle retournée auprès de son fils Ferrego ?
Devant la salle du conseil, je retrouvais Stillgar, avec un tas de parchemins sous le bras, prêt pour assurer son rang de général lors du conseil. Un autre homme nous attendait, massif, hirsute, aux cheveux gris acier, la manche gauche de son surcot épinglée sur son moignon, stigmates de la guerre contre les Greyjoy il y a dix ans : Lord Harwood Stout, banneret des Dustin. Sa présence en ville était une simple coïncidence, son petit fils venait de naître, fils de feu Lord Kragnar Ironwolf, et il avait accepté de venir représenter les Dustin.
Je fis entrer tout le monde et les regardais s’égayer, formant des petits groupes par affinité. J’allais moi-même me tenir à la droite de mon seigneur, devant la carte du Nord déroulée au centre de la pièce.
« L’ordre du jour est simple, commença le seigneur Edrick.
— Euh… Il est où, le pinard, Edrick ? l’interrompit Kreyn, appuyé par Harsnow qui plongeait le nez dans tous les récipients disséminés dans la pièce avec une moue déconfite.
— J’ai décidé qu’aucune boisson alcoolisée ne serait servie durant le conseil. Les rafraichissements viendront après. Gardons la tête claire pour débattre. »
J’entendis du coin de l’oreille les deux larrons murmurer des « si j’avais su », mais personne ne les écoutait.
« Je disais donc, à l’ordre du jour, nous avons les points suivants. Premièrement, la libération de Torrhen’s Square. Ensuite, nous devrons aborder la question de l’allégeance des cités du Nord. Nous commençons donc par la situation chez les Tallhart. Nous avons appris qu’un groupe de Fer-nés s’était emparé de la cité. Nous ne savons pas si des membres de la famille régnante demeurent en vie, et nous ignorons également à quel nombre s’élèvent les troupes ennemis.
— En gros, on irait à l’aveugle, quoi, commenta Harsnow, les bras croisés, adossé au mur dans un coin de la pièce.
— Du coup, on serait obligé d’envoyer beaucoup de monde pour pas se casser les dents, indiqua Andre Ryswell, pointant du doigt la situation de Torrhen’s Square sur la carte. La cité est bien placée, avec le lac au sud et les falaises partout sur les côtés, il faudrait attaquer par le Nord, ça veut dire complètement contourner à découvert.
— S’ils sont nombreux, avec de bons archers, ce sera un massacre, ajouta l’aîné Greycloak.
— Je sais pas s’ils ont de bons archers, fit Harsnow, mais en tout cas, ils ont dû récupérer du bon matériel. Le forgeron de Torrhen’s Square était un maître. S’ils ont fait main basse sur son stock, on est mal. »
Les débats se prolongèrent longuement, sur les tactiques d’approche et les potentiels dangers que l’on pourrait éviter. On évoqua la possibilité de naviguer, grâce aux galères fer-nées, le long de la Red River qui remonte de Blazetower jusqu’à lake Torrhen, et malgré les doutes d’Andre Sn… Ryswell (décidemment, ça ne rentrera jamais) sur la possibilité de remonter toute la rivière, souvent très peu profonde, nous nous mîmes d’accord que cela nous permettrait de gagner beaucoup de temps sur l’offensive. Les clans furent également mis à contribution, et Kreyn proposa d’emblée une centaine de ses éclaireurs pour surveiller la cité depuis le Nord.
Lors de ces discussions, je fus immédiatement frappé par l’harmonie entre les trois membres de la famille Blacksword ici présents. Tous parlaient d’une seule voix, dans le même but, et dès que les débats s’enlisaient, ou que les participants s’égaraient dans des tergiversations diverses, le seigneur Edrick était là pour ramener tout le monde à l’ordre du jour avec une autorité que je n’avais jusqu’alors jamais vue en lui. Un simple mot suffisait à faire revenir le calme dans la pièce, et nous pûmes ainsi statuer sur l’offensive et la logistique.
« Stillgar, pouvez-vous nous donner les chiffres de nos troupes prêtes au combat ?
— Bien sûr, seigneur. Nous avons quatre cents hommes formés, auxquels s’ajoutent les cinq cents vétérans revenus avec votre père du front. Deux cents nouvelles recrues sont également en cours de formation.
— Eh beh, tu t’es fait plaisir sur l’armée, Edrick, commenta l’Aigle. Moi j’en ai pas autant, six cent fantassins et une centaine de cavaliers.
— Lord Flint ?
— Nous avons beaucoup souffert de l’arrivée des Fer-nés, et les troupes de mon père ne sont pas revenues depuis les noces pourpres. Nous avons en tout et pour tout une centaine d’hommes, dont une grande partie encore en formation.
— Brandon Carrow ?
— La force principale de l’île des Ours ne s’engagera pas pleinement dans le conflit, j’en ai bien peur. Mais je pourrais moi-même mener cinquante lames à l’assaut. Je saurai convaincre Lady Maege.
— Bien, conclut Edrick. Deathwatch enverra donc ses cinq cent vétérans pour libérer Torrhen’s square.
— J’y ajouterai trois cent de mes fantassins, et je les mènerai moi-même, ajouta l’Aigle.
— Bien que nos troupes soient réduites, dit Marck Flint, je peux m’engager personnellement à combattre au nom des Flint avec une vingtaine d’hommes.
— Cela fait près de mille hommes au total, en incluant les éclaireurs des clans.
— Excusez-moi, seigneur Edrick, intervint Harsnow, mais si vous envoyez tous mes vétérans à Torrhen’s Square, ils ne me restera personne pour défendre mon village. Dois-je vous rappeler que mes gens sont les plus proches de Moat Cailin, et que c’est là-bas que le gros des Fer-nés se trouve encore. Nous avons besoin de troupes pour nous protéger des raids.
— Nous nous arrangerons, Lord Harsnow. Qui se prononce pour cette offensive ? »
Tous levèrent la main, sauf Harsnow et les frères Greycloak, qui s’interrogeaient du regard.
« Qui est contre ?
— En l’état, dit Harsnow, je dois m’y opposer tant que je ne suis pas certain de garder des hommes pour protéger mon village.
— Qui s’abstient ?
— Ben nous, fait Arnel Greycloak. Il faudrait qu’on consulte notre père avant de nous prononcer.
— La majorité est atteinte. Nous lancerons donc l’assaut dès que possible. Nous nous rassemblerons à Blazetower dans un mois, et retrouverons nos frères des clans quinze jours plus tard aux abords de Torrhen’s Square. »
Tous acquiescèrent, certains applaudirent. L’Aigle était penché sur la carte, voyant déjà se profiler la bataille à venir. Je dois avouer que j’étais moi-même en face de lui à faire de même, et nous échangeâmes un regard entendu, presque complice, de soldat à soldat.
« Deuxième point à l’ordre du jour, l’allégeance des seigneurs du Nord. »
Le débat qui suivi fut animé. Les allégations de suzeraineté du seigneur Stannis faites par Estermont refirent surface, immédiatement comparées à la haine inspirée par Roose Bolton et sa traîtrise au profit des Lannister. Seul Lord Harwood Stout, qui s’était tu pendant toute la durée du conseil, intervint en faveur de Lord Bolton.
« Je suis le vassal de Lady Dustin, et Lady Dustin a juré allégeance à Roose Bolton, nommé gardien du Nord par sa majesté Joffrey Baratheon. Mon allégeance va donc à Lord Bolton. »
Mais personne ne voulut l’entendre.
« Mais si vous ne voulez pas plier le genoux devant Bolton, plierez-vous le genoux devant Stannis ? » demanda Flint.
Tous répondirent « Non » comme un seul homme.
« Il semblerait que le Nord souhaite demeurer indépendant pour l’instant, conclut Edrick. Il faudrait savoir ce que les Manderly de White Harbour ont à en dire, mais pour l’instant, je pense que nous sommes tous d’accord que plier le genoux n’est pas une priorité. »
Tout le monde abonda dans son sens, et ainsi, le conseil fut ajourné. Je quittai la salle avec tous mes confrères bannerets et les seigneurs Flint et Ryswell. Pendant que tous allaient profiter du buffet et des rafraichissements, j’errai quelques temps dans les couloirs, non loin de la salle du conseil. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je crus voir, quelques instants plus tard, la porte s’ouvrir, comme par elle-même. J’approchai par curiosité, mais ne vit personne autour. Ce n’est qu’à l’arrivée de la dame Illirya, quelques secondes plus tard, que je m’écartai pour la laisser passer.
« Vous savez déjà que le conseil est terminé ? Vous avez des oreilles partout ! »
Elle me répondit d’un sourire qui, je dois l’avouer, me glaça quelque peu le sang.
Après que Volken et mestre Drake se soient retirés également, je les entendis poursuivre une conversation très pressante à propos de commerce, et du trépas si soudain de maître Merren pour lequel l’enquête d’un de mes lieutenants était encore en cours. Peut-être l’ignoraient-ils, mais, jusque là, il avait fait choux blanc. Je les laissais s’éloigner et me retirait moi-même en direction des baraquements pour avoir un dernier rapport de mes sentinelles. En chemin, j’entrevis du coin de l’œil la silhouette de Lady Lyanna dans le Godswood, et à ses côtés, je devinais la présence de Lord Estermont. Un instant je jurai qu’il avait essayé de lui prendre la main, mais ce devait être mes sens qui me jouaient des tours.
Alors que j’approchais la tour Nord, j’entendis des cris de peur et de surprise. J’accourus sur les lieux pour découvrir un homme portant la bannière des Harsnow sur son surcot. Il gisait sur le pavé, les membres brisés, et semblait avoir dégringolé au bas de l’escalier qui menait au chemin de ronde. La chute lui avait rompu le cou. En approchant le corps, je sentis une forte odeur d’alcool : l’homme était visiblement ivre. Il ne me restait plus qu’à rentrer au château pour faire un nouveau rapport…
Lors du chapitre 32, il ne s'est pas passé grand chose, donc en attendant d'en avoir (peut-être) un vrai, voici en gros les événements :
De l'initiative d'Edrick Blacksword, les nobles du Nord sont contactés afin de réunir un conseil de guerre et décider de la politique à venir. la mort du roi du Nord et la nomination de Roose Bolton au titre de Gardien du Nord remet beaucoup de choses en question, sans oublier la volonté de Stannis de regrouper le plus de bannerets possibles à sa cause. La présence Fer-né à Moat Cailin et à Torrhen's Square fait également parti des problèmes à traiter le plus vite possible. Les bannerets d'Edrick répondent présent, ainsi qu'un émissaire des clans, Brandon Carrow de l'île des Ours, Andre Ryswell, et le jeune Marck Flint de Flint's Finger, accompagné de sa soeur Tanny, âgée de dix ans.
Pendant que les préparatifs sont faits pour le conseil de guerre, Volken et Illirya apprennent que Ferrego, parfois accompagné de Jeor, a échappé à la vigilance de sa nourrice pour aller jouer dans le Bois Sacré, qui semble être devenu son terrain de jeu privilégier. En effet, comme il l'explique à ses parents, le jeune Ferrego dit "Parler aux arbres" qui sont ses "amis". Illirya voit ça d'un très mauvais œil. Elle congédie la nourrice et en recrute une autre, avec interdiction de laisser l'enfant hors de sa vue. De son côté, Lyanna est très amusée par cet épisode, mais change de ton lorsque Ferrego lui dit savoir qu'elle attend "des bébés". Elle et Volken le grondent pour ne pas qu'il répète cela, ce qui a pour conséquence de complètement bloquer l'enfant à ce sujet, car il n'a pas compris ce qu'il avait fait de mal...
***
Chapitre 33
Baldwin Brand
Le conseil de guerre approchait, et je me trouvais, comme toujours à l’aube d’une nouvelle campagne, empli d’une certaine excitation mêlée à un élan de liberté. Il n’y avait bien que sur le champ de bataille que je me sentais réellement moi-même. Mon père m’avait toujours dit que je serais un soldat. Que j’ai voulu ou non accomplir sa prophétie avait désormais peu d’importance.
Mes frères d’arme, les trois fils Greycloak, Kender Harsnow, et bien sûr Alec, mon frère de sang, étaient tous là, fidèles à l’appel de notre jeune seigneur Edrick, l’Immortel. Le jeune Marck Flint était présent également, envoyé par son frère Jared, maintenant maître de Flint’s Finger depuis le décès de leur père Dayniel aux Jumeaux, lors des noces pourpres du roi Robb Stark. Il était accompagné de sa sœur Tanny, âgée d’une dizaine d’années. J’avais vu ce jeune garçon de quinze ans croiser le fer dans la cour le matin même, et force m’avait été de reconnaître qu’il avait ce petit quelque chose en plus qui fait les grands bretteurs. Comme Joren Blacksword, après lequel son frère avait toujours couru pour ne pas se retrouver évincé. Quelle paire que ces deux là sur un champ de bataille ! Nous ne reverrions plus leur égal, mais le jeune seigneur Edrick et son cousin Volken allaient faire de leur mieux pour être fidèles à cet héritage. Quoiqu’entre eux tous, c’est peut-être entre les mains de Lady Lyanna que la Noire-épée aurait chanté la plus sanglante des mélodies.
Nous étions rejoins pour le repas de midi, avant le conseil de guerre, par l’Aigle, que j’avais toujours du mal à considérer comme Lord Andre Ryswell. Un bâtard ne devrait jamais être appelé à régner. Le seigneur Edrick lui montrait pourtant de l’affection, et je me devais de faire bonne figure à ses côtés, pour ne pas déshonorer la bannière des Blacksword qui flottait au-dessus de ma tête. Un homme des clans et ancien ami d’enfance d’Edrick était également venu pour représenter les siens, et lui et Harsnow formaient un bout de table bruyant et indiscipliné, ripaillant plus que de raison. Brandon Carrow, le capitaine de l’île des Ours, était assis aux côtés de Lady Lyanna, tous deux dans l’ombre de Cerrah Lannister, qui prenait son rôle de garde auprès de la dame avec autant de sérieux que j’accordais à ma propre place de porte bannière. Bien entendu, mestre Drake était lui aussi présent, sans oublier l’envoutante concubine braavosi du seigneur Volken, Illirya.
Le dernier venu à la tablée n’était autre que Lord Andrew Estermont de Greenstone. Ces adorateurs du dieu rouge empoisonnaient l’air de notre cité depuis dix jours déjà, murmurant aux oreilles de notre seigneur les versets maudits de leur culte impie. J’espérais seulement en mon for intérieur qu’Edrick avait la force de ne pas écouter leurs propos outrageux. Non pas que combattre aux côtés de Stannis m’aurait paru déshonorable, mais sous la bannière du dieu rouge, c’était une toute autre histoire.
Le repas avait bien commencé : entraînés par les gloussements de Kender Harsnow et de Kreyn, l’homme des clans, nous partagions bientôt nos récits de batailles et de conquêtes. On pouvait compter sur Estermont pour verser de l’eau froide sur tout ça.
« Alors comme ça, vous préparez un conseil de guerre pour cet après-midi. »
Ce n’était pas une question, Estermont savait pertinemment de quoi il en retournait. Le seigneur Edrick n’y alla pas par quatre chemins.
« Oui, Lord Estermont, un conseil de guerre qui concerne notre région et auquel j’ai convié tous les seigneurs voisins.
— Serait-il possible d’y assister ?
— Excusez-moi, fit Harsnow en se raclant la gorge. Mais vous êtes qui, vous ? »
Les regards se tournèrent vers Andrew Estermont qui ne se démonta pas un instant.
« Je suis Lord Andrew Estermont de Greenstone. Je sers sa majesté Stannis Baratheon, premier du nom, Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes, béni par la lumière de R’hllor. »
Il me prit, devant le sérieux de ce petit homme, une furieuse envie de rire aux éclats, que je parvenais fort heureusement à contrôler. Je tenais donc ma langue, contrairement à certains de mes camarades assemblés là.
« C’est lequel, déjà, Stannis ? s’amusa l’aîné Greycloak. Il y a tellement de rois en ce moment, je m’y perds. »
Les regards autour de la table se firent soudain plus hostiles. Tant mon frère que Harsnow, Flint et les Greycloak semblaient ne pas apprécier la nouvelle.
« Sa majesté Stannis est le véritable roi des Sept Couronnes. Non seulement est-il l’élu de R’hllor, Azor Ahai, celui qui porte son épée enflammée contre les ténèbres, il est aussi celui que Eddard Stark a soutenu après la mort de Robert Baratheon, au cas où vous auriez oublié.
— Ned Stark est mort, commenta Harsnow. Qui soutient Stannis désormais ?
— Il suffit, » intervint Edrick Blacksword. La discussion était close.
À la fin du repas, alors que tous se levaient pour se rendre à la salle du conseil, j’entendis Estermont demander à mon seigneur :
« Serait-il possible que je me joigne à vous pour ce conseil ? Peut-être pourriez vous profiter d’un regard extérieur sur la politique du Nord.
— J’ai bien peur que ce ne soit pas possible, Lord Estermont. Il s’agit d’un conseil du Nord. Les autres seigneurs ainsi que mes bannerets prendraient sans doute ombrage à la présence d’un étranger venu du Sud qui s’immiscerait dans leur politique.
— Soit, accepta Estermont. Dans ce cas, je vais profiter de l’après-midi pour me promener dans la cité. »
Il s’esquiva immédiatement. Lorsque je rejoignais les autres, je ne trouvais plus trace d’Illirya. Peut-être s’en était-elle retournée auprès de son fils Ferrego ?
Devant la salle du conseil, je retrouvais Stillgar, avec un tas de parchemins sous le bras, prêt pour assurer son rang de général lors du conseil. Un autre homme nous attendait, massif, hirsute, aux cheveux gris acier, la manche gauche de son surcot épinglée sur son moignon, stigmates de la guerre contre les Greyjoy il y a dix ans : Lord Harwood Stout, banneret des Dustin. Sa présence en ville était une simple coïncidence, son petit fils venait de naître, fils de feu Lord Kragnar Ironwolf, et il avait accepté de venir représenter les Dustin.
Je fis entrer tout le monde et les regardais s’égayer, formant des petits groupes par affinité. J’allais moi-même me tenir à la droite de mon seigneur, devant la carte du Nord déroulée au centre de la pièce.
« L’ordre du jour est simple, commença le seigneur Edrick.
— Euh… Il est où, le pinard, Edrick ? l’interrompit Kreyn, appuyé par Harsnow qui plongeait le nez dans tous les récipients disséminés dans la pièce avec une moue déconfite.
— J’ai décidé qu’aucune boisson alcoolisée ne serait servie durant le conseil. Les rafraichissements viendront après. Gardons la tête claire pour débattre. »
J’entendis du coin de l’oreille les deux larrons murmurer des « si j’avais su », mais personne ne les écoutait.
« Je disais donc, à l’ordre du jour, nous avons les points suivants. Premièrement, la libération de Torrhen’s Square. Ensuite, nous devrons aborder la question de l’allégeance des cités du Nord. Nous commençons donc par la situation chez les Tallhart. Nous avons appris qu’un groupe de Fer-nés s’était emparé de la cité. Nous ne savons pas si des membres de la famille régnante demeurent en vie, et nous ignorons également à quel nombre s’élèvent les troupes ennemis.
— En gros, on irait à l’aveugle, quoi, commenta Harsnow, les bras croisés, adossé au mur dans un coin de la pièce.
— Du coup, on serait obligé d’envoyer beaucoup de monde pour pas se casser les dents, indiqua Andre Ryswell, pointant du doigt la situation de Torrhen’s Square sur la carte. La cité est bien placée, avec le lac au sud et les falaises partout sur les côtés, il faudrait attaquer par le Nord, ça veut dire complètement contourner à découvert.
— S’ils sont nombreux, avec de bons archers, ce sera un massacre, ajouta l’aîné Greycloak.
— Je sais pas s’ils ont de bons archers, fit Harsnow, mais en tout cas, ils ont dû récupérer du bon matériel. Le forgeron de Torrhen’s Square était un maître. S’ils ont fait main basse sur son stock, on est mal. »
Les débats se prolongèrent longuement, sur les tactiques d’approche et les potentiels dangers que l’on pourrait éviter. On évoqua la possibilité de naviguer, grâce aux galères fer-nées, le long de la Red River qui remonte de Blazetower jusqu’à lake Torrhen, et malgré les doutes d’Andre Sn… Ryswell (décidemment, ça ne rentrera jamais) sur la possibilité de remonter toute la rivière, souvent très peu profonde, nous nous mîmes d’accord que cela nous permettrait de gagner beaucoup de temps sur l’offensive. Les clans furent également mis à contribution, et Kreyn proposa d’emblée une centaine de ses éclaireurs pour surveiller la cité depuis le Nord.
Lors de ces discussions, je fus immédiatement frappé par l’harmonie entre les trois membres de la famille Blacksword ici présents. Tous parlaient d’une seule voix, dans le même but, et dès que les débats s’enlisaient, ou que les participants s’égaraient dans des tergiversations diverses, le seigneur Edrick était là pour ramener tout le monde à l’ordre du jour avec une autorité que je n’avais jusqu’alors jamais vue en lui. Un simple mot suffisait à faire revenir le calme dans la pièce, et nous pûmes ainsi statuer sur l’offensive et la logistique.
« Stillgar, pouvez-vous nous donner les chiffres de nos troupes prêtes au combat ?
— Bien sûr, seigneur. Nous avons quatre cents hommes formés, auxquels s’ajoutent les cinq cents vétérans revenus avec votre père du front. Deux cents nouvelles recrues sont également en cours de formation.
— Eh beh, tu t’es fait plaisir sur l’armée, Edrick, commenta l’Aigle. Moi j’en ai pas autant, six cent fantassins et une centaine de cavaliers.
— Lord Flint ?
— Nous avons beaucoup souffert de l’arrivée des Fer-nés, et les troupes de mon père ne sont pas revenues depuis les noces pourpres. Nous avons en tout et pour tout une centaine d’hommes, dont une grande partie encore en formation.
— Brandon Carrow ?
— La force principale de l’île des Ours ne s’engagera pas pleinement dans le conflit, j’en ai bien peur. Mais je pourrais moi-même mener cinquante lames à l’assaut. Je saurai convaincre Lady Maege.
— Bien, conclut Edrick. Deathwatch enverra donc ses cinq cent vétérans pour libérer Torrhen’s square.
— J’y ajouterai trois cent de mes fantassins, et je les mènerai moi-même, ajouta l’Aigle.
— Bien que nos troupes soient réduites, dit Marck Flint, je peux m’engager personnellement à combattre au nom des Flint avec une vingtaine d’hommes.
— Cela fait près de mille hommes au total, en incluant les éclaireurs des clans.
— Excusez-moi, seigneur Edrick, intervint Harsnow, mais si vous envoyez tous mes vétérans à Torrhen’s Square, ils ne me restera personne pour défendre mon village. Dois-je vous rappeler que mes gens sont les plus proches de Moat Cailin, et que c’est là-bas que le gros des Fer-nés se trouve encore. Nous avons besoin de troupes pour nous protéger des raids.
— Nous nous arrangerons, Lord Harsnow. Qui se prononce pour cette offensive ? »
Tous levèrent la main, sauf Harsnow et les frères Greycloak, qui s’interrogeaient du regard.
« Qui est contre ?
— En l’état, dit Harsnow, je dois m’y opposer tant que je ne suis pas certain de garder des hommes pour protéger mon village.
— Qui s’abstient ?
— Ben nous, fait Arnel Greycloak. Il faudrait qu’on consulte notre père avant de nous prononcer.
— La majorité est atteinte. Nous lancerons donc l’assaut dès que possible. Nous nous rassemblerons à Blazetower dans un mois, et retrouverons nos frères des clans quinze jours plus tard aux abords de Torrhen’s Square. »
Tous acquiescèrent, certains applaudirent. L’Aigle était penché sur la carte, voyant déjà se profiler la bataille à venir. Je dois avouer que j’étais moi-même en face de lui à faire de même, et nous échangeâmes un regard entendu, presque complice, de soldat à soldat.
« Deuxième point à l’ordre du jour, l’allégeance des seigneurs du Nord. »
Le débat qui suivi fut animé. Les allégations de suzeraineté du seigneur Stannis faites par Estermont refirent surface, immédiatement comparées à la haine inspirée par Roose Bolton et sa traîtrise au profit des Lannister. Seul Lord Harwood Stout, qui s’était tu pendant toute la durée du conseil, intervint en faveur de Lord Bolton.
« Je suis le vassal de Lady Dustin, et Lady Dustin a juré allégeance à Roose Bolton, nommé gardien du Nord par sa majesté Joffrey Baratheon. Mon allégeance va donc à Lord Bolton. »
Mais personne ne voulut l’entendre.
« Mais si vous ne voulez pas plier le genoux devant Bolton, plierez-vous le genoux devant Stannis ? » demanda Flint.
Tous répondirent « Non » comme un seul homme.
« Il semblerait que le Nord souhaite demeurer indépendant pour l’instant, conclut Edrick. Il faudrait savoir ce que les Manderly de White Harbour ont à en dire, mais pour l’instant, je pense que nous sommes tous d’accord que plier le genoux n’est pas une priorité. »
Tout le monde abonda dans son sens, et ainsi, le conseil fut ajourné. Je quittai la salle avec tous mes confrères bannerets et les seigneurs Flint et Ryswell. Pendant que tous allaient profiter du buffet et des rafraichissements, j’errai quelques temps dans les couloirs, non loin de la salle du conseil. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je crus voir, quelques instants plus tard, la porte s’ouvrir, comme par elle-même. J’approchai par curiosité, mais ne vit personne autour. Ce n’est qu’à l’arrivée de la dame Illirya, quelques secondes plus tard, que je m’écartai pour la laisser passer.
« Vous savez déjà que le conseil est terminé ? Vous avez des oreilles partout ! »
Elle me répondit d’un sourire qui, je dois l’avouer, me glaça quelque peu le sang.
Après que Volken et mestre Drake se soient retirés également, je les entendis poursuivre une conversation très pressante à propos de commerce, et du trépas si soudain de maître Merren pour lequel l’enquête d’un de mes lieutenants était encore en cours. Peut-être l’ignoraient-ils, mais, jusque là, il avait fait choux blanc. Je les laissais s’éloigner et me retirait moi-même en direction des baraquements pour avoir un dernier rapport de mes sentinelles. En chemin, j’entrevis du coin de l’œil la silhouette de Lady Lyanna dans le Godswood, et à ses côtés, je devinais la présence de Lord Estermont. Un instant je jurai qu’il avait essayé de lui prendre la main, mais ce devait être mes sens qui me jouaient des tours.
Alors que j’approchais la tour Nord, j’entendis des cris de peur et de surprise. J’accourus sur les lieux pour découvrir un homme portant la bannière des Harsnow sur son surcot. Il gisait sur le pavé, les membres brisés, et semblait avoir dégringolé au bas de l’escalier qui menait au chemin de ronde. La chute lui avait rompu le cou. En approchant le corps, je sentis une forte odeur d’alcool : l’homme était visiblement ivre. Il ne me restait plus qu’à rentrer au château pour faire un nouveau rapport…
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
j'ai pas lut, mais pas de balise pas de spoiler ?
- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
non, pas trop sur celui-là, à part un au tout début, mais à l'avenir je suis pas sûr qu'on utilise trop les balises, car TOUT risque d'être un spoil. On avance progressivement au-delà de la saison 3 de la série, du tome 9 des bouquins en vf.
Clairement, si tu veux te préserver les surprises, balise ou pas balise, il faut arrêter ta lecture des CR le temps de lire les bouquins...
Clairement, si tu veux te préserver les surprises, balise ou pas balise, il faut arrêter ta lecture des CR le temps de lire les bouquins...
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Enfin un nouveau CR





- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
bon en attendant le chapitre 34 (qui est prêt, mais je voudrais pas vous faire frôler l'indigestion après avoir tant attendu, donc je vais patienter quelques jours qu'en pensez-vous hi hi), j'ai fait un second edit sur le premier post pour rappeler les PJ vivants, morts, devenus PNJS.
En effet, nous avons recruté un nouveau joueur qui en remplace un autre, ce qui amène un nouveau PJ dont vous entendrez bientôt parler, donc j'en ai profité pour faire le point
En effet, nous avons recruté un nouveau joueur qui en remplace un autre, ce qui amène un nouveau PJ dont vous entendrez bientôt parler, donc j'en ai profité pour faire le point
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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- Profane
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
On peut encore attendre t’inquiète 
Rien contre un memento sur les personnages
car dans le dernier CR j'ai un peu décroché sur les participant au conseil de guerre

Rien contre un memento sur les personnages
car dans le dernier CR j'ai un peu décroché sur les participant au conseil de guerre

- Mickey
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
J'aurai mi le temps (2 jours) mais j'ai réussi à lire tous les CR.
Je tiens à féliciter leurs auteurs car c'est très bon, tant sur l'aspect littéraire que sur l'ambiance clairement "G.R.R Martin" qui s'en dégage. Quant à la campagne en elle-meme, j'aurai juste tellement aimé jouer un truc comme ca
Profitez en, et tenez nous au courant
Je tiens à féliciter leurs auteurs car c'est très bon, tant sur l'aspect littéraire que sur l'ambiance clairement "G.R.R Martin" qui s'en dégage. Quant à la campagne en elle-meme, j'aurai juste tellement aimé jouer un truc comme ca

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"L'Homme avance la tête en l'air, et finit par marcher dans la merde"
"L’imagination nous emmènera souvent vers des mondes qui n’existent pas, mais sans elle nous n’irions nulle part" C. Sagan
Ma collec' JdR, mon Senscritique & Une bonne action pour le Burkina Faso
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- Taho
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Merci à toi, Mickey. Ca fait plaisir à entendre ! De notre côté, on s'éclate comme des p'tits fous !Mickey a écrit :J'aurai mi le temps (2 jours) mais j'ai réussi à lire tous les CR.
Je tiens à féliciter leurs auteurs car c'est très bon, tant sur l'aspect littéraire que sur l'ambiance clairement "G.R.R Martin" qui s'en dégage. Quant à la campagne en elle-meme, j'aurai juste tellement aimé jouer un truc comme ca![]()
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- pelon
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
plus de CR?
le MJ a achevé tous ses joueurs?
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- le Zakhan Noir
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
allez, voici le chapitre suivant, rédigé par Volken (moi). Le suivant, celui de notre séance de mardi dernier, sera rédigé par le nouveau PJ d'un nouveau joueur.
Chapitre 34: Plus de sel dans l’eau du lac !
Cette matinée, napée de brume et de givre commence par son rituel immuable , l’entrainement à la lance. La facilité avec laquelle lady Lyanna m’avait désarmé lors de notre confrontation passionnée m’est resté en travers de la gorge. Tant mieux. Ce genre de petite vexation contribue à m’occuper l’esprit et me détourner de mes humeurs morbides. Les sons redeviennent harmonieux ; les vins capiteux et les poitrines généreuses retrouvent un goût agréable, l’odeur d’un sanglier rôti me fait saliver à nouveau ; et les couleurs retrouvent peu à peu leur éclat, même si à Deathwatch, il faut être un expert entres les nuances de gris, blanc et noir pour les apprécier
En outre je n’ai plus le temps pour m’apitoyer sur le passé. Les sujets de réflexion et d’action ne manquent pas, et requièrent une attention constante.
Malgré mes efforts en ce sens, lady Lyanna n’a pas voulu me délivrer de ma honte. Puisque son pardon m’est acquis, puisque je ne sais quel destin capricieux a refusé mon sacrifice, alors qu’il en soit ainsi, je vais racheter ma faute autrement, souffler à pleins poumons dans les trompes de la seconde chance… et attendre, le front en sueur, la naissance de mon second fils…
Commençons par l’enquête officieuse. Pour tout le monde, officiellement, l’assassinat d’Astreïa est réglé depuis le duel judiciaire. Pas pour moi. Au moins un coupable nous échappe dans cette affaire. Et Kender Harsnow ne me revient décidément pas. C’est quand même lui qui a porté la mariée le plus longtemps lors du banquet.
Pour une fois, Solmir a fait du bon boulot, et rapide. Le serviteur tombé des remparts, aspergé de gnôle, ça ne suscitera aucun émoi particulier. J’en profite pour suggérer à Harsnow des remplaçants potentiels. Mais le mieux, c’est que ça vienne de lui. Le candidat idéal, Ferenz, ça fait justement quelques jours que je le briefe sur sa nouvelle mission : se faire engager par notre banneret barbu, puis nous relayer tout renseignement utile une fois sur place. D’ailleurs, tant qu’Harsnow sera à Deathwatch, il peut écumer (à mes frais) les tavernes où viennent boire parfois les autres serviteurs. Se faire bien voir d’eux est sans doute un bon moyen de décrocher le job.
Pendant ce temps, Edrick négocie difficilement avec Harsnow pour sa participation à l'expédition. Comme un cheval récalcitrant, il renâcle, craignant de dégarnir ses terres devant la menace potentielle des Fer-nés à Moat Cailin. Et il ne voit personne capable de gérer son domaine en son absence. Mon cousin est bien patient devant une telle effronterie. Lui accorder une garnison de 80 soldats, dont 30 vétérans, c’est généreux. Bien plus que les coups de pieds au cul que j’avais en tête.
Illirya met à notre disposition ses talents mystiques, interroge son dieu enflammé et révèle enfin à Edrick la pièce manquante du puzzle de la prise de Torrhen’s Square. Une quarantaine de Fer-nés se sont fait passer pour des paysans réfugiés et sont entrés par la ruse. Une fois à l’intérieur, ils sont rapidement venus à bout de la très faible garnison locale. Depuis ils tiennent la place forte à eux seuls. Cet événement est bien plus ancien que nous ne l’imaginions, à peu près contemporain de la prise de Winterfell. C’est dire si le coin est paumé.
Faut-il dès lors maintenir nos projets d’expédition massive ? Chaque homme, chaque navire, chaque engin alourdit la facture et mon cousin considère chaque dragon d’or qui s’évanouit comme une morsure douloureuse.
Et puis, dégarnir nos frontières est malavisé quand on connait le nombre de Fer-nés qui grouillent à Moat Cailin.
Edrick répartit les garnisons : 80 hommes chez Harsnow, 80 et 20 cavaliers à la tour de guet est, sur la route de Moat Cailin et 300 restent à Deathwatch, sous le commandement d’Alec Brand, qui en profitera pour administrer la ville en notre absence.
Nous partirons donc avec 300 hommes à nous (Harsnow et Greycloack compris), 200 des Ryswell, et, pour le symbole, 10 des Flint et 10 du « stanissien » lord Estermont, qui voit sans doute là une occasion de nous charmer, de nous rallier à sa cause en montrant son courage et son intérêt pour nos problèmes locaux. Grmbll, pour ma part, il en faudra bien plus pour oublier ses revendications religieuses, toutes sournoises et feutrées qu’elles puissent être…
Lyanna veut impliquer son fameux bataillon d’amazones, les « oursonnes ». Elles commencent à rivaliser avec les archers de notre armée, mais ne sont pas encore au point question escrime.
Nous acceptons, et tant pis pour le machisme des soldats. Après tout, depuis la mort de l’Immortel, nous faisons souffler un vent de nouveauté sur nos terres, autant que ce soit une bourrasque et pas une simple brise
Du coup la question de lady Cerrah Lannister vient sur le tapis, doit-on l'emmener elle aussi ?
- Mon cousin, suis-je le seul à relever que nous sommes responsables de sa vie et que lord Tywin n’apprécierait pas qu’il lui arrive malheur ?
- Pas du tout Volken. Mais depuis l’épisode du Lion écarlate, nous ne sommes certainement pas en odeur de sainteté à Port Lannis. Cela ne changera pas grand-chose. Et puis, si vous voulez la convaincre de rester ici, bon courage.
Effectivement, elle semble défier quiconque de la séparer de sa nouvelle meilleure amie. Grmblll, dois-je la considérer aussi comme un rivale entre Lyanna et moi ? A moins que… hmmm, toutes les deux ensemble, dans mon lit ? Si elles me supplient, j’accepte ! Il parait que Cerrah déteste les hommes, mais c’est sûrement parce qu’elle n’a jamais trouvé quelqu’un qui saurait la transcender…
Nous avons une semaine pour nous préparer avant le départ.
Comme je le craignais, après avoir comme par hasard milité pour l’intégration de ses oursonnes, Lady Lyanna souhaite nous accompagner. Ce n’est pas une demande d’ailleurs. Je suis mal placé pour l’engueuler, les souvenirs récents sont trop vifs, mais l’envie m’en démange. Certes on ne peut pas dire que nous partions au casse-pipe (ça tombe bien, j’ai encore beaucoup de tabac dans la mienne), mais à bientôt 4 mois de grossesse, c’est un risque inconsidéré !
Au moins prend-elle la précaution de se faire forger en urgence une armure sur mesure. Le forgeron, bourru, râleur, bougon (on dirait un Jean Pierre Koffe croisé avec Gimli!) rechigne, se plaint des délais, du concept, d’un peu tout en fait, mais finit par prendre sa commande et à réaliser un mélange de cuir et de mailles extensible tout à fait convenable. Il vient d’inventer l’armure lycra pour femmes enceintes !
Cette armure est l’un des sujets de discussion que j’aborde avec elle quand je la croise au détour d’un couloir du château. Mais ce n’est pas le seul. Il est temps désormais. Sachant ses relations avec Illirya quelque peu apaisées, jugeant que mon petit Ferrego n’aura pas à en souffrir et surtout, ne pouvant plus avoir le moindre secret d’envergure pour elle, je lui révèle tout.
- Lyanna, la mort d’Edrick senior……….
- Oui ?
- Ce n’était pas naturel, c’était un sortilège ténébreux d’Illirya, puisé dans les flammes de son dieu, et les expériences qu’elle avait accomplies auparavant sur des corps. Des corps que je lui avais fournis.
- ….. C’est effroyable… Edrick est au courant ?
- Non, je ne crois pas. La manière est odieuse et me révulse en effet, mais au fond de son cœur, je suis persuadé qu’elle l’a fait pour sauver mon cousin, martyrisé jusqu’ à presque en mourir. Elle a vu notre détresse, et a décidé de nous libérer. Nous avons tous profité de cette mort my Lady, vous également. Je vous en prie, méfiez-vous de ses pouvoirs, mais ne la condamnez pas, et ne révélez rien. Mon fils en pâtirait.
- Je… très bien. Mais dites-moi, vous comptiez me le révéler quand ?
- Jamais. Je lui avais promis. Mais depuis les noces pourpres, je ne peux plus avoir le moindre secret pour vous…
- Et vous n’en avez pas d’autre, là, vous êtes sûr, Volken ?
- Oui my Lady.
Le cœur léger d’avoir enfin partagé ce secret qui me donnait parfois l’impression de porter le Mur sur mes épaules, je quitte mon amour étincelant pour me diriger vers… le bordel (la Dame aux Orchidées).
J’y retrouve son éternelle matrone éponyme toujours plus prompte à suggérer des idées de cadeaux pour les filles qu’à me rémunérer en confidences croustillantes. Ma visite se voulait brève, mais c’était sans compter sur Vivie et Lizzie, qui se collent amoureusement à moi, me suppliant de rester un peu. Rassemblant mes esprits, je tente de résister, et j’y parviens à peu près : je ne cède pas sur l’essentiel. Pour le reste, eh bien, j’espère qu’on peut répondre par la négative à la fameuse question, adaptée aux circonstances : « être doublement sucé, c’est doublement tromper ? »
En sortant, je croise, comme souvent, mestre Drake…, nos âpres négociations sur l’héritage de maitre Merren ne sont pas près d’aboutir le connaissant…
Du bordel à la taverne , il n’y a qu’un pas et quelques quartiers. Je vais donc rendre une visite cordiale à Solmir « 8 doigts » au Seigneur brûlé. Comme récompense à son aide pour la chute malencontreuse du valet d’Harsnow, il hérite d’une nouvelle mission : trouver un coupable pour le cambriolage et le meurtre de maitre Merren. Mon cousin a clairement les nerfs sur ce sujet. Qu’on menace la ville, qu’on assassine sa femme, passe encore, mais qu’on s’en prenne à ses alliés commerciaux et donc à ses profits, là c’est niet ! Je marche un peu sur des œufs… oh je n’y suis pour rien, mais j’étais averti et j’ai laissé faire… je ne pensais qu’à mourir…
Il faut donc un gentil coupable, prêt à morfler pour les autres, et à fermer son claque-merde sans doute peu ragoutant. Peu importe qui ce sera, mais s’il a réellement participé à ce massacre, c’est sans doute mieux.
Je continue mes pérégrinations. En interrogeant les anciens, en compulsant quelques parchemins aux archives du mestre, j’enquête aussi sur la généalogie des Harsnow : rien de notable, juste une famille aux manières de bûcherons profondément enracinée dans la campagne nordienne. Il y a fort longtemps, les Harsnow étaient de la même branche que les Blacksword, mais avec un ancêtre bâtard, Rendall Snow, d’où leur nom. Kender Harsnow a une mère roturière, ce qui explique son côté bourru et barbe mal lavée je suppose. Mais bon, je reste sur ma faim : je n’ai pas trouvé ce que je cherchais : une accointance avec les Bolton, une haine irraisonnée des Ryswell, un vieux contentieux avec notre famille ou une sorte d’hommage funeste à l’Immortel qui désapprouvait le mariage de son fils avec Astreïa.
De retour dans mes appartements, je joue un peu avec Ferrego et m’assure que ses nouveaux amis à branches et à racines ne lui ont pas susurré d’idées saugrenues comme brûler le château… mais il semble avoir retrouvé toutes les caractéristiques d’un enfant normal. Pourtant … Comment le fruit d’une sorcière flamboyante et du meilleur des Blacksword pourrait-il ne pas se distinguer ? S’il prend nos qualités à nous deux, il sera invincible !
Sa nouvelle gouvernante n’a pas vraiment le droit à l’échec et elle le sait.
Je jette un coup d’œil dans la cour et surprends ce coq de Stillgar en train de donner des cours de stratégie militaire et de commandement de troupes à Cerrah et Lyanna. Peuh, ce que j’entends là, ce ne sont que des rudiments ; quel besoin a-t-il de ramener sa science et de faire de grands gestes ridicules avec les bras ? Tss… encore un qui fera moins le malin quand mon fils naitra, j’espère qu’il me ressemblera !
Le jour du départ arrive vite, et nous partons rejoindre la coalition à Blazetower. Nous passons par Ash Harbour, où la foule nous acclame, toujours marquée par leur libération il y a plusieurs mois. En plus, nous partons occire encore plus de Fer-nés, c’est un thème porteur ici.
Dans la capitale des Ryswell, Andre a mis les petits plats dans les grands, et les petits soldats dans les moyens navires. Lui-même ressemble de plus en plus à la caricature du paladin poseur, le dentifrice en moins. Grand, les cheveux blonds au vent, plastron étincelant au soleil avec une tête de destrier gravé dessus, il pourrait figurer sur une fresque sacrée dans la cathédrale des Sept. Evidemment, faut pas être trop regardant sur le nombre d’innocents qu’il a déjà transpercé, haché menu, roué de coups, j’en passe et des meilleures…
Aujourd’hui en tout cas, il transpire le bonheur martial par toutes les jointures de son armure, ravi de laisser la politique à son mestre.
Notre flotte sera constituée de 25 petites galères fer-nées capturées à Ash Harbour, à faible tirant d’eau, idéales pour le parcours qui nous attend. La rivière qui rejoint le lac Torrhen ressemble parfois à un ruisseau, donc hors de question d’aller s’échouer à bord de mastodontes
Nous nous réunissons sur un navire d'état major avec Andre, Brand, Flint, les Greycloak, Harsnow, l’émissaire des clans et lord Estermont.
Lyanna, qui ne pouvait plus trop retarder ce moment, annonce officiellement sa grossesse, avec comme père son époux regretté bien entendu. Ce connard de Stilgar semble très nerveux et se force à fixer l’horizon.
Les trois premiers jours sont d’un ennui mortel ; au quatrième, la rivière perd de sa superbe et le fond frôle dangereusement nos embarcations.
Dans un craquement sinistre et une volée d’échardes, l’un d’entre eux déchire sa coque sur un rocher immergé. Nous devons répartir son équipage sur les autres bateaux, ce qui augmente leur poids... Une atmosphère plus tendue accompagne le reste du voyage, mais nous parvenons à éviter d’autres incidents.
Nous approchons enfin du grand lac Thorren, long de cent kilomètres environ, bordé à l’ouest par des montagnes, à l’est par des collines . C’est ce versant plus accessible que nous visons, nous nous y engageons puis accostons à une dizaine de kilomètres du château, à l'est.
il est temps de finaliser le plan d'attaque, chose aisée avec autant de stratèges. Le château se dresse sur une falaise au-dessus de la rive nord du lac. Seul moyen d'attaquer: passer par le promontoire, en contournant par les collines.
Andre Snow emmènera dix de ses hommes pour constituer une équipe de sabotage, rapide, efficace et surtout discrète. Au crépuscule, ils devront escalader les remparts, passer la nuit sans se faire repérer puis attaquer par surprise quand nous arriverons à l’aube, pour relever de l’intérieur la herse infranchissable.
Je propose ma candidature comme une évidence pour intégrer cette équipe , mais curieusement, personne ne me juge capable de me cacher...
pfff... discrimination envers mes 1m96 voilà tout…
Ma sourde inquiétude de voir une Lyanna enceinte se frotter à des combats, même faciles, me pousse à évoquer une reddition que l’on pourrait accorder aux Fer-nés. Mais entre Edrick qui rêve d’exterminer ce peuple entier depuis la trahison de Goodbrother et Andre qui entend ronger jusqu’au bout son os de combats et de massacres, c’est peine perdue.
Nous attaquerons en différents points avec les échelles, une force principale qui chargera au centre une fois la herse relevée. Lyanna et ses archères prendront place sur un monticule voisin pour arroser de flèches tout défenseur encore présent sur les créneaux.
Andre et son équipe partent. Après avoir fait la jonction avec les troupes des clans qui nous attendaient, nous nous mettons en route à notre tour. Peu avant l’aube, nous entendons les cors fer-nés. Nous avons été repérés. Nous accélérons au son des tambours, Andre saura agir au bon moment.
Devant l'imminence du combat, notre belle discipline se délite. Enhardis par une supériorité numérique que nous savons écrasante, nos différents alliés rivalisent de vitesse pour charger et ne pas laisser aux autres les quelques miettes de combats sérieux. Ca fait un peu le village d’Astérix qui charge le camp de Babaorum.
Le plus rapide est le Sudien Estermont, qui fonce avec ses dix hommes comme une bombe hurlante. Harsnow, Stillgar, ont du mal à suivre, mais ils essaient. Mon sang bouillonne, j'aimerais leur montrer, que le plus courageux c'est moi, mais je ne veux pas quitter les parages de Lyanna. Elle et ses oursonnes prennent place à l'endroit prévu. J'ordonne à un trouffion armé d'un pavois d'aller protéger la vaillante Mormont des flèches adverses.
Nous ne sommes plus qu’à une centaine de mètres, et… la herse se relève ! Déjà les Fer-nés postés sur les créneaux tombent, percés de flèches.... venues de l'intérieur. L’Aigle et son commando tiennent toutes leurs promesses !
Nous fonçons, certains par les échelles, la plupart par l’ouverture principale, même Lady Lyanna qui enfourche pour rattraper son retard le seul cheval disponible, un percheron tireur de barge…
Par les nichons de la Pucelle, c’est quoi ce caprice sanguinaire en pleine grossesse ? Elle ne pourrait pas exiger des fraises ou des huitres, comme les autres ?
La forteresse est déjà prise quand nous arrivons, c’est trop facile, les rares sentinelles des murs n’ont pas fait long feu. A l’intérieur, pas de combattants... les derniers que l'on voit finissent de se barricader dans le donjon au cœur de la ville.
D’abord hésitante, la population afflue de plus en plus vers nous. Mais l’expression soucieuse des hommes, les larmes de désespoir des femmes nous alerte, il se trame quelque chose de louche.
Epuisés nerveusement, ils sont à deux doigts de se prosterner ; ils nous supplient de sauver leurs chères têtes brunes et blondes.
Les Fer-nés les ont en effet enlevés et enfermés dans le donjon dès le début de l’occupation pour prévenir toute tentative de rébellion. Précaution cynique mais logique vu le faible nombre de fils du dieu noyé sur place (encore une preuve d’ailleurs de la justesse redoutable des visions d’Illirya) Cela fait 200 otages environ.
Au sommet du donjon, une tête apparait furtivement. J’ai le temps de discerner un visage ridé, nappé de cheveux blanchâtres et filasses, une sale trogne et une bouche barrée d’une vilaine cicatrice verticale
Gueulant pour se faire entendre, il pose ses conditions : soit on prend nos cliques et nos claques et on va se faire voir chez les Dorniens, soit il balance les gamins un par un dans le vide.
Ca jette un certain froid… nous essayons de réfléchir à nos options : attaque, ruse, négociation. Hors de question de vraiment partir évidemment.
--aaaaaaaaaahhhh ! Splotch.
Le Fer-né ne plaisante pas, il vient de balancer un gamin qui gît désormais contre le mur d’une chaumière, le crâne fracassé… Sa mère hurle et se précipite vers le petit cadavre.
Tous les regards de la foule sont braqués sur nous…
- Messeigneurs, pitié, sauvez nos petits !
Contre l’avis de mon cousin, je tente une approche subtile promettant de….
----- aaaaaaaah ! Splotch.
- On s’en fout de vos promesses ! Tant que vous vous cassez pas, on en bute un toutes les cinq minutes !
So be it. Edrick a raison, donnons l'assaut. Il prend la tête de la majorité des troupes qui entreprennent de défoncer la porte à coups de haches, de bélier improvisé.
Lyanna, moi et une vingtaine de soldats prenons des échelles pour investir les lucarnes assez larges qui trouent les flancs du donjon.
Bien entendu notre initiative provoque une nouvelle chute libre… une fillette cette fois.
Après avoir atteint les lucarnes, nous tombons sur l’escalier en colimaçon. Deux gardes restent pour bloquer un éventuel renfort venu d’en bas, et nous grimpons dans un fracas métallique les marches de pierre. La lumière nous parvient enfin via un rectangle ouvert sur le ciel. Mais des lanciers nous attendent. Avant que Lyanna ne prenne une initiative téméraire, je pousse devant nous un trouffion et son bouclier. Il prend en hurlant tous les coups de lance de nos ennemis, bloquant certains, pas tous comme ses cris de douleur nous l’apprennent.
Mais nous débouchons enfin sur la plateforme. Adossés aux créneaux, une vingtaine de gamins ligotés tremblent de froid et de terreur. Les autres doivent croupir dans les oubliettes. Le sale type à la gueule fendue vient d’en jeter un nouveau dans le vide.
Il ne perd rien pour attendre ce fils de pute, mais en attendant, deux sbires nous attaquent, lance et bouclier en main. Nous les trucidons assez rapidement. Le mien a le droit à la « spéciale Volken », un coup de lance dans la carotide, mais il a pu m’érafler joyeusement la joue avant tout de même. Et une cicatrice de beau gosse de plus, une !
Le type à la gueule fendue, qui semble être le chef local, dégaine et se rue sur lady Lyanna. Nos renforts sont de plus en plus nombreux, et ser Estermont est à mes côtés pour affronter l’autre poiscailleux. Ca me permet de faire un joli bond au-dessus de l’escalier pour soutenir lady Lyanna dans son combat.
Mais Gueule d’amour a fait deux erreurs fatales. Il a sous-estimé ce qu’il pensait sans doute être une faible femme, et de plus il a feinté pour attaquer au niveau du ventre, ce qui a décuplé la fureur de la future mère.
Parade magnifique qui ramène l’épée au sol, elle prend appui dessus du pied pour la bloquer, et assène un coup de taille vertigineux vers la tempe. Il a beau reculer vivement, l’épée tranche le casque de cuir et cogne durement son crâne. Alors que j’arrive au même moment en hurlant, il titube et s’effondre, inconscient.
Toujours frénétique comme toute ourse qui protège ses petits, elle met sa victime en charpie.
Nous laissons des gardes s’occuper des gamins et redescendons pour rejoindre Edrick et les autres.
Nous les retrouvons au pied du donjon, luttant toujours avec le dernier carré fer-né. L’espace réduit a permis de compenser leur faible nombre, mais la maîtrise d’Andre et la Noire-épée de mon cousin font des ravages. Mètre par mètre, ils ont progressé jusqu’à réduire leurs opposants au strict minimum. J’ai quelques frissons en constatant que la hache d’Harsnow ne virevolte jamais très loin d’Edrick, mais elle vise nos ennemis. Notre arrivée les prend à revers et crucifie leur moral. Trébuchant sur les corps de leurs comparses, les deux derniers se rendent. On les emmène aux cachots, où nous faisons un troisième prisonnier : le geôlier des enfants qui les libère aussitôt pour tenter de s’attirer nos bonnes grâces. Il s’humilie devant mon cousin.
- Pitié, messire ! J’ai pris soin des enfants, je les ai nourris.
(un rapide coup d’œil aux mômes nous indique que ça devait être avec un rat par jour… à se partager à huit...
- Pourquoi ce raid ? Combien d’autres sont prévus ? Que faites-vous à Moat Cailin ?
- J’sais rien de tout ça messire, j’vous jure. Moi on m’ a juste dit d’embarquer et d’ramer. Ici j’ai juste gardé les mômes… les filles j’les ai même pas touchées.
- QUI sait alors ?
- Notre chef messire… Dagmer Gueule en Deux, vous le trouverez sur le toit messire…
(Lyanna) : - Déjà trouvé. On s’est occupés de lui. Vous pouvez l’appeler Gueule en Quatre maintenant…
(moi) : - Vous êtes modeste my Lady. Après vos coups, on peut surtout l’appeler Dagmer Gueule en chou-fleur. Une chose est sûre, aucun son n’en sortira plus jamais. C’est dommage…
Son regard d’arbalète vient clouer mon sourire fripon : elle sait très bien où je veux en venir. Elle qui nous reproche souvent notre brutalité excessive qui nous empêche de recueillir de précieux renseignements, elle a écrabouillé le seul prisonnier de valeur… Bienvenue au club mon amour !
Mais Edrick continue :
- Et votre butin il est amassé où ?
- Dans la chambre du trésor messire…
- La clef ! Tout de suite !
- Si je vous l’dis, vous nous épargné messire ?
- Oui. Je promets de ne pas vous tuer, et je vous laisserai partir.
- C’est notre chef qui l’a !
D’un signe de tête, il envoie un soldat chercher cette fameuse clef. Il ne perd jamais le nord monétaire mon cousin…
Dans une cellule à peine moins sordide que les autres, nous trouvons ce qui reste de la famille Tallhart : Berena et sa nièce Eddara , l’héritière de Torrhen’s square vu que ses parents sont morts. « Fiers et libres » est leur devise. Ca risque de changer… ils me font un peu pitié je l’avoue.
Grâce à notre rôle déterminant dans la libération de la ville et l’absence de mâle survivant, nous avons toute légitimité pour disposer de ce nouveau fief. Et de sa jeune héritière.
Mon cousin me prend par l’épaule.
- Alors Volken… depuis le temps que vous réclamez un fief… en voici un, puissant, vaste, riche en bois et en gibier. Epousez donc Eddara !
Je reste interdit un moment… Eddara… elle a 9 ans ! Il est vrai que dans notre lutte d'influence qui se dessine contre Roose Bolton et qui prend de plus en plus l'allure d'un conflit est/ouest, contrôler Torrhen Square est un atout de choix…. Je… mais bordel… 9 ans ! Et puis Lyanna… (qui évite soigneusement de me regarder)… mon fils à naître… Non, mon destin n’est pas de m’enfermer dans le trou du cul du Nord et d’épouser une pré-pubère ! Je refuse, sans doute un peu trop vivement.
Prenant acte, mon cousin fait le tour de nos alliés. Andre refuse net, un des chefs des clans se propose mais euh… on l’appellera plus tard, hein. Les Greycloak, les Harsnow, les Brand ne sont que nos vassaux… reste Marck Flint, le frère cadet de Jared, qui règne sur Pouce Flint.
Les Flint, des alliés de longue date, ils ont toujours honoré leurs engagements, et leur position se voit ainsi nettement renforcée. Si nous gardons l’optique de fédérer sans trop jouer les gourmands dominateurs, c’est une très bonne opération.
Une dernière découverte de taille nous attend dans les geôles : un homme crasseux et maigrelet au possible réclame sa libération. Brand le reconnait rapidement, il s’agit de Wintom Wyatt, un ancien conseiller de l’Immortel. Venu ici en mission secrète pour espionner les Tallhart, il avait été démasqué il y a 4 ans par Roose Bolton en personne. Depuis il croupissait ici pendant que tout Deathwatch le croyait mort.
Le pauvre, il nous a même demandé comment se portait le roi Robert Barathéon…
Mais le respect que lui porte Brand semble indiquer que c’est un homme loyal et compétent. Nous le ramènerons au bercail et il aura le temps de se refaire une santé. (pour la toilette et l’odeur par contre, c’est tout de suite ou jamais !)
Nous prévoyons de laisser 200 hommes sur place pour donner le temps à Flint d’installer son pouvoir et organiser son mariage. La population l’acceptera… il est Nordien, il a contribué à sauver la ville.
- Messire, vous avez promis… on peut partir ?
Ah les trois Fer-nés… on les aurait presque oubliés.
Edrick fait rassembler la populace dans la grande cour. Il ordonne qu’on déshabille complètement les trois poiscailles.
- Allez y, vous êtes libres.
300 mètres les séparent des portes de la ville. 300 mètres et une foule hurlante, vibrante, vengeresse, une multitude de pierres à la main. Ils jettent un regard en travers à mon cousin.
- Quoi ? Je tiens parole : je ne vous tue pas, et je vous laisse partir. Allez, du vent !
Deux gardes les poussent en avant. Ils tentent leur chance et se mettent à courir. Pas longtemps. Pas très loin.
Quelques heures plus tard, nous nous apprêtons à rentrer avec la satisfaction du devoir accompli, mais, sur la place du marché, Lady Lyanna s’accroche péniblement à un étal…
Pliée en deux, le souffle court, elle désigne son ventre. Nous lui dressons immédiatement une couche confortable mais les contractions semblent durer une éternité.
A plus de cinq mois du terme, c’est incompréhensible. Je me mords les lèvres jusqu’au sang, imaginant le pire. Toute cette fatigue, ce voyage, ces acrobaties, ces combats… le panel parfait de ce qu’un vrai mestre compétent aurait dû lui interdire…
Et au même moment, un corbeau rejoint la tour du mestre, porteur d’une nouvelle abominable…
Chapitre 34: Plus de sel dans l’eau du lac !
Cette matinée, napée de brume et de givre commence par son rituel immuable , l’entrainement à la lance. La facilité avec laquelle lady Lyanna m’avait désarmé lors de notre confrontation passionnée m’est resté en travers de la gorge. Tant mieux. Ce genre de petite vexation contribue à m’occuper l’esprit et me détourner de mes humeurs morbides. Les sons redeviennent harmonieux ; les vins capiteux et les poitrines généreuses retrouvent un goût agréable, l’odeur d’un sanglier rôti me fait saliver à nouveau ; et les couleurs retrouvent peu à peu leur éclat, même si à Deathwatch, il faut être un expert entres les nuances de gris, blanc et noir pour les apprécier
En outre je n’ai plus le temps pour m’apitoyer sur le passé. Les sujets de réflexion et d’action ne manquent pas, et requièrent une attention constante.
Malgré mes efforts en ce sens, lady Lyanna n’a pas voulu me délivrer de ma honte. Puisque son pardon m’est acquis, puisque je ne sais quel destin capricieux a refusé mon sacrifice, alors qu’il en soit ainsi, je vais racheter ma faute autrement, souffler à pleins poumons dans les trompes de la seconde chance… et attendre, le front en sueur, la naissance de mon second fils…
Commençons par l’enquête officieuse. Pour tout le monde, officiellement, l’assassinat d’Astreïa est réglé depuis le duel judiciaire. Pas pour moi. Au moins un coupable nous échappe dans cette affaire. Et Kender Harsnow ne me revient décidément pas. C’est quand même lui qui a porté la mariée le plus longtemps lors du banquet.
Pour une fois, Solmir a fait du bon boulot, et rapide. Le serviteur tombé des remparts, aspergé de gnôle, ça ne suscitera aucun émoi particulier. J’en profite pour suggérer à Harsnow des remplaçants potentiels. Mais le mieux, c’est que ça vienne de lui. Le candidat idéal, Ferenz, ça fait justement quelques jours que je le briefe sur sa nouvelle mission : se faire engager par notre banneret barbu, puis nous relayer tout renseignement utile une fois sur place. D’ailleurs, tant qu’Harsnow sera à Deathwatch, il peut écumer (à mes frais) les tavernes où viennent boire parfois les autres serviteurs. Se faire bien voir d’eux est sans doute un bon moyen de décrocher le job.
Pendant ce temps, Edrick négocie difficilement avec Harsnow pour sa participation à l'expédition. Comme un cheval récalcitrant, il renâcle, craignant de dégarnir ses terres devant la menace potentielle des Fer-nés à Moat Cailin. Et il ne voit personne capable de gérer son domaine en son absence. Mon cousin est bien patient devant une telle effronterie. Lui accorder une garnison de 80 soldats, dont 30 vétérans, c’est généreux. Bien plus que les coups de pieds au cul que j’avais en tête.
Illirya met à notre disposition ses talents mystiques, interroge son dieu enflammé et révèle enfin à Edrick la pièce manquante du puzzle de la prise de Torrhen’s Square. Une quarantaine de Fer-nés se sont fait passer pour des paysans réfugiés et sont entrés par la ruse. Une fois à l’intérieur, ils sont rapidement venus à bout de la très faible garnison locale. Depuis ils tiennent la place forte à eux seuls. Cet événement est bien plus ancien que nous ne l’imaginions, à peu près contemporain de la prise de Winterfell. C’est dire si le coin est paumé.
Faut-il dès lors maintenir nos projets d’expédition massive ? Chaque homme, chaque navire, chaque engin alourdit la facture et mon cousin considère chaque dragon d’or qui s’évanouit comme une morsure douloureuse.
Et puis, dégarnir nos frontières est malavisé quand on connait le nombre de Fer-nés qui grouillent à Moat Cailin.
Edrick répartit les garnisons : 80 hommes chez Harsnow, 80 et 20 cavaliers à la tour de guet est, sur la route de Moat Cailin et 300 restent à Deathwatch, sous le commandement d’Alec Brand, qui en profitera pour administrer la ville en notre absence.
Nous partirons donc avec 300 hommes à nous (Harsnow et Greycloack compris), 200 des Ryswell, et, pour le symbole, 10 des Flint et 10 du « stanissien » lord Estermont, qui voit sans doute là une occasion de nous charmer, de nous rallier à sa cause en montrant son courage et son intérêt pour nos problèmes locaux. Grmbll, pour ma part, il en faudra bien plus pour oublier ses revendications religieuses, toutes sournoises et feutrées qu’elles puissent être…
Lyanna veut impliquer son fameux bataillon d’amazones, les « oursonnes ». Elles commencent à rivaliser avec les archers de notre armée, mais ne sont pas encore au point question escrime.
Nous acceptons, et tant pis pour le machisme des soldats. Après tout, depuis la mort de l’Immortel, nous faisons souffler un vent de nouveauté sur nos terres, autant que ce soit une bourrasque et pas une simple brise
Du coup la question de lady Cerrah Lannister vient sur le tapis, doit-on l'emmener elle aussi ?
- Mon cousin, suis-je le seul à relever que nous sommes responsables de sa vie et que lord Tywin n’apprécierait pas qu’il lui arrive malheur ?
- Pas du tout Volken. Mais depuis l’épisode du Lion écarlate, nous ne sommes certainement pas en odeur de sainteté à Port Lannis. Cela ne changera pas grand-chose. Et puis, si vous voulez la convaincre de rester ici, bon courage.
Effectivement, elle semble défier quiconque de la séparer de sa nouvelle meilleure amie. Grmblll, dois-je la considérer aussi comme un rivale entre Lyanna et moi ? A moins que… hmmm, toutes les deux ensemble, dans mon lit ? Si elles me supplient, j’accepte ! Il parait que Cerrah déteste les hommes, mais c’est sûrement parce qu’elle n’a jamais trouvé quelqu’un qui saurait la transcender…
Nous avons une semaine pour nous préparer avant le départ.
Comme je le craignais, après avoir comme par hasard milité pour l’intégration de ses oursonnes, Lady Lyanna souhaite nous accompagner. Ce n’est pas une demande d’ailleurs. Je suis mal placé pour l’engueuler, les souvenirs récents sont trop vifs, mais l’envie m’en démange. Certes on ne peut pas dire que nous partions au casse-pipe (ça tombe bien, j’ai encore beaucoup de tabac dans la mienne), mais à bientôt 4 mois de grossesse, c’est un risque inconsidéré !
Au moins prend-elle la précaution de se faire forger en urgence une armure sur mesure. Le forgeron, bourru, râleur, bougon (on dirait un Jean Pierre Koffe croisé avec Gimli!) rechigne, se plaint des délais, du concept, d’un peu tout en fait, mais finit par prendre sa commande et à réaliser un mélange de cuir et de mailles extensible tout à fait convenable. Il vient d’inventer l’armure lycra pour femmes enceintes !
Cette armure est l’un des sujets de discussion que j’aborde avec elle quand je la croise au détour d’un couloir du château. Mais ce n’est pas le seul. Il est temps désormais. Sachant ses relations avec Illirya quelque peu apaisées, jugeant que mon petit Ferrego n’aura pas à en souffrir et surtout, ne pouvant plus avoir le moindre secret d’envergure pour elle, je lui révèle tout.
- Lyanna, la mort d’Edrick senior……….
- Oui ?
- Ce n’était pas naturel, c’était un sortilège ténébreux d’Illirya, puisé dans les flammes de son dieu, et les expériences qu’elle avait accomplies auparavant sur des corps. Des corps que je lui avais fournis.
- ….. C’est effroyable… Edrick est au courant ?
- Non, je ne crois pas. La manière est odieuse et me révulse en effet, mais au fond de son cœur, je suis persuadé qu’elle l’a fait pour sauver mon cousin, martyrisé jusqu’ à presque en mourir. Elle a vu notre détresse, et a décidé de nous libérer. Nous avons tous profité de cette mort my Lady, vous également. Je vous en prie, méfiez-vous de ses pouvoirs, mais ne la condamnez pas, et ne révélez rien. Mon fils en pâtirait.
- Je… très bien. Mais dites-moi, vous comptiez me le révéler quand ?
- Jamais. Je lui avais promis. Mais depuis les noces pourpres, je ne peux plus avoir le moindre secret pour vous…
- Et vous n’en avez pas d’autre, là, vous êtes sûr, Volken ?
- Oui my Lady.
Le cœur léger d’avoir enfin partagé ce secret qui me donnait parfois l’impression de porter le Mur sur mes épaules, je quitte mon amour étincelant pour me diriger vers… le bordel (la Dame aux Orchidées).
J’y retrouve son éternelle matrone éponyme toujours plus prompte à suggérer des idées de cadeaux pour les filles qu’à me rémunérer en confidences croustillantes. Ma visite se voulait brève, mais c’était sans compter sur Vivie et Lizzie, qui se collent amoureusement à moi, me suppliant de rester un peu. Rassemblant mes esprits, je tente de résister, et j’y parviens à peu près : je ne cède pas sur l’essentiel. Pour le reste, eh bien, j’espère qu’on peut répondre par la négative à la fameuse question, adaptée aux circonstances : « être doublement sucé, c’est doublement tromper ? »
En sortant, je croise, comme souvent, mestre Drake…, nos âpres négociations sur l’héritage de maitre Merren ne sont pas près d’aboutir le connaissant…
Du bordel à la taverne , il n’y a qu’un pas et quelques quartiers. Je vais donc rendre une visite cordiale à Solmir « 8 doigts » au Seigneur brûlé. Comme récompense à son aide pour la chute malencontreuse du valet d’Harsnow, il hérite d’une nouvelle mission : trouver un coupable pour le cambriolage et le meurtre de maitre Merren. Mon cousin a clairement les nerfs sur ce sujet. Qu’on menace la ville, qu’on assassine sa femme, passe encore, mais qu’on s’en prenne à ses alliés commerciaux et donc à ses profits, là c’est niet ! Je marche un peu sur des œufs… oh je n’y suis pour rien, mais j’étais averti et j’ai laissé faire… je ne pensais qu’à mourir…
Il faut donc un gentil coupable, prêt à morfler pour les autres, et à fermer son claque-merde sans doute peu ragoutant. Peu importe qui ce sera, mais s’il a réellement participé à ce massacre, c’est sans doute mieux.
Je continue mes pérégrinations. En interrogeant les anciens, en compulsant quelques parchemins aux archives du mestre, j’enquête aussi sur la généalogie des Harsnow : rien de notable, juste une famille aux manières de bûcherons profondément enracinée dans la campagne nordienne. Il y a fort longtemps, les Harsnow étaient de la même branche que les Blacksword, mais avec un ancêtre bâtard, Rendall Snow, d’où leur nom. Kender Harsnow a une mère roturière, ce qui explique son côté bourru et barbe mal lavée je suppose. Mais bon, je reste sur ma faim : je n’ai pas trouvé ce que je cherchais : une accointance avec les Bolton, une haine irraisonnée des Ryswell, un vieux contentieux avec notre famille ou une sorte d’hommage funeste à l’Immortel qui désapprouvait le mariage de son fils avec Astreïa.
De retour dans mes appartements, je joue un peu avec Ferrego et m’assure que ses nouveaux amis à branches et à racines ne lui ont pas susurré d’idées saugrenues comme brûler le château… mais il semble avoir retrouvé toutes les caractéristiques d’un enfant normal. Pourtant … Comment le fruit d’une sorcière flamboyante et du meilleur des Blacksword pourrait-il ne pas se distinguer ? S’il prend nos qualités à nous deux, il sera invincible !
Sa nouvelle gouvernante n’a pas vraiment le droit à l’échec et elle le sait.
Je jette un coup d’œil dans la cour et surprends ce coq de Stillgar en train de donner des cours de stratégie militaire et de commandement de troupes à Cerrah et Lyanna. Peuh, ce que j’entends là, ce ne sont que des rudiments ; quel besoin a-t-il de ramener sa science et de faire de grands gestes ridicules avec les bras ? Tss… encore un qui fera moins le malin quand mon fils naitra, j’espère qu’il me ressemblera !
Le jour du départ arrive vite, et nous partons rejoindre la coalition à Blazetower. Nous passons par Ash Harbour, où la foule nous acclame, toujours marquée par leur libération il y a plusieurs mois. En plus, nous partons occire encore plus de Fer-nés, c’est un thème porteur ici.
Dans la capitale des Ryswell, Andre a mis les petits plats dans les grands, et les petits soldats dans les moyens navires. Lui-même ressemble de plus en plus à la caricature du paladin poseur, le dentifrice en moins. Grand, les cheveux blonds au vent, plastron étincelant au soleil avec une tête de destrier gravé dessus, il pourrait figurer sur une fresque sacrée dans la cathédrale des Sept. Evidemment, faut pas être trop regardant sur le nombre d’innocents qu’il a déjà transpercé, haché menu, roué de coups, j’en passe et des meilleures…
Aujourd’hui en tout cas, il transpire le bonheur martial par toutes les jointures de son armure, ravi de laisser la politique à son mestre.
Notre flotte sera constituée de 25 petites galères fer-nées capturées à Ash Harbour, à faible tirant d’eau, idéales pour le parcours qui nous attend. La rivière qui rejoint le lac Torrhen ressemble parfois à un ruisseau, donc hors de question d’aller s’échouer à bord de mastodontes
Nous nous réunissons sur un navire d'état major avec Andre, Brand, Flint, les Greycloak, Harsnow, l’émissaire des clans et lord Estermont.
Lyanna, qui ne pouvait plus trop retarder ce moment, annonce officiellement sa grossesse, avec comme père son époux regretté bien entendu. Ce connard de Stilgar semble très nerveux et se force à fixer l’horizon.
Les trois premiers jours sont d’un ennui mortel ; au quatrième, la rivière perd de sa superbe et le fond frôle dangereusement nos embarcations.
Dans un craquement sinistre et une volée d’échardes, l’un d’entre eux déchire sa coque sur un rocher immergé. Nous devons répartir son équipage sur les autres bateaux, ce qui augmente leur poids... Une atmosphère plus tendue accompagne le reste du voyage, mais nous parvenons à éviter d’autres incidents.
Nous approchons enfin du grand lac Thorren, long de cent kilomètres environ, bordé à l’ouest par des montagnes, à l’est par des collines . C’est ce versant plus accessible que nous visons, nous nous y engageons puis accostons à une dizaine de kilomètres du château, à l'est.
il est temps de finaliser le plan d'attaque, chose aisée avec autant de stratèges. Le château se dresse sur une falaise au-dessus de la rive nord du lac. Seul moyen d'attaquer: passer par le promontoire, en contournant par les collines.
Andre Snow emmènera dix de ses hommes pour constituer une équipe de sabotage, rapide, efficace et surtout discrète. Au crépuscule, ils devront escalader les remparts, passer la nuit sans se faire repérer puis attaquer par surprise quand nous arriverons à l’aube, pour relever de l’intérieur la herse infranchissable.
Je propose ma candidature comme une évidence pour intégrer cette équipe , mais curieusement, personne ne me juge capable de me cacher...
pfff... discrimination envers mes 1m96 voilà tout…
Ma sourde inquiétude de voir une Lyanna enceinte se frotter à des combats, même faciles, me pousse à évoquer une reddition que l’on pourrait accorder aux Fer-nés. Mais entre Edrick qui rêve d’exterminer ce peuple entier depuis la trahison de Goodbrother et Andre qui entend ronger jusqu’au bout son os de combats et de massacres, c’est peine perdue.
Nous attaquerons en différents points avec les échelles, une force principale qui chargera au centre une fois la herse relevée. Lyanna et ses archères prendront place sur un monticule voisin pour arroser de flèches tout défenseur encore présent sur les créneaux.
Andre et son équipe partent. Après avoir fait la jonction avec les troupes des clans qui nous attendaient, nous nous mettons en route à notre tour. Peu avant l’aube, nous entendons les cors fer-nés. Nous avons été repérés. Nous accélérons au son des tambours, Andre saura agir au bon moment.
Devant l'imminence du combat, notre belle discipline se délite. Enhardis par une supériorité numérique que nous savons écrasante, nos différents alliés rivalisent de vitesse pour charger et ne pas laisser aux autres les quelques miettes de combats sérieux. Ca fait un peu le village d’Astérix qui charge le camp de Babaorum.
Le plus rapide est le Sudien Estermont, qui fonce avec ses dix hommes comme une bombe hurlante. Harsnow, Stillgar, ont du mal à suivre, mais ils essaient. Mon sang bouillonne, j'aimerais leur montrer, que le plus courageux c'est moi, mais je ne veux pas quitter les parages de Lyanna. Elle et ses oursonnes prennent place à l'endroit prévu. J'ordonne à un trouffion armé d'un pavois d'aller protéger la vaillante Mormont des flèches adverses.
Nous ne sommes plus qu’à une centaine de mètres, et… la herse se relève ! Déjà les Fer-nés postés sur les créneaux tombent, percés de flèches.... venues de l'intérieur. L’Aigle et son commando tiennent toutes leurs promesses !
Nous fonçons, certains par les échelles, la plupart par l’ouverture principale, même Lady Lyanna qui enfourche pour rattraper son retard le seul cheval disponible, un percheron tireur de barge…
Par les nichons de la Pucelle, c’est quoi ce caprice sanguinaire en pleine grossesse ? Elle ne pourrait pas exiger des fraises ou des huitres, comme les autres ?
La forteresse est déjà prise quand nous arrivons, c’est trop facile, les rares sentinelles des murs n’ont pas fait long feu. A l’intérieur, pas de combattants... les derniers que l'on voit finissent de se barricader dans le donjon au cœur de la ville.
D’abord hésitante, la population afflue de plus en plus vers nous. Mais l’expression soucieuse des hommes, les larmes de désespoir des femmes nous alerte, il se trame quelque chose de louche.
Epuisés nerveusement, ils sont à deux doigts de se prosterner ; ils nous supplient de sauver leurs chères têtes brunes et blondes.
Les Fer-nés les ont en effet enlevés et enfermés dans le donjon dès le début de l’occupation pour prévenir toute tentative de rébellion. Précaution cynique mais logique vu le faible nombre de fils du dieu noyé sur place (encore une preuve d’ailleurs de la justesse redoutable des visions d’Illirya) Cela fait 200 otages environ.
Au sommet du donjon, une tête apparait furtivement. J’ai le temps de discerner un visage ridé, nappé de cheveux blanchâtres et filasses, une sale trogne et une bouche barrée d’une vilaine cicatrice verticale
Gueulant pour se faire entendre, il pose ses conditions : soit on prend nos cliques et nos claques et on va se faire voir chez les Dorniens, soit il balance les gamins un par un dans le vide.
Ca jette un certain froid… nous essayons de réfléchir à nos options : attaque, ruse, négociation. Hors de question de vraiment partir évidemment.
--aaaaaaaaaahhhh ! Splotch.
Le Fer-né ne plaisante pas, il vient de balancer un gamin qui gît désormais contre le mur d’une chaumière, le crâne fracassé… Sa mère hurle et se précipite vers le petit cadavre.
Tous les regards de la foule sont braqués sur nous…
- Messeigneurs, pitié, sauvez nos petits !
Contre l’avis de mon cousin, je tente une approche subtile promettant de….
----- aaaaaaaah ! Splotch.
- On s’en fout de vos promesses ! Tant que vous vous cassez pas, on en bute un toutes les cinq minutes !
So be it. Edrick a raison, donnons l'assaut. Il prend la tête de la majorité des troupes qui entreprennent de défoncer la porte à coups de haches, de bélier improvisé.
Lyanna, moi et une vingtaine de soldats prenons des échelles pour investir les lucarnes assez larges qui trouent les flancs du donjon.
Bien entendu notre initiative provoque une nouvelle chute libre… une fillette cette fois.
Après avoir atteint les lucarnes, nous tombons sur l’escalier en colimaçon. Deux gardes restent pour bloquer un éventuel renfort venu d’en bas, et nous grimpons dans un fracas métallique les marches de pierre. La lumière nous parvient enfin via un rectangle ouvert sur le ciel. Mais des lanciers nous attendent. Avant que Lyanna ne prenne une initiative téméraire, je pousse devant nous un trouffion et son bouclier. Il prend en hurlant tous les coups de lance de nos ennemis, bloquant certains, pas tous comme ses cris de douleur nous l’apprennent.
Mais nous débouchons enfin sur la plateforme. Adossés aux créneaux, une vingtaine de gamins ligotés tremblent de froid et de terreur. Les autres doivent croupir dans les oubliettes. Le sale type à la gueule fendue vient d’en jeter un nouveau dans le vide.
Il ne perd rien pour attendre ce fils de pute, mais en attendant, deux sbires nous attaquent, lance et bouclier en main. Nous les trucidons assez rapidement. Le mien a le droit à la « spéciale Volken », un coup de lance dans la carotide, mais il a pu m’érafler joyeusement la joue avant tout de même. Et une cicatrice de beau gosse de plus, une !
Le type à la gueule fendue, qui semble être le chef local, dégaine et se rue sur lady Lyanna. Nos renforts sont de plus en plus nombreux, et ser Estermont est à mes côtés pour affronter l’autre poiscailleux. Ca me permet de faire un joli bond au-dessus de l’escalier pour soutenir lady Lyanna dans son combat.
Mais Gueule d’amour a fait deux erreurs fatales. Il a sous-estimé ce qu’il pensait sans doute être une faible femme, et de plus il a feinté pour attaquer au niveau du ventre, ce qui a décuplé la fureur de la future mère.
Parade magnifique qui ramène l’épée au sol, elle prend appui dessus du pied pour la bloquer, et assène un coup de taille vertigineux vers la tempe. Il a beau reculer vivement, l’épée tranche le casque de cuir et cogne durement son crâne. Alors que j’arrive au même moment en hurlant, il titube et s’effondre, inconscient.
Toujours frénétique comme toute ourse qui protège ses petits, elle met sa victime en charpie.
Nous laissons des gardes s’occuper des gamins et redescendons pour rejoindre Edrick et les autres.
Nous les retrouvons au pied du donjon, luttant toujours avec le dernier carré fer-né. L’espace réduit a permis de compenser leur faible nombre, mais la maîtrise d’Andre et la Noire-épée de mon cousin font des ravages. Mètre par mètre, ils ont progressé jusqu’à réduire leurs opposants au strict minimum. J’ai quelques frissons en constatant que la hache d’Harsnow ne virevolte jamais très loin d’Edrick, mais elle vise nos ennemis. Notre arrivée les prend à revers et crucifie leur moral. Trébuchant sur les corps de leurs comparses, les deux derniers se rendent. On les emmène aux cachots, où nous faisons un troisième prisonnier : le geôlier des enfants qui les libère aussitôt pour tenter de s’attirer nos bonnes grâces. Il s’humilie devant mon cousin.
- Pitié, messire ! J’ai pris soin des enfants, je les ai nourris.
(un rapide coup d’œil aux mômes nous indique que ça devait être avec un rat par jour… à se partager à huit...
- Pourquoi ce raid ? Combien d’autres sont prévus ? Que faites-vous à Moat Cailin ?
- J’sais rien de tout ça messire, j’vous jure. Moi on m’ a juste dit d’embarquer et d’ramer. Ici j’ai juste gardé les mômes… les filles j’les ai même pas touchées.
- QUI sait alors ?
- Notre chef messire… Dagmer Gueule en Deux, vous le trouverez sur le toit messire…
(Lyanna) : - Déjà trouvé. On s’est occupés de lui. Vous pouvez l’appeler Gueule en Quatre maintenant…
(moi) : - Vous êtes modeste my Lady. Après vos coups, on peut surtout l’appeler Dagmer Gueule en chou-fleur. Une chose est sûre, aucun son n’en sortira plus jamais. C’est dommage…
Son regard d’arbalète vient clouer mon sourire fripon : elle sait très bien où je veux en venir. Elle qui nous reproche souvent notre brutalité excessive qui nous empêche de recueillir de précieux renseignements, elle a écrabouillé le seul prisonnier de valeur… Bienvenue au club mon amour !
Mais Edrick continue :
- Et votre butin il est amassé où ?
- Dans la chambre du trésor messire…
- La clef ! Tout de suite !
- Si je vous l’dis, vous nous épargné messire ?
- Oui. Je promets de ne pas vous tuer, et je vous laisserai partir.
- C’est notre chef qui l’a !
D’un signe de tête, il envoie un soldat chercher cette fameuse clef. Il ne perd jamais le nord monétaire mon cousin…
Dans une cellule à peine moins sordide que les autres, nous trouvons ce qui reste de la famille Tallhart : Berena et sa nièce Eddara , l’héritière de Torrhen’s square vu que ses parents sont morts. « Fiers et libres » est leur devise. Ca risque de changer… ils me font un peu pitié je l’avoue.
Grâce à notre rôle déterminant dans la libération de la ville et l’absence de mâle survivant, nous avons toute légitimité pour disposer de ce nouveau fief. Et de sa jeune héritière.
Mon cousin me prend par l’épaule.
- Alors Volken… depuis le temps que vous réclamez un fief… en voici un, puissant, vaste, riche en bois et en gibier. Epousez donc Eddara !
Je reste interdit un moment… Eddara… elle a 9 ans ! Il est vrai que dans notre lutte d'influence qui se dessine contre Roose Bolton et qui prend de plus en plus l'allure d'un conflit est/ouest, contrôler Torrhen Square est un atout de choix…. Je… mais bordel… 9 ans ! Et puis Lyanna… (qui évite soigneusement de me regarder)… mon fils à naître… Non, mon destin n’est pas de m’enfermer dans le trou du cul du Nord et d’épouser une pré-pubère ! Je refuse, sans doute un peu trop vivement.
Prenant acte, mon cousin fait le tour de nos alliés. Andre refuse net, un des chefs des clans se propose mais euh… on l’appellera plus tard, hein. Les Greycloak, les Harsnow, les Brand ne sont que nos vassaux… reste Marck Flint, le frère cadet de Jared, qui règne sur Pouce Flint.
Les Flint, des alliés de longue date, ils ont toujours honoré leurs engagements, et leur position se voit ainsi nettement renforcée. Si nous gardons l’optique de fédérer sans trop jouer les gourmands dominateurs, c’est une très bonne opération.
Une dernière découverte de taille nous attend dans les geôles : un homme crasseux et maigrelet au possible réclame sa libération. Brand le reconnait rapidement, il s’agit de Wintom Wyatt, un ancien conseiller de l’Immortel. Venu ici en mission secrète pour espionner les Tallhart, il avait été démasqué il y a 4 ans par Roose Bolton en personne. Depuis il croupissait ici pendant que tout Deathwatch le croyait mort.
Le pauvre, il nous a même demandé comment se portait le roi Robert Barathéon…
Mais le respect que lui porte Brand semble indiquer que c’est un homme loyal et compétent. Nous le ramènerons au bercail et il aura le temps de se refaire une santé. (pour la toilette et l’odeur par contre, c’est tout de suite ou jamais !)
Nous prévoyons de laisser 200 hommes sur place pour donner le temps à Flint d’installer son pouvoir et organiser son mariage. La population l’acceptera… il est Nordien, il a contribué à sauver la ville.
- Messire, vous avez promis… on peut partir ?
Ah les trois Fer-nés… on les aurait presque oubliés.
Edrick fait rassembler la populace dans la grande cour. Il ordonne qu’on déshabille complètement les trois poiscailles.
- Allez y, vous êtes libres.
300 mètres les séparent des portes de la ville. 300 mètres et une foule hurlante, vibrante, vengeresse, une multitude de pierres à la main. Ils jettent un regard en travers à mon cousin.
- Quoi ? Je tiens parole : je ne vous tue pas, et je vous laisse partir. Allez, du vent !
Deux gardes les poussent en avant. Ils tentent leur chance et se mettent à courir. Pas longtemps. Pas très loin.
Quelques heures plus tard, nous nous apprêtons à rentrer avec la satisfaction du devoir accompli, mais, sur la place du marché, Lady Lyanna s’accroche péniblement à un étal…
Pliée en deux, le souffle court, elle désigne son ventre. Nous lui dressons immédiatement une couche confortable mais les contractions semblent durer une éternité.
A plus de cinq mois du terme, c’est incompréhensible. Je me mords les lèvres jusqu’au sang, imaginant le pire. Toute cette fatigue, ce voyage, ces acrobaties, ces combats… le panel parfait de ce qu’un vrai mestre compétent aurait dû lui interdire…
Et au même moment, un corbeau rejoint la tour du mestre, porteur d’une nouvelle abominable…
Expliquer une blague, c'est comme disséquer une grenouille. On comprend le mécanisme, mais elle n'y survit pas (Mark Twain, un peu modifié)
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
ha!!!!
trop de suspens!!!!
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Comme toujours Volken nous régale d'un de ses magnifiques texte ^^
et encore
j'attends la suite avec impatience




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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
joli Cliffhanger et joli récit, on ne s'en lasse pas !
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
eh eh merci les gens. Bon en fait j'ai un peu triché parce que le coup du corbeau, le MJ nous l' a fait au début de la dernière séance, pas à la fin de celle d'avant. Il nous a donc pas fait mariner comme avec le coup du testament.
Par contre, vous, vous y avez droit hin hin
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Re: [CR] [Trône de fer - Chroniques de Barrowlands]
Toujours aussi prenant !! Vivement la suite.
A force, la série télé va paraître fade à côté de vos parties !!
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Seuls les fous trouvent la force de prospérer.
Seuls ceux qui prospèrent peuvent juger de ce qui est sain.
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