Caligula, Albert Camus, 155 p., ed Gallimard,1966
Beaucoup de mots pour rien.
Je ne suis pas très sensible a Camus. Déjà l'étranger m'avais laissé de marbre et j'avais abandonné la peste...
Là aussi, cette pièce m'a laissé froid. Car quoi? Réflexion sur la tyrannie? le vide? La liberté? Un peu tout celà à la fois et pas grand chose au fond.
Les personnages sont vains et vides, la réflexion, au fond, superficiel... Bien sur, une critique méta pourrait y voir plein de chose, mais, une oeuvre qui a besoin d'interprètes est peut-être une oeuvre qui ne remplit pas son objectif, celle de transmettre ou d'émouvoir. Quelle émotion ici, sinon les pantomimes d'un être vain et de son parage a peu près aussi vide?
Oh, bien sur, en tirant l'effet, en brodant sur la "pensée" de l'auteur on pourrait évoquer la question existentielle, le caractère éphémère et quelques autres choses... Mais tant l'on fait et de plus belle manières que cette pièce parait aussi creuse que son personnage. Vanitas vanitatum et omnia vanitas... Oui, on sait. L'intérêt, la force c'est "et après?" et, ça, Camus n'y répond que par la pulsion tanathaire. C'est facile et quasi inconsistant, en fait.
Après, on a rarement raison contre et l'assentiment populaire et l'assentiment des experts... Alors qu'est ce que je ne comprend pas dans Camus? Qu'y a-t-il dans son projet littéraire qui fait que ça ne me touche en rien?
Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
- Harfang2
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
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Plurima leges, pessima republica
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Tant mieux
Dernières lectures:

"Tant mieux" par Amélie Nothomb.
C’est la rentrée, l’heure de mon rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb, rendez-vous généralement plutôt agréable, quoique bref (ses livres se lisent vite). J’ai une préférence marquée pour ses récits autobiographiques et familiaux, et je suis en veine cette année, puisque dans “Tant mieux”, elle fait le récit de l’enfance de sa mère, après avoir abordé un fragment de la vie de son père dans “Premier sang”, il y a quelques années.
Et sincèrement, on ne peut pas dire que la famille maternelle d’Amélie ait un passé particulièrement avantageux. Le premier passage du livre raconte le séjour de sa mère, Adrienne, alors âgée de 4 ans, chez sa grand-mère à Gand. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vieille a un sacré grain: petit déjeuner composé de hareng frais et de café au lait, aussitôt vomi, et voilà la gamine obligée de remanger le résultat, jusqu’à ce que ça ne repasse plus, s’il vous plaît. Certes, c’est la guerre, on ne doit pas gâcher, mais malgré tout…
Heureusement, ces vacances ne se reproduiront pas: il est vrai qu’Astrid, la maman d’Adrienne ne porte déjà pas sa mère dans son cœur, il n’en faut pas beaucoup pour la dissuader de réitérer l’expérience: il est vrai que la vieille a toujours préféré ses chats à ses filles… ce qui a pour résultat une haine des chats assez virulente dans le chef d’Astrid. A quel point virulente? Disons que les chats du quartier ont tendance à disparaître mystérieusement…
Il y a quelque chose de tragique dans cette histoire, et malgré tout, comme à son habitude, l’autrice parvient à rendre ça léger, voire rigolo par moment. Bref, cette livraison est, encore une fois, loin d’être décevante. Vivement l’année prochaine.
Lectures de 2025:

"Tant mieux" par Amélie Nothomb.
C’est la rentrée, l’heure de mon rendez-vous annuel avec Amélie Nothomb, rendez-vous généralement plutôt agréable, quoique bref (ses livres se lisent vite). J’ai une préférence marquée pour ses récits autobiographiques et familiaux, et je suis en veine cette année, puisque dans “Tant mieux”, elle fait le récit de l’enfance de sa mère, après avoir abordé un fragment de la vie de son père dans “Premier sang”, il y a quelques années.
Et sincèrement, on ne peut pas dire que la famille maternelle d’Amélie ait un passé particulièrement avantageux. Le premier passage du livre raconte le séjour de sa mère, Adrienne, alors âgée de 4 ans, chez sa grand-mère à Gand. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la vieille a un sacré grain: petit déjeuner composé de hareng frais et de café au lait, aussitôt vomi, et voilà la gamine obligée de remanger le résultat, jusqu’à ce que ça ne repasse plus, s’il vous plaît. Certes, c’est la guerre, on ne doit pas gâcher, mais malgré tout…
Heureusement, ces vacances ne se reproduiront pas: il est vrai qu’Astrid, la maman d’Adrienne ne porte déjà pas sa mère dans son cœur, il n’en faut pas beaucoup pour la dissuader de réitérer l’expérience: il est vrai que la vieille a toujours préféré ses chats à ses filles… ce qui a pour résultat une haine des chats assez virulente dans le chef d’Astrid. A quel point virulente? Disons que les chats du quartier ont tendance à disparaître mystérieusement…
Il y a quelque chose de tragique dans cette histoire, et malgré tout, comme à son habitude, l’autrice parvient à rendre ça léger, voire rigolo par moment. Bref, cette livraison est, encore une fois, loin d’être décevante. Vivement l’année prochaine.
Lectures de 2025:
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Bah, si t'as beaucoup aimé, comment tu as pu t'arrêter ?Jiohn Guilliann a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 5:35 pm J'ai lu 3 romans de Honor Harrington, et je n'ai pas ressenti le besoin d'en lire plus. Celà dit, j'ai beaucoup aimé ce que j'ai lu.
Si j'aime beaucoup un auteur, j'essaye de tout lire de lui. Enfin, un peu moins maintenant que quand j'étais jeune (surement trop de déception

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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
BenjaminP a écrit : ↑jeu. sept. 04, 2025 9:03 pm Je l'avais trouvé pas trop mal aussi, mais je trouve qu'il souffre vraiment énormément de la comparaison avec sa source d'inspiration principale, d'ailleurs citée en biblio : le Quattrocento de Stephen Greenblatt, bien plus documenté, plus ancré, tellement plus riche et passionnant, sur l'histoire véritable et bien romancée aux entournures du Pogge, le scribe et secrétaire d'un pape à la grande époque du schisme d'Occident qui avait cherché partout, et finalement découvert, un manuscrit du De Natura Rerum de Lucrèce, texte de très grande réputation chez les auteurs latins mais que mille ans plus tard on croyait définitivement perdu (et qui l'aurait été sans lui).
Si tu as aimé le Doerr, tu devrais y jeter un œil.
Je n'ai pas encore mis la main sur Quattrocento, mais j'ai pu emprunter Adam & Eve de Stephen Greenblatt et j'aime beaucoup sa façon d'écrire. J'ai l'impression de tomber sur un autre "l'infini dans un roseau" sur une thématique différente. Pas un roman, pas un essai, mais un livre érudit qui permet de se poser des tas de questions et qui pourrait intéresser tout créateur d'univers, sans parler de toute personne intéressé sur ce type de réflexions.
Merci beaucoup pour la découverte de cet auteur.
Morningkill a écrit : ↑lun. sept. 08, 2025 2:46 pm Après, pour defendre Weber, ou plutot le remettre a flot, y a (sur la série principale) vraiment que les deux ou trois derniers romans (et surtout le dernier) qui sont juste ratés.
Jusque la - dans sa gamme de talent et d'écriture et de genre - ca reste correct.
Je ne suis pas allé plus loin que le dernier tome des aventures d'Honor Harrington et je trouve que ça tourne pas mal en rond et que ça se perd bien quand même. Je ne sais pas si tu les rentres dans les deux ou trois derniers romans.
@Jiohn Guilliann : je me souviens de notre échange là dessus il y a une dizaine d'année, entre le fan d'Hamilton (toi) et le fan de Weber (moi). C'est ce qui m'avait fait conclure qu'on ne pouvait pas vraiment apprécier les deux mais que les deux ont des qualités et des défauts. Ce n'est pas grave, c'est une question de goût et je comprends qu'on puisse aimer l'un ou l'autre. Je te retrouve volontiers aussi dans les défauts d'Hamilton. Et je note la référence de Reynolds, mais @paul muab'dib m'a invité à lire tout ce que le monsieur a écrit

J'ai été surpris quand j'ai vu qu'un livre dont je recommandais l'achat pour une association, en format poche pour réduire le coût, était de plus de 13 € (bon, c'est un livre d'histoire, donc un tirage nécessairement inférieur à des romans, en l'occurrence l'excellente Histoire symbolique du Moyen-âge occidental de Miche Pastoureau)
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !