Re: [CR] City of Mist x Shadowrun : Denver avant l'éveil
Publié : mar. mars 29, 2022 10:21 am
Session 9. Fin de l'acte I
Grosse partie très mouvementée, avec des clés brûlées à la peine et un Stop. Holding. Back. pour finir !
Le samedi soir, trois jours avant le concert, Mila et Max se rendirent à la réunion du Magnum Opus organisée par le professeur Clay, dans la résidence de la fraternité Mu Omicron. Ils furent accueillis par trois étudiants enthousiastes qui y buvaient les paroles du maître, parlant d’illumination et d’oubli de soi pendant que s’élevaient les vapeurs d’encens. Il détaillait le chemin vers la figure du Dieu-Roi telle que décrite dans l’Alchimie de l’âme, les sacrifices nécessaires en vue de l’éveil, les étapes alchimiques de la transformation.
Méfiante, Mila voulut entrer en contact avec le monde naturel autour d’elle, les insectes de la maison, mais l’odeur entêtante la coupait de cette partie d’elle-même. Max s’en aperçut, ce qui le mit à son tour sur le qui-vive. Quand le professeur proposa à l’assistance de le suivre au jardin pour la première étape de ce parcours initiatique, l’oeuvre au noir, les trois étudiants piaffaient d’impatience. Sous un léger voile de neige, le professeur tourna ses paumes vers la terre gelée, qui se souleva d’un coup pour creuser trois trous à taille humaine dans lesquels il proposa aux étudiants de se lover. S’adressant à Mila et Max qui hésitait sur la marche à suivre, il leur précisa que leur éveil avait déjà eu lieu. “En vous la transformation est déjà en cours.” Max rongeait son frein. Mila s’inquiétait pour les étudiants, à présent recouvert de terre. Clay leur avait assuré qu’ils ne risquaient rien. Qu’il ne s’intéressait qu’à l’âme. Que le Magnum Opus avait besoin de gens comme eux. Qu’en les rejoignant, leurs questions les plus brûlantes trouveraient des réponses lumineuses.
D’ailleurs, Clay n’avait-il pas su, mieux que Mila elle-même, quelle odeur pourrait inhiber ses pouvoirs ? Grâce à la flasque qu’elle avait oubliée dans son bureau lors de leur première rencontre, le Magnum Opus avait pu analyser la nature profonde de Mila, dresser son thème astral, lire en elle comme dans un livre ouvert et ainsi identifier la faille, le moly : poison qu’Ulysse avait préparé pour priver Circée de ses sortilèges. Max et Mila ne comptaient-ils pas en apprendre plus sur eux-mêmes ? Pourquoi ne pas les suivre ?
Le doute s’instillait. Bientôt les étudiants sortirent de leur trou, le visage rayonnant. Ils avaient subi l’oeuvre au noir, la première étape de leur parcours, la putréfaction du corps. Le vendredi suivant, au soir du sabbat, ils pourraient vivre l’oeuvre blanc s’ils le souhaitauent. Max et Mila se joindraient-ils à eux ?
Max raccompagna poliment les étudiants à la porte du jardin. Enfin seuls, il se retourna vers le professeur. Son sang bouillait. La fièvre lui battait les tympans. Il sentait que Clay les avait atteints, et ça ne plaisait pas du tout au Wendigo. Les esprits de l’hiver se rassemblèrent un instant autour de lui qui lui soufflèrent la marche à suivre : personne ne dit quoi faire au Wendigo. Personne ne doit prétendre savoir qui il est. Personne !
Quand les esprits glacés se ruèrent sur Clay, celui-ci tenta de se protéger en dressant autour de lui la terre protectrice. Le sol se souleva d’un coup, déracinant les arbres du jardin qui s’effondrèrent en fracas sur Mila et lui disloquèrent l’épaule. Au milieu du tohu-bohu, Clay se trouvait immobile, prisonnier d’une gangue de terre gelée.
Mila, prise de cours, ne sut ou ne voulut ramener Max à temps vers son humanité, qui la regardait en quête d’un signe d’apaisement. Faute d’en percevoir aucun, le Wendigo se saisit d’une branche grande comme un homme, taillée par le choc, et courut vers le professeur qu’il transperça net, la pointe de la branche dans le cœur.
Durant les trois jours qui restaient, Max et Mila purent à loisir exploiter le téléphone et les contacts du professeur Clay pour en apprendre plus sur lui et son organisation.
Martha flanchait et voulait annuler le concert, ce qui aurait signé l’arrêt de mort (ou pire) de Sammy Jr. Afin de la persuader d’aller jusqu’au bout, Mila conçut toute une mise en scène visant à lui faire croire que son contrat avec Anatoli était rempli : Felicia, la jeune fille qu’ils avaient tirée des griffes de l’Institut psychiatrique du docteur Monahan, vint jouer les auditrices transies devant la porte de Martha avant de tomber en syncope. Le stratagème fonctionna. Martha était prête.
Le jour J, Jenna attendit son père Max en vain : il lui avait promis de l’accompagner au concert, mais il ne vint pas la chercher. Il lui envoya John Novack, qui la chaperonnerait toute la soirée. Il avait peur, en réalité. Peur de ce qui pouvait se passer. Peur de lui faire mal. Peur de lui révéler qui il était.
Il regardait le concert depuis les coulisses, dans l’angoisse de l’événement. Son regard passait de la salle à la scène, de la scène à la salle. Cet ingénieur du son, derrière sa console, lui semblait étrangement familier. Il le remit soudain : c’était un infirmier de l’Institut. C’est à ce moment que les enceintes colossales de cette salle de deux mille personnes émirent un larsen inhumain, aigu à fendre pierre.
Il était trop tard. Au-dessus de Max, un craquement se faisait entendre. L’immense voûte de verre de l’opéra se fendillait sous ses yeux. Tout allait s’effondrer. Il ne pouvait laisser faire.
Il jaillit sur scène, agitant les bras en tout sens. Les esprits de l’hiver devaient entendre son sacrifice. Un froid terrible se leva d’un coup dans cet espace bien trop grand pour lui, un froid d’une ampleur insoupçonnée, un froid total, soudain, qui figea le plafond dans l’immobilité du vide.
Mila, depuis la salle, comprit ce qu’il se passait, ce que Max tentait. Elle appela jusqu’à elle une nuée de colombes qui s’engouffrèrent dans l’opéra, virevoltèrent en tout sens, détournant l’attention du public qui crut sûrement à un élément du spectacle mal maîtrisé, mal calibré, plutôt qu’à l’intervention surnaturelle d’un monstre de l’hiver. Du coin de l'oeil, Mila aperçut la silhouette du docteur Monahan à ce moment, tout lui revint : Aurora Glassworks, l'entreprise qui avait conçu le plafond de l'opéra ! Monahan en était l'actionnaire principale. Le lien ne faisait aucun doute.
Seule, à sa place, tandis que la foule évacuait, Jenna contemplait la scène. Impossible. Son propre père. Comment avait-il pu ?
Nous voici donc à la fin de l'acte I, avec pas mal d'éléments de l'acte II (Fulcanelli) posés.
— Pour prix de son sacrifice à l'opéra, qui sauva toute la foule du complot du docteur, Max a fait craquer son thème "Ma fille Jenna" (8 sur son Stop. Holding. Back.), qui sera remplacé par une thème "Mythos", tandis que sa propre fille devient sa Nemesis. Ça tombe bien, elle a récemment commencé son job au bureau du procureur (DA King) ! Je sens qu'on va bien s'amuser avec ça.
— Mila se raccroche toujours à sa vie "réelle". La favela va ouvrir dans une petite semaine. Passera-t-elle à autre chose ensuite ? Quand Ulysse va-t-il débarquer ?
— Sammy Jr. devrait pouvoir éponger sa dette auprès d'Anatoli, même si quelques spectateurs de l'opéra ne manqueront pas de demander à être remboursés après ce fiasco. Ce sera sûrement un peu juste. Se tournera-t-il de nouveau vers le baron de la pègre (et prince du monde souterrain) ?
— Martha Ellis a fini sa carrière. Tout est terminé. Nowak tentera sûrement de l'aider, mais une issue tragique paraît irréversible.
— Le professeur Clay est mort et le Magnum Opus s'intéresse de plus près que jamais à Mila. Alona Wainwright va tenter de la recruter plus subtilement et de les lancer sur la piste de Blondie, la voleuse prodigieuse, actuellement en train de préparer le casse du manoir Canseliet, où se terre Fulcanelli.
Grosse partie très mouvementée, avec des clés brûlées à la peine et un Stop. Holding. Back. pour finir !
Le samedi soir, trois jours avant le concert, Mila et Max se rendirent à la réunion du Magnum Opus organisée par le professeur Clay, dans la résidence de la fraternité Mu Omicron. Ils furent accueillis par trois étudiants enthousiastes qui y buvaient les paroles du maître, parlant d’illumination et d’oubli de soi pendant que s’élevaient les vapeurs d’encens. Il détaillait le chemin vers la figure du Dieu-Roi telle que décrite dans l’Alchimie de l’âme, les sacrifices nécessaires en vue de l’éveil, les étapes alchimiques de la transformation.
Méfiante, Mila voulut entrer en contact avec le monde naturel autour d’elle, les insectes de la maison, mais l’odeur entêtante la coupait de cette partie d’elle-même. Max s’en aperçut, ce qui le mit à son tour sur le qui-vive. Quand le professeur proposa à l’assistance de le suivre au jardin pour la première étape de ce parcours initiatique, l’oeuvre au noir, les trois étudiants piaffaient d’impatience. Sous un léger voile de neige, le professeur tourna ses paumes vers la terre gelée, qui se souleva d’un coup pour creuser trois trous à taille humaine dans lesquels il proposa aux étudiants de se lover. S’adressant à Mila et Max qui hésitait sur la marche à suivre, il leur précisa que leur éveil avait déjà eu lieu. “En vous la transformation est déjà en cours.” Max rongeait son frein. Mila s’inquiétait pour les étudiants, à présent recouvert de terre. Clay leur avait assuré qu’ils ne risquaient rien. Qu’il ne s’intéressait qu’à l’âme. Que le Magnum Opus avait besoin de gens comme eux. Qu’en les rejoignant, leurs questions les plus brûlantes trouveraient des réponses lumineuses.
D’ailleurs, Clay n’avait-il pas su, mieux que Mila elle-même, quelle odeur pourrait inhiber ses pouvoirs ? Grâce à la flasque qu’elle avait oubliée dans son bureau lors de leur première rencontre, le Magnum Opus avait pu analyser la nature profonde de Mila, dresser son thème astral, lire en elle comme dans un livre ouvert et ainsi identifier la faille, le moly : poison qu’Ulysse avait préparé pour priver Circée de ses sortilèges. Max et Mila ne comptaient-ils pas en apprendre plus sur eux-mêmes ? Pourquoi ne pas les suivre ?
Le doute s’instillait. Bientôt les étudiants sortirent de leur trou, le visage rayonnant. Ils avaient subi l’oeuvre au noir, la première étape de leur parcours, la putréfaction du corps. Le vendredi suivant, au soir du sabbat, ils pourraient vivre l’oeuvre blanc s’ils le souhaitauent. Max et Mila se joindraient-ils à eux ?
Max raccompagna poliment les étudiants à la porte du jardin. Enfin seuls, il se retourna vers le professeur. Son sang bouillait. La fièvre lui battait les tympans. Il sentait que Clay les avait atteints, et ça ne plaisait pas du tout au Wendigo. Les esprits de l’hiver se rassemblèrent un instant autour de lui qui lui soufflèrent la marche à suivre : personne ne dit quoi faire au Wendigo. Personne ne doit prétendre savoir qui il est. Personne !
Quand les esprits glacés se ruèrent sur Clay, celui-ci tenta de se protéger en dressant autour de lui la terre protectrice. Le sol se souleva d’un coup, déracinant les arbres du jardin qui s’effondrèrent en fracas sur Mila et lui disloquèrent l’épaule. Au milieu du tohu-bohu, Clay se trouvait immobile, prisonnier d’une gangue de terre gelée.
Mila, prise de cours, ne sut ou ne voulut ramener Max à temps vers son humanité, qui la regardait en quête d’un signe d’apaisement. Faute d’en percevoir aucun, le Wendigo se saisit d’une branche grande comme un homme, taillée par le choc, et courut vers le professeur qu’il transperça net, la pointe de la branche dans le cœur.
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Durant les trois jours qui restaient, Max et Mila purent à loisir exploiter le téléphone et les contacts du professeur Clay pour en apprendre plus sur lui et son organisation.
Martha flanchait et voulait annuler le concert, ce qui aurait signé l’arrêt de mort (ou pire) de Sammy Jr. Afin de la persuader d’aller jusqu’au bout, Mila conçut toute une mise en scène visant à lui faire croire que son contrat avec Anatoli était rempli : Felicia, la jeune fille qu’ils avaient tirée des griffes de l’Institut psychiatrique du docteur Monahan, vint jouer les auditrices transies devant la porte de Martha avant de tomber en syncope. Le stratagème fonctionna. Martha était prête.
Le jour J, Jenna attendit son père Max en vain : il lui avait promis de l’accompagner au concert, mais il ne vint pas la chercher. Il lui envoya John Novack, qui la chaperonnerait toute la soirée. Il avait peur, en réalité. Peur de ce qui pouvait se passer. Peur de lui faire mal. Peur de lui révéler qui il était.
Il regardait le concert depuis les coulisses, dans l’angoisse de l’événement. Son regard passait de la salle à la scène, de la scène à la salle. Cet ingénieur du son, derrière sa console, lui semblait étrangement familier. Il le remit soudain : c’était un infirmier de l’Institut. C’est à ce moment que les enceintes colossales de cette salle de deux mille personnes émirent un larsen inhumain, aigu à fendre pierre.
Il était trop tard. Au-dessus de Max, un craquement se faisait entendre. L’immense voûte de verre de l’opéra se fendillait sous ses yeux. Tout allait s’effondrer. Il ne pouvait laisser faire.
Il jaillit sur scène, agitant les bras en tout sens. Les esprits de l’hiver devaient entendre son sacrifice. Un froid terrible se leva d’un coup dans cet espace bien trop grand pour lui, un froid d’une ampleur insoupçonnée, un froid total, soudain, qui figea le plafond dans l’immobilité du vide.
Mila, depuis la salle, comprit ce qu’il se passait, ce que Max tentait. Elle appela jusqu’à elle une nuée de colombes qui s’engouffrèrent dans l’opéra, virevoltèrent en tout sens, détournant l’attention du public qui crut sûrement à un élément du spectacle mal maîtrisé, mal calibré, plutôt qu’à l’intervention surnaturelle d’un monstre de l’hiver. Du coin de l'oeil, Mila aperçut la silhouette du docteur Monahan à ce moment, tout lui revint : Aurora Glassworks, l'entreprise qui avait conçu le plafond de l'opéra ! Monahan en était l'actionnaire principale. Le lien ne faisait aucun doute.
Seule, à sa place, tandis que la foule évacuait, Jenna contemplait la scène. Impossible. Son propre père. Comment avait-il pu ?
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Nous voici donc à la fin de l'acte I, avec pas mal d'éléments de l'acte II (Fulcanelli) posés.
— Pour prix de son sacrifice à l'opéra, qui sauva toute la foule du complot du docteur, Max a fait craquer son thème "Ma fille Jenna" (8 sur son Stop. Holding. Back.), qui sera remplacé par une thème "Mythos", tandis que sa propre fille devient sa Nemesis. Ça tombe bien, elle a récemment commencé son job au bureau du procureur (DA King) ! Je sens qu'on va bien s'amuser avec ça.
— Mila se raccroche toujours à sa vie "réelle". La favela va ouvrir dans une petite semaine. Passera-t-elle à autre chose ensuite ? Quand Ulysse va-t-il débarquer ?
— Sammy Jr. devrait pouvoir éponger sa dette auprès d'Anatoli, même si quelques spectateurs de l'opéra ne manqueront pas de demander à être remboursés après ce fiasco. Ce sera sûrement un peu juste. Se tournera-t-il de nouveau vers le baron de la pègre (et prince du monde souterrain) ?
— Martha Ellis a fini sa carrière. Tout est terminé. Nowak tentera sûrement de l'aider, mais une issue tragique paraît irréversible.
— Le professeur Clay est mort et le Magnum Opus s'intéresse de plus près que jamais à Mila. Alona Wainwright va tenter de la recruter plus subtilement et de les lancer sur la piste de Blondie, la voleuse prodigieuse, actuellement en train de préparer le casse du manoir Canseliet, où se terre Fulcanelli.