Log 3# - I Feel the Dark
Après autopsie, la légiste indique aux Marshals avoir potentiellement identifié un lieu qui servirait de planque à Sonya Abeba. La dealeuse de la Mano Negra se cacherait dans un vieux cinéma désaffecté, l’Olympus.
L’ancienne salle est située dans un quartier industriel très fréquenté. La foule qui parsème les rues est bigarrée, mais s’y mélangent de manière homogène de petites frappes arrogantes et de pauvres hères errant le regard vide. Le groupe décide à nouveau d’opérer sous couverture, et chacun se grime au choix en toxico ou en clochard. Commençant à arpenter les rues, les Marshals sont pris à parti par un type louche. Ce dernier s’acharne surtout sur Kian, qu’il pense reconnaître. Le réplicant, pris par la peur, finit par souiller ses vêtements. Le loubard, dégoûté, s’éloigne en constatant l’incontinence de son souffre-douleur.
Arrivés devant l’Olympus, l’équipe décide de faire le tour du bâtiment afin de voir s’il est possible d’y pénétrer discrètement. Une petite ruelle longe le cinéma, fréquentée par quelques rats mutants. Jaromir, en tête de groupe, découvre de l’autre côté une cour où est garé un spinner. Trois adolescentes sont appuyées nonchalamment sur le véhicule : une blonde et une brune habillées comme des collégiennes, et une rousse vêtu d’une robe dans le plus pur style « paysanne de la Nouvelle-Angleterre, à la veille de la guerre d’indépendance ». Voyant que les jeunes filles sont loin d’être amicales à leur égard et se rappelant des rumeurs concernant la Mano Negra, les Marshals décident d’opérer un demi-tour en s’excusant. Ils choisissent alors de passer par les égouts. Bien que l’endroit ne soit pas des plus aisés pour s’orienter, Kian semble s’y retrouver grâce à son PodPad. Mais, au moment où ils s’apprêtent à remonter, une vis tombe de la plaque d’égout et cause suffisamment de bruit pour attirer des rats hybrides. Kian pointe sa lampe-torche sur eux, ce qui les excite davantage. Voulant faire diversion, Chester sort de sa poche un McCrunchy, sa friandise préférée, et les jette dans leur direction. Les rats commencent à s’entretuer pour obtenir la précieuse sucrerie tandis que les trois infiltrés s’exfiltrent du cloaque. Ils aboutissent dans un local technique. Si Chester et Kian semblent se remettre de leurs émotions, Jaromir reste nerveux et pense que quelqu’un les observe depuis un placard. Sortant son arme et prévenant les autres, il l’ouvre la porte du cagibi violement et découvre que son mystérieux scrutateur n’était en fait qu’une souris.
À l’intérieur du cinéma, pas âme qui vive. Quelques traces indiquent toutefois que le bâtiment est plus ou moins fréquenté. Le groupe gagne la salle de projection, mais la fouille de la pièce se révèle infructueuse. Jaromir, voyant que l’enquête est sur le point de s’embourber, recourt à ses capacités rétrocognitives au croisement de deux couloirs qui semblent avoir été souvent empruntés. Dans sa vision, le mutant aperçoit Sonya et les trois adolescentes rencontrées il y a moins d’une heure. Le temps s’écoulant de manière très différente lorsqu’il utilise cette faculté, il arrive à identifier les voies et les passages utilisés par les quatre femmes. Il finit par arriver à la conclusion que la planque de la dealeuse se trouve quelque part en hauteur, à l’arrière du bâtiment. La vision semblant se dissoudre, Jaromir constate avec effroi que Sonya semble l’avoir repéré depuis le passé. Elle pointe en effet son regard dans sa direction et affiche un sourire énigmatique et plein de morgue. Il prévient ses collègues et les presse de traverser le bâtiment.
Ils se résolvent à traverser la salle de cinéma plongée dans l’obscurité. L’arme au poing, ils ne distinguent aucune forme dans la noirceur de la pièce. Un bruit se fait entendre en hauteur, et le projecteur s’enclenche. Sur l’écran s’affichent des paysages de forêt. À l’arrière-plan, une figure féminine nue semble présente. Chester jette un regard qui embrasse la salle et s’aperçoit que plusieurs silhouettes informes circulent dans la salle. Sur l’écran, la figure féminine progresse de l’arrière vers l’avant-plan. Caché derrière un fauteuil, Jaromir jette un coup d’œil sur l’écran. Hébété durant une fraction de seconde, il reprend ses esprits alors qu’il se trouve au milieu d’une forêt, les deux pieds enfoncés jusqu’aux mollets dans la boue. Dans la salle, Kian et Chester relèvent la disparition de Jaromir. Le mutant n’arrive pas à se déplacer, et la femme entraperçue quelques instants plus tôt s’approche de lui. Ses traits sont indistincts, son âge indéfini. Ses cheveux excessivement longs dissimulent la majeure partie de son visage, et du sang recouvre abondamment son corps, des cuisses à la bouche. Les mouvements de Jaromir se font gauches, maladroits, et il lui semble être pris d’une forme étrange de torpeur. Face à son impuissance, il hurle comme un damné. La créature, quant à elle, se rapproche de lui de manière rapide et saccadée, de manière similaire à un film projeté en accéléré. La furie se jette alors sur le Marshal colonial et le mord profondément tandis qu’il continue de s’égosiller. Dans la salle, Chester vise le projecteur. Il doit s’y prendre à deux fois, mais la balle finit par atteindre l’appareil. Un grand bruit sourd se fait alors entendre dans la salle. La créature féminine relève la tête du col de Jaromir et, lui faisant face, proclame : « Bienvenue à Biowija ».