Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

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Tybalt (le retour)
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Message par Tybalt (le retour) »

Autres idées :

L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde de Robert Louis Stevenson
L'Homme invisible ; Le Pays des aveugles d'H. G. Wells.

Pour Flaubert, les romans sont effectivement trop complexes pour cet âge. En revanche, dans les Trois Contes, "La Légende de Saint Julien l'hospitalier" est un conte fantastique cynégétique qui devrait bien passer.

Plus en marge de la demande, mais à propos d'imaginaire cynégétique, l'humour en plus : Les Aventures du baron de Munchaüsen passent très bien à cet âge.
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
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Sammael99
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Sammael99 »

Jiohn Guilliann a écrit : mer. mars 05, 2025 7:01 pm
Sammael99 a écrit : mer. mars 05, 2025 12:07 pm Ici, la réponse pour moi est sans équivoque "très mal". Autant quand je lis Asimov à la même époque, j'arrive quand même à me projeter, autant là, j'ai l'impression de voir des fusées comme dans Tintin à tous les étages, 
Tu veux dire comme dans Fondation, où tout, jusqu'au décapsuleur est atomique ?

J'ai un bon souvenir de ce bouquin que j'ai lu au lycée, je pense. Mais je veux bien croire que ça a mal vieilli. je l'ai senti à ma relecture de Fondation : Entre l'adolescence et la maturité, il y a des choses qui passent moins bien. Moins de patience ou plus d'XP, j'ai mon idée.

Après, je ne doute pas qu'il y ait une question de goût ici. Mais je n'ai vraiment pas apprécié cette lecture, et j'ai du mettre deux mois pour lire moins de 200 pages.

Fondation, que j'ai relu très récemment, a évidemment plein de gimmicks de l'époque, mais ça m'a beaucoup plus parlé, et j'en ai franchement apprécié la lecture.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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cdang
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par cdang »

Ooooh, un inédit d'Ursula Le Guin... un recueil de nouvelles

Changements de plans, Le Bélial’ (2025)
https://belial.fr/legacy/a/ursula-k-le- ... s-de-plans

https://www.liberation.fr/culture/livre ... TCG2A76VM/
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

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LE PETIT DEJEUNER DES CHAMPIONS

Kurt Vonnegut

Pourquoi n’ai-je quasiment jamais entendu parler de Kurt Vonnegut, si ce n’est quelques rares fois, pour citer son Abattoir 5, sans plus de passion ni de détail ? Pourquoi Gallmeister publie-t-elle des livres de Jean Hengland quand elle a des livres de la qualité du Petit déjeuner des champions dans son catalogue ? Pourquoi n’avez-vous pas lu ce livre ? Et, si vous l’avez lu, pourquoi n’est-il pas la réponse de base à la question « que vais-je bien pouvoir lire ? » posée par quelqu’un qui n’a pas eu cette chance ?

En fais-je trop ? Peut-être ai-je été contaminé par l’écriture de Kurt Vonnegut. Ou peut-être ai-je raison. Ou peut-être n’êtes vous que des robots qui vivez pour me contraindre à me remettre en cause ou à me justifier en permanence parce que je suis bien trop insécurisé par ma qualité de seul humain disposant du libre arbitre. Et ainsi de suite.

Dans ce livre, Kurt Vonnegut réunit plusieurs personnages de différents romans. D’abord, Kilgore Trout, l’auteur de livres de science-fiction dont les textes ne sont publiés que dans des livres porno, ce loser magnifique sans succès mais au talent immense qui sera le premier auteur de science-fiction à gagner le prix Nobel de médecine. Ensuite, Rosewater, un riche magnat qui est le seul fan de Kilgore Trout et qui lit des livres pornos pour les textes de son auteur préféré. Enfin, Kurt Vonnegut lui-même qui, s’il est le créateur des deux premiers, doit leur parler. Ils sont réunis dans la ville de Midland qui vient d’inaugurer un bâtiment dédié à l’art et qui doit recevoir, pour son ouverture, à la fois Kilgore Trout qui se dit qu’il n’a rien à faire là et que c’est donc une excellente idée que de venir, une romancière gothique issue de cette ville et un peintre contemporain dont on ne sait s’il est un génie ou un escroc. Bref, un artiste contemporain, quoi. Et au milieu de tout cela, Dwayne Hoover, un riche notable, propriétaire de différentes affaires, qui est en train de devenir fou.

Une histoire ? Oui, on peut dire, en quelque sorte, qu’il y en a une, celle de l’évolution de la chimie dysfonctionnelle du cerveau de Dwayne Hoover mais, finalement, ce n’est pas le plus important. Des dessins de l’auteur ? Oui, parce que parfois, un dessin vaut mieux qu’un long discours et qu’il est plus facile de dessiner un trou du cul que de le décrire. De l’humour ? Oui, parce que c’est un livre de Kurt Vonnegut et qu’il est souvent plus facile de faire réfléchir en faisant rire qu’en étant sérieux, d’être profond en se marrant, Cioran l’avait bien compris. Un style ? Oui, celui de Kurt Vonnegut qui fait que, à la fin du livre, tu n’es pas sûr de savoir ce que tu as lu mais tu es certain d’une chose, c’est d’avoir adoré cette expérience des plus étranges. Un bel objet ? Bin, c’est un livre de Gallmeister donc l’objet est des plus agréables.
Je repense avec amusement à ce que l’on m’a dit un jour de la Conjuration des imbéciles, le décrivant comme le livre le plus drôle jamais écrit. C’est amusant, parce que si je devais faire un classement quelconque, je mettrais volontiers Kurt Vonnegut devant, de par son originalité, sa sensibilité et son ton. J’aime particulièrement l’humour comme élément initiant une réflexion, l’humour absurde et, surtout, l’humour fait avec beaucoup d’amour pour les vecteurs de cet humour.

En deux livres, Kurt Vonnegut est devenu, pour moi, une référence, un auteur que j’ai envie de continuer à explorer, à découvrir, à comprendre, à apprécier. Il semble que la majeure partie de ses livres n’est plus disponible en français, ce qui est regrettable. Mais il y en a encore deux chez Gallmeister. Chouette !
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Erwan G
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LE DESERT DECHIRE
Sharakhaï tome 6
Bradley P. Beaulieu

Depuis le temps que j’attendais la sortie de ce dernier tome des aventures de Ceda, Emre, Ihsan, Davud et les autres, de savoir comment le désert et la ville de Sharakhaï allaient se sortir de tout ce qui s’est passé.

Nous avions laissé tous les personnages du livre après la destruction du cristal sous la cité, l’ouverture d’un portail vers les champs lointains insuffisant pour permettre le passage des dieux vers le territoire des Anciens dieux. Les rois survivants (Ihsan, Husamettín) ont fui la ville envahie par la reine Alansal. Le roi Hector est à la tête du royaume de la flotte de Qaimir prêt à regagner son pays après avoir fait brûler la magie de Meryam. Ceda et Emre, eux, cherchent le moyen de faire payer Hamid.

Voilà, 6 tomes se sont écoulés depuis le début de l’histoire de Ceda et des rois de Sharakhaï. Comme dans une série de ce type, les enjeux, les pouvoirs des personnages ont tellement grimpés qu’il devenait difficile de ne se concentrer que sur un ou deux personnages, sauf à vouloir voir ces derniers traverser le désert sur leur nuage magique en affrontant des dieux anciens et oubliés. Il faut dire que, après avoir affronté les Vierges du sabre, puis les Rois de Sharakhaï, des mages de sang extrêmement puissants puis des dieux du désert, il ne restait plus qu’à faire sortir un ancien dieu, l’un de ceux qui ont une puissance telle qu’ils peuvent détruire le monde d’un simple geste. Que faire, face à cela ? Ca devient difficile de trouver les moyens de lutter contre une telle opposition.

Alors, comme dans les tomes précédents, on fait des détours par des personnages secondaires qui sont devenus, entre temps, des protagonistes principaux : Davud, Ihsan, Ramahd…

Au niveau des défauts de ce tome, je ne dirais pas que les choses se règlent trop vite. J’ai plutôt la sensation de rallonges inutiles, notamment lorsque l’auteur fait se chevaucher des scènes pour avoir la vision de plusieurs protagonistes de la même situation. Si cela apportait quelque chose au récit, pourquoi pas, mais là, je trouve cela un peu creux. De même, les flashbacks (oh, une vision qui permet de parler à nouveau d’Ahya et du temps où les rois régnaient encore sur Sharakhaï. Trop chouette…) me semblent inutiles et sonnent faux. On a l’impression que l’auteur essaie de faire un dernier tour de propriété avant la fermeture du dernier rideau. Enfin, dernier point, celui qui est risible depuis le début : les poèmes. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils sont mal écrits ou mal traduits, mais c’est une pure souffrance que de les entendre. Je pense qu’à lire, ça ne doit déjà pas être terrible, mais alors à l’oral…

Et le positif ? On arrive à une fin de l’histoire qui a su évoluer, grandir et qui, menacée de s’effondrer sous elle-même sous son propre poids, est clôturée avec une vraie fin, une fin crédible. On peut avoir une espèce de sentiment de tout cela pour en arriver là, mais je trouve que c’est fait plutôt intelligemment et avec une certaine intelligence, même si certains éléments sont présentés trop tard à mon goût (comme les victimes de la maladie noire). L’héroïsme est là pour donner du liant à toute l’histoire, chaque personnage important a droit à une clôture de son intrigue et même si la fin est très américaine, avec des morts pas trop graves et des personnages qui sont les préférés de l’auteur qui vivent et gagnent à la fin. J’ai passé d’agréables moments dans ce désert et dans les ruelles de Sharakhaï et j’ai le sentiment que c’est une série parfaite pour une adaptation en série, qu’elle soit animée ou pas. En tout cas, si vous cherchez un roman de fantasy un (tout petit) peu original, c’est la série qu’il vous faut, si vous n’avez pas peur des pavés (en audio, cela représente dans les 90-100 heures d’écoute).
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

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LE CLAN DES LOUPS
La Légende des 4, tome 1
Cassandra O’Donnell

Auteur : - Alors, j’ai une idée pour une nouvelle série. Ça serait du jamais vu, une histoire d’amour entre un loup garou et un vampire !
Editeur : - Comme dans Underworld, quoi.
A : - Hein, ça a déjà été fait ?
E : - ça dépend de comment tu considères une série de 6 films…
A : - Ah, zut. J’aime bien mon idée de loup-garou qui tombe amoureux d’un membre d’une faction ennemie. Je sais ! On pourrait dire que ce sont des garous d’une espèce différente. Les loups, c’est un peu comme des chiens, alors il faudrait que je trouve une espèce féline…
E : - des panthères garous ?
A : - Non, c’est bizarre comme idée. Je sais : des tigres-garous !
E : - Tu trouves cela vraiment moins bizarre ?
A : - Oh, attend, j’ai une autre idée : les écoles avec des espèces différentes qui se croisent, c’est un peu à la mode, comme dans Wednesday, la série qui ne garde que les noms de la Famille Adams. On pourrait avoir d’autres familles de garous, genre des serpents. C’est toujours classe, les serpents ! Ce qui serait bien, ça serait de trouver des animaux garous ennemis des serpents, comme…
E : - une mangouste garou ?
A : - Non, c’est ridicule. Attends, je sais. Dans un livre que j’ai lu récemment, ils utilisent des aigles pour les chasser. On a qu’à prendre des aigles garous ! C’est classe, ça, les aigles garous, non ? Bon, il faut trouver un truc plus fun que garou, garou ça fait vieux et puis aigle garou, c’est moche.
E : - Si tu veux vendre ça à des ados (parce que, bon, vu le thème, pour les adultes, ça risque d’être compliqué, il vaudrait mieux leur vendre comme un livre pour ado qu’ils peuvent lire, comme les Harry Potter), il te faut un terme plus manga, plus kawai.
A : - Je sais ! des *roulements de tambour avec les doigts*… YOKAÏ !
E : - C’est pas un truc comme des Pokemons, ça, les Yokaïs ?
A : - Non ! Enfin, oui, mais non, ce sont des esprits japonais, des créatures surnaturelles. Elles penseraient donc être des êtres supérieurs, des défenseurs de la nature ! Mon monde fantasy pourrait tout à fait être en fait un monde post apocalyptique : les hommes auraient créé les Yokaïs avant de manquer de détruire la planète. Ils auraient détruit leur société, mais pas la planète et les Yokaïs imposerait leur loi. Oui, c’est bien ça !
E : - Créé des Yokaïs dans quel but ?
A : - On s’en fout, on trouvera une explication plus tard. Ce qui importe, c’est que ceux qui pensent être les défenseurs de la vie, des êtres supérieurs, seraient en fait des créatures créées de toute pièce. Les humains ne les aimeraient pas, ils en auraient peur. Et les Yokaïs prendraient les humains de haut. L’école qui regroupe les Yokaïs pourrait être une école humaine, pour que les Yokaïs se fassent à eux et inversement. Mais ils n’auraient pas le droit de se parler entre eux. Comme cela, ça fait monter les tensions !
E :- Euh, quel intérêt une école commune s’ils ne peuvent pas se parler entre eux ? Le but d’une école commune ne serait pas plutôt d’essayer de créer un espace de dialogue ?
A : - Nan, c’est mieux s’ils ne se parlent pas entre eux, comme cela 1. Ils se détesteraient tous encore plus et 2. Ça donne le moyen de faire mon Roméo & Juliette : il y aurait un cadre, un double interdit, un terrain neutre où se croiser et des risques.
E :- Euh, bon, si tu le dis. Mais tu veux raconter quoi comme histoire ?
A : - Alors voilà : dans un monde où les humains sont parqués dans des zones protégées, des terrains neutres interdits au Yokaïs, ces derniers seraient les maîtres de la nature. Chaque race de Yokaï aurait un territoire. Par exemple, les rapaces – attends, j’ai une idée, on pourrait les appeler Rapaï !
E : - Ce n’est pas un peu ridicule, comme nom ? Et après, quoi, Loupaï, Serpaï et Tigraï ?
A : - Ne soit pas ridicule, c’est moche, Tigraï… Non, on dirait plutôt… Taïgan !
E : - Hein, mais quelle est la logique ?
A : - La logique, on s’en fout. Tu crois vraiment que la science permettrait de créer des humains capables de se transformer en animaux ? Taïgan, c’est un nom qui claque. Ca fait penser à Taïga. Ca fait fort et mystérieux, la taïga. Donc, on dirait des Lupaï (c’est plus classe), les Serpaï, les Rapaï et les TAÏGAN.
E : - Euh… Ok, si tu le dis…
A : - Donc, les Yokaïs sont là pour empêcher les hommes de se détruire et de détruire la planète. Ils interdiraient le progrès technologique, comme cela, on resterait dans ce que j’ai envie de faire : du médiéval fantastique, mais où l’on pourrait parler des méfaits de la science et de l’hubris humain !
E : - Euh, tu crois que les ados maitrisent le concept d’hubris ?
A : - Non, mais on s’en fout, ils comprendront juste que la technologie, c’est le mal parce que ça peut mettre les humains à égalité avec les Yukaïs. C’est à la mode de dire du mal de la technologie et de prôner des régimes autoritaires. On peut avoir tout cela : les animaux, ce ne sont pas des humains, ils ne votent pas. Ils ont un chef, celui qui est le plus fort. Oh, il y aurait une forme d’hérédité aussi parce que c’est plus facile à comprendre, mais de toutes façons, le fils ou la fille du chef, c’est le plus fort.
E : - C’est bien de mettre des héroïnes, c’est important. Il faut prendre en compte le secteur féminin du lectorat.
A : - Oui, des filles, oui. Non, mais en fait, on s’en fout, c’est juste pour créer de la tension sexuel…
E : - Popopopopopo ! Je t’arrête. Si tu mets du sexe, on quitte la littérature enfance et ça risque d’être compliqué de vendre ton truc qui n’a pas l’air de vraiment tenir debout à des adultes. Sauf, bien évidemment, si tu fais une série érotique. Dans ce cas là, les lecteurs se moquent un peu de la consistance de l’univers, ils ne s’intéressent qu’à…
A : - NON MAIS NON. Pas érotique, disons amoureuse. On se moque de savoir ce que Roméo & Juliette aimeraient faire ensemble ou s’ils ont consommé le mariage. On va dire « tension amoureuse » pour te préserver.
E : - Ah, ça, oui, les enfants aiment bien les couples. Tu as remarqué, d’ailleurs, ils se « mettent en couple » de plus en plus tôt aujourd’hui, c’est un peu fo…
A : - Oui, oui. Bon, donc, les Yokaïs sont les gardiens de la folie des hommes. Mais comme ce sont des animaux, ils ont toujours des conflits de territoire. Ce qui veut dire des guerres. Et puis, bon, les chiens n’aiment pas les chats et inversement, donc les Lupaïs et les TAÏGANS seraient toujours au bord de la guerre qui éclaterait régulièrement. Et pareil pour les Serpaïs et les Rapaïs…
E : - Plus tu les répètes et plus je trouve ces noms ridicules…
A : - Ridicules ? Oui, c’est pour les ENFANTS. Il faut des choses simples, des noms qui claquent et tous ressemblent à Yokaï qu’ils ont déjà croisés dans des mangas ou des jeux vidéo, ils sont donc prêts à l’accepter facilement et les autres aussi !
E : - D’accord, mais, bon, Taïgan, quoi…
A : - MAIS ON A DIT QUE SA CLAQUAIT GRAVE SA MAMAN EN SHORT ! Bon, continuons. En allant à l’école humaine, les héritiers TAÏGAN et Lupaï tomberaient amoureux. Mais ils le refuseraient. On dirait que quand une louve tombe amoureuse, c’est pour la vie.
E : - Pourquoi ? C’est un truc des loups ?
A : - Qu’est-ce que j’en sais ? On s’en fout, c’est pour la TENSION DRAMATIQUE. Elle vit un amour impossible, donc ça ne peut que conduire au drame, on le sait depuis Shakespeare. En plus, ça fait sérieux et profond, genre « l’auteur a lu des livres », tu vois. Tu pourras vendre le bouquin en survendant mes connaissances littéraires, tu sais faire, ça, non ?
E : - Oui, oui, ne t’inquiète pas, ce n’est pas la première fois que j’essaierai de faire passer un mulet pour un cheval de course. Quelques références à Harry Potter, à Roméo & Juliette et ça devrait faire l’affaire.
A : - Parfait. Donc, on dit que l’héritier TAÏGAN ça claque sa mère serait un beau jeune homme, très fort, très noble et au cœur pur et l’héritière Lupaï serait une belle jeune fille, forte aussi et têtue, un classique du genre. Blonde, ça serait bien, mais ça ne court pas les rues, des loups blonds. Il ne faudrait pas qu’on la prenne pour un Golden Retriever…
E : - Blanche
A : - Bah, oui, elle serait blanche, on ne va quand même pas ajouter des noirs et des asiatiques, hein ? Il faut que mon public réussisse à se projeter dans les personnages. En plus, noir, tout de suite ça fait incarnation du mal, ils auront du mal à comprendre. Et je sais pas comment ça marche, moi, un noir, je n’en ai jamais fréquenté. Je mettrai des « peaux cuivrées ». C’est bien, ça, les peaux cuivrées, on ne sait pas si c’est quelqu’un d’un peu bronzé ou si c’est un métèque. Attends, je peux mettre des Chinois, peut-être : les Chinois, c’est vicieux, comme les serpents… Les serpaïs seront peut-être des Chinois. Ça peut être une idée…
E : - Non. Enfin, oui. De toutes façons, ce sont des livres destinés à des enfants de classe moyenne, blancs en général, donc c’est mieux d’éviter les couleurs trop voyantes. En plus, ça serait bête de risquer une interdiction de publication sur les fascistes arrivent au pouvoir et classe notre livre dans la catégorie woke. Blanche, je parlais de la robe de la louve : la Louve blanche, c’est un classique du genre.
A : - Par classique, tu veux dire cliché ?
E : - Oui, c’est pareil. Ils savent, ils trouvent ce qu’ils cherchent et ça leur fait plaisir.
A : - Ok, va pour les cheveux blancs, ça fait classe. Donc, ils sont dans cette école. Ils n’ont pas le droit de se parler, mais ils tombent quand même amoureux. Et là, le drame. Un TAÏGAN assassine un Lupaï. Sauf, qu’en fait, c’est pas vrai : c’est une machination des humains pour lancer une nouvelle guerre entre les TAÏGANS et les Lupaïs et les adultes sont trop bêtes pour se rendre compte de la supercherie ou commencer par des échanges diplomatiques sur la question. Et pour renforcer le tout, les Lupaïs assassinent un TAÏGAN ! Sauf que, ah ah, ce n’est pas vrai. Ce sont les hommes qui font cela pour provoquer une guerre. Alors, les héritiers, seuls capables de réfléchir parce que ce sont des enfants, comprendront l’histoire. Pour être sûre que les enfants qui lisent comprennent bien cela, des humains tenteront d’assassiner les enfants yokaïs sur le terrain de l’école. Avec des fusils.
E ; - Des fusils dans un univers médiéval fantastique ?
A : - Oui, ça serait des armes interdites !
E : - Mais les enfants ne sauraient pas ce que c’est, alors ?
A : - Si, comme cela ils réagiront avant d’être abattus et tueraient tous les humains armés !
E : - Et ils récupèreront les armes pour montrer ce qui se passe,
A : - Non, non. Ils mangeraient les humains qu’ils ont tué pour faire disparaitre les traces mais aussi pour montrer qu’ils sont bestiaux. Ce sont des héros, mais ils ont leur part d’ombre…
E : - Comme dans un roman d’Ellroy ?
A : - Euh… Ouais, ouais, comme dans un roman de machin, là qui écrit des romans avec des parts d’ombre, là. Donc, les héritiers, au terme d’une enquête courte mais efficace (on va rester simple, on s’en fout de l’enquête, on est là pour des actes de violences) remonteraient la piste jusqu’au commanditaire des meurtres : le chef de l’une des villes humaines. Après avoir risqué leur vie, les héritiers tueraient tous les soldats et quand ils arriveraient devant le chef humain, celui-ci se suiciderait pour leur montrer qu’ils ont été piégés : ils ont fait ce qu’il attendait, montrer le danger des yokaïs et forcer les humains à se battre contre eux…
E : - Et comment tu finis ton histoire d’amour entre le Taïgan et la Lupaï ?
A ; - TAÏGAN. Bin, mal, mais ça ne sera pas pour tout de suite. Ca, ce n’est que le tome 1. Comme dans Hunger Games, on pose l’univers et après on joue à le détruire grâce à des héros trop forts. On pourrait faire un tome par race de Yomaï !
E : - Faut pas utiliser le terme de race, c’est raciste. Ca veut dire qu’on vendra moins de livre.
A : - Ok, ok, on parlera alors de… clans. C’est à la mode, ça, clan, non ?
E : - Ouais, c’est mieux. Bon, vas-y, écris ton truc, on devrait pouvoir le vendre !

Bref, j’ai lu un livre qui est le premier tome de la meilleure série du monde de l’univers d’après mon ado.
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Gridal
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Gridal »

Tybalt (le retour) a écrit : mer. mars 05, 2025 5:57 pm S'il y en a un à lui faire essayer, c'est Le Mystère de la chambre jaune
Très bonne idée. Je l'ai découvert vers 11 ou 12 ans, j'avais adoré, c'est très "ludique", on cherche le pourquoi du comment en même temps que Rouletabille, aidés par les plans du château. Il faut que je le relise.

Ce qui me fait indirectement penser à Agatha Christie, dont je ne suis en général pas du tout client, mais dont le classique Dix Petits Nègres / Ils étaient dix m'avait beaucoup lu également. Je l'ai lu à la même période mais mes souvenirs sont très vagues (à part que quelques années plus tard je l'avais adapté en JdR, Dix Petits Toons, pour... Toon) ; pour celles et ceux qui le connaissent bien, vous pensez que ça peut passer pour une lectrice de 10 ans en 2025 ?

Rosco a écrit : mer. mars 05, 2025 6:29 pm Le horla peut etre une bonne introduction au fantastique
Très bonne idée également ! Lu en cours de français en sixième (ou cinquième ?), ça m'a fortement marqué et ça a servi pour moi d'introduction aux classiques du fantastique et de l'horreur. j'aurais dû y penser.

Dans les œuvres plus récentes, je pense que je vais partir sur les Enola Holmes, qui à mon avis cochent toutes les cases pour plaire à cette petite lectrice, et les Percy Jackson (j'ai lu le premier il y a longtemps, que j'avais trouvé correct, et la lectrice a eu sa période mythologie grecque).

Encore une fois merci à tous !
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Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Erwan G »

Ma fille l'a lu à 11 ans, l'Agatha Christie. Mais elle n'adhère pas aux romans d'enquête, elle est plutôt romans d'aventures.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par philippe_j »

@Erwan G : j'adore ton résumé de ce roman. C'est magnifique 👏
Tu es d'une abnégation... !
J'ai hâte que mes enfants arrivent à ce niveau. Pour l'instant c'est pas trop difficile : Ariole, Beedle le Barde, Lili Goth (expliquer toutes les ref à un enfant de 10 ans, génial :D )
Je me demande si je devrais pas les exposer à Anne Rice et Laurell K Hamilton un peu avant l'heure, mais après on dira que je suis un mauvais parent, sans doute.
- Philippe -
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Harfang2 »

philippe_j a écrit : dim. mars 09, 2025 7:56 pm
Je me demande si je devrais pas les exposer à Anne Rice et Laurell K Hamilton un peu avant l'heure, mais après on dira que je suis un mauvais parent, sans doute.

John Norman.
Sans hésitation, si tu as une fille celà lui apprendra que le port des chaînes et la soumission sont la condition sine qua non de son épanouissement.

@Erwan G : Tu m'as convaincu, j'achète de suite.
 
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Les yeux de la momie

Message par sherinford »

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"Les yeux de la momie" par Robert Bloch.

Oups, nous sommes déjà en mars et je n'ai lu qu'un seul Néo fantastique... Je me tourne donc vers l'armoire où sont stockés les volumes de cette collection et mon index vagabonde le long des dos noirs, hésitant, jusqu'à ce qu'il s'arrête sur "les yeux de la momie" de Robert Bloch. Je m'en saisis et m'assied dans mon fauteuil de lecture, examine un instant cette couverture évocatrice de Nicollet puis je tourne précautionneusement les pages...

Un recueil de nouvelles, un de plus... Souvent, c'est synonyme de textes de qualité variable, allant du très bon au carrément dispensable... Mais le dernier recueil de Bloch que j'avais lu m'avait agréablement surpris, et... il en est de même pour celui-ci.

Ce volume contient onze nouvelles fantastiques, avec des thématiques assez variées, mais souvent liées au fameux "mythe de Cthulhu", et ses entités maléfiques et impies. L'une d'entre elles, "l'ombre du clocher" est même la prolongation d'une nouvelle de Lovecraft "celui qui hantait les ténèbres".

A côté de cela, quelques nouvelles sans référence au mythe, avec une vraie originalité, comme par exemple "presque humain", où un robot fabriqué par un scientifique est dérobé puis éduqué par un criminel qui en fait son comparse dans diverses entreprises illégales. Ou encore "Irma la douce", qui met en scène une petite fille maltraitée par son père, qui la traite de "sorcière"...

Un recueil d'une très bonne tenue, donc, que je peux aisément recommander à tout amoureux du fantastique (et aux inconditionnels du poulpe de Rlyeh).


Lectures de 2025:

Spoiler:
1. "Le dernier voeu & l’épée de la providence" de Andrzej Sapkowski (10/10).
2. "Voix d’extinction" de Sophie Hénaff (6/10).
3. "Béantes portes du ciel" de Robert Reed (7/10).
4. "Dernier meurtre au bout du monde" de Stuart Turton (9/10).
5. "Drame de pique" de Sophie Hénaff (8/10).
6. "La vengeance du Manitou" de Graham Masterton (7/10).
7. "Les chevaliers d'émeraude - tome 1 - Le feu dans le ciel" de Anne Robillard (6/10).
8. "Itinéraires nocturnes" par Tim Powers (4/10).
9. "Dune" par Frank Herbert (10/10).
10. "Le Messie de Dune" par Frank Herbert (8/10).
11. "Les enfants de Dune" par Frank Herbert (6/10).
12. "L'Empereur-Dieu de Dune" par Frank Herbert (10/10).
13. "L'invasion des profanateurs" par Jack Finney (7/10).
14. "Sinistre réputation" par Miranda James (5/10).
15. "Les yeux de la momie" par Robert Bloch (8/10).
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Rosco
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Rosco »

Harfang2 a écrit : dim. mars 09, 2025 8:02 pm
philippe_j a écrit : dim. mars 09, 2025 7:56 pm
Je me demande si je devrais pas les exposer à Anne Rice et Laurell K Hamilton un peu avant l'heure, mais après on dira que je suis un mauvais parent, sans doute.

John Norman.
Sans hésitation, si tu as une fille celà lui apprendra que le port des chaînes et la soumission sont la condition sine qua non de son épanouissement.

@Erwan G : Tu m'as convaincu, j'achète de suite.
 
Pour le jdr Laura est plus intéressante pour sa conception de monde.
Il y a une vrai réflexion sur la place légale des vampires, fées etc dans le monde. Et les questionnements que cela implique, le statut des goules, famille etc. L'horreur personnel est beaucoup moins présente.
Donc plus de facilité pour faire jouer cela.
Gork est « brutal mè ruzé » et son frère Mork est « ruzé mè brutal »

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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par sherinford »

Erwan G a écrit : ven. mars 07, 2025 11:59 amBref, j’ai lu un livre qui est le premier tome de la meilleure série du monde de l’univers d’après mon ado.

J'ai les mêmes à la maison...

:runaway
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Harfang2 »

Le diable au corps, Raymond Radiguet, 136 p., ed Grasset, 2005

Publié en 1923, le diable au corps est l'oeuvre de Raymond Radiguet qui l'écrivit au alentour de dix-huits ans, avant que de mourir à vingt ans quelques mois, il me semble, après la publication de ce roman.
Roman narrant l'histoire d'un garçon, il est encore lycéen, et d'une toute jeune femme mariée à un soldat, alors au front, l'histoire prenant place durant la première guerre mondiale.
Roman scandaleux a l'époque, on ne peut qu'être étonné du recul de ce très jeune écrivain quand aux choses de l'amour et de la passion et , quelque part, il saisit quelque chose d'un absolu adolescent dans ce court roman. Un absolu tant dans les choses belles que les laides: par moment le narrateur-protagoniste semble assez odieux dans son égoïsme, mais, in fine peut-il en être autrement d'un individu dans la phase adolescente?)
Point est-il ici question des seules émois de l'âme la chair y est évoqué (mais très chastement, n'est-il pas, on reste dans le bon gout), ce qui, à l'époque aussi était assez avant-gardiste.

Bref, un roman assez intéressant quand on s'intéresse à l'histoire de la littérature. Tant par un certain formalisme stylistique et romanesque, que par ses aspects, contextuellement sulfureux que par la trajectoire d'étoile filante de l'auteur.

Bon, ceci dit, j'ai passé l'âge des émois adolescents, voir des histoires d'amours et si cette lecture ne fut pas un calvaire elle était parfaitement dispensable. Bienheureusement, il était court, ce qui, sans doute, lui permet une certaine nervosité qui permet au lecteur de ne point s'ennuyer quand bien même l'Histoire de l'emballe pas.

Il reste que c'était un première roman et que le sens de la formule, la maturité, le sens de la chute ne laisse que regretter qu'il fut fauché alors que le talent n'était pas encore épanoui.
Plurima leges, pessima republica
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

Message par Ganelon »

Harfang2 a écrit : mar. mars 11, 2025 7:40 am Le diable au corps, Raymond Radiguet, 136 p., ed Grasset, 2005

Publié en 1923, le diable au corps est l'oeuvre de Raymond Radiguet qui l'écrivit au alentour de dix-huits ans, avant que de mourir à vingt ans quelques mois, il me semble, après la publication de ce roman.
Roman narrant l'histoire d'un garçon, il est encore lycéen, et d'une toute jeune femme mariée à un soldat, alors au front, l'histoire prenant place durant la première guerre mondiale.
Roman scandaleux a l'époque, on ne peut qu'être étonné du recul de ce très jeune écrivain quand aux choses de l'amour et de la passion et , quelque part, il saisit quelque chose d'un absolu adolescent dans ce court roman. Un absolu tant dans les choses belles que les laides: par moment le narrateur-protagoniste semble assez odieux dans son égoïsme, mais, in fine peut-il en être autrement d'un individu dans la phase adolescente?)
Point est-il ici question des seules émois de l'âme la chair y est évoqué (mais très chastement, n'est-il pas, on reste dans le bon gout), ce qui, à l'époque aussi était assez avant-gardiste.

Bref, un roman assez intéressant quand on s'intéresse à l'histoire de la littérature. Tant par un certain formalisme stylistique et romanesque, que par ses aspects, contextuellement sulfureux que par la trajectoire d'étoile filante de l'auteur.

Bon, ceci dit, j'ai passé l'âge des émois adolescents, voir des histoires d'amours et si cette lecture ne fut pas un calvaire elle était parfaitement dispensable. Bienheureusement, il était court, ce qui, sans doute, lui permet une certaine nervosité qui permet au lecteur de ne point s'ennuyer quand bien même l'Histoire de l'emballe pas.

Il reste que c'était un première roman et que le sens de la formule, la maturité, le sens de la chute ne laisse que regretter qu'il fut fauché alors que le talent n'était pas encore épanoui.

Bien aimé. Le personnage est un salopard intégral. Le récit est ramassé (par terre). Mais j’ai préféré Le Bal du Comte d’Orgel.
Le haradrîm, c'est peu le tartare de Sauron, non ?
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