Uzz a écrit : ↑lun. sept. 06, 2021 7:25 pm
Tant qu'à dévier un petit peu, j'ai une vraie question : en quoi le point médian est il plus difficile à lire que les parenthèses ?
Si j'ai bien tout suivi, les féministes préfèrent le point médian à la parenthèse pour des raisons symboliques (éviter que le féminin se retrouve représenté comme une parenthèse) mais les lecteurs(trices) en difficultés sont ils(elles) franchement plus à l'aise avec lesdites parenthèses ?
Personnellement je n'aime pas plus les parenthèses que le point médian.
Exactement comme Rosco... Et j'irai même plus loin : mon cerveau a été formé a ignorer ce qui se trouve entre des parenthèses aussi proche ( ce qui fait que l'écriture est inclusive, mais pas la lecture ). Avec un peu d'habitude, ce sera probablement pareil avec une nuance : le point médian n'a pas de symbole de fermeture pour délimiter la zone a ignorer.
Oh, superbe inspi ! Je connaissais les Neuf Preuses, mais je ne savais pas qu'il y avait eu autant de chevaleresses bien réelles, ni le rôle de Louis XIV dans leur damnatio memoriae. Merci pour le lien
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
Sur PTGPTB, deux articles de la même série sur le validisme :
Validisme dans les JdR : les systèmes de santé mentale, un sujet qui m'a toujours un peu dérangé. J'ai souvent été perplexe quant à la façon dont des maladies comme la schizophrénie ou les troubles obsessionnels sont décrits dans le JDR (souvent sous forme de limitations ou de folies, par exemple dans INS/MV ou Cthulhu).
Pas encore lu non plus ces articles, mais par définition, le monstre représente l'anormalité, d'abord des corps (géant, cyclope, chimère, etc.) puis de l'esprit (serial killer, psychopathe, corruptions divers par le côté obscur, le chaos, etc.).
Le monstre est donc validiste. Et ça ne me dérange pas forcément. Mais quand le monstrueux devient la norme, par exemple avec un peuple de géants, un troupeau de chimères, on peut sans doute commencer à se poser des questions, plein de questions. Les centaures ont-ils un pénis humain et/ou un pénis équin (biologie) ? Peut-il y avoir des hybrides orc-elf, et si oui, font-ils partie de la même espèce (racisme & sexisme) ? Les trolls sont-ils foncièrement mauvais (déterminisme) ? Les Gorgones sont-elles myopes (validisme) ?
Très souvent, dans la mythologie, les contes, ces monstres sont uniques (cela a été dit plus haut) et leur représentation n'a donc pas les mêmes enjeux qu'une populution desdits monstres, présentés beaucoup plus rarement (sirènes/harpies).
Je suis pas sûr de te suivre sur ta définition des monstres. Si on la retient effectivement le monstre et la monstruosité sont validistes (mais aussi raciste, sexiste, etc. comme tu le dis) par définition puisqu'il s'agit de présenter la différence de manière négative.
J'aime aussi beaucoup une des suggestions des deux articles postés par Atlay :
Des traits incongrus et qui ont l’air innocents, qui entrent en contraste avec les caractéristiques monstrueuses (c’est sûrement pour ça que les enfants glauques sont tellement populaires dans les films d’Horreur)
Et là on touche à la monstruosité qui pour moi et ce qui nous provoque un sentiment d'horreur. Donc c'est lié à du symbolique et du subconscient. Donc se mettre des "bornes" pour ne pas tomber dans le validisme sans s'en rendre compte me parait pertinent.
Mes modestes créations : des 7hex "à la Islayre d'Arghol" :
Oui, cela dépend beaucoup de l'approche qu'on a de la figure du monstre. Il y a toute une partie de la postérité des monstres qui retourne cette figure du côté de l'exploration de la différence et qui, pour le coup, met en valeur l'anormalité au lieu de la stigmatiser. Sans dire que c'est vieux comme le monde, c'est une tendance qui remonte au moins au XIXe siècle. "La demeure d'Astérion" de Borges (dans L'Aleph) qui voit le mythe de Thésée du point de vue du Minotaure dans les années 1940, Une tempête de Césaire qui retourne le personnage de Caliban en 1959, Grendel de John Gardner qui réécrit Beowulf dans les années 1970, les séries du type True Blood où les vampires deviennent un moyen détourné de parler des minorités, etc.
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Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
C'est toujours curieux de voir des gens relier ça à la dernière polémique américaine en date (le "woke"). Rappelons que le mouvement woke date au mieux de 2014, alors que les recherches et interrogations sur les multiples formes de discrimination ont un demi-siècle derrière elles au très bas mot.
Quant aux personnes handicapées, je trouve en France une loi de 1975 visant à leur bonne intégration dans la société et le délit de discrimination envers les handicapés date de 1995. Et les premières initiatives de fond pour améliorer le sort des handicapés sont bien plus anciennes (entre autres, l'alphabet Braille, chose étonnante, n'a pas été inventé par un woke sur Twitter mais par Louis Braille en 1829). Si des gens vous soutiennent que tout ça est apparu hier, ils ont manqué quelques métros.
Après, faut-il toujours en mettre dans les jeux de rôle ? Ça dépend. Vos Investigateurs pensent au grec ancien et à l'arabe littéraire, mais que feront-ils devant un texte du Mythe rédigé en alphabet braille ?
Dernière modification par Tybalt (le retour) le lun. sept. 13, 2021 4:52 pm, modifié 2 fois.
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Tybalt (le retour) a écrit : ↑lun. sept. 13, 2021 4:44 pm
Après, faut-il toujours en mettre dans les jeux de rôle ? Ça dépend. Vos Investigateurs pensent au grec ancien et à l'arabe littéraire, mais que feront-ils devant un texte du Mythe rédigé en alphabet braille ?
Au-delà des aspects moraux, je trouve que c'est un bon exemple de comment les réflexions sur la diversité sont des aussi moteurs pour l'inspiration. Pourquoi le livre est rédigé en braille ? Si c'est une retranscription, qui l'a traduit ? Est-ce que les PJ aveugles n'auraient pas un énorme avantage à ne pas voir les horreurs indicibles ?
Oh oui ! Là, tout de suite, je pense à 6e Sens par exemple. Le handicap fait sortir de la normalité, mais protège peut-être de l'anormalité, ou permet d'y avoir accès.
Je me demande s'il n'y a pas déjà des scénarios pour L'Appel de Cthulhu ou d'autres jeux d'horreur qui exploiteraient ce principe (incarner des PJ aveugles, ou devoir évoluer dans un lieu sans regarder des entités atroces, ou au moins des PNJ d'aveugles). @Tristan, notre collectif bibliographique cthulhien, aurais-tu déjà vu, enfin, lu passer ce genre de scénario ?
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Moi, ça me donne plutôt envie de diversifier mes horreurs. Plutôt qu'un truc horrible à voir, on peut trouver des trucs horribles pour les autres sens.
Et ça me fait aussi penser qu'en terme d'inclusivité, c'est bien gentil de faire des scénarios avec plein de minorités +/- mises en valeur, mais en fait, le vrai jdr inclusif, c'est celui qui accueille les gens en question. Or, j'ai la flemme de tout relire mais je crois qu'on n'en a pas encore parlé.