En tout cas, la nomination à la tête du Shin Bet de cet ultrareligieux, sans expérience dans le monde du renseignement, fait scandale. Appuyé par 260 agents du Shin Bet, 4 des anciens patrons de la maison – Nadav Argaman, Ami Ayalon, Yoram Cohen et Carmi Gillon – ont même dénoncé cette décision.
Dans une lettre ouverte, ils estiment que les pouvoirs du Shin Bet sont si étendus que «
la démocratie est désormais en danger ». Explication : les engagements politiques et religieux de Zini, ainsi que sa proximité avec Benyamin Netanyahou, provoquent leur colère. Zini est en effet l'un de ses intimes. Un de ses frères est un homme d'affaires qui a financé le Likoud, le parti de Netanyahou.
Selon le quotidien Haaretz, il est aussi le conseiller d'un financier américain qui a organisé les études d'un des fils Netanyahou aux États-Unis. Un autre frère du général Zini, fondateur d'un mouvement d'extrême droite, aurait aussi bénéficié de plusieurs contrats importants de BTP dans la bande de Gaza pour déblayer les bâtiments endommagés par l'offensive israélienne.
À en croire le quotidien
Haaretz, c'est la femme du Premier ministre israélien qui aurait poussé le nouveau chef du Shin Bet.
Sa femme, Naomi, mère de ses onze enfants, va plus loin encore : elle a écrit un livre, publié il y a quelques semaines, dans lequel elle estime que la guerre à Gaza est une guerre menée au nom de Dieu et que les soldats israéliens au combat remplissent une « mission divine » – elle encourage les jeunes ultraorthodoxes, jusque-là dispensés de service national, à prendre les armes.
Extraits : « Le soldat remplit la volonté de Dieu. Détruire des maisons à Gaza est un commandement. Tuer les terroristes à Gaza est un commandement. Sont-ce les seuls ? Non, il faut aussi coloniser cette terre. Il faut nous concentrer sur cette mission. » Un livre dans lequel elle dépeint aussi son mari comme « un lion ».
Il s'est plusieurs fois opposé aux négociations pour libérer les otages du Hamas, ce qui scandalise leurs proches.
Mais ce sont surtout les convictions religieuses du général Zidi qui inquiètent une grande partie de la communauté du renseignement (le Mossad, les services secrets militaires, etc.). Il a été élevé dans la rhétorique des rabbins messianiques qui voient la colonisation comme « une rédemption et un devoir » et critiquent ouvertement la démocratie. Il a déjà qualifié les Palestiniens de « menace existentielle divine ».
Ce général a aussi une particularité dans son parcours, qui ne soulève évidemment aucune controverse : il est issu d'une famille française (..)
Ces liens avec la France sont évidemment anecdotiques dans la gigantesque crise que provoque cette nomination avec laquelle Benyamin Netanyahou choisit de relancer
la guerre qu'il a engagée avec les services secrets, le Mossad, le Shin Bet, Aman,