Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

[Le merlock]

He he, c'est toujours une bonne chose de relire Ellroy!

Oui, ça donne envie de rejouer à Hellywood... 

[Sammael99]

Jeune homme d’à peine 20 ans, je me suis plongé, comme de nombreux autres, dans le Pendule de Foucault et, au lieu de trouver ce que je cherchais (très certainement une sorte de Dan Brown mais en bien), j’ai trouvé un roman dont je ne retiens que les passages mélancoliques sur une époque passée. Ma déception repose plus sur l’âge et les attentes que j’avais que sur la qualité du livre qu’il faudrait que je relise aujourd’hui, plus vieux, plus à même de comprendre et d’apprécier la plume d’Eco. 

Je l'ai relu il y a 4 ans et voilà ce que j'en avais pensé (succinctement) :

https://benfelten.blogspot.com/2021/06/ ... o-eco.html

Une conclusion pas très éloignée de la tienne sur l'Ile du Jour d'Avant, que je vais peut-être devoir retenter du coup. 

[Sama64]

Je rebondis avec retard sur ce message. Est ce que style (au moins de la traduction) est satisfaisant ?
Aurais tu lu d'autres ouvrages de cet auteur?
Merci

Je ne connaissais pac McEwans avant ce livre qui m'a été présenté par mon libraire comme le client potentiel du livre 2025 (et je me suis rendu compte qu'il me l'avait déjà proposé en grand format pour le meilleur livre de 2024). Et oui, la traduction semble bonne. En tout cas, le livre est très bien écrit et je n'ai identifié aucune tournure anglosaxonne mal dégrossie. Amha, tu peux te jeter dedans les yeux fermés (mais ça serait dommage, tu ne pourrais alors pas le lire )

Merci !
Commandé pour ma mère (qui me le passera ensuite)

[Sammael99]

J'ai fini cette semaine La Dernière Tentation de Judas de Philippe Battaglia. 

Ce n'est pas une catastrophe, mais c'est une déception. 

L'esprit punk revendiqué de la 4 de couv' ne se retrouve ni dans la narration ni dans l'écriture, et le côté iconoclaste est certes là, mais ni plus ni moins (et même plutôt moins) que dans Preacher ou Dogma.

Du coup, reste un sympathique (mais long) roman d'urban fantasy où les immortels apôtres sont des super-héros (ou super-vilains, c'est selon) et où la grande révélation c'est que Dieu est une raclure. Et encore, même pas vraiment.

Bref, ça n'a pas la prétention de Dan Brown, donc c'est mieux, mais j'ai quand même du mal à comprendre ce Grand Prix des Utopiales. Ça me donne le sentiment d'un jury de bonnes du curé délicieusement titillées par les gentilles provocations de l'auteur... 

[tauther]

Bref, ça n'a pas la prétention de Dan Brown, donc c'est mieux, mais j'ai quand même du mal à comprendre ce Grand Prix des Utopiales. Ça me donne le sentiment d'un jury de bonnes du curé délicieusement titillées par les gentilles provocations de l'auteur... 

D'un autre coté quand on est locavore, faut bien faire avec...

[Highlandjul]

J'ai fini cette semaine La Dernière Tentation de Judas de Philippe Battaglia. 

Ce n'est pas une catastrophe, mais c'est une déception. 

L'esprit punk revendiqué de la 4 de couv' ne se retrouve ni dans la narration ni dans l'écriture, et le côté iconoclaste est certes là, mais ni plus ni moins (et même plutôt moins) que dans Preacher ou Dogma.

Du coup, reste un sympathique (mais long) roman d'urban fantasy où les immortels apôtres sont des super-héros (ou super-vilains, c'est selon) et où la grande révélation c'est que Dieu est une raclure. Et encore, même pas vraiment.

Bref, ça n'a pas la prétention de Dan Brown, donc c'est mieux, mais j'ai quand même du mal à comprendre ce Grand Prix des Utopiales. Ça me donne le sentiment d'un jury de bonnes du curé délicieusement titillées par les gentilles provocations de l'auteur... 

Je l'ai lu cet été sur un conseil de mon libraire. J'avais plutôt bien aimé. Je trouve que ça se perd un peu dans un foisonnement un peu trop foutraque mais j'avais plutôt bien aimé l'ensemble qui reste punk(ish) et sympa( toche) quand même. J'avais bien aimé la fin

Spoiler:

mais j'avais bien aimé Mother d'Aronofsky alors bon...

Dans l'ensemble je trouve le livre plutôt réusssi et plutôt humaniste, généreux, par les temps qui courent, j'apprécie.

[Sammael99]

Je l'ai lu cet été sur un conseil de mon libraire. J'avais plutôt bien aimé. Je trouve que ça se perd un peu dans un foisonnement un peu trop foutraque mais j'avais plutôt bien aimé l'ensemble qui reste punk(ish) et sympa( toche) quand même. J'avais bien aimé la fin

Spoiler:

mais j'avais bien aimé Mother d'Aronofsky alors bon...

Dans l'ensemble je trouve le livre plutôt réusssi et plutôt humaniste, généreux, par les temps qui courent, j'apprécie.

J'ai bien aimé tout ça aussi. Mais je trouve ça mou du genou par rapport à la promesse initiale.

[Cléanthe]

@sherinford merci itou, tu m'as vendu le Genefort (jamais lu) et la série Spire.

Tentes en un avant de te jeter sur une série de Genefort. C'est un auteur français et ce que j'ai lu de lui était... dispensable ?

Alors, j'ai abandonné le Genefort (Tome 1 série Spire) au bout de 140 pages environ. La thématique traveller est bien là, mais alors je me suis embêté avec des personnages que je n'ai pas trouvé très intéressants. Les planètes visitées ne m'ont pas semblé très palpitantes non plus. Bref, je ne recommande pas la série Spire, en tout cas ce que j'ai lu du premier tome ne m'a pas captivé.

[Erwan G]

SOUFI, MON AMOUR
Elif Shafak

Quand un éditeur donne un titre français à un livre et qu’il omet volontairement de donner le titre original (Forty Rules of Love), c’est un signal fort qu’il faut nécessairement prendre en compte. Je ne connaissais pas Elif Shafak, que j’ai découverte à la lecture d’un autre livre (un Sou pour sa survie) à travers une citation. J’aime approfondir les livres qui ont suffisamment marqué un auteur que j’apprécie. J’aurais dû me douter, à la lecture d’une citation de Paulo Coelho que le filtre de l’auteur a plus d’importance que le livre cité.

Comme dans l’un de ces mauvais films français, Ella Rubinstein a tout : un mari qui gagne très bien sa vie, trois beaux enfants, une belle maison, une vie très ordonnée. Mais voilà, les enfants ont grandi et son rôle de mère au foyer commence à lui peser. Alors, elle a l’idée de chercher un travail (que son mari lui trouve) : elle devient l’assistante de l’assistante d’un agent littéraire qui vient de recevoir un livre nommé Doux blasphème d’un certain Aziz Z. Zahara, qui entend raconter l’histoire de la relation entre Shams de Tabriz (Shams ed Dîn Tabrîzî) et de Rûmi, dont il fut le maitre spirituel.

Alors, comme dans un livre de Paulo Coelho, Elif Shafak nous entraine non pas vers le new-age, mais vers une version soufie du new-age : Aziz Z. Zahara est en fait un écossais, ancien drogué et hyper productif qui, à la mort de sa femme, après avoir tenté de se détruire, part en retraite spirituelle au Maroc dans un environnement soufi et devient, lui-même, soufi. En plus, il ressemble beaucoup à Shams ed Dîn Tabrîzi dont personne n’a de réelle représentation, mais dont le personnage du roman lui ressemble beaucoup. Parce qu’en effet, ce livre nous « offre » deux romans : l’histoire d’Ella la housewife quadra qui traverse une crise existentielle maintenant qu’elle n’a plus la charge de ses enfants et Doux blasphème, le livre du héros du premier roman, qui raconte, de façon très romancée, l’histoire de Shams et de Rumi. Les deux romans se veulent romans initiatiques et ressemblent, en réalité, à un Little Buddha réalisé par Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte. On enchaine les clichés comme d’autres enchainent les perles. Les personnages sont tous des monolithes assez incroyables, rien n’est imprévisible ou original et l’autrice ne prend même pas la peine de cacher son discours complaisant avec une pensée mystique en pseudo fable philosophique, comme le fit Paulo avec son alchimiste. Non, Shams est quelqu’un qui voit au-delà des apparences, qui entend les messages de Dieu qui lui raconte l’avenir…

Que retenir de ce livre, alors ? Bah, à peu près la même chose que dans l’Alchimiste de Paulo. Si vous avez aimé l’un, vous devriez aimer l’autre. Si vous êtes réfractaire à l’un, vous serez réfractaire à l’autre, qui contient le même vide prétendant offrir des solutions et un chemin de vie. Alors, quoi ? Une présentation (légère et basique, sans subtilité) du soufisme, quelque chose qui nie complètement les personnages qu’il présente (le maitre sufi qui a 40 règles qui s’imposent même au Coran…), retire toutes les subtilités des uns et des autres. Mais l’on présente les soufis, ces mal aimés de l’Islam, leur danse rituelle, une partie des croyances et des idées de Rumi tiré de son Maqalat-e Shams-e Tabrizi. Une lecture dispensable sauf pour les fans de Paulo et ceux qui ont envie d’une entrés très simple voire simpliste dans l’univers des soufis.

[Tybalt (le retour)]

Tiens, c'est surprenant : d'Elif Shafak, j'avais lu La Bâtarde d'Istanbul, qui n'a rien de coelhien ni de vaporeux et qui m'avait bien plu. J'imagine que l'autrice a dû tenter une direction nouvelle : pas avec le plus grand bonheur, à te lire.

[Erwan G]

Tiens, c'est surprenant : d'Elif Shafak, j'avais lu La Bâtarde d'Istanbul, qui n'a rien de coelhien ni de vaporeux et qui m'avait bien plu. J'imagine que l'autrice a dû tenter une direction nouvelle : pas avec le plus grand bonheur, à te lire.

Merci. J'irai donc lire d'autres livres d'elle, en espérant trouver mieux.

[Sakagnôle]

J'ai donc audiolu l'homme qui savait la langue des serpents.... et c'est vachement bien.

J'ai lu de bon et très bons commentaires à son sujet, tous sont mérités. C'est orignal, dépaysant, prenant. Une "histoire triste" comme on les aime, c'est un peu le "dernier des mohicans" mais plus subtil, plus fin, moins manichéen et surtout plus drôle.

Ce bouquin est bien car il résonne en chacun de nous, tout le monde se sent un peu dépositaire d'un savoir hérité de ses ancêtres et qui risque de s'éteindre avec lui.

Moi par exemple, je sais, en quelque sorte la langue des serpents!
Sans rire je parle le patois d'un petit village de 200 âmes, où j'ai une toute petite maison. Seuls les vieux  savent encore parler ce patois occitan oriental; mon voisin de 95 ans ne parle aucun autre langage d'ailleurs. Je l'ai appris en jouant avec mes copains du village. Mon fils ne l'apprendra pas, il n'y a plus de copains pour jouer de son âge et de toute façon les enfants ne le parle plus entre eux. Je suis le dernier dépositaire de ce savoir... (dans beaucoup d'autres familles c'est pareil). 

Bref, un bon livre introspectif et divertissant à la fois.

Prochain audiolivre, nouveau grand écart: Star Wars, la Haute République, La Lumière des Jedi !!
(... pourquoi? c'est le même lecteur que j'ai bien aimé ^^)
En parallèle je relis les premiers tomes Martyr d'Olivier Peru ... avec l'arrivée 10 ans après du tome 3... j'avais quasiment tout oublié sauf les 2 ou 3 gros plot twist

[Erwan G]

Et un superbe pamphlet contre le "c'était mieux avant". Avant quoi ? Et mieux comment ?