Salut, ça doome ?
De mon côté, parmi 42 bonnes nouvelles, j'ai récolté dans le blog dédié des aires marines protégées par millions de kilomètres carrés, le consentement explicite norvégien, les dons du sang sur le temps de travail, des noyaux étouffe-Trump, la biodiversité croissante de la Seine et des gratte-ciels sylvestres. Dans le fil Énergies, des billions de dollars en énergies renouvelables, l'Inde qui décarbone à fond de train et des scooters sur batteries au sodium.
Et voici les infocerises nerdy de la semaine.
Percée dans la recherche d'un remède contre le VIH
La découverte d'un nouveau moyen de forcer le virus à sortir de sa cachette à l'intérieur des cellules humaines pourrait permettre de se rapprocher d'un remède contre le VIH.
La capacité du virus à se dissimuler dans certains globules blancs a constitué l'un des principaux défis pour les scientifiques à la recherche d'un remède. Cela signifie qu'il existe un réservoir de VIH dans l'organisme, capable de se réactiver, auquel ni le système immunitaire ni les médicaments ne peuvent s'attaquer.
Des chercheurs de l'Institut Peter Doherty pour les maladies infectieuses et immunitaires de Melbourne ont démontré qu'il était possible de rendre le virus visible, ouvrant ainsi la voie à son élimination complète de l'organisme.
Cette méthode repose sur la
technologie de l'ARNm, qui s'est imposée lors de la pandémie de Covid-19, lorsqu'elle a été utilisée dans les vaccins fabriqués par Moderna et Pfizer/BioNTech.
Dans un article publié dans Nature Communications, les chercheurs ont montré pour la première fois que l'ARNm peut être introduit dans les cellules où se cache le VIH, en l'enfermant dans une minuscule bulle de graisse spécialement formulée. L'ARNm ordonne alors aux cellules de révéler le virus.
https://www.theguardian.com/global-deve ... verwhelmed
(en me relisant, je viens de capter. Institut
Peter Doherty. Hébé comme quoi le rock ça fait encore bouger les choses.)
Les castors pourraient-ils être un secret de la lutte contre les incendies de forêt ?
Dans une étude publiée quelques semaines avant l'explosion de l'East Troublesome, Emily Fairfax, écohydrologue à l'université du Minnesota, a constaté que les étangs et les canaux des castors irriguent si bien le paysage qu'ils transforment les plants secs et inflammables en terres luxuriantes et résistantes au feu, formant des refuges verts dans lesquels la faune et le bétail peuvent se réfugier.
(...)
Fairfax a étudié cinq incendies entre 2000 et 2018 pour parvenir à ses conclusions.
« Il y a des rivières entières qui ne sont pratiquement pas affectées par le feu, parce qu'il n'y a que des barrages de castors tout le long », a-t-elle déclaré. "Tout est plein de vie : Les roseaux poussent, les aiguilles de pin sont encore sur les arbres. Les étangs ne sont pas seulement utiles avant un incendie : ils peuvent également protéger les écosystèmes des effets qui surviennent juste après un incendie, en capturant les cendres et les débris qui s'écoulent des pentes et en protégeant les poissons et l'eau potable en aval. Dans un article de 2024 décrivant leurs résultats, Mme Fairfax et ses collaborateurs concluent que les castors « peuvent faire partie d'une stratégie globale d'atténuation des incendies ».
Autrefois chassés au bord de l'extinction pour leurs peaux, puis considérés comme nuisibles, les castors ont repris du poil de la bête. Ils sont aujourd'hui 10 à 15 millions à nager et à se dandiner dans la majeure partie de l'Amérique du Nord, et ils sont prêts pour leur troisième acte, dans un rôle improbable : celui de sauveurs écologiques d'un monde ravagé par le changement climatique. L'atténuation des incendies n'est qu'un début. En construisant des barrages qui ralentissent le débit des cours d'eau, ils créent des réservoirs qui aident à lutter contre la sécheresse ; en sculptant les zones humides, ils fournissent un habitat à d'autres animaux.
https://www.nationalgeographic.com/anim ... ate-change
En lisant ça j'ai eu beaucoup en tête ce trope d'un castor anthropomorphisé en ouvrier du bâtiment, chemise aux manches retroussées, casque de chantier, parent de famille nombreuse sympa et industrieux...
Les Kogis viennent au chevet des écosystèmes malades en France
Le peuple autochtone Kogi, de la Sierra Nevada colombienne, vient régulièrement en France pour transmettre ses savoirs ancestraux aux scientifiques. Le but est de leur apprendre à soigner la terre et nos territoires tout en protégeant la biodiversité. Dernier malade ausculté par ces médecins de la Terre : le Rhône.
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« Le projet Shikwakala est né dans les années 2000, suite à la volonté de Kogis Santos, un ancien gouverneur Kogis, de mettre en relation et créer un dialogue entre le consensus scientifique environnemental en France et les autorités traditionnelles et spirituelles des sages de la Sierra Neva de Santa Marta »
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En octobre 2023, des experts et cinq représentants du peuple Kogis ont arpenté ensemble plusieurs aspects du fleuve Rhône. À l’image de la médecine, les Kogis font le parallèle entre le corps du fleuve et le corps humain. Ils expliquent qu’ils ont commencé par ausculter la tête avec le glacier en Suisse, le corps au lac Léman et le poumon à la confluence de la rivière Ain et du Rhône, là où se trouve l’un des derniers tronçons encore sauvage, abîmé par l’arrivée de berges artificielles, régulé par des barrages et pollué par des activités industrielles.
« En recalquant leurs connaissances, ils sont en mesure de lire et diagnostiquer des territoires complètement différents des leurs » ajoute Lise pour La Relève et La Peste
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« Si par exemple, on coupe une veine, tout le corps est affecté » souligne Mama Bernardo, l’un des représentants Kogis. « Il ne faut donc ni affecter ces trames de vie, ni les sites sacrés comme les pierres, lacs et montagnes, car cela empêche l’énergie vitale de circuler ».
Il continue en expliquant que « la circulation sanguine apporte à toutes les cellules de l’organisme la chaleur, l’oxygène et les nutriments dont elles ont besoin. Les rivières, fleuves, cours d’eau, apportent l’oxygène, les nutriments et les éléments de vie dont la terre a besoin ».
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la rencontre entre les Kogis et les maires des différentes villes, le ministre de l’environnement et la présidente de la région de l’Ile de France, constitue une importance politique dans la reconnaissance institutionnelle de leurs droits et la valorisation de leurs connaissances.
L’association Tchendukua fait de la sensibilisation en France et en Europe au sein des établissements scolaires, universités, entreprises et institutions, sur les enjeux écologiques majeurs et le rôle des peuples autochtones dans la préservation de l’environnement.
https://lareleveetlapeste.fr/les-kogis- ... en-france/
Je suis pas ultra-chaud sur le côté spiritualité fumée de "l'énergie vitale".
En revanche, considérer une région autour d'un fleuve comme un être vivant en soi, je crois que c'est pas loin de la notion d'écosystème.
Et comme par ailleurs il y a partout des études qui montrent qu'une région qu'on laisse au soin des peuples natifs retrouvent de la biodiversité, je trouve l'histoire pas si anecdotique. C'est pas tellement l'argument d'autorité du Savoaaaar Traditionnayl, mais plutôt une traduction imagée d'une pratique empirique de l'écologie.
J'vais quand même mettre ça en Sciences, tiens, juste pour faire bisquer.
Je viens de te parler de la recherche sur le VIH, là, donc steuplé roule ton clavier sept fois dans tes mains avant de balancer un jugement hâtif sur mes penchants irrationnels.
Et désolé si t'es sur un poste fixe.
Un gène pourrait être la clé de la culture du riz et de l'alimentation de milliards de personnes dans un monde de plus en plus chaud
Une équipe de scientifiques chinois a récemment annoncé qu'elle avait identifié un gène qui, lorsqu'il est surchauffé, semble avoir un impact négatif sur les cultures, en réduisant le rendement et en produisant des grains à l'aspect crayeux et au goût pâteux. Mais lorsque ce gène est désactivé - par édition génétique ou par sélection qui tire parti d'une variante naturelle qui ne réagit pas aux températures élevées - les plants de riz produisent des grains plus abondants et de meilleure qualité, selon un article révisé par des pairs et publié le mois dernier dans la revue Cell.
Cette découverte représente « une percée dans la sélection de variétés de riz supérieures à haut rendement et résistantes à la hausse des températures », a commenté Yibo Li, chercheur principal de l'article et phytogénéticien à l'université agricole de Huazhong, en Chine.
https://www.washingtonpost.com/climate- ... -heat-gene
Des scientifiques japonais mettent au point un plastique qui se dissout dans l'eau de mer en quelques heures
Alors que les scientifiques expérimentent depuis longtemps des plastiques biodégradables, les chercheurs du RIKEN Center for Emergent Matter Science et de l'université de Tokyo affirment que leur nouveau matériau se décompose beaucoup plus rapidement et ne laisse aucune trace résiduelle.
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Bien que l'équipe n'ait pas encore détaillé de plans de commercialisation, Takuzo Aida, chef de projet, a déclaré que leur recherche avait suscité un intérêt significatif, notamment de la part du secteur de l'emballage.
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Aida a déclaré que le nouveau matériau est aussi résistant que les plastiques à base de pétrole, mais qu'il se décompose en ses composants d'origine lorsqu'il est exposé au sel. Ces composants peuvent ensuite être transformés par des bactéries naturelles, évitant ainsi de générer des microplastiques susceptibles de nuire à la vie aquatique et d'entrer dans la chaîne alimentaire.
Le sel étant également présent dans le sol, un morceau d'environ cinq centimètres se désintègre sur terre après plus de 200 heures, a-t-il ajouté.
https://www.reuters.com/sustainability/ ... 025-06-04/